Le député Hassan Jerboui (Sfax) a évoqué la situation sanitaire dans ce gouvernorat, en particulier dans la délégation de Menzel Chaker. Il s’est interrogé sur les raisons du retard constaté dans la construction d’un hôpital régional dans cette délégation, afin d’alléger la pression sur l’hôpital Habib Bourguiba de Sfax, qui connait un encombrement permanent en raison de l’affluence massive des patients venant de Sfax et d’autres régions.
Le député a appelé à la création d’un service d’urgence à l’hôpital Hédi Chaker à Sfax et au renforcement de l’hôpital Habib Bourguiba avec les équipements nécessaires et le personnel médical.
En réponse, le ministre de la Santé a souligné les efforts déployés par son département en vue d’améliorer les services de santé dans le gouvernorat de Sfax, annonçant notamment l’équipement des structures sanitaires en matériel médical de pointe, la finalisation proche du projet de l’hôpital de Bir Ali Ben Khalifa après la levée des obstacles juridiques, ainsi que le renforcement des hôpitaux régionaux par de nouvelles spécialités.
La députée Rim Maâchaoui (Le Kef) a pour sa part évoqué le retard enregistré dans la transformation de l’hôpital régional du Kef en hôpital universitaire, bien que le dossier technique soit complet. Elle a qualifié le projet de « stratégique », mais « bloqué dans les tiroirs ».
Elle a également évoqué la situation de l’hôpital régional de Dahmani qu’elle qualifie de « catastrophique » en termes d’insuffisance du personnel médical et d’équipements, dénonçant le non-fonctionnement d’un centre de dialyse pourtant achevé à 90 %, obligeant les patients à se rendre quotidiennement à la capitale pour recevoir le traitement.
Maachaoui a également appelé à une intervention urgente du ministère pour rénover le centre de santé mère-enfant dans la délégation de Sers, afin d’assurer les soins nécessaires aux femmes enceintes et aux enfants.
Dans sa réponse, le ministre de la Santé a affirmé qu’il existe une volonté gouvernementale d’activer les projets en suspens dans le gouvernorat du Kef et ailleurs, dans le cadre d’une vision stratégique fondée sur l’équité sanitaire. Il a souligné que le ministère œuvre à renforcer la région par des équipements de pointe et des ambulances dans le cadre du programme « Essaha Aziza » .
Le député Mohamed Ben Said, du gouvernorat de Nabeul, a critiqué la situation sanitaire « détériorée » dans les délégations de Takelsa, Haouaria et Menzel Temime.
Il a indiqué que les malades sont transférés dans des conditions difficiles vers Menzel Temime ou l’hôpital Tahar Maamouri de Nabeul, en raison de l’absence de prestations sanitaires, en particulier dans la délégation de Takelsa.
Le ministre a répondu que le département œuvre pour l’installation de dizaines d’unités de santé préfabriquées aux normes modernes dans toutes les régions, soulignant que l’amélioration de la couverture sanitaire à Takelsa et Menzel Temime figure dans le plan de développement, avec un renforcement des ressources humaines et des équipements.
De son côté, le député Adel Bousselmi du gouvernorat de la Manouba a soulevé la question de la prise en charge des détenus transférés à l’hôpital Razi à la Manouba. Il a appelé le ministère à agrandir le pavillon qui leur est destiné et à leur fournir des soins respectueux de la dignité humaine.
Il a aussi révélé que certains pensionnaires ont subi des agressions dans cet établissement et a dénoncé la surcharge dans les chambres, appelant à l’extension du pavillon d’hospitalisation d’office à l’hôpital Razi et à fournir un personnel médical et paramédical en nombre suffisant.
Le ministre a précisé que l’hôpital Razi couvre 11 gouvernorats, et que le ministère œuvre à réduire la liste d’attente qui comprend encore environ 40 détenus nécessitant une hospitalisation d’office, en raison du nombre élevé des décisions judiciaires ordonnant le placement obligatoire de détenus jugés irresponsables de leurs actes après un examen psychiatrique.
Il a affirmé que les efforts se concentrent sur l’augmentation de la capacité d’accueil de l’hôpital Razi par l’ajout de lits supplémentaires.
Le député Aziz Belakhdhar du gouvernorat de Ben Arous a interrogé le ministre sur le programme du ministère pour améliorer les services sanitaires à Mornag, signalant une grave pénurie de personnel médical dans tout le gouvernorat.
Le ministre a reconnu que l’hôpital de Mornag est « ancien et menace ruine », promettant de coordonner avec l’administration des bâtiments publics pour trouver des solutions en urgence, tout en évoquant l’exploitation possible des centres de santé préfabriqués pour accélérer les prestations sanitaires dans plusieurs régions du pays.
Le député Saber Jlassi du gouvernorat de la Manouba s’est interrogé sur la transformation du centre intermédiaire d’El Mornaguia en centre d’analyses de drogues au profit du ministère de la Justice, alors qu’il était prévu, depuis 2016, de le transformer en hôpital local doté d’un service d’urgences.
Il a confirmé que le bâtiment est disponible et répond aux normes, mais qu’il est actuellement utilisé à des fins sécuritaires au lieu de fournir des soins de santé à plus de 100 000 habitants dans une zone difficile d’accès à la capitale.
Le ministre a répondu que le ministère prévoit d’envoyer des équipements modernes à ce centre, tout en admettant le manque de ressources humaines. Il a indiqué que ce centre sera concerné par les recrutements de 3500 cadres médicaux décidés au cours de cette année.