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Radio Houriya : quelle tribune pour les voix féminines engagées à Tunis ?

Von: walid
08. Oktober 2025 um 11:21

La première radio web féministe universitaire de Tunisie, Radio Houriya, sera officiellement lancée le 9 octobre 2025 à la Salle des Jeunes Créateurs de la Cité de la Culture, à Tunis.

Portée par des étudiantes de l’École féministe Aswat Nissa « Voix de femmes », cette initiative audacieuse, conçue comme un projet de fin d’études, a pour ambition d’offrir une tribune inédite aux mouvements féministes et à la jeunesse universitaire tunisienne.

Selon la page officielle de Aswat Nissa sur Facebook, Radio Houriya se veut un espace inclusif, libre et engagé, dédié à la déconstruction des stéréotypes et au débat sur les questions de genre, de justice sociale et de libertés individuelles. Pensée par et pour les jeunes, cette radio web a pour vocation de donner la parole aux voix féminines engagées, d’explorer les luttes pour l’émancipation des femmes et de créer un lieu de réflexion, de création et de résistance.

L’événement inaugural promet une soirée riche en émotions : un studio radio sera installé sur place, la programmation officielle sera dévoilée en avant-première, et une performance musicale live viendra animer l’atmosphère.

Porteuse du projet, Aswat Nissa est une organisation non gouvernementale féministe tunisienne, indépendante de toute influence politique. Créée en 2011, elle plaide pour l’intégration de l’approche genre dans les politiques publiques et encourage la participation des femmes dans la vie publique et politique.

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Exclusif | Lotfi Hajji raconte la mésaventure de la flottille Soumoud

08. Oktober 2025 um 08:48

Partie en signe de soutien à la cause palestinienne, la Flottille maghrébine Soumoud pour la levée du blocus de Gaza a ravivé en Tunisie un débat passionné. Pour de nombreux citoyens, cette initiative incarne la fidélité du peuple tunisien à ses valeurs de justice et de résistance face à l’oppression. D’autres, en revanche, dénoncent ce qu’ils perçoivent comme une opération purement symbolique, coûteuse et sans effet concret sur le terrain. Entre fierté nationale et scepticisme, la flottille met en lumière une question essentielle : jusqu’où la solidarité peut-elle aller dans un contexte de crises multiples et de désillusions politiques? Notre confrère Lotfi Hajji, membre de la flottille et directeur du bureau d’Al Jazeera à Tunis, dont nous avons recueilli le témoignage, nous a raconté, avec émotion et précision, les différentes péripéties de cette aventure humaine et politique hors du commun.

Lotfi Sahli

Une fois les embarcations rassemblées à Tunis, elles ont été rejointes par les unités venues d’Espagne. Après un léger retard de quelques jours dû à des contraintes logistiques, l’ensemble de la flottille a mis le cap sur l’Italie, où d’autres navires de soutien les attendaient pour poursuivre la traversée.

Bien que les membres de la flottille aient été mentalement préparés et briefés sur les différents scénarios possibles, le voyage entre l’Italie et la Grèce a pris une tournure plus tendue. Des drones de l’armée israélienne, dépêchés sur les lieux, ont encerclé les embarcations, effectuant des manœuvres d’intimidation et multipliant les survols à basse altitude dans le but manifeste de saper le moral des participants.

Escalade de tension et assaut israélien

Face à cette escalade de tension, l’Espagne, l’Italie et la Turquie ont dépêché des frégates militaires afin d’assurer la protection et l’assistance des membres de la flottille. Cette présence navale a contribué à apaiser quelque peu la situation, rétablissant un climat de vigilance mais aussi de détermination parmi les participants.

La veille de l’assaut attendu des unités de la marine israélienne, les membres de la flottille avaient anticipé la situation en avançant leur dîner, conscients de l’éventualité d’une intervention militaire. Ils estimaient arriver sur les plages de Gaza aux premières lueurs du jour, vers 5h du matin. C’est alors qu’ils se sont retrouvés encerclés par un nombre important de frégates, accompagnées de zodiacs semi-rigides à grande vitesse, marquant le début d’un face-à-face tendu et décisif en mer.

Les frégates israéliennes ont alors commencé à projeter avec force d’imposants jets d’eau sur les embarcations et même sur les vitres des cabines, dans une tentative évidente de déstabiliser l’équipage et de détourner son attention, afin de faciliter l’assaut imminent sur la flottille.

Une fois l’assaut lancé, des soldats armés jusqu’aux dents, vêtus de tenues de combat, casques à visière et gilets pare-balles, équipés de fusils d’assaut, de grenades et de dispositifs de communication sophistiqués, ont investi les embarcations. Dans un silence absolu, ils ont réclamé à plusieurs reprises : «Qui est le capitaine ?». Puis, méthodiquement, ils ont entamé une fouille minutieuse, scrutant chaque recoin du navire.

Ne parvenant pas à obtenir le nom du capitaine de l’embarcation appelée Anas Al-Sharif, du nom du journaliste d’Al Jazeera tué le 10 août 2025 à Gaza par l’armée israélienne, un soldat israélien a pris le contrôle du pilotage. Les autres membres de la flottille ont alors été contraints de rester à la proue, exposés et vulnérables, tandis que le navire était dirigé sous surveillance étroite.

Les membres de l’embarcation Anas Al-Sharif ont été transférés dans un zodiac, puis ensuite vers une frégate israélienne, leur propre navire ayant subi une infiltration d’eau, qu’ils tentaient de colmater depuis plusieurs heures. À chaque transfert, les intimidations et les fouilles se répétaient, maintenant un climat de tension constante et de pression psychologique sur l’équipage.

Entre-temps, les membres de la flottille ont jeté leurs téléphones portables à la mer, afin d’échapper à une confiscation systématique.

Ben Gvir surgit de nulle part

Tous les activistes ont été emmenés de force au port d’Ashdod, en Israël. À leur arrivée, ils ont été ligotés avec des cordelettes en plastique et contraints de rester accroupis, la tête basse, dans une posture qui soulignait l’humiliation et la tension de la situation.

C’est alors que surgit de nulle part le ministre de la Sécurité, Itamar Ben Gvir, qui les interpellait en anglais en les qualifiant des qualificatifs «terroristes» et «tueurs d’enfants juifs» (sic !). Les activistes répondaient à pleine voix : «Free, Free Palestine !». Le ministre poursuivit ensuite en hébreu, tandis qu’un traducteur relayait ses propos. Malgré la tentative d’intimidation, les participants continuaient, avec détermination et ferveur, à scander : «Free, Free Palestine !»

Les activistes sont restés les mains ligotées pendant environ cinq heures, subissant ensuite une succession de questionnaires, fouilles et insultes, tandis que certains de leurs effets personnels — écouteurs, ceinture, et autres objets — étaient confisqués ou volés. À cela s’ajoutait le froid matinal qui régnait sur le port, accentuant l’inconfort et la tension déjà palpables.

Munis de simples trousses de toilette et vêtus uniquement de t-shirts à manches courtes, les activistes ont subi un interrogatoire rigoureux d’environ trois heures, au cours duquel ils ont dû répondre d’accusations telles qu’«entrée illégale sur le territoire israélien», alors qu’ils avaient été illégalement arrêtés dans les eaux internationales au large de Gaza.
Des avocats, majoritairement issus de la communauté arabe de 1948, mandatés par l’association Adalah — partenaire des organisateurs de la flottille Soumoud — sont intervenus pour souligner que ce «kidnapping» avait eu lieu en haute mer, mettant ainsi en question la légalité de l’arrestation et le cadre juridique de l’intervention israélienne.

A la prison du Néguev

Après l’interrogatoire, les détenus ont été transférés à la prison du Néguev, les mains toujours ligotées et les yeux bandés. Le transport s’est effectué dans des bus inconfortables, rappelant davantage ceux utilisés pour le transport d’animaux, accentuant le sentiment d’humiliation et de privation auquel les activistes étaient confrontés.

À leur arrivée en prison, ils ont été à nouveau fouillés et presque dépouillés de leurs vêtements personnels. On leur a ensuite attribué des t-shirts, des joggings et des mules en plastique, uniformisant leur tenue de manière sommaire et accentuant le caractère impersonnel et humiliant de leur détention. Malgré ces conditions, ils ont gardé la tête haute, témoignant de leur détermination et de leur engagement, refusant de laisser l’intimidation briser leur esprit.

S’en sont suivies les prises de photos, de poids et une série de questions de routine, marquant les formalités administratives initiales de leur détention. Les détenus ont ensuite été assignés à leur cellule, où treize personnes partageaient des lits superposés, illustrant la promiscuité et la rudesse des conditions carcérales.

Trois jours sans sommeil ni nourriture

Après un marathon de trois jours sans sommeil ni nourriture, les détenus ont pu se reposer quelque peu durant la journée. Mais le soir, leur repos a été interrompu à trois reprises : une première fois pour un changement de cellule, une seconde pour les prises de photos et de mesures, et une dernière fois pour répondre aux questionnaires administratifs. En milieu de journée, un repas composé de riz et de légumes leur a été présenté, mais il a été refusé, les détenus étant en grève de la faim, exprimant ainsi leur protestation et leur détermination.

Lotfi Hajji à son retour à l’aéroport de Tunis-Carthage dimanche dernier.

Ce calvaire s’est conclu par le transfert des détenus dans les mêmes bus jusqu’à l’aéroport d’Eilat, dans l’ignorance de leur destination, totalement coupés du monde extérieur. Toujours vêtus de leurs tenues de prison, ils ont gravi les escaliers de l’avion affrété par une compagnie aérienne turque, marquant la fin de cette épreuve éprouvante mais laissant intacte leur détermination et c’est dans l’avion, alors que le vol venait de commencer, que l’équipage leur a restitué leurs passeports, marquant le premier geste de normalisation après ces jours d’humiliation et de privation

À la question du mot de la fin, Lotfi Hajji a répondu avec lucidité et émotion : sur le plan professionnel, il estime avoir assumé pleinement son devoir de journaliste, tout en reconnaissant avoir frôlé le pire, rappelant que son sort n’était pas plus enviable que celui de ses collègues tombés sur le terrain.

Sur le plan humain, il retient une expérience unique, partagée avec des personnes courageuses venues des quatre coins du monde, toutes profondément sensibles à la cause palestinienne. Et s’il devait revivre cette aventure, il plaisante sur les six kilos perdus, mais affirme qu’il serait prêt à repartir sans hésitation.

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Le poker, entre culture mondiale et encadrement local

07. Oktober 2025 um 11:48

Longtemps associé à l’univers feutré des casinos et des films hollywoodiens, le poker s’est finalement imposé comme un jeu populaire à l’échelle mondiale. Il traverse les continents, s’adapte aux cultures, mais se heurte encore à des cadres juridiques parfois rigides, voire contradictoires. La Tunisie en offre un exemple frappant, entre passion collective et silence officiel. Cest un jeu global qui ne parle pas la même langue partout.

Le poker, c’est un peu le même jeu partout, mais jamais tout à fait le même. On y joue avec les mêmes règles de base, mais les contextes changent tout. Là où certains pays ont choisi de réguler clairement la pratique, d’autres la laissent flotter dans une zone grise.

En Suisse, les règles sont claires : les joueurs peuvent pratiquer légalement sur des plateformes encadrées. C’est le cas du poker suisse, accessible via des casinos en ligne autorisés, qui garantit un cadre sécurisé et transparent.

Ailleurs, la situation est plus floue. Le poker reste toléré ici, interdit là, parfois même encouragé, tant que ça ne se voit pas trop.

En Tunisie, une passion discrète mais bien vivante

En Tunisie, le poker n’a rien d’un phénomène marginal. Il fait partie du quotidien, au même titre que la chkobba ou le rami. On y joue partout : dans les cafés de quartier, parfois sur des tables usées à force de coups répétés; chez les particuliers, entre amis ou en famille, souvent autour d’un café ou d’un thé; et désormais en ligne, loin des regards.

Cette passion pour le jeu traverse toutes les couches de la société. Jeunes et moins jeunes, femmes et hommes, cadres et ouvriers s’y retrouvent autour des cartes. Dans un pays où les lieux de rencontre se font rares, le poker devient un prétexte pour garder le lien.

Un encadrement légal flou, entre interdit et tolérance

Officiellement, les jeux d’argent sont interdits aux Tunisiens. Seuls les étrangers ont accès aux quelques casinos situés dans les stations balnéaires et les zones touristiques. Mais dans les faits, le poker vit. Parfois discrètement, parfois à découvert, toujours en contournant les règles.

Certains cafés réservent un coin aux joueurs, d’autres organisent des soirées privées. Et sur Internet, les Tunisiens n’ont aucun mal à accéder à des plateformes internationales, souvent en toute illégalité.

Ce flou juridique reflète un malaise plus large : la loi interdit, mais la société tolère. Et l’État, de son côté, semble fermer les yeux, tant que le jeu ne fait pas de vagues.

Un jeu qui évolue avec son époque

Le poker d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec celui des années 80, où l’on s’enfermait dans une maison pour jouer tout un week-end. Aujourd’hui, tout passe par l’écran. Les plateformes en ligne attirent des centaines de milliers de joueurs, les mises s’enchaînent à toute heure, et les frontières sont devenues floues.

Mais cette liberté a un coût. L’anonymat favorise les excès, les pertes s’accumulent sans qu’aucune alerte ne retentisse, et les joueurs les plus fragiles se retrouvent vite dépassés. Les témoignages d’addictions et de familles ruinées ne sont pas rares.

Ce que le poker dit de nous

Le poker est bien plus qu’un jeu. Il raconte un rapport à la chance, à la compétition, au risque et à la société. En Tunisie comme ailleurs, il révèle ce qu’on accepte sans l’avouer, ce qu’on interdit sans vraiment y croire, ce qu’on pratique sans jamais vraiment en parler.

Il montre aussi qu’on ne peut plus ignorer cette pratique massive, ni se contenter de fermer les yeux. Car que le jeu se passe dans un café de banlieue, sur une plage de Djerba ou via une plateforme en ligne bien régulée, il s’agit toujours du même besoin : jouer, se mesurer, exister dans un monde où tout va très vite, sauf la loi.

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Appel à la libération du journaliste tunisien Yassine Gaïdi incarcéré en Israël  

05. Oktober 2025 um 11:05

Dans un communiqué publié ce dimanche 5 octobre 2025, le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), dénonce les violentes agressions dont a fait l’objet l’un des membres de son bureau exécutif le photo-journaliste Yassine Gaidi, de la part des forces d’occupation israéliennes lors de l’interception de la flottille maghrébine Soumoud, en route pour Gaza.

La SNJT dénonce «l’agression barbare et sauvage» dont a été victime Yassine Gaïdi dans les prisons israéliennes qui lui a causé de «graves blessures sur tout le corps, en raison de la torture et des traitements inhumains.»

Le syndicat appelle également «toutes les forces vives en Tunisie et dans le monde pour poursuivre l’effort, la mobilisation, l’action urgente  et la pression directe sur les autorités coloniales israéliennes et leurs alliées pour faire libérer Yassine Gaïdi et tous les militants enlevés de la Global Flotilla Sumud.»

Dans un communiqué publié sur leur page officielle Facebook, les membres de la flottille ont dénoncé, de leur côté, de graves violations et humiliations subies après leur arrestation. Les militants ont été placés dans des cellules d’isolement, sous la surveillance de soldats armés et de chiens, précise le texte, ajoutant que plusieurs jeunes détenus ont entamé une grève de la faim illimitée depuis la nuit de jeudi pour protester contre leurs conditions d’emprisonnement et la maltraitance à laquelle ils sont soumis. Ils affirment avoir été transférés à la prison d’Ofer, dans le désert du Néguev, à environ 16 kilomètres de Gaza, d’où ils entendaient le bruit des avions se dirigeant pour bombarder le territoire.

Les Maghrébins particulièrement visés

Les témoignages recueillis soulignent que les Maghrébins ont été particulièrement visés : révéler sa nationalité tunisienne, libyenne ou algérienne suffisait, selon eux, à provoquer des coups et des insultes. L’un des participants libyens, membre de l’équipage du navire Omar Al Mokhtar, aurait même été menacé d’une détention prolongée sans expulsion.

Les militants affirment également que les gardiens entraient dans leurs cellules toutes les deux heures pour les forcer à signer des documents ou les filmer contre leur gré, dans une politique de pression psychologique et physique continue.

Malgré les violences et les intimidations, les membres de la flottille affirment être restés unis et déterminés à poursuivre leur mission : briser le blocus imposé à la bande de Gaza.

I. B.

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Quand un post Facebook devient un crime de parole  

04. Oktober 2025 um 13:05

Mercredi 1ᵉʳ octobre 2025, un tribunal à Nabeul a condamné à mort un homme sur la base des articles 67 et 72 du Code pénal et du décret-loi 54, qui criminalise la diffusion de fausses informations. Ses publications Facebook, critiquant le président de la république, ont été interprétées comme une atteinte à la sécurité de l’État. Cette condamnation dépasse le cadre d’un simple verdict judiciaire. Elle marque un tournant inquiétant : un mot transformé en crime capital.  

Manel Albouchi

Malgré que la Tunisie n’ait pas exécuté de peine capitale depuis 1991, le symbole suffit : il installe la peur comme mode de gouvernance. 

Père autoritaire et société fermée 

Une société qui condamne la critique agit comme un père autoritaire : tout désaccord est vécu comme une trahison. L’enfant qui questionne n’est plus reconnu comme sujet, mais perçu comme une menace pour l’ordre familial. Ici, le citoyen devient l’enfant qu’on punit pour avoir osé parler. 

La peine capitale révèle une logique archaïque : faire taire la voix dissidente en la sacrifiant. Mais la psychanalyse rappelle que le refoulé revient toujours. La parole interdite resurgira ailleurs, sous forme de colère, de désespoir ou de révolte.  

Le procès de la société  

Dans “La société ouverte et ses ennemis”, Karl Popper disait que toute démocratie est fragile. Elle ne survit que par sa capacité à accepter la critique et à corriger ses erreurs. Quand un État criminalise la parole, il n’affaiblit pas seulement un citoyen, il détruit son propre mécanisme d’évolution. 

La société fermée gouvernée par le mythe, la peur, le culte du chef, rejette la contestation comme une blessure narcissique. La société ouverte, au contraire, sait que la vérité est toujours provisoire et que seule la critique empêche la répétition tragique de l’histoire. 

Un destin tendu 

Ce procès n’est pas seulement celui d’un homme. Il révèle un pays qui hésite entre deux destins : celui d’une société fermée, dominée par la figure d’un Père autoritaire, ou celui d’une société ouverte, qui accepte la parole critique comme son souffle vital. 

La démocratie, comme le psychisme, vit de la parole. Condamner un homme pour ses mots, c’est condamner le pays à l’étouffement. 

* Psychothérapeute, psychanalyste.

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L’avenir des casinos africains façonné par la réglementation et les opportunités technologiques

03. Oktober 2025 um 11:38

La démocratisation de l’Internet mobile redessine l’industrie du casino en Afrique. Un rapport de SCCG évalue le marché africain des jeux d’argent en ligne à environ 1,85 milliard de dollars en 2024, porté par l’explosion de l’usage des smartphones.

Depuis leur mobile, de plus en plus de joueurs accèdent à un casino en ligne au Congo, au Cameroun et ailleurs en Afrique pour profiter d’interfaces ludiques et de connexions 4G stables. Ce qui leur permet de retrouver en quelques clics les jeux traditionnels du casino comme les machines à sous, la roulette ou le poker.

Un cadre réglementaire en pleine évolution

Face à cette expansion, la plupart des pays africains renforcent leurs lois sur les jeux. En République du Congo (Brazzaville), la loi n°37-2024 (décembre 2024) établit un cadre global de régulation des jeux et paris. Elle crée une autorité de régulation, définit des licences spécifiques (pour les casinos physiques et en ligne, les paris sportifs, etc.) et impose des taux d’imposition progressifs, plus élevés pour les opérateurs de jeux en ligne. De même, en République démocratique du Congo (RDC), de nouveaux textes fiscaux de 2024 obligent les exploitants de jeux d’argent à payer des taxes d’autorisation annuelles et des taxes mensuelles sur les gains, et à obtenir un agrément du ministère des Finances.

Ces mesures s’inscrivent dans la logique recommandée par l’OMS, soulignant l’urgence de légiférer pour protéger les consommateurs et l’État. Les exemples africains illustrent la tendance générale : le Kenya a relevé en 2024 la taxe sur les mises de paris sportifs de 12,5% à 15%, et le Nigeria introduira en 2025 une retenue à la source de 5% sur les gains des résidents (15% pour les non-résidents) dans le jeu en ligne. Ces réformes visent autant à discipliner un secteur longtemps informel qu’à accroître les recettes publiques.

Paiements mobiles et inclusion financière

Selon l’OMS, les revenus mondiaux des jeux d’argent devraient atteindre 700 milliards de dollars d’ici 2028. Le boom du mobile money en Afrique sert de moteur logistique au marché des casinos en ligne. En 2024, le continent affichait 1,1 milliard de comptes Mobile Money (soit 53% des comptes mondiaux), avec 81 milliards de transactions pour une valeur totale d’environ 1,1 trillion USD. Autrement dit, deux transactions financières sur trois dans le monde transitent par le mobile africain. Cette infrastructure profite directement au jeu en ligne : les plateformes de casino intègrent systématiquement les portefeuilles électroniques pour permettre aux utilisateurs de déposer ou retirer de l’argent sans passer par le système bancaire traditionnel.

Plusieurs indicateurs clés illustrent l’ampleur de l’adoption du mobile money en Afrique :

  • 1,1 milliard de comptes Mobile Money enregistrés en 2024 (66 % du volume mondial).
  • 81 milliards de transactions Mobile Money traitées en 2024, pour une valeur totale de 1,1 trillion USD (66 % de la valeur globale).
  • 31 systèmes de paiement instantané (SPI) actifs en Afrique (28 nationaux et 3 régionaux) au 1er juin 2024.

Perspectives statistiques et défis futurs

Les perspectives de croissance pour les casinos africains sont robustes. Selon des études industrielles, le marché du jeu en ligne en Afrique devrait plus que doubler d’ici 2028. Il pourrait dépasser 2,36 milliards USD en 2028. La passion du public africain pour le sport (notamment le football) alimente les paris en ligne mais les jeux de casino eux-mêmes prennent de l’ampleur dans les pays où ils sont légaux. Sur la décennie, la réduction du coût des smartphones et l’amélioration de la couverture Internet pourraient porter les revenus des jeux en ligne africains entre 3 et 4 milliards USD d’ici 2030.

Cette croissance sera surtout tirée par les facteurs suivants :

  • Une population de plus en plus technophile.
  • L’augmentation constante de la connectivité mobile en Afrique (plus de 40 % de la population est déjà en ligne, et le nombre d’abonnés 4G/5G explose).
  • L’omniprésence des solutions de paiement mobile qui éliminent les barrières financières pour les non-bancarisés.
  • Un cadre réglementaire qui se structure progressivement (licences, taxation) pour sécuriser l’offre et rassurer les investisseurs.

Il sera donc crucial d’associer au développement des casinos en ligne des dispositifs de jeu responsable. Par exemple, des quotas sur les mises, des limites de dépôts automatiques et des ressources d’aide aux joueurs en difficulté. La mise en place de systèmes de contrôle (vérification d’identité, audit des algorithmes de jeu) devra accompagner l’ouverture du marché.

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Peut-on vraiment apprendre l’anglais en ligne avec l’intelligence artificielle ?

29. September 2025 um 12:19

Reprendre l’anglais à l’âge adulte n’est pas simple. On se promet de s’y remettre «quand on aura plus de temps», mais le travail prend le dessus, la motivation fluctue, et l’idée de prendre des cours du soir paraît vite intenable. Pourtant, l’anglais est partout : dans les mails, les réunions, les logiciels, les voyages, etc. Pour répondre à ce besoin, de nouveaux outils d’apprentissage basés sur l’intelligence artificielle proposent une approche plus flexible. Apprendre l’anglais avec l’IA s’adapte enfin au rythme de la vie adulte.

Dans beaucoup de secteurs, un niveau correct d’anglais ne suffit plus. Pouvoir mener une réunion, écrire un rapport ou négocier un contrat exige un niveau solide, souvent équivalent au B2 ou C1 du CECRL. Or, la majorité des adultes stagne au B1 : on comprend, on se débrouille, mais dès qu’il faut être précis, l’aisance disparaît.

Le problème n’est pas la motivation. C’est le temps, l’organisation, et le fait que les cours particuliers classiques semblent mal adaptées à la vie adulte. Feuilleter un manuel ou suivre un cours figé en ligne ne correspond pas au rythme réel d’une journée. Apprendre l’anglais avec l’IA permet de corriger une partie de ces blocages.

Apprendre l’anglais avec l’IA : ce qui change vraiment

Concrètement, l’IA n’invente pas une nouvelle grammaire mais rend l’apprentissage plus vivant. Trois apports sont particulièrement utiles :

  • Un retour immédiat sur les erreurs. On prononce mal ? L’outil le signale et propose de recommencer. On se trompe dans une conjugaison ? La correction arrive sans attendre.
  • Une formation anglais plus moderne, avec des parcours sur mesure. Les exercices ne sont jamais figés : ils évoluent selon les progrès et les difficultés.
  • La mémorisation renforcée. Grâce à la répétition espacée, les mots reviennent au bon moment, avant d’être oubliés.

Ce n’est pas spectaculaire en apparence, mais la différence se voit après quelques semaines. Là où un manuel ne s’adapte pas, l’IA ajuste en permanence.

Les applications, utiles mais limitées

Duolingo, Babbel ou encore Busuu ont ouvert la voie. Ils sont accessibles, ludiques et efficaces pour entretenir un minimum de pratique. Mais ils s’appuient sur une motivation personnelle constante. Beaucoup commencent avec enthousiasme, puis décrochent.

Autre limite : ces applications s’adressent à un large public. Elles manquent parfois de précision pour des objectifs concrets comme préparer une soutenance, passer un entretien ou gérer une réunion technique. Bref, elles conviennent pour reprendre, pas toujours pour aller plus loin.

L’intérêt d’un modèle hybride

Là où les choses deviennent intéressantes, c’est quand on combine l’IA et un accompagnement humain. L’IA s’occupe de l’entraînement quotidien, de la correction immédiate et du vocabulaire. Le professeur, lui, apporte ce que la machine ne peut détecter : les nuances culturelles, les tournures idiomatiques propres, la mise en confiance.

Un adulte qui suit cette approche bénéficie donc des deux mondes :

  • La rigueur d’un outil qui ne laisse rien passer ; 
  • Et la flexibilité d’un échange avec un formateur capable de s’adapter à son contexte professionnel.

C’est ce duo qui fait vraiment progresser. L’IA seule peut lasser. Le professeur seul peut manquer de régularité. Ensemble, ils accélèrent le processus.

Ce que ça change pour un adulte

Le grand avantage, c’est la souplesse. Dix minutes le matin, quinze le soir, une demi-heure le week-end : on cale ses sessions quand on peut. L’IA enregistre les progrès et propose la suite adaptée.

Petit à petit, l’anglais cesse d’être une montagne. On constate :

  • Une progression visible grâce au suivi des résultats ;
  • Une meilleure aisance à l’oral, grâce aux simulations de conversations,
  • Une mémorisation plus solide, sans avoir l’impression de «bachoter»,
  • Plus de confiance au moment de parler.

Avec le CPF qui prend en charge certaines formations, comme celle proposée ici par Clic Campus : https://clic-campus.fr/, cet apprentissage devient en plus financièrement accessible. Ce détail, pour un adulte, change beaucoup.

Une tendance de fond

Il ne s’agit pas d’une mode. Les chercheurs en didactique des langues observent depuis plusieurs années que l’IA améliore l’efficacité des apprentissages, surtout lorsqu’elle complète un suivi humain. Elle libère du temps pour ce qui ne peut pas être automatisé : les échanges, la compréhension des nuances, la pratique en contexte.

Apprendre l’anglais avec l’IA, c’est simplement faire le choix d’utiliser un outil intelligent pour progresser plus vite, sans pour autant sacrifier l’accompagnement et le côté humain. Et pour un adulte qui n’a pas une minute à perdre, cette combinaison est une vraie solution.

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