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UTAP, UGTT, UTICA : la difficile quête d’indépendance syndicale en Tunisie

05. September 2025 um 10:20

Le bureau exécutif de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (UTAP) a décidé, le 23 août 2025, de dissoudre le Conseil central de l’Union. Ce dernier est accusé d’avoir outrepassé ses prérogatives statutaires et enfreint le règlement intérieur. Le Conseil central, qui constitue la plus haute instance entre deux congrès et regroupe cent membres élus ainsi que les présidents des unions régionales et les secrétaires généraux des syndicats nationaux, a catégoriquement rejeté la dissolution.

Le communiqué publié par le bureau exécutif suite à cette décision ne donne aucune précision sur les motifs qui opposent les deux parties.

Conflit interne et accusations

Il a fallu que Bayrem Hamada, membre du Conseil central, intervienne, le 25 août 2025, sur les ondes de la radio privée Jwahara FM, pour révéler de nouveaux éléments sur cette affaire. Il a indiqué qu’il s’agit d’un litige qui oppose « deux clans liés au parti Ennahdha qui se disputent la direction, au détriment des agriculteurs », rappelant que « depuis plus d’une décennie, c’est le mouvement Ennahdha qui a cherché à contrôler l’Utap et à placer ses proches aux postes de direction. Aujourd’hui encore, ce sont des personnes affiliées à ce parti qui dominent la structure ».

Engagement affiché pour l’indépendance

Abstraction faite de cette information, le communiqué du bureau exécutif comporte des annonces sur les futures orientations du syndicat et même du syndicalisme en général dans le pays.

Au nombre de celles-ci figure « l’engagement de l’UTAP à entreprendre une réforme en profondeur visant à ouvrir l’organisation à l’ensemble des agriculteurs et des pêcheurs, dans un cadre strictement syndical et professionnel, détaché de toute influence politique ou partisane ».

Dit simplement : l’UTAP se veut indépendante – du moins en théorie jusqu’ici – et ne veut plus être le prolongement ou l’appendice d’un quelconque courant politique.

Antécédents d’alliances partisanes

Pour les observateurs de la chose tunisienne, il s’agit d’une évolution majeure, dans la mesure où le talon d’Achille des syndicats tunisiens (UGTT, UTICA, UTAP…) a été leur alliance presque aveugle avec certains partis politiques.

Le cas de l’UTAP, noyautée par le parti islamiste Ennahdha durant la décennie noire (2011-2021), est édifiant à ce sujet.

Cela a été également le cas de l’organisation patronale UTICA, au temps de Ben Ali. Pour mémoire, tout le monde se rappelle comment ses membres faisaient la pluie et le beau temps, en toute impunité, grâce à leur complicité avec le parti au pouvoir, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).

Aujourd’hui, l’organisation patronale diabolisée et désignée du doigt comme un nid de corrompus a choisi de se retirer de la scène publique et de suivre la politique « Wait and see ».

L’UGTT également interpellée

L’UGTT est également concernée par ce souci d’indépendance. Lors de la récente marche du 21 août 2025, des pancartes appelaient à l’indépendance de la centrale syndicale.

Cette dernière est appelée à prouver en priorité cette indépendance à son niveau, voire sur le terrain. Nous disons cela parce qu’on a constaté, lors de la marche précitée, que l’UGTT se comportait comme un parti politique, au regard de la participation à ce « rassemblement en principe syndical » de plusieurs « militants » de « l’opposition politique », de proches de personnes incarcérées dont l’avocate Sonia Dahmani, et de représentants de patrons opposés à la récente loi sur l’interdiction de l’emploi précaire et de la sous-traitance.

C’est pourquoi l’indépendance réclamée par l’UGTT doit s’appliquer non seulement vis-à-vis du pouvoir politique en place mais également de tous les courants politiques dans le pays.

À bon entendeur.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le bureau exécutif de l’UTAP a décidé, le 23 août 2025, de dissoudre le Conseil central, décision rejetée par ce dernier.
  • Bayrem Hamada (Conseil central) a révélé sur Jwahara FM qu’il s’agit d’un conflit entre deux clans liés au parti Ennahdha.
  • Le communiqué de l’UTAP annonce une réforme pour ouvrir l’organisation aux agriculteurs et pêcheurs, en dehors de toute influence politique.
  • Les syndicats tunisiens (UTAP, UGTT, UTICA) ont longtemps été accusés d’alliances avec des partis politiques, notamment Ennahdha et le RCD.
  • Lors de la marche du 21 août 2025, l’UGTT a été appelée à démontrer son indépendance vis-à-vis du pouvoir et de l’opposition.

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L’IA rend-elle les salariés plus précieux ? Les chiffres 2025 qui bousculent les idées reçues

Von: hechmi
04. September 2025 um 11:19

Intelligence Artificielle - IALe baromètre mondial 2025 de PwC, fondé sur un important volume d’offres d’emploi et de rapports financiers, conclut que l’IA accroît la valeur créée par les salariés plutôt que de la détruire. Les secteurs les plus “exposés” à l’IA — c’est-à-dire ceux où elle peut être largement utilisée — affichent une croissance du revenu par employé trois fois plus élevée que les secteurs les moins exposés. Depuis 2022, date du basculement de l’adoption grand public, leur productivité s’est envolée, quand elle a stagné ailleurs.

Des salaires qui montent, y compris dans les métiers “automatisables”

L’étude observe une hausse des salaires deux fois plus rapide dans les secteurs très exposés à l’IA. Les professionnels qui maîtrisent des compétences IA (ex. prompt engineering) bénéficient d’une prime salariale moyenne de 56 %. Fait contre-intuitif : même les métiers les plus automatisables (relation client, codage…) voient leurs rémunérations progresser et leurs contenus évoluer vers des tâches plus complexes, de résolution de problèmes et d’empathie client.

Un séisme des compétences, plus rapide qu’en 2024

La demande de compétences se transforme 66 % plus vite dans les métiers exposés à l’IA que dans les autres (contre 25 % un an plus tôt). Parallèlement, l’exigence de diplômes formels recule plus fortement dans ces métiers, signe d’un glissement vers l’évaluation “par les compétences” (tech fluency, pensée critique, collaboration) et vers des formats d’apprentissage continus et modulaires.

L’adoption s’universalise… et s’intensifie

Des industries accroissent leur usage de l’IA, y compris celles que l’on dit “peu évidentes” (construction, mines). Les offres d’emploi exigeant des compétences IA progressent malgré un marché global en repli : +7,5 % pour les “IA jobs” en 2024, alors que l’ensemble des annonces recule de 11,3 %. Les secteurs pionniers (information-communication, services pro, finance) “remettent au pot”, ce qui atteste de retours perçus comme tangibles.

Femmes, emplois et démographie : opportunités et vigilance

Dans tous les pays étudiés, davantage de femmes que d’hommes occupent des emplois exposés à l’IA : c’est une source d’opportunités, mais aussi de risque si le rattrapage de compétences tarde. Enfin, dans les économies vieillissantes, une croissance de l’emploi “ni trop forte ni trop faible” dans les métiers IA-exposés pourrait contribuer à l’équilibre macro-social.

Message aux dirigeants

Les gains majeurs viennent d’une transformation à l’échelle (pas d’usages isolés), d’une vision croissance et nouveaux revenus (pas seulement d’efficacité), de l’agentic AI (équipes d’agents numériques au service des collaborateurs), d’un investissement massif dans les compétences et d’une gouvernance de confiance. C’est la condition d’un futur “sans crainte”, où l’IA élève la productivité et la prospérité partagée.

EN BREF

  • L’IA accroît la productivité : revenu par employé ×3 dans les secteurs les plus exposés.
  • Les salaires progressent plus vite, y compris dans les métiers “automatisables”.
  • Les talents avec compétences IA gagnent en moyenne +56 %.
  • La métamorphose des compétences s’accélère (+66 % vs métiers moins exposés).
  • Toutes les industries intensifient l’usage de l’IA ; les offres d’emplois IA augmentent malgré un marché global en baisse.
  • La clé : transformation à l’échelle, agents IA, upskilling et gouvernance de confiance.

(Source : The Fearless Future: 2025 Global AI Jobs Barometer de PWC)

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Tunisie : quand la pénurie de médicaments met les patients à l’épreuve

Von: hechmi
02. September 2025 um 20:00
Médicaments Crise
Image d’illustration

Dans les officines tunisiennes, l’angoisse grandit. Des familles entières peinent à trouver des traitements vitaux : insuline, médicaments pour la thyroïde ou encore certains traitements anticancéreux. Derrière chaque boîte introuvable, il y a une histoire : celle d’un malade qui retarde sa prise, d’un parent qui multiplie les appels ou d’un pharmacien contraint de répéter « rupture de stock ».

Invitée de l’émission الشارع التونسي sur Express FM, la Dre Thouraya Naifer, secrétaire générale du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, a mis des mots sur cette crise. Elle rappelle que la situation n’est pas seulement logistique : « C’est une question de santé publique et de confiance. »

Face à l’urgence, une commission de veille a été activée pour surveiller fabrication, distribution et stock stratégique. Le ministère de la Santé a également promis des livraisons rapides pour les médicaments essentiels, dès la semaine suivante. Mais au-delà des promesses, les patients attendent des actes.

Parmi les solutions avancées figure la création d’une plateforme numérique qui connecterait médecins, pharmaciens, industriels et distributeurs, afin d’anticiper les ruptures. La Dre Naifer insiste aussi sur l’importance de l’usage rationnel des traitements, pour éviter le gaspillage, et sur la confiance à accorder aux génériques, déjà majoritaires en Tunisie.

En attendant, ce sont les malades qui paient le prix fort. « Comment expliquer à un patient diabétique qu’il doit attendre pour recevoir son insuline ? », s’interroge un pharmacien. Le ministère assure vouloir lever les obstacles financiers et logistiques, notamment en assouplissant les procédures douanières sur les matières premières. Reste à savoir si ces engagements se traduiront, rapidement, en médicaments disponibles pour ceux qui en ont le plus besoin.

EN BREF

  • 70 % — Part des médicaments génériques consommés en Tunisie.
  • 2 — Médicaments prioritaires visés par les mesures urgentes : insuline et thyroïde.
  • 1 — Commission de veille activée pour surveiller production, distribution et stock stratégique.
  • 1 plateforme numérique — Projet annoncé pour intégrer tous les acteurs du secteur pharmaceutique.

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Formation, salaires, infrastructures : les défis humains du tourisme tunisien

Von: hechmi
30. August 2025 um 11:57

Tourisme FormationÀ l’heure où la Tunisie cherche à repositionner son tourisme sur des segments plus diversifiés et qualitatifs, le facteur humain demeure son talon d’Achille. Une formation de qualité mais en nombre insuffisant, une main-d’œuvre qualifiée sollicitée à l’international et une infrastructure hôtelière vieillissante pèsent lourdement sur le secteur : pénurie de personnel qualifié, vétusté des équipements, faible culture de service.

Kamel Gaies, directeur du produit touristique à l’ONTT, dresse un diagnostic sans détour et appelle à une réforme profonde.

La pénurie de main-d’œuvre dans le secteur touristique tunisien n’est pas un phénomène nouveau. Mais elle devient de plus en plus préoccupante à mesure que les attentes des clientèles, notamment internationales, évoluent. « Le problème est double », explique Kamel Gaies. « L’offre de formation répond peu aux besoins du marché, et les diplômés préfèrent partir à l’étranger, notamment dans les pays du Golfe, attirés par des salaires plus attractifs. »

Résultat : les métiers de l’hôtellerie, de la restauration ou du guidage souffrent d’un manque criant de main-d’œuvre qualifiée. Les agences nationales de formation dans les métiers du tourisme forment près de 1 700 étudiants par an, alors que le besoin réel est bien supérieur. Près de 100 % de ces jeunes trouvent un emploi dès la fin de leur cursus, ce qui montre à quel point le marché est demandeur. « Il est temps de mettre en place un véritable plan d’expansion et de diversification de l’offre de formation », plaide Gaies.

Moderniser l’offre pour coller aux réalités du terrain

Face à cette urgence, des mesures concrètes sont en préparation pour adapter les formations aux besoins actuels. Objectif : mettre à niveau les contenus pédagogiques en intégrant des modules sur les langues étrangères, la digitalisation, le service client ou encore les pratiques durables.

« Nous voulons que les professionnels soient capables de répondre aux attentes d’une clientèle internationale exigeante. Cela suppose aussi de renforcer les moyens matériels et humains des centres de formation », insiste le directeur du produit touristique. L’ONTT collabore avec les écoles hôtelières et le ministère de l’Emploi pour relayer les besoins observés sur le terrain.

Changer la culture du service

Au-delà des formations techniques, il s’agit aussi de transformer la culture de l’accueil. «Être au service du client ne signifie pas être soumis, mais être compétent, disponible et à l’écoute. Cette dimension doit être intégrée dès la formation et valorisée dans le quotidien des établissements», insiste Gaies.

Revaloriser les métiers du tourisme suppose également d’améliorer les conditions de travail:

  • salaires décents,
  • stabilité,
  • perspectives d’évolution,
  • protection sociale…

Autant de leviers essentiels pour fidéliser les talents et restaurer l’attractivité du secteur.

Des infrastructures vieillissantes, un besoin urgent d’investissement

Le tourisme tunisien a subi de très mauvais coups depuis 2011, mais il résiste malgré une concurrence féroce d’autres destinations voisines. La vétusté des infrastructures reste un frein majeur.

De nombreux établissements hôteliers ou de restauration peinent à investir dans la rénovation de leur mobilier, de leur éclairage, de leur connectivité ou de leur accessibilité. «Nous encourageons les hôteliers à lancer des investissements essentiels pour rester performants», assure Kamel Gaies.

Tourisme durable : encore marginal, mais porteur d’avenir

Les inspections intègrent désormais un volet environnemental :

  • usage rationnel de l’eau,
  • recours aux énergies renouvelables,
  • gestion des déchets.

Quelques établissements montrent la voie en installant des panneaux solaires ou en adoptant des systèmes d’économie d’eau, mais cela reste marginal.

« Il faut que la durabilité devienne une norme et non une exception. C’est une exigence à la fois environnementale et commerciale », affirme-t-il, en soulignant que la Tunisie dispose d’un fort potentiel dans ce domaine.

Vers un vrai partenariat public-privé

Enfin, la réussite du tourisme tunisien ne pourra reposer uniquement sur les politiques publiques. « Il est temps que les opérateurs privés assument leur rôle : former, investir, innover. De son côté, l’État est décidé à garantir un cadre stable, des incitations claires et une stratégie cohérente », conclut Kamel Gaies.

La refonte du modèle touristique tunisien passe par une synergie réelle entre l’État, les établissements de formation et les professionnels du secteur. Sans cela, les ambitions de diversification et de montée en gamme resteront lettre morte.

Par A.B.A

En bref

  • Pénurie structurelle de main-d’œuvre qualifiée dans le tourisme tunisien.
  • 1 700 étudiants formés/an, insuffisant face aux besoins du marché.
  • Infrastructures vieillissantes : urgences en rénovation et modernisation.
  • Tourisme durable : encore marginal mais appelé à devenir une norme.
  • Nécessité d’une synergie public-privé pour relancer et diversifier le secteur.

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