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Heute — 12. Oktober 2025Haupt-Feeds

Pauvreté en Tunisie : pourquoi les politiques d’assistance échouent depuis 1956

12. Oktober 2025 um 10:55

Pour se donner bonne conscience et masquer leur incapacité à éradiquer la pauvreté, et ce, depuis l’accès du pays à l’indépendance, les exécutifs des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays,  ont cette tendance à faire beaucoup de bruit autour des quelques mesurettes qu’ils instituent, chaque année,  dans le cadre des lois de finances en faveur des pauvres appelées chastement personnes vulnérables.

Le projet de loi de finances 2026, tel qu’il est présenté récemment par le gouvernement de Sarra Zenzeri, n’a pas échappé à la règle avec une importante nuance, voire une nouveauté.

Pour comprendre les tenants et aboutissants de la pauvreté

Avant d’expliquer cette nuance, rappelons à nos lecteurs trois éléments d’information majeurs sur la pauvreté dans le monde et en Tunisie.

Selon la Banque mondiale, la pauvreté est, principalement, définie  en termes monétaires, en utilisant un seuil de revenu par jour pour mesurer l’extrême pauvreté. Ce seuil international, actuellement de 2,50 dollars en parité de pouvoir d’achat, sert de référence pour suivre les progrès mondiaux.

La Banque, tout comme des agences spécialisées de l’ONU (PNUD…), utilisent aussi le taux de pauvreté multidimensionnelle qui inclut des aspects non monétaires comme l’accès à l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité pour obtenir une vision plus complète de la pauvreté.

« Depuis 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ; les gouvernements successifs se sont contentés de mesures d’accompagnement pour apaiser la misère sans jamais s’attaquer à ses causes. »

 

Le deuxième élément d’information concerne le nombre de pauvres en Tunisie.

Selon les critères de la Banque mondiale, sur une population totale de 11 millions environ, la Tunisie compte, officiellement, 1,7 million de pauvres qui vivent en dessous du seuil de pauvreté (7 dinars par jour) dont un demi-million environ vit dans l’extrême pauvreté avec seulement 4 dinars par jour.

Ce chiffre est effrayant. Et pour cause. La Chine, dont le peuple était rationné dans les années 50 et avait le même degré de développement que la Tunisie, a annoncé, en 2020, l’éradication totale de la pauvreté à la faveur d’une vision claire. Il s’agit d’un véritable exploit lorsqu’on sait que ce pays compte 1,4 milliard d’habitants.

Le troisième élément porte sur l’effort déployé, depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, pour encadrer la pauvreté. D’après l’ancien ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi  (2020-2021) « depuis l’accès du pays à l’indépendance en 1956, la Tunisie n’a jamais eu de véritable politique de lutte contre la pauvreté ». Le ministre qui intervenant sur la chaîne de télévision privée Attessia, a jouté que « les gouvernements qui se sont succédé à la tête de pays n’ont fait qu’instituer des mesures d’accompagnement pour venir en aide aux pauvres du pays et non pour extirper la pauvreté ».

« Le projet de loi de finances 2026 introduit une approche inédite : autonomiser les personnes vulnérables par l’inclusion financière, la formation et l’économie sociale. »

La nouveauté du PLF 2026

Pour revenir à la nouveauté du PLF 2026,  ce projet met l’accent sur l’autonomisation effective des catégories vulnérables en pariant sur l’inclusion financière, la formation, et l’élargissement des sphères de l’économie sociale et solidaire.

Dans d’autres pays  qui ont lutté avec efficacité contre la pauvreté, cas du Mexique, ils ont exigé en contrepartie des aides matérielles, l’engagement de leurs bénéficiaires à scolariser leurs enfants, à les vacciner et à les orienter vers la formation professionnelle en cas de décrochage scolaire. L’ultime but étant de leur donner les moyens de vivre dignement. La règle est simple : un adulte pauvre ne doit plus enfanter des progénitures aussi pauvres que lui. La pauvreté n’est pas une fatalité.

« La Chine, au même niveau de développement que la Tunisie dans les années 1950, a éradiqué la pauvreté en 2020 grâce à une politique constante et planifiée. »

 

Quant aux chances de mener à terme cette nouvelle politique d’éradication de la pauvreté avec comme corollaire l’autonomisation et la responsabilisation des bénéficiaires, nous pensons qu’elle a peu de chance de réussir en raison de l’instabilité politique et gouvernementale qui prévaut dans le pays. Comprendre : l’instrumentalisation des pauvres par les régimes politiques comme filon électoral pour perdurer sera toujours hélas à l’ordre du jour. C’est le commerce sordide des pauvres.

ABOU SARRA

CHIFFRES CLÉS

  • 2,50 $ : c’est le seuil mondial d’extrême pauvreté, défini par la Banque mondiale, qui sert de référence pour mesurer les progrès économiques.
  • 7 dinars par jour : seuil tunisien de pauvreté monétaire, en dessous duquel vivent près de 1,7 million de citoyens.
  • 500 000 Tunisiens : un demi-million de personnes ne disposent que de 4 dinars par jour pour survivre.
  • 2020 : année où la Chine a officiellement éradiqué la pauvreté, contrastant avec la stagnation tunisienne.
  • 1956-2025 : près de 70 ans d’indépendance sans politique structurelle de lutte contre la pauvreté.

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Gestern — 11. Oktober 2025Haupt-Feeds

Croissance, inflation, investissements : les paradoxes de l’économie tunisienne

11. Oktober 2025 um 08:15

Les manchettes des journaux tunisiens sont rassurantes. On y parle de reprise de la croissance, du regain du tourisme, du recul de l’inflation et du retour des investisseurs étrangers. Mais derrière les titres optimistes, les chiffres racontent une histoire contrastée. L’économiste Hechmi Alaya invite, dans le dernier numéro d’Ecoweek (N°35-205) à « lire les journaux à l’envers » pour saisir la réalité.

Parlant de l’industrie, Alaya parle d’une « relance » qui cache l’effondrement, la presse parle d’une reprise du secteur industriel, moteur indispensable pour la croissance. Dans les chiffres : l’indice de production industrielle de l’INS est en recul. Celui de juin 2025 est au dessous du niveau de janvier, avec une moyenne semestrielle en baisse de –2,4 % sur un an.

Depuis janvier, 57 entreprises industrielles de plus de dix salariés ont fermé, dont 45 totalement exportatrices. En cinq ans, près de 700 sites industriels ont disparu.  Les données récentes indiquent qu’entre décembre 2023 et décembre 2024, l’indice est passé de 91,3 à 88 (–3,6 %). Selon Trading Economics, la production industrielle tunisienne s’est contractée de 3,1 % en décembre 2024.

Nuance positive : selon la TIA, le secteur industriel reste le premier bénéficiaire des investissements déclarés pour janvier – juin 2025, avec 37 % du total des intentions d’investissement et 39 % des emplois projetés, en hausse respective de 9,6 % et 7,5 % par rapport à 2024. Cette dynamique indique un certain regain d’initiative entrepreneuriale malgré les difficultés structurelles.

« Derrière les manchettes optimistes, les données économiques dessinent un tableau contrasté où la désindustrialisation et la dépendance alimentaire persistent. »

Investissements : discours officiel contre désertification… et lueur d’espoir

Dans la presse : la Tunisie redeviendrait attractive pour les investisseurs. Dans les chiffres: les déclarations de projets industriels à l’APII poursuivent une chute continue depuis quinze ans.

Au premier semestre 2025 : 1 443 projets ont été déclarés pour 955 millions de dinars, contre près de 2 000 projets et 1,4 milliard en 2010. Leur part dans le PIB est passée de 2,2 % à seulement 0,6 %. Les projets totalement exportateurs, un tiers en 2010, ne représentent plus que 6 %.

Selon les données récentes de la TIA : sur la même période (janvier – juin 2025), les investissements déclarés à l’échelle nationale s’élèvent à 3 299,8 millions de dinars, soit une progression de 16,9% par rapport à 2024.

Les projets créent environ 45 839 emplois (+4 %). L’essor est porté par un projet touristique majeur à Jendouba (300 millions de dinars, 600 emplois) et par des opérations de création représentant 75 % des investissements et 88 % des emplois.

Les zones de développement régional concentrent 51 % du total, et Kairouan se distingue avec un projet d’énergie renouvelable de 280 millions de dinars. Cette mise en lumière des investissements déclarés nuance le constat d’Alaya : le pays connaît un regain d’attractivité, mais la création d’emplois et la répartition sectorielle montrent encore des déséquilibres.

« Malgré les discours officiels, la part des projets industriels dans le PIB est passée de 2,2 % à 0,6 %, preuve d’une désertification industrielle durable. »

Tourisme : une embellie selon les titres publiés par les médias

Dans la presse : +9,8 % d’arrivées à fin juillet, soit 5,3 millions de non-résidents, 3,9 milliards de dinars de recettes (+8,2 %) et 12,3 millions de nuitées (+7,1 %). Plusieurs médias jugent atteignable l’objectif de 11 millions de touristes en 2025.

Dans les chiffres : les entrées de janvier à juillet représentent en moyenne 53,1 % du total annuel (2015-2024). À ce rythme, la Tunisie atteindra au mieux 10,2 millions d’entrées. 60 % des touristes viennent d’Algérie et de Libye, marchés peu générateurs de devises.

Les recettes par tête sont en recul : 860 dinars en 2025 contre 869 en 2024. Données récentes : ONU Tourisme rapporte +14 % d’arrivées en Afrique du Nord au premier semestre, mieux que la progression tunisienne (+9,8 %). Le projet touristique de Jendouba, soutenu par la TIA, illustre néanmoins un regain ponctuel d’investissement dans le secteur.

Agriculture : une récolte record, mais une dépendance intacte

Dans la presse : une récolte céréalière de 11,8 millions de quintaux, la meilleure des quinze dernières années (hors 2019).

Les chiffres : la consommation nationale exige l’importation d’au moins 26 millions de quintaux cette année, soit plus du double de la production. L’autosuffisance reste hors de portée, et la facture dépend toujours des cours mondiaux, notamment du blé russe. Les données récentes du ministère de l’Agriculture confirment le recours massif aux importations malgré la récolte en hausse par rapport à 2024.

«Les données de la TIA montrent un regain d’investissement national, encore insuffisant pour inverser les déséquilibres structurels.»

Croissance, inflation et salaires : un cocktail instable estime Alaya

Dans la presse, l’inflation en recul et croissance en reprise.

Les chiffres : la croissance du deuxième trimestre est gonflée par un bond exceptionnel de la production minière (+39,5 %). L’inflation des prix de gros s’établit à +4,1 % au premier semestre (contre 3 % en 2024). Le SMIG a augmenté de +12,5 %, mais la productivité n’a progressé que de +2,3 %. Données récentes : la Banque centrale confirme des tensions inflationnistes persistantes, notamment sur l’alimentaire et l’énergie.

Pour conclure, il faut reconnaitre qu’entre optimisme médiatique et réalités chiffrées Les manchettes continuent d’entretenir un récit optimiste, très souvent déconnecté des fondamentaux. Les données de l’INS, de l’APII et des organismes internationaux confirment la désindustrialisation et la dépendance alimentaire persistante.

Mais les statistiques de la TIA apportent un éclairage positif : l’investissement national progresse, le secteur industriel attire à nouveau des capitaux, et des projets régionaux structurants apparaissent.

L’économie tunisienne reste fragile, toutefois, quelques signaux montrent que l’élan entrepreneurial peut servir de levier si la politique publique l’accompagne efficacement.

A.B.A

CHIFFRES CLÉS

  • –2,4 % de production industrielle : L’indice de l’INS montre une contraction continue, confirmant l’essoufflement du tissu manufacturier.
  • 57 entreprises fermées : 45 d’entre elles étaient totalement exportatrices, révélant la vulnérabilité du secteur face à la concurrence régionale.
  • 3 299,8 millions de dinars d’investissements : Les données TIA confirment une hausse notable grâce à des projets structurants dans le tourisme et l’énergie.
  • 11,8 millions de quintaux de céréales : Une récolte record, mais encore loin des besoins estimés à 26 millions.
  • 860 dinars de recettes touristiques par tête : Un recul qui interroge sur la valeur ajoutée réelle du tourisme de proximité.

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Comité macro-prudentiel : la BCT salue la résilience du système financier tunisien en 2025

09. Oktober 2025 um 10:36

Le secteur bancaire tunisien, dans un contexte marqué par des défis internationaux persistants, a continué à consolider ses indicateurs prudentiels, selon la 11ᵉ réunion du Comité de Surveillance macro-prudentielle et de gestion des crises financières.

Créé en vertu de l’article 85 de la loi n°2016-35 portant fixation du statut de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), ce comité, réuni le lundi 6 octobre 2025 au siège de la BCT, a examiné la conjoncture économique et financière ainsi que la situation du secteur bancaire, du marché financier, des assurances et de la microfinance, indique un communiqué publié mercredi à Tunis.

Ratios prudentiels et liquidité : des niveaux jugés satisfaisants

Le secteur bancaire a enregistré un ratio de solvabilité moyen de 14,2 % et un ratio Tier 1 de 11,6 %, permettant la constitution d’une marge de fonds propres de 4 %.

Soutenu par une progression des dépôts de 8,8 % à fin juin 2025, il a maintenu une position de liquidité jugée satisfaisante au cours du premier semestre.

Cependant, l’activité du crédit a marqué un ralentissement sur les huit premiers mois de 2025, avec un taux d’accroissement limité à 1,1 %, touchant notamment le secteur privé et les particuliers.

La part des actifs non performants est passée à 15 % en juin 2025, contre 14,4 % en décembre 2024.

Marchés financiers : performance soutenue du TUNINDEX

L’indice TUNINDEX a progressé de 24,6 % en septembre 2025 par rapport à fin 2024.
Le volume des échanges sur la cote de la Bourse a, lui, bondi de 88 % sur un an.
Les actifs nets des OPCVM ont atteint 9,177 milliards de dinars (MD) en septembre 2025, contre 7,004 MD à fin 2024, soit une hausse de 31 %.

Les émissions sur le marché primaire ont également augmenté, tout en restant centrées sur les émissions du Trésor.

Assurance et microfinance : poursuite de la consolidation

Le secteur des assurances a enregistré une hausse de 10,8 % du chiffre d’affaires en 2024, atteignant 3,8 milliards de dinars.

Les placements se sont établis à 9,9 milliards de dinars, avec des taux moyens de couverture de la marge de solvabilité et des provisions techniques respectivement de 307,3 % et 105,9 %.

Le secteur de la microfinance poursuit sa contribution à l’inclusion financière avec 805 000 bénéficiaires de microcrédits et un encours global de 2,6 milliards de dinars à fin mars 2025.

Le portefeuille à risque à 30 jours s’est établi à 3,5 %, et le ratio de solvabilité consolidé des institutions de microfinance (IMF SA) à 24,1 % en 2024.

Vers un renforcement de la coordination prudentielle

Les membres du comité — le Gouverneur de la BCT (président), la représentante du ministère des Finances, les présidents du CMF et du CGA, ainsi que le directeur général de l’ACM — ont salué la résilience du système financier tunisien et de l’économie nationale.

Ils ont appelé à consolider les prémices de reprise économique observées au premier semestre 2025 et à stimuler l’investissement et l’épargne.

Le comité a insisté sur la nécessité de maintenir une approche prudente de couverture des risques, de renforcer les fonds propres et de poursuivre la convergence vers les standards internationaux, tout en tenant compte des spécificités du système financier tunisien.

Indicateurs clés

  • Ratio de solvabilité bancaire : 14,2 %
  • Ratio Tier 1 : 11,6 %
  • Croissance des dépôts : +8,8 %
  • Actifs non performants : 15 %
  • Hausse du TUNINDEX : +24,6 %
  • OPCVM : +31 % à 9,177 MD
  • Chiffre d’affaires assurances : 3,8 MD (+10,8 %)
  • Bénéficiaires microcrédits : 805 000 (avec encours global de 2,6 milliards de dinars à fin mars 2025).

L’article Comité macro-prudentiel : la BCT salue la résilience du système financier tunisien en 2025 est apparu en premier sur WMC.

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