Sous l’effet d’un “sabotage” d’un groupe d’Etats pétroliers, les pourparlers intenses de deux semaines à Genève, ont clôturé sur un échec désolant concernant un traité contraignant contre la pollution plastique. Ce traité aurait aidé à la prise de décision pour protéger les générations futures d’un danger rampant qui menace l’environnement et la santé humaine, partout dans le monde.
Des délégués de quelque 170 pays membres de l’ONU, représentés à la cinquième et en principe dernière réunion du Comité intergouvernemental de négociations pour un traité contre la pollution plastique (INC-5), à Genève, n’ont pas réussi à s’entendre sur un texte consistant, sans réserves qui obligerait les gouvernements à agir et donnerait lieu à des propositions de lois anti-pollution plastique.
Les membres de la Coalition interparlementaire pour mettre fin à la pollution plastique (ICEPP), dont la Tunisie fait partie, ont déploré, cet échec, “d’autant plus que l’accord était à notre portée”.
“Cette impasse est une leçon collective : le consensus à tout prix s’est, une fois encore, révélé incapable de produire un traité à la hauteur de l’urgence de la crise, pourtant tant attendu par le monde entier. Si les processus multilatéraux demandent du temps et de la patience, ils savent aussi se réinventer et prendre des formes diverses”, a indiqué la coalition dans un communiqué de presse.
Plus de 50 parlementaires issus de plus de 30 pays, ont annoncé qu’ils se mobiliseront, unis par la volonté commune, pour travailler ensemble à la résolution de cette crise.
Contacté par l’agence TAP, Riadh Jaidane, membre de la Coalition interparlementaire pour mettre fin à la pollution plastique (ICEPP), qui a assisté aux négociations de Genève, a souligné que “la position de la Tunisie a été claire dans le cadre de ces négociations. Elle est pour un traité contraignant en dépit des démarches qui en résultent pour changer les lois, certains systèmes de production économique et aussi les mentalités”.
“Malheureusement, après 10 jours de négociations, les 184 pays réunis à Genève ne sont pas parvenus à adopter un traité contraignant pour mettre fin à la pollution plastique malgré tous les efforts de la société civile, de notre coalition et de tous les Etats qui partagent notre position”, a-t-il dit
“C’est Dommage pour notre planète mais nous ne lâcherons pas. Le combat continue. Nous sommes environ 50 parlementaires à décider d’agir au niveau national, chacun de son côté, pour proposer des initiatives et pourquoi pas des projets de loi contre la pollution plastique qui défigure notre environnement et constitue un vrai danger aujourd’hui pour la santé humaine et pour les jeunes générations, notamment les micro-particules en plastique, présentes partout”.
“En tant que parlementaire tunisien, j’estime que la lutte contre la pollution plastique transcende les frontières et nécessite une action coordonnée au plus haut niveau intergouvernemental mais aussi interparlementaire”, a laissé entendre Jaidane.
“C’est Dommage pour notre planète mais nous ne lâcherons pas. Le combat continue. Nous sommes environ 50 parlementaires à décider d’agir au niveau national, chacun de son côté, pour proposer des initiatives et pourquoi pas des projets de loi contre la pollution plastique qui défigure notre environnement et constitue un vrai danger aujourd’hui pour la santé humaine et pour les jeunes générations, notamment les micro-particules en plastique, présentes partout”.
Le parlementaire tunisien croit aussi en l’urgence d’Intensifier “le plaidoyer auprès de nos gouvernements respectifs pour défendre un traité ambitieux et contraignant qui s’attaque véritablement aux causes profondes de cette crise environnementale”
Il a affiché son optimisme quant à une prise de conscience dans l’avenir et aussi “à notre capacité collective à relever le défi de la pollution plastique. Avec la détermination des parlementaires du monde entier, l’engagement croissant de la société civile et l’innovation technologique, nous avons tous les outils pour transformer cette crise en opportunité”.
Selon la Coalition interparlementaire pour mettre fin à la pollution plastique (ICEPP), “l’intérêt de nos citoyens et la protection de l’environnement dans lequel ils naissent et s’épanouissent doivent être la boussole de toute action. En tant que représentants élus du peuple, c’est également notre devoir et notre engagement”.
Les membres de la coalition ont appelé, par ailleurs, les gouvernements du monde entier à poursuivre les discussions avec efficacité et détermination, afin d’aboutir à un traité ambitieux, juridiquement contraignant et clairement défini,
capable de répondre à l’urgence et à l’ampleur de la pollution plastique à l’échelle mondiale.
Ils estiment que l’absence de traité aujourd’hui “ne réduit en rien notre capacité d’agir. Notre coalition reste mobilisée
: quelles que soient les suites des négociations, nous continuerons ce combat. Avec ou sans texte, nous travaillerons sans relâche et utiliserons tous les leviers législatifs à notre disposition pour faire entendre la voix de nos concitoyens.
Face à l’urgence de la crise plastique, nous agirons dans un esprit de collaboration et avec les plus hauts standards de protection environnementale et sanitaire”.
L’ICEPP est un groupe de travail composé de plus de 50 parlementaires du monde entier, dont la Tunisie, rassemblés autour de la volonté commune de répondre à la crise mondiale de la pollution plastique. Cette initiative s’inscrit dans
l’agenda du Comité de Négociations Intergouvernemental et s’appuie sur l’expérience et l’expertise de ses membres pour sensibiliser, informer et agir avec constance et détermination pour éradiquer la menace de la pollution plastique.
Il y’a lieu de rappeler que la Tunisie, à l’instar de l’ensemble des pays mediterranéens, est très touchée par la pollution plastique, notamment, dans le milieu marin et sur les plages.
Dans le cadre du programme “Adoptez une plage” visant à surveiller les déchets marins en Tunisie en 2023-2024, des données recueillies sur le terrain par des bénévoles du Fonds mondial pour la nature WWF-Agfrique du nord- Bureau de Tunis, sur différentes plages tunisiennes ont montré que les déchets plastiques dominent largement les côtes.
Plus de de 30 000 petits morceaux de plastique, 23 000 bouchons en plastique, 17 000 pailles en plastique
12 000 morceaux de polystyrène ont été détectés et collectés.
De grandes quantités de mégots de cigarettes, dont le nombre a dépassé les 78 000 ont été aussi enregistrées. Un seul mégot peut polluer jusqu’à 500 litres d’eau. Les mégots de cigarettes contiennent, en plus, des substances chimiques toxiques qui peuvent nuire à la faune marine et à l’écosystème.
Les taux de pollution les plus élevés ont été enregistrés sur les plages de “Kheireddine ” (3 766 morceaux/100 mètres) et “Mahdia” (1 775 morceaux/100 mètres).
D’après le WWF- Afrique du Nord, ces données soulignent la nécessité urgente de changer nos comportements et de renforcer les efforts de sensibilisation et de protection de l’environnement.
La prochaine réunion du Comité intergouvernemental de négociations pour une autre tentative de parvenir à un consensus contre un traité anti-pollution plastique (INC-5-3), pourrait se tenir, fort probablement à Genève aussi, a fait valoir le parlementaire tunisien, sans mentionner une date précise.
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