L’EST remporte une courte victoire devant EGSG : Ces signes qui ne trompent pas…
De la manière avec laquelle ils ont abordé le match, le volume de jeu qu’ils ont développé pour le score qu’on sait, et la façon avec laquelle ils ont rejoint les vestiaires à la fin du match en dépit des applaudissements, il est clair que le mental des joueurs est affecté et leur moral est au plus bas.
Une chose est sûre : on est en train de très mal gérer l’équipe première de football en cette saison exceptionnelle où l’Espérance s’apprête à disputer la plus prestigieuse des compétitions, la Coupe du monde des clubs.
Joueurs et staff technique, de Cardoso à Kanzari, subissent une pression fatale depuis le début de la saison à cause de cette « hyper obsession » qui défie toute logique sportive : remporter coûte que coûte le titre de chaque compétition à laquelle l’Espérance participe. Une obsession qui a fait que l’équipe court sans succès derrière la Ligue des champions depuis 2019.
L’Espérance a remporté la victoire dimanche devant El Gawafel Sportive de Gafsa en dépit de l’absence de plusieurs joueurs-cadres, à savoir Tougaï, Belaïli, Ogbelu, Sasse, Jelassi et Mokwana qui n’est pas parvenu à récupérer d’une blessure contractée à Pretoria, sans compter Meriah et Aholou, en phase de rééducation et absents depuis un certain temps déjà.
Ben Mohamed, Mouhli et les autres…
L’absence de ces joueurs a permis de revoir d’autres qu’on a passés pour des incompétents, qui sont Aymen Ben Mohamed, Mohamed Mouhli et Wael Derbali.
Ben Mohamed, qui a joué un match entier, a offert par sa titularisation sur le flanc gauche de la défense une solution de rechange dans l’axe central où Mohamed Amine Ben Hmida a été décalé pour être associé au jeune Aziz Kouhai qui a livré un match sans le moindre déchet. Aussi, Ben Hmida a prouvé encore une fois qu’il peut être à l’aise aussi bien sur le flanc gauche que dans l’axe central.
Le milieu offensif, Mohamed Mouhli, lui, a démontré aussi de belles choses durant le quart d’heure qu’il a joué se montrant dangereux et ouvrant des brèches sur le couloir gauche. Le jeune milieu de 21 ans, Wael Derbali, a livré aussi une bonne prestation et s’est avéré une bonne solution dans l’entrejeu. Sa puissante frappe qui a frôlé la transversale dénote d’un bon potentiel et d’un talent qui peuvent être bien utiles, sur le plan offensif notamment.
Trop de pression nuit
Des signes qui témoignent de la richesse de l’effectif “sang et or”, mais aussi qu’il y a trop de pression qui a pesé sur l’effectif cette saison. Une pression qui a poussé les entraîneurs à ne pas prendre le risque d’aligner certains joueurs par crainte de la réaction des supporters, sur les réseaux sociaux en particulier, si ça ne marche pas.
Finalement, le résultat n’a pas suivi en Ligue des champions même si quitter cette compétition au stade des quarts de finale ne peut être assimilé à un énorme échec. Au contraire. Et ceux qui s’obstinent à associer la réussite d’une saison à l’octroi de la Champions League, soit ils font du populisme, soit ils n’ont rien à voir avec le football, le vrai, là où la concurrence est de plus en plus rude. C’est pourquoi on ne peut être gagnant à tous les coups.
Dimanche, Rodrigo Rodrigues et ses camarades ont livré un bon volume de jeu, mais le résultat ne le reflète pas. C’est que le moral est encore trop bas et le mental est encore affecté, ce qui explique pourquoi ils ont quitté le terrain, la tête basse, en dépit de la victoire et les applaudissements des supporters.
A la fin de la rencontre, Maher Kanzari a cherché à minimiser la pression qui pèse déjà sur les joueurs avant le derby : “Nous avons encore un match important à disputer, celui de la Coupe de Tunisie, qui a son lot d’importance. Le derby, je n’y pense pas encore, car ce n’est pas encore le moment. Les joueurs qui ne peuvent pas disputer le match de la Coupe commenceront leur préparation pour le derby. Les autres prépareront le match de coupe avec tout le sérieux requis”.