Le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) Wamkele Keabetswe Mene a souligné lors de son allocution de la 4e édition de la Foire Commerciale Intra-Africaine que « le leadership de l’Algérie dans la co-organisation de cet événement emblématique témoigne non seulement de sa position stratégique comme pont entre l’Afrique du Nord, le reste du continent et les marchés mondiaux, mais aussi de son engagement profond envers l’agenda d’intégration de l’Afrique. »
Il estime que la Foire Commerciale Intra-Africaine est le véritable marché du continent, un lieu où se rencontrent entreprises, investisseurs, gouvernements et innovateurs pour transformer la politique en actions concrètes.
Et de poursuivre: « Depuis sa création, cette foire a permis de combler les lacunes d’information sur le commerce et l’investissement en Afrique. Elle a facilité l’accès aux marchés, la mise en valeur des produits et services africains, ainsi que l’attraction d’investissements indispensables. Plus encore, elle est devenue le cadre privilégié où se forgent de réels partenariats, où se concluent des accords et où se renforcent les chaînes de valeur régionales. »
Selon lui, les résultats parlent d’eux-mêmes. Lors de la troisième édition au Caire en 2023, près de 28 000 participants et quelque 2 000 exposants ont généré des accords commerciaux et d’investissement de plus de 43 milliards de dollars US. Ces chiffres illustrent notre ferme volonté d’intensifier nos échanges intra-africains. Ici à Alger, nous attendons plus de 35 000 participants, 2 000 exposants, et des accords dépassant 44 milliards de dollars US. Mais le réel succès de la Foire s’évalue aussi en emplois créés, PME autonomisées, femmes et jeunes intégrés aux chaînes de valeur, et nouvelles opportunités de marché ouvertes.
Par ailleurs, il faut dire que le thème de cette année, « Porte d’entrée vers de nouvelles opportunités », est particulièrement approprié. Ainsi il souligne le rôle de l’Algérie comme hub connectant les marchés africains, ainsi que notre ambition collective de faire de la ZLECAF le moteur de la transformation économique du continent.
Cette ambition est d’une urgence majeure. Le contexte mondial actuel, marqué par de nombreuses incertitudes et des recompositions des échanges, rappelle que l’Afrique doit avancer unie et rapidement. Pour renforcer notre résilience et défendre nos intérêts communs, il nous faut accélérer la mise en œuvre de la ZLECAF.
Il convient de noter que la ZLECAF porte déjà ses fruits. En 2024, les échanges intra-africains ont connu une forte reprise, atteignant 220,3 milliards de dollars, soit une hausse de 12,4% par rapport à 2023, selon le rapport sur le commerce africain 2025 de la BAD. Cette dynamique traduit une confiance croissante dans notre modèle d’intégration.
Au-delà des chiffres, on observe une diversification progressive de la nature des échanges. Si les matières premières restent prépondérantes, les secteurs de la machinerie, de l’automobile, de l’agroalimentaire, des produits chimiques et de l’électronique connaissent une croissance significative. Ce changement traduit la transition du continent vers une industrialisation plus diversifiée, soutenue par des chaînes logistiques et manufacturières renforcées.
À travers l’adoption de huit protocoles et d’instruments de mise en œuvre tels que les règles d’origine, le certificat électronique d’origine, le système panafricain de paiement et de règlement, la stratégie d’engagement du secteur privé et le Fonds d’ajustement de la ZLECAF, il conclut dans ce contexte que le Protocole sur le commerce digital ouvre en particulier de nouvelles perspectives pour le commerce électronique, la fintech et les services TIC. Bien exploité, il peut générer des millions d’emplois et garantir que le continent ne soit pas marginalisé dans l’économie numérique.
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