La révolution de 2010-2011 a freiné le potentiel économique tunisien
Comment sont-ils perçus les investissements en Tunisie après la révolution de 2010-2011? Si on fait le bilan, qu’en est-il réellement?
Sami Jallouli, politologue, dresse un bilan critique de la situation des investissements en Tunisie via son post Fb. Il souligne à cet effet les défis majeurs auxquels le pays fait face. Selon lui, depuis la révolution de 2010-2011 l’industrie tunisienne subit une pression intense, qualifiée de « campagne de massacre », qui fragilise les acteurs économiques locaux et les PME.
Il met en garde contre une dépendance excessive aux capitaux étrangers, dont la présence reste souvent temporaire et soumise aux aléas politiques internationaux.
Pour Sami Jallouli, il est indispensable d’ouvrir davantage les frontières et de moderniser le cadre légal. Tout en protégeant les entreprises nationales afin de préserver la souveraineté économique et favoriser une croissance durable. Il insiste aussi sur la nécessité d’exploiter pleinement les compétences tunisiennes, notamment des ingénieurs, souvent sous-utilisés. De même qu’il appelle à lutter efficacement contre la corruption qui freine l’investissement et l’essor économique.
Il précise dans ce contexte : « Entre 2007 et 2010, la Tunisie a attiré un afflux massif d’investissements étrangers, notamment en provenance des pays du Golfe, avec des projets ambitieux destinés à transformer le pays en un centre économique régional majeur. Cependant, la révolution de 2011 a stoppé net cette dynamique, entraînant des pertes économiques significatives et un recul de l’attractivité du pays. Durant cette période faste, plusieurs projets phares ont été lancés : le méga-investissement émirati de Sama Dubai à 25 milliards de dollars, promettant jusqu’à 200 000 emplois; le port financier international financé par Bahreïn; ainsi que des infrastructures clés… S’y ajoutaient des initiatives sportives avec le groupe koweïtien Boukhatir, des projets immobiliers à Mahdia financés par le groupe libanais Hariri, une centrale nucléaire en partenariat avec la France, et le renouvellement de la flotte de Tunisair avec Airbus. »
Il conclut : « Ces projets visaient à stimuler la croissance, créer des milliers d’emplois et renforcer la position économique de la Tunisie. Pourtant, la révolution de 2010-2011 a conduit à la suspension ou à l’annulation de la majorité d’entre eux. Quinze ans après, la Tunisie peine à retrouver le niveau de développement économique escompté sous l’ancien régime, avec de nombreux projets retardés ou abandonnés, affectant durablement l’économie et l’emploi. »
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