La première édition du colloque international « Cours et Patios en Méditerranée » se tiendra du 12 au 14 février 2026 dans la Médina de Tunis, placée sous l’égide de l’École Nationale d’Architecture et d’Urbanisme (ENAU). La rencontre est organisée en partenariat avec plusieurs laboratoires de recherche tunisiens, l’Association de Sauvegarde de la Médina de Tunis (ASM) et l’Association Villes Historiques de la Tunisie et de la Méditerranée (AVHTM).
Ce rendez-vous scientifique et culturel, annoncé sur une page Facebook dédiée, réunira chercheurs, architectes, artistes et praticiens autour de l’archétype méditerranéen de la maison à cour ou à patio, abordé sous ses multiples dimensions : historique, bioclimatique, sociale, philosophique et artistique.
Le colloque adopte une approche pluridisciplinaire articulée autour de quatre axes : le rôle structurant de la cour et du patio dans l’habitat méditerranéen et leurs qualités bioclimatiques et environnementales, les expériences sensibles et phénoménologiques qu’ils suscitent, et leur réinvention à travers les expérimentations architecturales, du XXᵉ siècle à leurs résonances contemporaines.
Face aux défis climatiques, sociaux et culturels actuels, le patio est réinterrogé en tant que modèle de durabilité environnementale et espace de reconnexion à soi, aux autres et à la nature.
Le programme comprendra des contributions scientifiques, des retours d’expérience et des installations artistiques.
Des invités représentant plusieurs pays méditerranéens, dont le Maroc, l’Égypte, l’Espagne, l’Italie, le Portugal et la France, prendront part à ce dialogue autour d’un patrimoine architectural partagé et vivant. Une visite guidée des patios emblématiques de la Médina de Tunis clôturera les trois jours de débats.
L’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts, Beït al-Hikma organise un colloque sur le thème “De l’esclavage en Tunisie à son abolition et à son actualité aujourd’hui” au Palais Ennejma Ezzahra le 11 décembre et au siège de l’Académie Beït al-Hikma le 12 décembre. Le programme de cette rencontre, qui comporte des communications en arabe et en français, démarre le jeudi à 10 h.
L’ouverture de cette manifestation sera effectuée par le Président de l’Académie Beït al-Hikma, Mahmoud Ben Romdhane et la première séance sera consacrée à “L’histoire de la présence des noirs africains en Tunisie. Un film documentaire de Hichem Ben Ammar sera ensuite présenté.
La seconde séance, portera sur les “origines du décret de l’abolition de l’esclavage par Ahmed Bey”.
Les travaux du colloque se poursuivent le vendredi 12 décembre au Palais Ennejma Ezzahra avec la troisième séance qui abordera le thème de “L’esclavage en Tunisie entre abolition et pratiques sociales” alors que la quatrième séance, présidée par Mr M’hamed Oualdi, sera consacrée à l” Actualité de l’esclavage en Tunisie de nos jours”.
Parmi les thèmes abordés figurent ceux portant sur « Des premiers siècles de l’islam à l’abolition de l’esclavage en Tunisie au XIXe siècle », « Aux origines du décret de l’abolition de l’esclavage par Ahmed Bey » « Processus d’abolition et de racialisation de l’esclavage en Tunisie et dans le Maghreb », « L’abolition de l’esclavage en Tunisie est-elle le produit de <pressions>> étrangères ? » et « Au-delà de 1846 repenser l’abolition de l’esclavage en Tunisie dans le contexte des longues transformations du XIXe siècle dans la région MEΝΑ”.
« L’esclavage en Tunisie entre abolition et pratiques sociales », « Tunis, au carrefour des traites aux XVIlle et XIXe siècles », « Les revers d’une abolition représailles et violences au lendemain de janvier 1846 », « La périodisation de l’histoire moderne et contemporaine occidentale: un périlleux défi analytique pour les chercheurs/euses africain(e)s des sciences sociales et humaines » et « De l’abolition de l’esclavage à la loi numéro 2018-50: les héritages de la traite dans la société tunisienne » seront également débattus.
Les intervenants du colloque sont Jaafar Bennasr, Taoufik Ben Ameur, Hayet Mejri, Salah Trabelsi, Abdelhamid Henia, Moncef Ben Abdeljalil, Ismael Musah Montana, Jaafar Bennasr et Marwa Marnaoui, Taoufik Ben Ameur, Hayet Mejri, Inès Mrad Dali, Yamina Ouni, Leila Zaghdoud, Alain Pascal Kaly, Inès Reguiga, Mohamed Jouili, Rebah Argoubi, et Anis Ben Amor qui présenteront des communications liées à ce thème.
La Chambre de commerce tuniso-suédoise, en collaboration avec l’ambassade de Suède et la South Mediterranean University (SMU), a organisé un colloque intitulé “Bâtir des passerelles entre la Tunisie et la Suède”.
Cet événement a rassemblé des dirigeants d’entreprises, des chercheurs, des universitaires, des étudiants et des représentants institutionnels engagés dans le développement des relations entre la Tunisie et la Suède.
L’objectif est de renforcer les synergies entre les milieux académique, scientifique et économique, tout en valorisant les opportunités offertes aux jeunes talents tunisiens souhaitant poursuivre leurs études ou leurs carrières en Suède.
Le colloque a visé cinq objectifs principaux :
Renforcer les collaborations académiques et scientifiques entre la Tunisie et la Suède.
Promouvoir des partenariats innovants entre universités et entreprises.
Mettre en lumière les perspectives d’études et de carrière en Suède pour les étudiants tunisiens.
Favoriser le dialogue et le réseautage entre acteurs académiques, institutions publiques et secteur privé.
Affirmer le rôle stratégique de la Chambre de commerce tuniso-suédoise comme passerelle institutionnelle entre les deux pays.
A noter que le point d’orgue du colloque a été la signature d’un accord de coopération, entre la Chambre de commerce tuniso-suédoise en novembre 2024, la South Mediterranean University (MedTech & MSB) et la Mälardalen University (Suède), couvrant les cycles de la licence et du master. Ladite coopération évoluera dans quelques mois vers un accord de double-diplomation.
Les intervenants, qui comptent par eux des Tunisiens et des Suédois de haut niveau, dont des chefs d’entreprise, chercheurs, enseignants, institutionnels et diplomates partageront leurs visions pour une coopération durable et innovante.
Pour ce faire, trois panels thématiques, à savoir créer des ponts entre les chercheurs et les entreprises suédoises ; tisser des ponts entre le monde académique et les entreprises suédoises ; et établir des ponts entre la Suède et les étudiants ambitieux.
Par ailleurs, un espace dédié a été mis à disposition pour encourager les échanges directs entre universités publiques et privées, entreprises et étudiants autour de projets futurs.
Colloque international Droit et Cinéma / 31 octobre et 1er novembre 2025, Tunis
Le cinéma franchit les portes de la faculté de droit. Pendant deux jours, il s’y installe non pas comme divertissement, mais comme question, comme miroir, comme témoin. C’est cette rencontre singulière que propose le Colloque international “Droit et Cinéma”, organisé les 31 octobre et 1er novembre 2025 à la Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis, en partenariat avec l’École Supérieure de l’Audiovisuel et du Cinéma (ESAC) et l’Initiative Normes, Culture et Patrimoine.
Le droit et le cinéma, à première vue, semblent appartenir à deux univers dissemblables : l’un repose sur la rigueur des textes, la hiérarchie des normes et la recherche d’un équilibre ; l’autre sur l’imaginaire, la subjectivité et la mise en crise des certitudes. Mais lorsque le cinéma s’invite dans le domaine du droit, il ne vient pas seulement illustrer ou raconter : il interroge, dérange, révèle. Il oblige la loi à se regarder autrement, à affronter sa propre représentation, à se confronter à la perception sensible qu’en donne l’image.
C’est à ce croisement fécond entre raison et imaginaire, règle et liberté que se consacrera ce colloque, réunissant juristes, universitaires, cinéastes et critiques autour d’une même table, pour penser ensemble ce qui relie — et parfois oppose — le droit et le cinéma.
Affiche du Colloque international “Droit et Cinéma / القانون و السينما”
Représenter le droit : entre symbole et récit
La première journée du colloque sera consacrée à la présence du droit dans la narration cinématographique. Comment la justice s’incarne-t-elle à l’écran ? Sous quels visages, quels archétypes, quelles formes de mise en scène ? De Giovanni Rizzoni (Université Luiss-Guido Carli de Rome) à Ivan Capeller (Université Fédérale de Rio de Janeiro), les chercheurs questionneront la représentation du pouvoir judiciaire, des figures d’accusés ou de juges, et les métamorphoses du procès dans le langage filmique.
Au-delà de la simple analyse des œuvres, il s’agira de comprendre ce que le cinéma fait au droit — et réciproquement. L’image, en reconfigurant la notion de vérité ou de faute, en déplaçant la frontière entre culpabilité et responsabilité, invente de nouvelles façons d’appréhender la justice. Dans un monde saturé de récits audiovisuels, cette relecture devient essentielle.
Quand le cinéma devient contre-pouvoir
Le deuxième axe du colloque, intitulé “Le cinéma, outil de propagande ou champ de critique du droit”, abordera le cinéma comme espace de résistance, de débat ou de légitimation du pouvoir. Sous la présidence de Kamel Ben Ouanes, critique de cinéma et vice-président de l’Association tunisienne pour la promotion de la critique cinématographique, et de Sonia Chamkhi, cinéaste et écrivaine, la réflexion portera sur le rapport ambivalent entre cinéma et institution : comment le film peut-il être à la fois instrument de pouvoir et arme critique ?
Des communications venues d’Italie, du Canada, de Tunisie et de France évoqueront la jurisprudence visuelle autour du divorce, la représentation des peuples et des frontières, ou encore les mutations du cinéma postrévolutionnaire. Le regard du Sud, souvent minoré dans les circuits de production mondiale, sera aussi au cœur des débats : que signifie “filmer la justice” depuis des territoires où la loi est parfois inachevée, suspendue ou confisquée ?
Le droit de créer : entre libertés et contraintes
Le dernier axe, prévu le samedi 1er novembre, portera sur les vicissitudes juridiques de la création cinématographique : financement, statut des œuvres, droit d’auteur, intelligence artificielle. Autrement dit, tout ce qui façonne aujourd’hui les conditions mêmes de la production artistique. Sous la présidence de Nouha Chaouachi et Mariam Ben Salem, la discussion s’ouvrira sur les réalités concrètes auxquelles font face les créateurs : protection des films, circulation internationale, censure, nationalité des œuvres… autant de questions cruciales à l’heure où les plateformes brouillent les frontières et où la technologie redéfinit l’idée même d’auteur.
Les communications de Géraldine Goffaux Callebaut (Université d’Orléans), Aïda Caïd Essebsi (Faculté des Sciences Juridiques de Tunis) et Ghazi Gherairi (Initiative Normes, Culture et Patrimoine) interrogeront la manière dont le droit peut — ou non — accompagner ces mutations sans trahir l’esprit de la création.
Thémis et l’objectif
L’affiche du colloque en dit déjà long : une statue de Thémis, déesse grecque de la justice, les yeux bandés, tenant d’une main la balance et de l’autre… une caméra. Thémis, dans la mythologie grecque, incarne la loi naturelle, la mesure et la sagesse. Elle est cette figure qui veille sur l’équilibre entre l’ordre et la morale. Son bandeau symbolise l’impartialité, sa balance la recherche d’équité, son glaive l’autorité de la loi. Mais ici, Thémis ne tient plus seulement les attributs du jugement : elle adopte aussi le regard du cinéma. En remplaçant son glaive par une caméra, l’image suggère un déplacement subtil — celui d’une justice qui s’ouvre à la perception, à l’émotion, à la pluralité des points de vue.
En associant l’icône du droit à l’instrument du regard, l’affiche traduit l’ambition de ce colloque : montrer que le cinéma peut rendre la justice plus humaine, et que le droit peut donner sens à l’image.
Entre cadre et liberté : une réflexion ouverte
Ce colloque, par son approche transversale, dépasse le cadre académique : il invite à repenser la justice comme expérience sensible. À travers l’image, le son, le récit, le cinéma dit ce que le droit tait : les émotions, les injustices, les zones d’ombre. En retour, le droit, par sa rigueur et son langage, impose au cinéma un contrepoint, une structure, parfois une limite salutaire.
Entre la balance de Thémis et l’objectif de la caméra, il y a cette même quête d’équilibre — entre vérité et représentation, entre norme et liberté. Et peut-être est-ce là, dans cette tension, que se loge la véritable rencontre : celle d’un droit qui apprend à écouter les images, et d’un cinéma qui redonne au droit un visage, une voix, une conscience.
31 octobre et 1er novembre 2025 Faculté des sciences juridiques, politiques et sociales de Tunis Entrée libre — conférences, projections et débats ouverts au public