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Heute — 09. Juli 2025Haupt-Feeds

Tunisie : Le secteur textile progresse à 3942 MD d’exportations, mais souffre d’un manque d’intégration locale

09. Juli 2025 um 14:34

Les exportations du secteur du textile et de l’habillement ont enregistré, à fin mai 2025, une hausse de 2,61 %, par rapport à fin mai 2024, pour atteindre 3942 millions de dinars, a fait savoir, mercredi, Saber Ben Kilani, directeur général du textile et de l’habillement au ministère de l’Industrie et des Mines et de l’Energie.

Les importations du secteur ont également, connu une hausse de 5,41 %, pour atteindre 3107 millions de dinars, a-t-il ajouté, lors d’une journée d’étude tenue, au siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), et consacrée au secteur du textile en Tunisie.

Selon le responsable, près de 87% de l’ensemble des exportations sont destinées vers le marché européen, soulignant que les principaux clients sont la France, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni et les Etats Unis d’Amérique.

Et d’ajouter que les tissus représentent 67% de l’ensemble des importations, précisant que la plupart des tissus proviennent d’Europe.

Ben Kilani a fait savoir que la production locale des tissus ne dépasse pas 7% des besoins du secteur, déplorant un manque d’intégration dans le secteur, en raison de l’absence de grandes entreprises locales capables de produire les tissus avec la qualité et la quantité requises.

Il a, par ailleurs, passé en revue les difficultés externes auxquelles fait face le secteur, notamment, la hausse du coût et de la durée du transport maritime, la baisse du pouvoir d’achat du consommateur européen, ainsi que les nouvelles orientations stratégiques du marché européen à l’horizon 2030.

A cela s’ajoutent, a-t-il dit, des difficultés internes telles que le manque de main-d’œuvre qualifiée, le coût élevé de l’énergie et de l’eau, la lourdeur des procédures administratives, l’accès difficile au financement bancaire, les formalités douanières ainsi que celles liées à la Caisse nationale de sécurité sociale, outre la complexité des démarches et de la multiplicité des intervenants.

Parmi les autres obstacles internes auxquelles le secteur est confronté figurent les procédures liées aux marchés publics, le manque de contrôle des produits commercialisés sur le marché local, la limitation des produits soumis à un contrôle technique à l’importation, ainsi que le retard dans la réalisation de la station d’épuration collective au pôle de développement Monastir El Fejja , selon le responsable.

Face à la pénurie de la main d’œuvre, Ben Kilani a suggéré la création d’une équipe de travail restreinte chargée d’élaborer un plan d’action urgent répondant aux besoins du secteur et la coordination entre les différents programmes de coopération internationale œuvrant au développement de la formation professionnelle.

Il a, aussi, recommandé de mobiliser les financements nécessaires, tout en appelant l’Office National de l’Assainissement à accélérer la réalisation de la station d’épuration collective au pôle de développement Monastir El Fejja.

Dans ce même contexte, il a appelé à faire preuve de plus de flexibilité envers les entreprises en difficulté économique en matière de remboursement des dettes, à réviser les pénalités de retard appliquées aux dettes impayées et à élaborer un guide de procédures simplifiant l’obtention d’une autorisation d’exploitation pour les entreprises installées en dehors des zones industrielles.

Il a, aussi, mis l’accent sur la nécessité d’impliquer le Centre technique du textile dans leur accompagnement et d’améliorer la liste des produits soumis au contrôle technique à l’importation.

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Textile/Habillement : exportations en hausse de 2,61 % à fin mai 2025

09. Juli 2025 um 14:21

Les exportations du secteur du textile et de l’habillement ont enregistré, à fin mai 2025, une hausse de 2,61 %, par rapport à fin mai 2024; et ce, pour atteindre 3942 millions de dinars. C’est ce qu’a fait savoir, mercredi 9 juillet, Saber Ben Kilani, directeur général du textile et de l’habillement au ministère de l’Industrie et des Mines et de l’Energie.

Les importations du secteur ont également connu une hausse de 5,41 %, pour atteindre 3107 millions de dinars, a-t-il ajouté. Il s’exprimait ainsi lors d’une journée d’étude qui se tenait au siège de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP). Laquelle était consacrée au secteur du textile en Tunisie.

Selon le responsable, près de 87 % de l’ensemble des exportations sont destinés au marché européen. D’ailleurs, il souligne que les principaux clients sont la France, l’Italie, l’Allemagne, la Hollande, la Belgique, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni et les Etats-Unis d’Amérique.

Et d’ajouter que les tissus représentent 67 % de l’ensemble des importations. Tout en précisant que la plupart des tissus proviennent d’Europe.

En outre, M. Ben Kilani a fait savoir que la production locale des tissus ne dépasse pas 7 % des besoins du secteur. A cet égard, il déplore un manque d’intégration dans le secteur. Et ce, en raison de l’absence de grandes entreprises locales capables de produire les tissus avec la qualité et la quantité requises.

Il a, par ailleurs, passé en revue les difficultés externes auxquelles fait face le secteur. Avec notamment, la hausse du coût et de la durée du transport maritime, la baisse du pouvoir d’achat du consommateur européen, ainsi que les nouvelles orientations stratégiques du marché européen à l’horizon 2030.

A cela s’ajoutent, a-t-il dit, des difficultés internes telles que le manque de main-d’œuvre qualifiée, le coût élevé de l’énergie et de l’eau, la lourdeur des procédures administratives, l’accès difficile au financement bancaire, les formalités douanières; ainsi que celles liées à la Caisse nationale de sécurité sociale. Outre la complexité des démarches et de la multiplicité des intervenants.

Parmi les autres obstacles internes auxquels le secteur est confronté figurent les procédures liées aux marchés publics, le manque de contrôle des produits commercialisés sur le marché local, la limitation des produits soumis à un contrôle technique à l’importation; ainsi que le retard dans la réalisation de la station d’épuration collective au pôle de développement Monastir El Fejja, selon le responsable.

Face à la pénurie de la main-d’œuvre, M. Ben Kilani a suggéré la création d’une équipe de travail restreinte chargée d’élaborer un plan d’action urgent répondant aux besoins du secteur. De même que la coordination entre les différents programmes de coopération internationale œuvrant au développement de la formation professionnelle.

Il a aussi recommandé de mobiliser les financements nécessaires. Tout en appelant l’Office National de l’Assainissement à accélérer la réalisation de la station d’épuration collective au pôle de développement Monastir El Fejja.

Dans ce même contexte, il a appelé à faire preuve de plus de flexibilité envers les entreprises en difficulté économique en matière de remboursement des dettes, à réviser les pénalités de retard appliquées aux dettes impayées et à élaborer un guide de procédures simplifiant l’obtention d’une autorisation d’exploitation pour les entreprises installées en dehors des zones industrielles.

Il a enfin mis l’accent sur la nécessité d’impliquer le Centre technique du textile dans leur accompagnement et d’améliorer la liste des produits soumis au contrôle technique à l’importation.

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Quels enjeux derrière la dépendance du textile tunisien à l’Europe ?

Von: hechmi
09. Juli 2025 um 10:20

Textile JeanPoids lourd de l’industrie tunisienne, le secteur du textile-habillement représente 29 % des emplois de l’industrie manufacturière, soit 150 004 postes. Il regroupe 1 365 entreprises, équivalant à 30 % du tissu industriel du pays. Des entreprises de taille modeste. Plus de 71 % des entreprises emploient moins de 100 personnes, un signe de fragilité face aux chocs économiques, tant nationaux qu’internationaux.

TextileL’export, moteur du secteur : Le secteur affiche une orientation marquée vers l’export : 81% des entreprises sont totalement exportatrices, dont 78 % dans la filière confection. Ces exportations atteignent en moyenne 7 145 MDT par an (2010–2024). En 2024, toutefois, une baisse de 5,11 % en dinars (9 181 MDT) et de 5,33 % en euros (2 728 M€) a été enregistrée.

Un tissu d’entreprises internationales : environ 200 entreprises intégrées, à vocation export, génèrent 78 % des exportations du secteur et concentrent 51 % des emplois. Par ailleurs, 40 % des entreprises ont une participation étrangère, dont 68 % à capitaux entièrement étrangers.

Le denim en force : les exportations de pantalons jeans, produit phare, ont atteint 373,6 M€ en 2024, malgré une baisse de 12,62 %. La Tunisie se classe 4e fournisseur de l’UE, 1er fournisseur de l’Italie et 4e de la France pour ce produit.

Marché européen prioritaire : l’Union européenne absorbe 77 % des exportations du secteur, estimées à 2 097,8 M€ en 2024. La Tunisie y conserve son rang de 10e exportateur d’habillement, derrière des géants comme la Chine, le Bangladesh et la Turquie.

Principaux clients : France (31 %), Italie (23 %), Allemagne (15 %), Belgique (6 %), Pays-Bas (5 %), Espagne (4 %).

Textile technique : un créneau stratégique. Ce sous-secteur en croissance comprend 259 entreprises, dont 70 % totalement exportatrices. Il emploie 31 596 personnes (soit 21 % des effectifs du secteur). Les applications vont des vêtements de sécurité à l’aéronautique, en passant par le sportswear.

Résilience face aux crises : malgré une série de chocs — fin des quotas en 2005, crise financière de 2008-2009, tensions sociales post-2011, Covid-19, conflits en Ukraine et au Moyen-Orient —, le secteur a maintenu sa dynamique à l’export.

Balance commerciale contrastée : en 2023, les importations ont atteint 7 250,9 MDT (2 155 M€), en baisse de 1,98 % en dinars et 2,18 % en euros. 67 % de ces importations concernent les tissus, dont 10 % du denim.

A.B.A

Chiffres clés

  • 150 004 — Emplois dans le secteur textile-habillement en Tunisie
  • 81 % — Entreprises totalement exportatrices
  • 2 728 M€ — Valeur des exportations textiles en 2024
  • 259 — Entreprises actives dans le textile technique
  • 373,6 M€ — Valeur des exportations de jeans en 2024.

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Gestern — 08. Juli 2025Haupt-Feeds

Haithem Bouajila, président de la FTTH : « Malgré les freins, l’industrie textile tunisienne trace sa voie vers l’avenir »

08. Juli 2025 um 11:25

TextileEntre législation étouffante, administration frileuse et absence de concertation, l’industrie textile tunisienne ne cesse d’avancer et d’innover en matière de durabilité, circularité et responsabilité sociale. Haithem Bouajila, président de la Fédération tunisienne des Textiles Habillement, décrypte les paradoxes du secteur, ses avancées silencieuses et ses défis réglementaires.

“Le cadre législatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses” déplore Haithem Bouajila. Pour notre grand malheur, nous devons chaque jour nous familiariser à de nouvelles lois. Les textes sont promulgués sans aucune concertation et sans participation des organisations professionnelles. Fort heureusement nous faisons bouger les choses, souvent grâce à des interlocuteurs réceptifs au sein de l’administration publique”.

“Le cadre législatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses.” 

 

La réalité du terrain est complexe. La communication avec l’administration est lente, des fois frustrante. Ce qui est compréhensible après un acharnement des différents gouvernements depuis 2011 qui ont voulu la politiser et la plier aux dictats des partis et aux désidératas des premier décideurs du pays. L’administration est frileuse, elle a perdu une grande partie de ses compétences. Elle-même subit des contraintes légales et redoute les sanctions liées aux lois coercitives. Cela bloque toute initiative destinée à assouplir ou accélérer les procédures. “On doit tchatcher, bien présenter les choses, argumenter sans relâche. Cela nous prend une énergie folle, une énergie que nous aimerions plutôt investir dans l’amélioration des conditions de travail, la stratégie de développement de notre secteur, l’investissement, ou encore la recherche de nouveaux marchés”.

Des îlots de dialogue public-privé qui donnent de l’espoir

Malgré tout, des signaux positifs émergent. “Nous restons positifs car nous avons de l’écoute. Il y a quelques semaines, nous avons été reçus au ministère de l’Économie, en présence de représentants du ministère de l’Industrie, de la BCT et des institutions d’investissement. La réunion a été constructive. Nos interlocuteurs ont été efficaces et réactifs. On nous a même envoyé un PV officiel avec l’engagement de se réunir tous les deux mois pour assurer un suivi”. Même dynamique favorable du côté de la FIPA (Agence de promotion de l’investissement extérieur) : “Nous avons reçu un grand investisseur. Un dîner d’affaires a été organisé avec le directeur général de la FIPA. Le lendemain, il l’a conduit lui-même au ministère. C’est un responsable toujours à l’écoute, très engagé. Notre souhait est que les autres cadres du secteur public soient aussi proactifs”.

“Notre législation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa création, l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel !” 

 

Pour Haithem Bouajila, la Tunisie possède des atouts réels qu’elle peine à valoriser. “Notre législation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa création, l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel ! En Europe, ces sujets sont encore en négociation ou en débat. Voilà un avantage compétitif que nous devrions mieux mettre en avant auprès de nos partenaires”.

Mais la réglementation environnementale présente aussi des lacunes majeures. “Sur la réglementation environnementale, nous avons un grand retard. Le projet de loi entamé en 2022 n’est toujours pas bouclé. Il traite d’un enjeu crucial : la circularité. Ce sera un critère central d’ici 2027 s’agissant des opérateurs sur place et des investisseurs potentiels. Nous devons nous y préparer dès maintenant. Et là aussi, nous pouvons faire mieux”.

Circularité, traçabilité, recyclage : des pratiques déjà bien implantées

La circularité n’est pas une théorie pour les entreprises structurées du textile tunisien : “Chez nous, les palettes en bois jetées sont transformées en bureaux. Les cartons et plastiques sont triés, tracés, recyclés. Nous transformons les déchets en produits finis. Le problème, c’est qu’il n’existe pas encore de cadres réglementaires clairs pour implanter ces pratiques.

“Nous sommes pionniers en matière d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privé, n’a autant d’entreprises aussi bien équipées que celles du textile.” 

 

S’agissant de la durabilité devenue un pilier de l’industrie textile tunisienne M. Bouajila assure que les entreprises du secteur ont pris une avance incontestable : “Nous sommes pionniers en matière d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privé, n’a autant d’entreprises aussi bien équipées que celles du textile. Idem pour le recyclage des eaux, les certifications vertes ou les process ZEHC (zéro émission chimique). Nous maîtrisons aussi la gouvernance des produits chimiques, leur utilisation, leur impact, leur traçabilité. L’utilisation des fibres recyclées est largement adoptée. L’efficience énergétique est organisée autour de plans quinquennaux. Et nous avons les compétences. Des femmes, des hommes, des jeunes, tous formés, engagés dans cette culture de l’efficience et de la durabilité”.

Une culture HSE enracinée dans les entreprises textiles

Le secteur intègre également la dimension HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) dans ses structures. “La majorité des entreprises textiles ont au moins une personne dédiée à la HSE. Moi, j’ai cinq ingénieures femmes expertes dans ce domaine. Des entreprises comme VTR, Sartex, Wikmik ou Alcutex sont toutes équipées”.

Les petites structures ne sont pas en reste. “Même les TPE, qui n’ont pas les moyens, peuvent compter sur les grandes ou moyennes entreprises. Nous avons notre propre écosystème. Les TPE qui travaillent avec nous trouvent une locomotive pour les tirer vers le haut”.

“Nous avons 70 ans d’expérience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet héritage est dans notre ADN.”

 

La FTTH a même mis en place une unité spécialisée dans la formation technique pour accompagner ces structures plus modestes.

Haithem Bouajila rappelle : “Nous avons 70 ans d’expérience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet héritage est dans notre ADN. Il se combine aujourd’hui avec une jeune génération compétente et motivée. Ce croisement entre les pionniers et les talents d’aujourd’hui, c’est notre vraie richesse que nous voulons fructifier encore plus. Tout ce que nous demandons aux législateurs et aux décideurs politiques dans notre pays est d’être nos partenaires pour le meilleur de la Tunisie et les générations futures auxquels nous devons léguer des richesses et non la pauvreté”.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • L’industrie textile tunisienne innove en durabilité et responsabilité malgré une législation étouffante.
  • Le secteur fait face à des lois contraignantes et un manque de concertation avec l’administration.
  • Des efforts sont déployés pour dialoguer avec les autorités, montrant des signaux positifs.
  • La Tunisie dispose d’atouts uniques comme l’interdiction du travail des enfants et l’égalité salariale.
  • Les entreprises sont déjà avancées en matière de circularité, recyclage et énergies renouvelables.
  • La culture HSE est profondément ancrée, et les PME sont soutenues par les plus grandes structures.

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DOSSIER TEXTILE : « L’alignement avec l’UE est une nécessité, pas une option », déclare Haithem Bouajila (FTTH)

07. Juli 2025 um 07:18

TextileDans un contexte économique mondial où les incertitudes et les rapports de forces prévalent, même sur les discours diplomatiques courtois entre États, et où les débats économiques polarisés dominent, il est utile de rappeler l’importance vitale du partenariat euro-méditerranéen pour l’industrie tunisienne. Retour sur une relation historique, géographique… et résolument stratégique à travers le secteur du textile.

Alors que les discours nationalistes et les appels à l’autarcie ressurgissent sporadiquement dans le débat économique tunisien, plusieurs voix du secteur privé rappellent, faits à l’appui, l’importance capitale du marché européen pour l’économie du pays. Le président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement, Haithem Bouajila, s’est récemment exprimé lors d’un entretien avec WMC, appelant à un positionnement clair et assumé de la Tunisie au sein de la sphère euro-méditerranéenne.

Une relation commerciale historique et asymétrique

L’accès privilégié de la Tunisie au marché européen ne date pas d’hier. Les premiers accords commerciaux datent de 1969 et 1976, années où les produits industriels tunisiens ont pu entrer librement dans l’espace européen sans subir de taxes douanières. Soit, un avantage considérable, obtenu sans offrir en retour les mêmes privilèges aux produits européens.

« Notre positionnement est dans la zone euro-méditerranéenne. Il est vital de nous adosser à des marchés plus vastes et plus matures comme l’Union européenne. »

 

Cette asymétrie favorable a permis le développement d’une industrie tunisienne exportatrice, structurée autour de pôles comme le textile, les composants électroniques ou l’agroalimentaire. Ce n’est qu’en 1995, avec l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne, que la réciprocité a été instaurée. Depuis, les relations commerciales n’ont cessé de progresser, faisant de l’Europe le premier partenaire économique de la Tunisie.

À ce jour, la balance commerciale entre les deux parties reste favorable à la Tunisie.

Un ancrage géoéconomique incontournable

Haitham Bouajila
Haitham Bouajila – Président de la FTTH

« Que nous le voulions ou non, notre positionnement est dans la zone euro-méditerranéenne », affirme Haithem Bouajila. Il rappelle le caractère exigu du marché intérieur tunisien, avec ses 12 millions de consommateurs, et insiste sur la nécessité de s’adosser à des marchés plus vastes et plus matures. L’Union européenne, précise-t-il, représente plus de 300 millions de consommateurs, répartis sur des pays à fort pouvoir d’achat comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne.

À cela s’ajoute une proximité géographique exceptionnelle : Tunis est à une heure de Rome, deux heures de Paris, à peine plus de Madrid. « L’Europe et la Grande-Bretagne sont notre espace économique naturel », martèle-t-il. Pour profiter pleinement de cette proximité, la Tunisie doit adapter ses structures aux normes du marché européen.

L’harmonisation avec les normes européennes : un atout compétitif

Selon Bouajila, cela implique une harmonisation des lois, des institutions, et des normes industrielles avec celles en vigueur en Europe. À cet égard, l’interaction avec Euratex — l’organisation européenne du textile basée à Bruxelles — est déterminante. « C’est là que se décident toutes les grandes orientations du secteur : normes environnementales, politiques commerciales, critères sociaux, investissements. Il est crucial que nous soyons présents à cette table de décision », explique-t-il.

« En s’alignant sur les standards européens, la Tunisie peut transformer les exigences en atouts. Cela nous positionne comme un site industriel fiable et éthique. »

 

En s’alignant sur les standards européens, la Tunisie pourrait transformer les exigences environnementales et sociales en véritables atouts concurrentiels. Dans un contexte où certains pays concurrents peinent encore à intégrer ces nouvelles normes, la Tunisie a une carte à jouer en se positionnant comme un site industriel fiable, moderne, et éthique. « Nous voulons que notre pays soit un pont, une route ouverte vers les marchés et les investissements, au-delà des frontières, des clichés et des préjugés », conclut Bouajila.

Consolider les liens pour un avenir prospère

Face aux incertitudes économiques, aux mutations des chaînes de valeur mondiales et aux pressions géopolitiques, la Tunisie n’a pas le luxe de l’ambiguïté stratégique. Son avenir industriel, commercial et social dépendra de sa capacité à consolider ses liens avec l’espace euro-méditerranéen, non pas comme un choix par défaut, mais comme une opportunité pleinement assumée.

« Nous voulons que notre pays soit un pont ouvert vers les marchés et les investissements. L’alignement avec l’UE est une nécessité, pas une option. »

 

S’aligner sur les normes européennes, renforcer les partenariats institutionnels, investir dans la montée en gamme et valoriser les atouts du site Tunisie : voilà les leviers concrets d’une intégration réussie et compétitive. Dans cette dynamique, l’Europe n’est pas une alternative à explorer — elle est déjà une réalité à approfondir. Car au-delà des slogans et des crispations identitaires, c’est par la cohérence, la coopération et l’anticipation que la Tunisie pourra transformer ses fragilités en forces et s’affirmer comme un acteur crédible au cœur du bassin méditerranéen. Encore faut-il que dans notre pays, nous puissions encore parler de vision et de cerveaux économiques.

Amel Belhadj Ali

Indicateurs clés

  • 1969 et 1976 : Premiers accords commerciaux permettant l’entrée libre des produits industriels tunisiens en Europe sans taxes douanières.
  • 1995 : Instauration de la réciprocité commerciale avec l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne.
  • 12 millions : Nombre de consommateurs sur le marché intérieur tunisien, soulignant le besoin d’accès à des marchés plus vastes.
  • 300 millions : Nombre de consommateurs dans l’Union européenne, représentant un marché à fort pouvoir d’achat.
  • 1 à 2 heures : Temps de vol entre Tunis et les grandes capitales européennes comme Rome ou Paris, illustrant la proximité géographique.

 

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