Tunisie : Pourquoi la chute des IDE menace l’avenir économique du pays ?
La Tunisie peine à attirer les investissements directs étrangers (IDE), menaçant ainsi ses ambitions de croissance et de création d’emplois.
Selon un rapport de l’OCDE, ces investissements, pourtant vitaux pour l’économie, stagnent à seulement 1,5 % du PIB en 2022, bien en dessous de la moyenne régionale (2,3 %). Un déclin qui compromet les Objectifs de développement durable et la modernisation du tissu productif.
Une contribution économique forte, mais déséquilibrée
Les entreprises étrangères représentent 3,5 % des sociétés privées mais génèrent 11 % des revenus et emploient 21 % des salariés du secteur formel. Leur poids est particulièrement marqué dans l’industrie manufacturière, où elles fournissent 34 % des emplois privés. Cependant, ces créations d’emplois restent majoritairement concentrées dans des postes peu qualifiés, notamment dans les usines offshore. Seule une minorité d’entreprises étrangères (6,5 %) emploie plus de 200 personnes, contre 2 % pour les entreprises locales.
Une timide diversification vers les secteurs innovants
Si les IDE tunisiens restent dominés par les activités manufacturières à bas coût, certains signes encourageants apparaissent. Les investissements dans les services technologiques, les énergies renouvelables et les métiers scientifiques progressent, offrant des opportunités aux travailleurs qualifiés. Dans les TIC et les services spécialisés, les entreprises étrangères représentent déjà entre 24 % et 44 % de l’emploi. Mais cette évolution reste trop lente pour compenser le recul des investissements traditionnels.
L’urgence de réformes structurelles
Pour inverser la tendance, l’OCDE appelle à une refonte des politiques d’attractivité. La suppression de la distinction entre régimes offshore et onshore, l’ouverture des secteurs services aux capitaux étrangers et un meilleur alignement sur la stratégie Tunisie 2035 figurent parmi les priorités. La future ratification du code des changes pourrait redonner confiance aux investisseurs, à condition qu’elle s’accompagne de mesures fortes pour améliorer la formation professionnelle et simplifier l’environnement des affaires. Sans cela, le pays risque de manquer le virage de l’économie de la connaissance.
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