Notre propos ici n’est pas de juger les verdicts émis par le tribunal tunisien spécialisé dans les questions et les procès liés au terrorisme. Car sans ces tribunaux qui ont déjà condamné à des lourdes peines des terroristes de Ansar al-chariia et autres Jund el-khilafa pour crimes et actes terroristes, le terrorisme aurait triomphé et le pays aurait été détruit et anéanti comme c’est le cas de la Libye, la Somalie ou la Syrie. L’une de ces cours, vient de prononcer de lourdes peines, contre un ancien ministre de l’Intérieur, nahdhaoui de son état, des hauts cadres sécuritaires et des terroristes liés à Daech, qui avaient à l’époque des faits essaimé sur nos plateaux de télévisions pour faire l’apologie du terrorisme, appelé jadis par le chef d’Ennahdha Rached Ghannouchi et son ministre des affaires religieuses Noureddine Khademi, Jihad, qui signifie tout simplement guerre sainte.
Notre objectif est de pousser des pseudos démocrates à faire tomber les masques, qu’ils ont longtemps gardés pour cacher leur alliance directe ou indirecte avec le mouvement. Allant jusqu’à partager le pouvoir politique avec eux et donc aussi le gâteau qu’il offrait à ces nouveaux prédateurs d’un genre particulier.
Ce partage a eu lieu au moment même où des milliers de jeunes tunisiens et tunisiennes, étaient arrachés à leurs familles et leur patrie (entre 7000 et 14000, selon les estimations de l’époque) par des réseaux criminels, moyennant une poigné de dollars et après un endoctrinement et embrigadement de quelques mois dans les mosquées contrôlés par Ennahdha et son sinistre ministre des cultes. Des services secrets de pays étrangers les prenaient ensuite en charge à partir de la Turquie. Ce qui avait poussé l’ancien ministres des Affaires étrangères tunisien, Taïeb Baccouche à élever une protestation solennelle qui accusait Istambul d’être la cause de ce désastre national.
Protestation vite jetée aux oubliettes, car le vrai patron de la Tunisie de l’époque n’était autre que Rached Ghannouchi, sans pour autant avoir un quelconque poste officiel, grand ami de Recep Tayyip Erdoğan et qui serait selon certains laudateurs, même son disciple. Le résultat est l’instauration toute récente d’un califat dont le chef n’est qu’un ancien adjoint du « Calife » Abu Bakr el Baghdadi, patron de Daech, qu’il aurait trahi pour se jeter aux mains des services turcs, qui, à leur tour l’ont intronisé, à la tête de ce qui est désormais une wilaya de l’Etat turc comme à la belle époque de l’Empire Ottoman, la Syrie.
Voilà pourquoi, nos jeunes ont été envoyés se faire tuer sur les murs de Damas. C’est plus qu’une simple affaire de terrorisme, c’est une trahison de la patrie qui n’a aucun équivalent dans l’histoire du pays. Même les supposés « complots contre la sureté de l’Etat » deviennent devant cette affaire gravissime des crimes « mineurs ».
Vouloir « la vérité » pour escamoter le crime
S’il est vrai que notre système judiciaire n’a jamais été parfait et ceci depuis l’Indépendance (même avant) car il n’a jamais été indépendant du pouvoir politique aussi bien à l’époque du grand Bourguiba, que de feu Ben Ali, que pendant la supposé « transition démocratique », mais c’est le seul système que nous avons. Libre aux gens de critiquer la sévérité ou le manque de sévérité des jugements émis, mais un fait est certain, ces jugements sont le produit de nos lois qui sont, par ailleurs, loin d’êtres parfaites.
Faut-il alors, pour satisfaire les puristes du droit, renoncer à tout jugement ou noyer les procès dans des guerres de procédures quitte à tomber dans un laxisme qui est pire pour un Etat qui se veut fort, que des jugements qui pourraient apparaître à certains « iniques » ou injustes?
Le législateur tunisien avait instauré (à l’époque de Ben Ali) le jugement à deux niveaux, et en général le recours à l’appel permet d’approfondir plus la question, sans parler de la Cour de cassation qui peut « casser » tout jugement qu’elle juge non conforme à la loi.
Ce même système a jugé des centaines de hauts cadres de l’Etat, dont des ministres, à l’époque où Ennahdha régnait en maître sur le pays. Ces mêmes puristes qui lancent aujourd’hui des cris de vierges effarouchées, n’avaient émis aucun cri de protestation lorsque des hauts cadres sécuritaires sous Ben Ali ont été jugés par les tribunaux militaires les condamnant à des peines sévères allant jusqu’à 30 ans de prison et des responsables civils à des peines aussi lourdes. Certains ont été inculpés dans plus de 60 affaires, des procès tous fabriqués. A cet égard, notons que l’ex Président de la République, Zine Al Abidine Ben Ali, avait écopé à lui seul de quelques centaines d’années de prison fermes.
Pendant tout le temps que duraient ces procès et certaines affaires continuent à être traitées jusqu’à maintenant, ces belles âmes regardaient ailleurs quand elles n’organisaient pas des manifestations pour l’application de ce qu’elles appelaient la « Justice transitionnelle », et qui n’était qu’une lugubre farce. Comme certains de leurs sponsors étrangers, ils appliquent la règle des deux poids deux mesures.
Pourtant le système judiciaire tunisien est pratiquement le même avec les mêmes lois, les mêmes procédures et souvent les mêmes juges. Ce qui a changé c’est juste celui qui détient le pouvoir. Parler alors d’une justice complétement dépolitisée est de la pure hypocrisie.
Quand ils étaient au pouvoir, ils n’avaient rien fait pour moderniser le système judiciaire malgré la manne d’argent qui a coulé à flot, en provenance notamment de l’Union Européenne. Le pays, il est vrai a besoin d’une véritable révolution judiciaire, mais il ne semble pas que la situation politique actuelle se prête à cela.
Contrairement à ce que certains exigent, le rôle de la justice est d’appliquer la loi en vigueur et d’être aveugle. Changeons de lois et la justice changera. Ce n’est pas de son rôle de mettre toute la lumière sur cette affaire de tasfir, qui est loin d’être seulement une affaire nationale; mais c’est le rôle des médias, des politiques et plus tard des historiens.
Pourtant cette affaire précisément a été largement traitée par la presse nationale, internationale et même par une commission de parlementaires tunisiens s’est déplacée jusqu’en Syrie pour ôter le voile sur les dessous de cette vaste opération mondiale montée par plusieurs services secrets des puissances qui avaient initié, financé et organisé ce massacre de nos jeunes. Pas besoin donc d’un tribunal pour connaître tous les tenants et aboutissants de ce crime contre la jeunesse et la nation.
Mais ce procès a au moins permis une chose, celle de démasquer les véritables alliés de l’Islam politique, qui jouent l’amalgame, en jetant le discrédit sur les juges qui ont eu le courage de prononcer le verdict. Cette affaire n’a rien à voir avec les autres en cours, car elle est plus grave. Ayant porté atteinte non seulement à la sécurité nationale, puisque certains des terroristes recrutés alors ont commis des attentats meurtriers contre nos militaires et nos policiers, sans parler du massacre du Bardo et de Sousse où d’innocents touristes étrangers ont été assassinés ainsi que des citoyens tunisiens, mais aussi aux intérêts supérieurs de la Nation.
Cependant, une question demeure sans réponse. Tous les indices montrent que les responsables du massacre de nos jeunes, en Syrie, leur endoctrinement, le financement de toute cette opération transnationale mènent directement aux deux organisations islamistes qui les ont supervisés Ansar al-chariia et Ennahdha. Alors que la première a été dissoute par l’ancien ministre nahdhaoui condamné aujourd’hui pour brouiller les pistes; la seconde continue de jouir de la légalité et a jusqu’à maintenant ses portes paroles, ses défenseurs attitrés et ses structures mêmes si elles sont mises en berne pour des raisons tactiques. C’est vraiment l’exception tunisienne.
L’article Tasfir, takfir un procès qui fait tomber les masques est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.