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Affaires étrangères : Nouveaux directeurs généraux nommés

14. Januar 2025 um 21:05

Le Journal officiel de la République tunisienne (JORT) a publié le mardi 14 janvier 2025 une série de nouvelles nominations au sein du ministère des Affaires étrangères, de la migration et des Tunisiens à l’étranger. Ces désignations concernent des ministres plénipotentiaires hors classe.

  • Slim Ghariani a été nommé directeur général des relations avec les pays d’Asie et d’Océanie ainsi que les organisations asiatiques.
  • Riadh Dridi assume désormais la fonction de directeur général des relations avec les pays d’Amérique et les organisations régionales américaines.
  • Slah Salhi occupe désormais le poste de directeur général de la migration et des Tunisiens à l’étranger.
  • Mohamed Kahloun est chargé de la direction générale d’inspection et d’évaluation au ministère des Affaires étrangères.

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PDL : Le comité de défense d’Abir Moussi se mobilise

14. Januar 2025 um 20:26

Le comité de défense d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), a publié un communiqué le mardi 14 janvier 2025, pour dénoncer de « graves violations des droits fondamentaux dont leur cliente est victime ».

Selon le comité, les » restrictions imposées à la défense sont devenues insupportables ». En effet, seuls deux avocats sont autorisés à lui rendre visite chaque jour, malgré la gravité des accusations portées contre elle et le nombre d’affaires judiciaires auxquelles elle est confrontée.

Incident au centre de détention

Selon la même source, le lundi 13 janvier 2025, un incident  s’est produit. Un responsable sécuritaire, accompagné d’un officier en uniforme, a interrompu une réunion entre Abir Moussi et son avocat, affirmant que les documents examinés n’étaient pas liés à son affaire. L’interruption a été suivie par une fin de visite arbitraire et l’expulsion de l’avocat. Abir Moussi a été reconduite dans sa cellule sans explication, en violation de ses droits de défense et des règles pénitentiaires.

Appel à l’intervention des instances professionnelles

Le comité a décidé de saisir le bâtonnier et les structures professionnelles compétentes pour intervenir et protéger les droits des avocats dans l’exercice de leurs fonctions, tout en garantissant les droits fondamentaux de leur cliente.

Grève de la faim

En réponse aux injustices subies, Abir Moussi envisage une grève de la faim, sans eau ni médicaments.

Responsabilité du centre de détention

Le comité de défense tient la direction du centre de détention pour responsable de tout préjudice potentiel à l’encontre d’Abir Moussi et s’engage à tenir le public informé de toute évolution.

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Tunisie : Fin du mandat du consul général à Istanbul

14. Januar 2025 um 18:36

Le ministère des Affaires étrangères a mis fin aux fonctions d’Abderrazak Mathlouthi en tant que consul général de la République tunisienne à Istanbul. Le décret n°2025-31, publié au Journal officiel de la République tunisienne (Jort) n°005 le mardi 14 janvier 2025, a officialisé cette décision, effective depuis le 4 janvier 2025.

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L’ISO et la Tunisie : une alliance stratégique pour anticiper les défis

14. Januar 2025 um 16:47

Le mardi 14 janvier 2025, le chef du gouvernement Kamel Maddouri a reçu Sergio Mujica, Secrétaire général de l’Organisation internationale de normalisation (ISO), en visite officielle. Cette rencontre marque la première visite de ce genre pour le responsable de l’ISO en Tunisie. L’entretien s’est déroulé en présence de Wael Chouchane, Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, chargé de la transition énergétique, et de Nafâa Boutiti directeur général de l’Institut national des normes et de la propriété industrielle.

Lors de l’ouverture de la rencontre, le chef du gouvernement a souligné l’engagement complet de la Tunisie dans les organisations de normalisation internationales, arabes et africaines.

Engagement de la Tunisie dans les organisations de normalisation internationales

Il a expliqué que cet engagement reflète l’importance accordée par l’État tunisien à la normalisation et à l’application des normes pour soutenir les politiques nationales. En particulier dans des domaines cruciaux comme la gouvernance, le développement durable, la qualité des services publics, la gestion de la santé et de la sécurité au travail, ainsi que la transition énergétique et les changements climatiques.

La coopération avec l’ISO pour le développement durable

Il  a également mis en valeur le rôle essentiel de l’ISO dans l’instauration des meilleures pratiques de gestion administrative et dans la promotion de la responsabilité sociétale des entreprises. Grâce à ses normes internationales, l’ISO a largement contribué à l’atteinte des objectifs de développement durable pour 2030. Le chef du gouvernement a réaffirmé l’importance pour la Tunisie de renforcer la coopération avec l’ISO. Et ce, afin de mieux adapter les plans nationaux aux évolutions technologiques et de soutenir les programmes de développement dans les domaines social et économique.

La Tunisie dans le conseil d’administration de l’ISO

Un autre point abordé lors de cette rencontre a été l’élection de l’Institut national des normes et de la propriété industrielle de Tunisie au conseil d’administration de l’ISO pour la période 2024-2026. Le chef du gouvernement a souligné que cette élection permet à la Tunisie de proposer des solutions face aux défis mondiauxDe même que cela lui permet de participer activement à la formulation de normes internationales, en tenant compte des intérêts nationaux.

La position stratégique de la Tunisie pour l’ISO

Pour sa part, Sergio Mujica, Secrétaire général de l’ISO, a salué les relations solides entre l’ISO et l’État tunisien, notamment dans les domaines de la technologie, de l’industrie et des services. Il a également mis en avant l’importance de la position géographique de la Tunisie en tant que carrefour commercial entre l’Europe et l’Afrique. Il  a exprimé sa satisfaction quant à la détermination de la Tunisie à adopter des normes dans des secteurs stratégiques.

Sergio Mujica a également annoncé sa participation à la conférence nationale sur l’intelligence artificielle organisée le 15 janvier 2025 par l’Institut national des normes et de la propriété industrielle. Il a insisté sur l’importance de tels événements pour développer des partenariats et renforcer les compétences face aux défis technologiques mondiaux.

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Exécution du budget de l’État à fin novembre 2024 : bilan et perspectives

14. Januar 2025 um 15:05

Le ministère des Finances vient de publier les résultats provisoires de l’exécution du budget de l’État à fin novembre 2024. Selon les chiffres communiqués, le déficit budgétaire se situe à 2,94 milliards de dinars. Soit une réduction de 8,74 % par rapport à la même période en 2023.

Ce déficit est bien inférieur aux prévisions de la loi de Finances 2024, qui tablaient sur un déficit global de 11,515 milliards de dinars pour l’année entière.

Les recettes totales de l’État ont progressé de 5,9 % à fin novembre 2024, passant de 38,39 milliards de dinars à 40,67 milliards de dinars. Cette hausse est principalement attribuée à une augmentation des recettes fiscales, qui ont atteint 37,71 milliards de dinars, en hausse de 9,6 %.

Les impôts directs ont généré 15,82 milliards de dinars, en augmentation de 11,2 %. Tandis que les impôts indirects ont atteint 21,89 milliards de dinars, en hausse de 8,5 %. Cependant, les revenus non fiscaux ont enregistré une baisse significative de 30,9 %, passant de 3,35 milliards à 2,33 milliards de dinars.

De plus, l’État a reçu 0,62 milliard de dinars de dons durant cette période.

Croissance des dépenses publiques

Les dépenses publiques ont augmenté de 4,9 %, atteignant 42,98 milliards de dinars à fin novembre 2024;, contre 40,99 milliards de dinars un an plus tôt. Cependant, cette hausse des dépenses est en grande partie compensée par une gestion rigoureuse des compensations, bien que plusieurs secteurs restent sous-financés. Sur les 11,34 milliards de dinars alloués à la compensation dans la loi de Finances 2024, seulement 5,46 milliards de dinars ont été utilisés à fin novembre 2024. Voici la répartition des dépenses de compensation :

  • Produits de base : 0,8 milliard de dinars sur 3,59 milliards de dinars prévus (22 %).
  • Carburants : 3,97 milliards de dinars sur 7,09 milliards de dinars prévus (56 %).
  • Transport : 0,68 milliard de dinars sur 0,66 milliard de dinars prévus (103 %).

Il est à noter que certains bénéficiaires de la compensation n’ont pas été réglés depuis plusieurs mois. Et ce, avec des créances non payées allant de 9 à 17 mois, pour un montant total supérieur à 1 milliard de dinars jusqu’à fin juillet 2024.

La masse salariale et la dette publique

La masse salariale reste la principale rubrique de dépense, avec 20,33 milliards de dinars alloués, représentant près de 50 % des recettes de l’État. Ce montant marque une hausse de 3,6 % par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, les charges d’intérêt liées à la dette publique ont connu une augmentation de 12 %, atteignant 5,68 milliards de dinars. Cette augmentation est principalement due à la hausse des intérêts sur la dette extérieure, qui s’élève à 2,02 milliards de dinars contre 1,85 milliard de dinars l’année précédente.

En termes d’endettement, la dette publique a atteint 129,92 milliards de dinars à fin novembre 2024; contre 120,63 milliards de dinars à la même période l’année précédente. Soit une hausse de 7,7 %. La dette intérieure représente 69,27 milliards de dinars (53,3 % de la dette totale). Alors que la dette extérieure s’élève à 60,64 milliards de dinars (46,7 %). La dette extérieure a connu une augmentation notable de 45 %; la dette intérieure diminuant de 2,7 %.

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Retraites en jeu : la CNSS face à un gouffre financier en janvier 2025

14. Januar 2025 um 08:44

À partir de janvier 2025, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) doit verser des pensions de retraite mensuelles totalisant 563 millions de dinars. En parallèle, elle devra également s’acquitter de paiements à hauteur de 2,98 milliards de dinars à la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM).

Dans une déclaration à l’agence TAP, Nadia El Hadroug Ben Abdallah, directrice du recouvrement à la CNSS, a exprimé ses préoccupations face à l’accumulation des dettes de l’institution. Cette situation est en grande partie causée par le non-paiement des cotisations par un nombre important d’entreprises et de travailleurs indépendants. Elle a mis en garde que cette accumulation de dettes met à rude épreuve la stabilité financière de la CNSS.

Risque pour le fonctionnement du système de sécurité sociale

Si cette tendance se poursuit, elle pourrait mettre en péril le fonctionnement du système de sécurité sociale à long terme, menaçant ainsi son équilibre et sa pérennité.

Maintien des versements de pensions malgré les difficultés

Malgré ces difficultés financières, la CNSS a réussi à éviter tout retard dans le versement des pensions de retraite. Cette réussite est essentielle pour maintenir la confiance des retraités, qui dépendent de ces versements pour subvenir à leurs besoins quotidiens.

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Inauguration d’un nouveau centre de visite technique à Menzel Bourguiba

13. Januar 2025 um 16:53

Le nouveau centre de visite technique pour les véhicules légers et poids lourds à Menzel Bourguiba sera inauguré le 27 janvier 2025.

Une source à la direction régionale de l’Agence technique des transports terrestres a indiqué à l’Agence TAP que ce centre, réalisé moyennant une enveloppe de 1,8 million de dinars, comprend notamment trois couloirs, ainsi que des bureaux et des espaces d’accueil.

Les automobilistes sont invités à prendre rendez-vous pour effectuer la visite technique de leurs véhicules sur la plateforme www.attt.com.tn, a souligné la même source.

Le gouvernorat de Bizerte compte déjà un centre, dont les travaux de réhabilitation ont été achevés pour un montant de 300 000 dinars. Le projet de réalisation d’un centre de visite technique à Utique (4,2 millions de dinars) a atteint un taux d’avancement de 44 %.

Avec TAP

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Mort d’Oliviero Toscani, pionnier des publicités choc de Benetton

13. Januar 2025 um 15:13

Oliviero Toscani, le photographe italien connu pour ses campagnes publicitaires provocantes pour Benetton, est décédé le 13 janvier 2025 à l’âge de 82 ans, des suites d’une longue maladie. Sa famille a annoncé la nouvelle sur Instagram, précisant que Toscani avait entamé « son prochain voyage ».

En août 2024, Oliviero Toscani avait révélé être atteint d’amylose, une maladie rare et incurable. Il avait perdu 40 kilos en un an et exprimait son manque de crainte face à la mort, tant qu’elle n’était pas douloureuse.

M. Toscani, né à Milan le 28 février 1942, était célèbre pour ses campagnes chocs à partir de 1983 pour la marque de vêtements Benetton. Ces publicités ont souvent suscité la controverse, notamment en montrant des images fortes comme un homme mourant du sida, une religieuse embrassant un prêtre ou encore des condamnés à mort. Certaines de ces campagnes ont été interdites en France.

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Réforme fiscale : l’UGTT réclame des mesures compensatoires pour les salariés

13. Januar 2025 um 14:33

La révision du barème de l’impôt sur le revenu, introduite par la loi de finances 2025, continue de faire des vagues. L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a interpellé la ministre des Finances dans une lettre datée du 10 janvier. Elle appelé à la mise en place d’une subvention compensatoire en faveur des salariés affectés.

L’organisation syndicale insiste sur la nécessité d’un soutien financier équivalent aux déductions supplémentaires causées par le nouveau système fiscal. Elle déplore que ces ajustements aient entraîné une réduction des revenus nets, en particulier pour des professions comme les cadres supérieurs, les enseignants-chercheurs, les ingénieurs ou encore les médecins. Dans son courrier, l’UGTT met en garde contre l’impact de ces pertes de revenus. Et ce, notamment dans un contexte où les salaires des cadres tunisiens sont déjà considérés comme peu compétitifs à l’échelle internationale. Cette faiblesse salariale, selon le syndicat, alimente une émigration croissante des talents vers d’autres pays.

Sur le plan technique, la loi de finances 2025 maintient l’exonération pour les revenus ne dépassant pas 5 000 dinars par an. Les revenus compris entre 5 000 et 10 000 dinars sont désormais taxés à 15 %. Tandis que ceux entre 10 000 et 20 000 dinars sont imposés à 25 %. Les tranches supérieures suivent des taux progressifs : 28 % pour les revenus allant de 20 000 à 30 000 dinars, 33 % entre 30 000 et 40 000 dinars.

Par ailleurs, trois nouveaux paliers fiscaux ont été introduits pour les hauts revenus : 36 % entre 40 000 et 50 000 dinars, 38 % pour les revenus de 50 000 à 70 000 dinars et 40 % pour les montants excédant 70 000 dinars. Ce nouveau cadre fiscal vise à alourdir la contribution des plus hauts revenus, tout en augmentant la progressivité de l’impôt. Pour l’UGTT, ces mesures nécessitent des ajustements urgents, afin d’éviter une dégradation supplémentaire du pouvoir d’achat des travailleurs concernés.

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Tunisie : le ministère de l’Intérieur recrute

13. Januar 2025 um 11:38

Le ministère de l’Intérieur prévoit pour l’année de formation 2025 l’ouverture de deux concours par épreuves pour le recrutement de 1950 gardiens de la paix au sein du corps de la sécurité nationale et de la police nationale, comme suit :

  • Premier concours : pour un total de 1000 gardiens de la paix, qui sera ouvert sur le site web des recrutements du ministère de l’Intérieur du 16 janvier 2025 au 3 février 2025.
  • Second concours : pour un total de 950 gardiens de la paix, qui sera ouvert sur le site web des recrutements du ministère de l’Intérieur à une date qui sera déterminée ultérieurement.

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Importation de bananes : les agriculteurs dénoncent un marché saturé

13. Januar 2025 um 11:21

Imed Bey, président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul, a exprimé lundi 13 janvier 2025, sur Mosaïque FM, les préoccupations des agriculteurs concernant les volumes élevés de bananes importées. Selon lui, ces quantités importantes inondent le marché, rendant les bananes omniprésentes dans tous les quartiers, souvent à des prix très bas.

Imed Bey a insisté sur la nécessité de rationaliser l’importation de fruits notamment les bananes, affirmant que les agriculteurs ne s’opposent pas à la diversité des produits importés, mais dénoncent des circuits de distribution non réglementés. Il a également attiré l’attention sur les défis spécifiques à la transformation des agrumes et la problématique des excédents, souvent gaspillés faute de débouchés adéquats.

Des difficultés d’exportation pour les agrumes tunisiens

Le président a également mis en lumière l’incapacité de la Tunisie à rivaliser sur le marché international des agrumes. Malgré une production nationale estimée à 380 000 tonnes, dont 350 000 destinées au marché local, seule une variété d’agrumes est exportée vers la France, qui demeure l’unique destination à ce jour.

Manque de logistique et compétitivité insuffisante

Imed Bey a expliqué que la Tunisie souffre d’un manque de logistique adapté pour s’implanter sur les marchés extérieurs. En conséquence, les prix tunisiens ne sont pas compétitifs à l’échelle internationale, limitant ainsi les ambitions exportatrices du pays.

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LF 2025 : tremplin pour de nouvelles négociations avec le FMI ?

13. Januar 2025 um 09:42

Dans un post publié sur le réseau social Facebook, Ridha Chkoundali, expert en économie et professeur d’université, a analysé les orientations de la loi de finances 2025 (LF 2025) . Il a notamment salué les efforts de l’État pour maîtriser la masse salariale, soulignant l’opportunité d’entamer des négociations ouvertes avec le Fonds monétaire international (FMI) afin d’obtenir un prêt à moindre coût et avec des conditions favorables, en soutien à l’économie nationale.

D’après Chkoundali, la LF 2025 prévoit une enveloppe de 24 389 millions de dinars pour les dépenses de location, contre 22 531 millions de dinars en 2024, marquant une augmentation de 1 858 millions de dinars. Ces fonds supplémentaires sont destinés à financer plusieurs priorités stratégiques :

  • La poursuite du programme d’augmentation des salaires pour la période 2023-2025.
  • La régularisation des situations précaires, à l’instar des ouvriers des chantiers (environ 12 000 nouveaux bénéficiaires), des enseignants suppléants et des contractuels.
  • La lutte contre l’emploi précaire, notamment à travers une circulaire interdisant la signature de nouveaux contrats d’externalisation dans le secteur public et un projet de décret visant à régulariser les travailleurs en situation précaire.
  • Le recrutement de 21 376 nouveaux agents dans la fonction publique, répartis entre plusieurs secteurs prioritaires :
    • Éducation : 9 207 agents
    • Santé : 3 500 agents
    • Défense : 2 778 agents
    • Intérieur : 1 529 agents
    • Justice : 1 080 agents
    • Finances : 863 agents
    • Jeunesse et sports : 700 agents
    • Autres secteurs : 1 719 agents.

Objectif LF 20225 : Réduction de la masse salariale dans le PIB

Un des objectifs clés de cette stratégie est de réduire progressivement la part des salaires dans le produit intérieur brut (PIB). La loi de finances 2025 vise ainsi à faire passer cette part à 13,3 % du PIB, contre 13,6 % en 2024 et 16,1 % en 2020. Pour y parvenir, l’État compte poursuivre l’application du programme spécifique de mise à la retraite avant l’âge légal.

Chkoundali souligne que cet objectif était également recherché par le FMI et figurait au cœur des négociations avec les gouvernements précédents avant le 25 juillet 2021. Cependant, ces derniers n’avaient pas réussi à atteindre ce résultat.

Un progrès significatif en cinq ans

Depuis 2021, la Tunisie a réalisé une avancée notable en réduisant la part des salaires dans le PIB d’environ 2,8 points en seulement cinq ans. Selon Chkoundali, cet accomplissement, qui représente une demi-décennie, contraste avec l’inefficacité des gouvernements lors de la « décennie noire ».

Le FMI, un partenaire stratégique pour soutenir le budget

Pour Chkoundali, cette performance ouvre la voie à des négociations avantageuses avec le FMI. Il estime que le Fonds monétaire international pourrait désormais accorder à la Tunisie un prêt à moindre coût, avec moins de conditions et d’exigences.

« Si les gouvernements des cinq dernières années ont été des ‘bons élèves’ du FMI en secret, pourquoi ne pas négocier ouvertement avec lui pour revitaliser le budget de l’État ? » s’interroge l’expert.

Un tel prêt, ajoute-t-il, pourrait non seulement alléger la pression sur les finances publiques mais aussi avoir un impact positif significatif sur l’économie nationale.

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Amnistie sociale : La CNSS vise 700 millions de dinars

12. Januar 2025 um 18:50

La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) vise, à travers l’amnistie sociale qui consiste en la suppression des pénalités de retard du 31 octobre 2024 au 31 mars 2025, à mobiliser un montant équivalent à celui des recettes générées par l’amnistie sociale de 2022, a expliqué la directrice de recouvrement de la Caisse, Nadia Hadroug Ben Abdallah.

Dans une déclaration faite dimanche à l’agence TAP, la responsable a précisé qu’en 2022, la Caisse avait pu mobiliser environ 700 millions de dinars grâce à l’adhésion de nombreuses entreprises économiques et de promoteurs privés au processus d’amnistie sociale pour régulariser leur situation vis-à-vis de la Caisse.

Quatre mille entreprises économiques et 17 000 promoteurs privés ont participé à l’amnistie sociale depuis son lancement en octobre dernier, a-t-elle indiqué, appelant les employeurs qui ne l’ont pas encore fait à respecter la date limite du 31 mars 2025.

L’adhésion d’un grand nombre d’employeurs à l’amnistie sociale de 2025 aidera la Caisse à honorer ses engagements envers les assurés sociaux, a-t-elle souligné. En 2025, la CNSS devra verser, chaque mois, les pensions de retraite pour un montant total de 563 millions de dinars, en plus de ses dettes envers la Caisse Nationale d’Assurance Maladie (CNAM), estimées à 2,98 milliards de dinars.

Avec TAP

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Médecins internes : l’épuisement au prix d’une faible rémunération

12. Januar 2025 um 18:01

Le président de l’Organisation Tunisienne des Jeunes Médecins, Wajih Dhokkar, a annoncé sur Mosaïque Fm, que les autorités ont réagi positivement à la problématique de la réduction du nombre de médecins internes.

Cette réduction avait fait chuter le nombre d’internes de 490-550 à 330, exacerbant une situation déjà critique. Les internes, qui travaillaient plus de cent heures par semaine, se retrouvent désormais dans des conditions de travail insoutenables. Heureusement, un accord a été conclu pour recruter cent internes supplémentaires afin d’alléger la charge.

Une rémunération insuffisante et des conditions de travail difficiles

Wajih Dhokkar a détaillé les conditions de rémunération des internes, qui perçoivent environ 1300 dinars par mois. Les heures de garde sont payées à un dinar de l’heure, mais ces honoraires sont souvent versés trimestriellement, avec des retards fréquents. Il a cité l’exemple de l’hôpital d’enfants de Bab Saâdoun, où les paiements n’ont été effectués qu’après l’intervention du ministre. Une fois résidents, le salaire des internes passe à 1600 dinars.

Départ à l’étranger : la seule option?

Il a également souligné que la relation entre les jeunes médecins et les hôpitaux publics est devenue strictement formatrice, les incitant à envisager de partir à l’étranger. Le manque de reconnaissance et les conditions de travail difficiles ne laissent guère de choix aux jeunes médecins, malgré leur souhait de rester dans leur pays.

Des signes encourageants pour l’avenir

Cependant, Wajih Dhokkar a noté des signes prometteurs d’amélioration dans le service public de la santé, grâce à l’adoption de meilleures politiques et législations. Ces évolutions pourraient, à terme, offrir un environnement de travail plus attractif pour les jeunes médecins tunisiens.

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Visite diplomatique : Madagascar et la Tunisie renforcent leur coopération

12. Januar 2025 um 17:14

 La ministre des Affaires Étrangères de la république de Madagascar Rafaravavitafika RASATA, effectue du 12 au 16 janvier une visite de travail en Tunisie, à l’invitation de son homologue Mohamed Ali Nafti. Une visite qui coïncide avec la célébration du 55ème anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.

Il est à noter que la dernière visite officielle de la partie malgache en Tunisie remonte à 1989, ce qui fait de cette visite une occasion pour donner une nouvelle dynamique aux relations de coopération entre les deux pays, lit-t-on dans un communiqué du département des Affaires étrangères. La visite permettra, également, d’examiner les questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment celles liées au renforcement des piliers de la sécurité, de la stabilité et du développement dans le continent africain, selon la même source.

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Bizerte : Un incident maritime fait dériver une plateforme pétrolière

12. Januar 2025 um 16:28

Dans la soirée 11 janvier 2025, une plateforme pétrolière a dérivé sur la plage des Hwaichat, relevant de la municipalité de Bizerte Nord, après que les câbles de fixation se sont détachés du navire qui la remorquait.

La plateforme pétrolière venait d’Écosse et se dirigeait vers la Turquie, selon une source officielle de la région des garde-côtes de Bizerte, rapportée par Mosaïque. La même source a confirmé l’envoi d’un bateau des garde-côtes sur place, en attendant de remettre la plateforme à flot en mer, et l’ouverture d’une enquête pour déterminer les causes de l’incident.

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Tunisie : 4 concessions minières annulées et 2 nouvelles octroyées

12. Januar 2025 um 15:59

Le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie a pris plusieurs mesures  concernant les concessions d’exploitation minière en Tunisie, notamment l’annulation de quatre concessions dans la quatrième catégorie de produits. De nouvelles concessions ont également été attribuées, tout comme des permis dans les cinquième et sixième catégories. Voici un aperçu des décisions récentes.

Le ministère a annoncé l’annulation de quatre concessions d’exploitation minière dans la quatrième catégorie. Ces concessions étaient situées dans des régions stratégiques du pays, notamment :

  • Bir Mqabla (gouvernorat de Tataouine)
  • Oued Sabatt (gouvernorat de Tataouine)
  • Jebel Hachana (gouvernorat de Tataouine)
  • Oued Chaqa (gouvernorat de Gafsa)

Ces annulations ont été publiées dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT) numéro 4 de l’année 2025, précisant les limites géographiques des concessions concernées.

Attribution de deux nouvelles concessions dans la quatrième catégorie

Le ministère a également attribué deux nouvelles concessions d’exploitation dans la quatrième catégorie des produits minéraux. Ces nouvelles concessions sont :

  1. Sabkhat Sidi El Hani Nord : Située dans le gouvernorat de Sousse, cette concession couvre une zone stratégique riche en ressources minérales.
  2. Sabkhat Sidi El Hani Sud : Cette concession s’étend sur les gouvernorats de Sousse et Mahdia, renforçant ainsi l’exploitation minière dans cette région.

 

Nouveaux permis de recherche dans la cinquième catégorie

Le 10 janvier 2025, le ministère a également accordé des permis pour la recherche de produits minéraux dans la cinquième catégorie. Le permis de recherche, connu sous le nom de Skarna, concerne les gouvernorats de Kef et Siliana. Cette décision vise à renforcer la recherche et l’exploitation de ressources minérales dans ces zones.

 

Création de concessions minières dans la sixième catégorie

Enfin, le ministère a décidé de créer deux nouvelles concessions d’exploitation dans la sixième catégorie, avec l’objectif d’élargir les possibilités d’exploitation minière dans des régions spécifiques. Les nouvelles concessions sont :

  • Oued El Kousha (gouvernorat de Gabès)
  • Jebel El Marfaq (gouvernorat de Sidi Bouzid)

Ces décisions ont été confirmées par un arrêté publié le 26 décembre 2024, soutenant ainsi l’expansion des activités minières dans ces régions du pays.

 

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Sociétés cotées en Bourse : Progrès de 13,5% dans la représentation des femmes

12. Januar 2025 um 11:39

La gouvernance d’entreprise, au cœur des préoccupations mondiales, devient de plus en plus perçue comme une opportunité stratégique permettant de créer de la valeur à long terme. En Tunisie, les entreprises cotées à la Bourse de Tunis continuent de faire évoluer leurs pratiques de gouvernance, bien que la route soit encore semée d’embûches. Un rapport récent de la Bourse de Tunis met en lumière les progrès réalisés après les assemblées générales de 2024, tout en soulignant certaines zones d’amélioration.

Le taux d’inclusion des femmes dans les conseils d’administration des sociétés cotées a progressé de manière notable, atteignant 18% en 2024, contre 13,5% en 2020. Bien que la Tunisie n’ait pas encore de réglementation contraignante sur la féminisation des conseils, comme c’est le cas dans l’Union Européenne, ce chiffre représente un pas vers une plus grande égalité. Le secteur financier se distingue particulièrement, avec un taux de féminisation des conseils qui atteint les 20%.

Les sociétés cotées continuent également de renforcer leur ouverture à la représentation des minoritaires. Le rapport révèle qu’environ 88% des sociétés cotées ont lancé des appels à candidature pour désigner des administrateurs représentant les actionnaires minoritaires. Cependant, 30% des sociétés cotées n’ont toujours pas désigné de représentants des minoritaires, bien que de nombreuses entreprises aient initié des démarches pour rectifier cette situation.

Des administrateurs indépendants en nombre croissant, mais des disparités sectorielles

La gouvernance des entreprises cotées continue de se diversifier, avec un nombre croissant d’administrateurs indépendants. Après les assemblées générales de 2024, on dénombre 115 administrateurs indépendants sur un total de 695 administrateurs. Toutefois, il existe encore des disparités importantes selon le secteur d’activité. Le secteur financier se distingue par la meilleure représentation des administrateurs indépendants, avec 20% des sièges occupés par des administrateurs externes, un chiffre notable par rapport à d’autres secteurs où la proportion varie entre 9% et 15%.

Cependant, 20% des sociétés cotées n’ont pas encore désigné d’administrateurs indépendants, et parmi celles-ci, cinq ont lancé des appels à candidature pour y remédier. En France, toutes les sociétés du CAC 40 respectent les recommandations sur les administrateurs indépendants, un objectif que la Tunisie aspire à atteindre à terme.

L’internationalisation des conseils d’administration : une ouverture en progression

Le nombre d’administrateurs étrangers dans les sociétés cotées à la Bourse de Tunis a atteint 69 sur un total de 695, soit un taux d’internationalisation de 10%. Ce chiffre reste bien en deçà de celui observé dans des marchés plus matures. En France, par exemple, la proportion d’administrateurs non-nationaux dans les entreprises du CAC 40 s’élève à 31,1% en 2022. Le secteur financier tunisien se distingue avec un taux d’internationalisation plus élevé, à 15%, ce qui témoigne de son ouverture croissante au niveau mondial.

Le poids des conseils d’administration : une structure en mutation

Le rapport met également en avant la structure des conseils d’administration. Parmi les 74 sociétés cotées à la Bourse de Tunis, 98,7% des entreprises ont opté pour une structure juridique à Conseil d’Administration (CA), seule l’Amen Bank ayant choisi un modèle de conseil de surveillance et directoire.

Le nombre total d’administrateurs dans ces sociétés s’élève à 695, parmi lesquels 123 sont des femmes, et 115 sont indépendants. Toutefois, 18 sociétés ne comptent toujours aucune femme au sein de leur conseil d’administration, un chiffre qui souligne les efforts à fournir pour une plus grande représentation féminine.

Une gouvernance en mutation, des progrès à consolider

La gouvernance des sociétés cotées à la Bourse de Tunis a indéniablement progressé ces dernières années, tant en matière de diversité que d’indépendance. Cependant, des disparités persistent entre les secteurs, et un nombre non négligeable d’entreprises n’ont pas encore complètement intégré les recommandations de bonne gouvernance, notamment en ce qui concerne les administrateurs indépendants et la représentation des minoritaires.

Les entreprises cotées doivent donc poursuivre leurs efforts pour respecter les normes internationales, tout en tirant parti des opportunités qu’offre une gouvernance bien structurée pour garantir leur pérennité et attirer des investisseurs. À terme, le rapport de la Bourse de Tunis montre que la gouvernance d’entreprise, bien qu’encore perfectible, se dirige vers une évolution positive, en phase avec les standards internationaux.

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Samar Miled : « Le corps des femmes a toujours été un champ de bataille »

11. Januar 2025 um 13:16

Samar Miled, doctorante à Duke University, aux États-Unis, poétesse, écrivaine et agrégée en lettres françaises, nous propose une analyse saisissante de la littérature tunisienne d’expression française, où se mêlent décolonisation et réaffirmation identitaire. Elle interroge la manière dont cette langue, héritée du colonialisme, peut être réappropriée comme un outil de résistance et de réaffirmation de soi. Notre invitée déconstruit les préjugés qui dépeignent la littérature tunisienne francophone comme un simple vestige du passé colonial et dévoile les voix littéraires qui, par leur écriture, revendiquent une histoire, une culture et une identité tunisiennes profondes.

À travers cet entretien, elle nous invite à réfléchir sur les enjeux de la décolonisation de la langue et sur la nécessité d’une réconciliation entre les femmes, en dépassant les fractures sociales et culturelles, pour mieux affronter un monde en constante évolution.

Pourriez-vous vous présenter aux lecteurs de l’Économiste maghrébin ?

Je suis avant tout Tunisienne. Doctorante à Duke University, aux États-Unis, je consacre ma thèse à la question de la résistance dans la littérature tunisienne d’expression française. Mon parcours universitaire a commencé en Tunisie, où j’ai suivi un chemin classique : l’Institut préparatoire aux études littéraires et de sciences humaines de Tunis, puis l’École normale supérieure, avant d’obtenir l’agrégation en lettres françaises. J’ai enseigné à l’université tunisienne pendant deux ans. Mes premières recherches se sont beaucoup focalisées sur la littérature franco-tunisienne. En parallèle, je suis également poétesse et écrivaine. Marquée par la poésie française – Baudelaire, les grands classiques comme Musset et Lamartine –, mon écriture reflète souvent un style romantique.

J’ai également été influencée par la littérature ludique, notamment avec Queneau, Prévert, ou encore les surréalistes comme Louis Aragon et André Breton. Ces influences, mêlées à mes propres sensibilités, forment les bases de ma vision littéraire. Cependant, une étape décisive a bouleversé ma trajectoire. Après mon agrégation, en enseignant en Tunisie puis en poursuivant un master aux États-Unis, j’ai pris conscience de ma méconnaissance de la littérature tunisienne.

Parmi les préjugés que l’on a souvent sur la littérature tunisienne d’expression française, il est fréquemment suggéré qu’il s’agit d’une littérature néocoloniale, héritée, pro-française, et donc déconnectée de la dimension nationale.

 

En 2017, aux États-Unis, quand on m’interrogeait sur la littérature tunisienne, je me rendais compte que je n’avais pas de réponse. J’ai donc plongé dans cet univers pour découvrir, explorer et interroger cette littérature. Cela fait six ans que je travaille sur ma thèse, et ma recherche constitue une véritable immersion dans les œuvres de grands auteurs comme Ali Bécheur, Tahar Bekri, Azza Filali, etc. Ces découvertes littéraires ont non seulement transformé mes recherches, mais aussi ma manière de concevoir l’écriture et la réflexion.

J’ai découvert la merveilleuse plume de plusieurs auteurs tunisiens qui écrivent avec beaucoup d’affection sur l’identité tunisienne. Ma thèse explore les différentes formes de résistance en Tunisie. J’y travaille, entre autres, sur la résistance anticoloniale, et avant de choisir ce sujet, je m’étais dit : « Je vais d’abord lire pour voir ». En effet, parmi les préjugés que l’on a souvent sur la littérature tunisienne d’expression française, il est fréquemment suggéré qu’il s’agit d’une littérature néocoloniale, héritée, pro-française, et donc déconnectée de la dimension nationale. Je me suis donc lancée dans cette lecture pour découvrir par moi-même, et il s’avère que ce préjugé est infondé. J’ai réalisé que beaucoup d’auteurs tunisiens ont écrit sur la lutte anticoloniale, qu’ils ont réécrit l’histoire tout en échappant à ce piège linguistique, celui de la langue, pour atteindre une véritable réaffirmation culturelle. Et c’est cela que je trouve fascinant.

Par exemple, il suffit de citer feu Ali Bécheur et ses réflexions sur la présence coloniale en Tunisie, sur la lutte de ce grand peuple et sur l’indépendance de notre pays… Je pense également aux romans d’Ahmed Mahfoudh. Ses textes ne sont pas exactement historiques, car ils relèvent du domaine de la fiction, mais ils sont profondément ancrés dans l’histoire, et cette approche a enrichi ma compréhension de notre passé national, notamment en lien avec les luttes sociales post-coloniales et la résistance des Tunisiens contre différentes formes de soumission au Pouvoir et à la dictature. C’est à travers cette aventure littéraire que j’ai découvert l’engagement des Tunisiens, toujours fiers et dignes, et la colère et le feu de la révolte qui succèdent inévitablement au désenchantement… Je me suis effectivement beaucoup intéressée à la représentation de la figure du Père dans la littérature tunisienne. Après cette lutte anticoloniale qui nous a permis de préserver notre identité nationale, la figure du père (national, ou politique) prend une importance particulière dans le discours littéraire.

Il semble que vous faites référence à l’idée de Kateb Yacine qui considère le français comme « notre butin de guerre ». Peut-on alors dire que l’écrivain tunisien d’expression française transforme cette langue en une épée ou en une plume, dans une perspective décoloniale, ou pour s’affirmer dans la langue de l’autre ?

Absolument. Pour ma part, je m’inspire des études décoloniales, c’est-à-dire des réflexions latino-américaines. Mon professeur Walter Mignolo, un grand théoricien du décolonialisme, et ses travaux sur le Grand Sud et la question du piège linguistique m’influencent particulièrement. Il s’agit, selon lui, de pouvoir dépasser le piège de la langue pour parvenir à une réaffirmation de soi. Et je crois que certains auteurs tunisiens ont réussi à le faire. Un exemple qui me vient à l’esprit est celui de Hédi Kaddour, avec son roman Les Prépondérants, que je trouve remarquable. Il réussit à allier fiction et histoire, créant ainsi une œuvre extrêmement belle et pertinente. Un autre auteur dont j’apprécie particulièrement l’humour et la créativité, c’est Abdelaziz Belkhoja, qui a écrit abondamment contre les différentes formes de néocolonialisme. Ce qui compte, à mon sens, c’est de savoir si l’écriture constitue une forme d’affirmation de l’identité tunisienne, si elle engage un dialogue avec les préoccupations spécifiques du pays. J’ai découvert des textes sur la Tunisie, pour la Tunisie, contre la colonisation, qu’elle soit politique, culturelle ou civilisationnelle.

 

Beaucoup d’auteurs tunisiens ont démontré qu’il était possible, même sous le joug de la colonisation, de revendiquer leur identité et de s’affirmer en tant que Tunisiens libres.

Je peux donc affirmer que la littérature francophone tunisienne est, avant tout, une littérature nationale. Cependant, elle fait face à de nombreux préjugés. À mon avis, l’un des auteurs qui a contribué à cette confusion est Albert Memmi. En effet, je juge que son œuvre reflète le malaise profond du colonisé. On a souvent tendance à qualifier son livre Le Portrait du colonisé d’une véritable « bible anticoloniale ». Ce texte est largement étudié aux États-Unis. C’est un ouvrage très connu et enseigné, mais j’estime que le discours de Memmi s’inspire avant tout de son expérience personnelle. Son texte semble davantage reposer sur une histoire personnelle que sur une histoire nationale. Il adopte souvent un regard assez négatif sur le colonisé, sur la résistance et même sur la langue. Il mentionne l’inévitable « aliénation culturelle » à laquelle ne pourra jamais échapper l’écrivain tunisien. Pourtant, beaucoup d’auteurs tunisiens ont démontré qu’il était possible, même sous le joug de la colonisation, de revendiquer leur identité et de s’affirmer en tant que Tunisiens libres.

Il semble que vous portiez un regard critique et scientifique sur certains aspects de la littérature tunisienne d’expression française ?

Effectivement. Prenons l’exemple de la littérature féminine. J’éprouve un grand respect pour les auteures tunisiennes dont je m’inspire, et que je prends beaucoup de plaisir à lire. La littérature tunisienne féminine est courageuse, engagée et libre. Elle affronte les regards libidineux, la violence conjugale et policière, le paternalisme archaïque ; elle brise les chaînes, elle déconstruit les tabous sur le corps, sur le viol, sur la honte. Elle dit la vérité. Elle pointe du doigt les systèmes autoritaires et patriarcaux qui instrumentalisent les corps des femmes.

Cependant, dans beaucoup de textes, j’ai souvent été surprise de découvrir une certaine violence à l’égard des femmes voilées. Elles sont parfois assimilées à « des troupeaux », à « des chiens errants » qui suscitent la peur, elles portent « des mouchoirs » sur la tête, etc. Un vocabulaire pour le moins hostile à la pratique du voile, voire insultant.

Par ailleurs, dans certains essais consacrés à l’étude de la question du voile, comme dans Islam Pride de Hélé Béji (dont j’admire pourtant la perspicacité et la pertinence dans ses travaux ultérieurs, comme dans Le désenchantement national), on relève des idées personnelles, basées sur des conclusions subjectives concernant la femme voilée, cet « autre » auquel on ne donne pas la parole. Il y a souvent un manque de dialogue dans les passages que je lis à propos des femmes voilées. Ces textes contiennent des réflexions parfois hâtives, des jugements, sans véritable volonté d’aller vers l’autre. En fait, ce que je reproche justement à la littérature féminine tunisienne, c’est son caractère bourgeois.

Dans certains romans, on assiste à un véritable affrontement entre la citadine moderne et éclairée et la femme rurale ou issue des quartiers populaires qui choisit de se voiler. La citadine se positionne souvent comme la « sauveuse blanche » qui essaie de préserver les valeurs de Bourguiba. Ce qui me dérange, c’est l’idée selon laquelle la femme tunisienne ne peut être libre que si elle rejette le voile. En lisant certains romans tunisiens, je m’interroge : pourquoi une telle condescendance ? Cette littérature nécessite un réel travail de réflexion. Un besoin urgent et impérieux de réconcilier les femmes, de restaurer le respect mutuel s’impose. Cette altérité, qui dérange et divise, est un aspect difficile à appréhender, mais c’est avec cet autre avec qui nous vivons, que nous devons chercher à renouer des liens.

 

C’est là que des romans comme Malentendues d’Azza Filali, que j’ai lu récemment et beaucoup apprécié, deviennent essentiels. Dans ce roman, elle fait son mea culpa en rompant avec certains jugements portés sur la femme voilée, notamment dans Ouatann (qui reste une œuvre majeure de la littérature tunisienne où on retrouve un bel hommage pour l’histoire de la Tunisie), pour essayer de réconcilier la femme moderne et la femme rurale, en menant une étude de terrain sur la vie des femmes qui ne vivent pas comme les Tunisoises progressistes.

D’où proviennent toutes ces idées véhiculées par les écrivaines que vous venez de mentionner ? Quelle est l’origine de ces pensées qui semblent aussi hostiles et catégoriques ?

Selon moi, certaines écrivaines cherchent à se libérer d’un environnement traditionnel. L’écriture, pour elles, devient un acte de rébellion, et je respecte cette perspective. D’autres, cependant, sont nées dans un milieu bourgeois, dans un environnement moderne. Elles ont grandi dans un cadre où des valeurs non traditionnelles ont été adoptées, et elles rejettent fermement toute forme de conservatisme. Soit.

Mais ce que je trouve regrettable et injustifiable, c’est la violence du discours laïque qui fait écho au modèle français. Les femmes ne devraient pas écrire contre les femmes pour affirmer leur indépendance. Et puis, personnellement, je pense que si une femme choisit de porter le voile, cela ne devrait pas être perçu comme une menace pour ma liberté. Si elle veut pratiquer sa religion à sa manière, si c’est sa propre lecture de la religion, si cela découle d’une réelle piété ou d’un authentique sentiment religieux, alors qui suis-je pour la juger ? C’est ce que ma mère et ma grand-mère m’ont enseigné.

Ce que je trouve regrettable et injustifiable, c’est la violence du discours laïque qui fait écho au modèle français. Les femmes ne devraient pas écrire contre les femmes pour affirmer leur indépendance.

Selon vous, quelles sont les conditions nécessaires à l’émergence d’un féminisme tunisien ou arabe indépendant, éloigné du regard de l’ancien colonisateur, ce que certains appellent le féminisme blanc ? Quelles sont les conditions pour qu’il puisse un jour voir le jour ?

Le féminisme intersectionnel ou différentialiste est de plus en plus étudié dans les pays du Sud. À mon avis, pour que les femmes puissent trouver la paix, l’élément fondamental est l’éducation. Il est crucial de pouvoir parler librement de nos différences. Une femme doit être en mesure d’écrire pour s’exprimer, et non rester un sujet sur lequel on écrit. Elle doit pouvoir être l’instigatrice de ses actions, de son discours et de son écriture. Il est essentiel qu’elle puisse faire entendre sa voix, afin que d’autres femmes n’aient plus à parler en son nom.

Dans ce contexte, les romans que vous qualifiez de bourgeois ou appartenant à une tendance bourgeoise ne donnent-ils pas une image de la Tunisie et de la femme tunisienne qui ressemble à une carte postale exotique destinée à séduire l’Occident ?

C’est possible. C’est une question qui s’est posée, notamment avec l’écrivain algérien Kamel Daoud et d’autres écrivains maghrébins qui semblent vouloir plaire à tout prix aux lecteurs français. Mais en Tunisie, il me semble qu’il existe une véritable phobie du voile dans certains romans. Le discours de Hélé Béji sur le voile évoque une sorte d’équivalent du grand remplacement, et elle parle même d’une inévitable « guerre civile entre les femmes ».

Les femmes qui choisissent de porter le voile sont perçues comme une menace, comme si elles risquaient de remplacer celles qui se sont longtemps battues pour les droits des femmes. Elles sont vues comme un danger pour les acquis des femmes en Tunisie, notamment pour le Code du statut personnel instauré par Bourguiba et réformé par la suite. L’idée serait donc de les contenir. Dans Jeux de rubans d’Emna Belhaj Yahia, une belle plume tunisienne, Frida, le personnage principal, apprend que son fils est amoureux d’une jeune femme voilée, ce qui la rend malade. À la fin du roman, elle est mourante, sur un lit d’hôpital, même si elle tente tant bien que mal d’accepter ce choix qui la bouleverse.

Il y a donc, dans beaucoup de textes, une véritable peur, une forme d’hostilité découlant d’une phobie. Ce n’est pas seulement une volonté de plaire à la France. Je ne sais pas vraiment comment interpréter cette peur, mais je la trouve un peu exagérée, disproportionnée.

En 2025, le monde a-t-il encore besoin du décolonialisme, et pourquoi ?

Décoloniser la pensée et adopter une approche différentialiste est essentiel. Cela signifie ne pas perpétuer les relations verticales. L’approche différentialiste repose sur la compréhension du fait que chaque personne naît dans un milieu qui façonne sa vision du monde, dans des conditions particulières qui expliquent ce qu’elle est, justifient les normes et les croyances qu’elle choisit de respecter, et influencent le savoir ou le système de pensée qui lui sont propres. Il faut accepter de voir le monde à travers les yeux d’un autre, même si cet autre nous est fondamentalement opposé.

La littérature tunisienne d’expression française pourrait-elle s’exporter comme elle le mérite ?

Je l’espère sincèrement. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles j’écris. Aujourd’hui installée aux États-Unis, lorsque j’ai commencé à écrire, c’était pour créer un lien, un pont entre les États-Unis et la Tunisie. Cela me permettait de rester connectée, de maintenir un ancrage, de préserver une forme d’identité. Je ne veux pas me perdre. Un ami m’a dit un jour que, selon lui, mes écrits représentaient des « cahiers de retour au pays natal ». J’ai beaucoup aimé cette expression, car elle résume assez bien ce que je ressens. À travers mes textes, je souhaite rester en Tunisie, même si je n’y enseigne pas. Je cherche à y apporter quelque chose par mon écriture.

Dans un monde bouleversé, déchiré par les guerres et l’hostilité, je veux offrir un discours centré sur l’amour.

Si l’on parle de l’écriture sur le plan personnel, je dirais que j’écris avant tout pour exprimer l’amour. Dans un monde bouleversé, déchiré par les guerres et l’hostilité, je veux offrir un discours centré sur l’amour. Nous avons évoqué la violence tout à l’heure : les conflits entre les femmes, l’Occident contre l’Orient, l’islamophobie, ces phénomènes qui nous déchirent et nous divisent. J’écris donc pour réintroduire une parole fondée sur l’amour.

J’ai un penchant pour la poésie, et on me reproche parfois mon sentimentalisme. Mais je pense qu’il n’y a rien de plus essentiel aujourd’hui que de saisir et d’exprimer les sentiments humains sous toutes leurs formes. L’écriture, qu’elle soit poétique ou romanesque, permet de réconcilier l’individu avec ce qu’il y a de plus intime, c’est-à-dire de plus profond, et parfois de plus difficile à dévoiler. C’est pour cela que j’espère que la littérature tunisienne trouvera sa place dans le monde entier et qu’elle pourra un jour toucher un public universel.

féminisme
Samar Miled, doctorante à Duke University, aux États-Unis, poétesse, écrivaine et agrégée en lettres françaises

Dans un monde en constante évolution, quelle est la mission de l’écrivain et de la littérature aujourd’hui, dans le contexte actuel ?

Je parle souvent à partir de mon propre vécu. Par exemple, quand on pense à la situation en Palestine, j’éprouve une urgence intérieure d’écrire pour toutes les victimes du colonialisme et des crimes de guerre. Je crois qu’il est crucial d’écrire pour transmettre cette douleur. L’écriture devient un moyen de dire ce que les médias ne disent pas, ce que les réseaux sociaux censurent. Dans un monde où l’information n’est pas toujours équitablement distribuée, l’écrivain joue un rôle fondamental : celui de dire ce que les autres ne disent pas, de relater des vérités que certains choisissent d’ignorer.

Le rôle de l’écrivain est donc de contrebalancer cette narration, d’apporter une perspective différente. Nous écrivons pour exprimer notre souffrance, pour dénoncer l’injustice, parce que nous avons mal.

Je critique particulièrement le journalisme occidental qui, selon moi, livre une version partielle de la vérité. Le rôle de l’écrivain est donc de contrebalancer cette narration, d’apporter une perspective différente. Nous écrivons pour exprimer notre souffrance, pour dénoncer l’injustice, parce que nous avons mal. L’écriture devient notre refuge, un espace où l’on peut se libérer et se reconstruire. Pour parvenir à l’apaisement, il faut d’abord affronter les convulsions de notre époque. L’écriture, la révolution, la résistance : ce sont là des actes nécessaires pour déconstruire, pour dire la vérité crue, pour survivre. Aujourd’hui, dans ce monde déchiré, nous écrivons pour redonner vie à l’amour.

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