Fixer des listes “officielles” des fournitures scolaires est une option parmi tant d’autres. Les manuels scolaires sont obligatoires pour tous les élèves. Or, avec les listes pour les cahiers, c’est une autre histoire.
La Presse — On compte une moyenne se situant entre 12 et 22 cahiers pour chaque élève dans les différents niveaux d’enseignement.
Liste ou pas liste
De la première année à la quatrième année primaire, on demande aux écoliers entre 6 et 9 cahiers et entre 3 et 8 manuels.
Dès la cinquième année primaire le rythme va crescendo pour atteindre 12 cahiers et 9 livres scolaires.
A partir du collège, on compte 22 cahiers de différents types et formats pour les élèves de 7e à la 9e année. En plus de 11 manuels pour toutes les matières.
Aux prix officiels fixés par la Chambre syndicale des fabricants de cahiers scolaires on peut, d’ores et déjà, avoir une idée sur le budget à mettre de côté rien que pour les cahiers et manuels. A titre d’exemple, un cahier n° 24 coûte 430 millimes, le n°48 coûte 930 millimes et le n° 72 coûte 1.400 millimes.
On nous dit que cette Chambre va accorder des baisses allant jusqu’à 30 % sur ces fournitures. Mais rien ne nous dit si cette mesure se répercutera sur la vente au détail.
En fait, le dernier mot revient à l’enseignant. C’est lui qui tranche puisqu’il est maître à bord. Liste officielle ou pas, la décision finale sera celle de l’élève et de l’enseignant.
Pourtant, il y a lieu de remarquer que la question des cahiers et de leur nombre reste, vraiment, très secondaire.
Pourquoi ?
La raison est très simple. Comme c’est le support sur lequel on doit consigner les leçons, il est bon de savoir qu’il y a des enseignants qui n’écrivent rien au tableau. Parfois, ils distribuent des polycopiés ou demandent aux élèves de se procurer les cours sur internet. Les cahiers deviennent, alors, de simples supports sur lesquels les élèves collent autant de cours polycopiés. De nombreuses pages restent blanches.
À la fin de l’année, tous ces papiers seront jetés. C’est pourquoi on voit, dès le mois de mai, plein de papiers qui jonchent les rues. Des cahiers et des livres sont ainsi déchirés et jetés dans la nature.
Les établissements scolaires, eux aussi, se débarrassent quotidiennement de plusieurs tonnes de papiers. Une bonne partie de cette matière ne trouve pas la voie vers les sites de recyclage.
D’ailleurs, nous remarquons tous, et les parents en premier, que la majorité des cahiers exigés par les établissements scolaires restent presque vides parce qu’ils ne sont pas utilisés. Soit parce que comme on l’a signalé les enseignants n’ont pas recours au tableau, soit, aussi, parce que l’élève ne juge pas bon de recopier ce que l’enseignant reporte sur le tableau.
Le bon vieux classeur
Donc, ce n’est pas la question de fixer une liste officielle des cahiers qui va résoudre le problème dont, notamment, celui de la différence des prix entre le cahier dit de luxe et le cahier subventionné. Ce dernier est, depuis plusieurs années, sous la coupe des spéculateurs. Ce qui nous pousse à dire que le contrôle doit se renforcer encore plus sur ce secteur.
Sa vente est soumise à des conditions strictes que tout le monde connaît. Ceci, dans le cas où il serait disponible, bien sûr.
En tout état de cause, les parents avec l’accord des autorités (le ministère de l’Education en l’occurrence) ont d’autres choix. En premier, on pense au retour au bon vieux classeur.
Ce serait l’un des meilleurs outils à utiliser dans de pareils cas. Il permet de s’adapter à tous les usages.
Avec les pages intercalaires, on peut séparer les différentes matières étudiées. Il est, totalement, modulable. On peut insérer des pages à l’emplacement qu’on veut, changer la configuration, utiliser des feuilles de dessin ou calques ou autres.
L’élève ne sera pas obligé d’emporter avec lui plusieurs cahiers pour, au moins trois ou quatre disciplines le même jour.
Les fabricants, eux-mêmes, devraient tenir compte de cette donne et mettre à la disposition les quantités de papiers perforés nécessaires. Quant aux cahiers “spécialisés” (musique ou TP), ils pourront continuer à “vivre” en attendant l’arrivée de supports plus adaptés.
C’est une façon de rationaliser la consommation du papier et d’en diminuer le gaspillage intensif enregistré chaque année.