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Gestern — 07. April 2025Haupt-Feeds

Les prix du pétrole plongent : guerre commerciale et récession dans le viseur des investisseurs

Von: La Presse
07. April 2025 um 10:36

Les prix du pĂ©trole ont continuĂ© leur dĂ©clin, prolongeant les pertes enregistrĂ©es la semaine derniĂšre. Le pĂ©trole brut West Texas Intermediate (WTI) a chutĂ© de plus de 4 %, en raison des craintes d’une rĂ©cession Ă©conomique mondiale qui pourrait rĂ©duire la demande en pĂ©trole, consĂ©quence directe de l’intensification des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.

Les contrats Ă  terme sur le Brent ont diminuĂ© de 2,54 dollars, soit une baisse de 3,9 %, pour atteindre 63,04 dollars le baril. ParallĂšlement, les contrats Ă  terme sur le WTI ont baissĂ© de 2,05 dollars, soit une chute de 4,03 %, pour s’établir Ă  59,49 dollars. Ces deux indices ont atteint leurs niveaux les plus bas depuis avril 2021.

Le vendredi prĂ©cĂ©dent, le pĂ©trole avait dĂ©jĂ  perdu 7 % en raison de l’augmentation des droits de douane imposĂ©s par la Chine sur les produits amĂ©ricains, exacerbant ainsi la guerre commerciale. Les investisseurs ont alors rĂ©agi en augmentant leurs prĂ©visions de rĂ©cession Ă©conomique mondiale.

Sur l’ensemble de la semaine Ă©coulĂ©e, le Brent a enregistrĂ© une baisse de 10,9 %, tandis que le WTI a perdu 10,6 %.

Un contexte de tensions commerciales croissantes

Vandana Hari, fondatrice de la sociĂ©tĂ© d’analyse pĂ©troliĂšre Vanda Insights, a prĂ©cisĂ© : “Il est difficile de voir un fondement solide pour le pĂ©trole brut tant que la panique persiste sur les marchĂ©s, et il est peu probable que la situation se stabilise tant que le prĂ©sident amĂ©ricain Donald Trump ne prendra pas de mesures pour apaiser les prĂ©occupations croissantes concernant une guerre commerciale mondiale et le risque d’une rĂ©cession”.

En rĂ©ponse Ă  l’augmentation des droits de douane amĂ©ricains, la Chine a annoncĂ© vendredi l’introduction de nouveaux droits de douane de 34 % sur les produits amĂ©ricains. Cette dĂ©cision a renforcĂ© les inquiĂ©tudes des investisseurs quant Ă  l’ampleur d’une guerre commerciale mondiale et aux rĂ©percussions possibles sur l’économie mondiale.

Il convient de noter que les importations de pĂ©trole, de gaz et de produits raffinĂ©s ont Ă©tĂ© exemptĂ©es des nouveaux droits de douane, mais ces mesures pourraient aggraver l’inflation, ralentir la croissance Ă©conomique et intensifier les tensions commerciales, ce qui exercerait une pression supplĂ©mentaire sur les prix du pĂ©trole.

Perspectives Ă©conomiques mondiales

Le prĂ©sident de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine (Fed), Jerome Powell, a averti vendredi que les nouvelles mesures tarifaires imposĂ©es par Trump Ă©taient “plus Ă©levĂ©es que prĂ©vu” et que les consĂ©quences Ă©conomiques – notamment l’augmentation de l’inflation et le ralentissement de la croissance – seraient probablement plus sĂ©vĂšres qu’anticipĂ©.

En outre, l’Organisation des pays exportateurs de pĂ©trole (OPEP) et ses alliĂ©s (OPEP+) ont dĂ©cidĂ© de maintenir leur stratĂ©gie d’augmentation de la production de pĂ©trole de 411 000 barils par jour en mai, un volume supĂ©rieur aux 135 000 barils par jour initialement prĂ©vus. Cette dĂ©cision pourrait Ă©galement peser sur les prix Ă  la baisse.

Les ministres de l’OPEP+ ont, par ailleurs, rappelĂ© l’importance du respect des objectifs de production et ont demandĂ© aux membres ayant dĂ©passĂ© leurs quotas de soumettre des plans de compensation avant le 15 avril.

Sur le plan gĂ©opolitique, l’Iran a rejetĂ©, dimanche 6 avril, les demandes amĂ©ricaines de nĂ©gocier directement avec les États-Unis sur le nuclĂ©aire, menaçant de reprĂ©sailles militaires en cas de pression. De son cĂŽtĂ©, la Russie a annoncĂ© avoir pris le contrĂŽle de Basyivka, dans la rĂ©gion de Soumy, en Ukraine, prĂ©cisant que ses troupes attaquaient plusieurs villages voisins.

La Presse avec Reuters

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Le cours du pĂ©trole s’effondre Ă  ses plus bas niveaux depuis 2021

05. April 2025 um 12:19

Les effets des droits de douane amĂ©ricains sur les marchĂ©s ne s’arrĂȘtent pas. Les cours du pĂ©trole ont chutĂ© Ă  leur plus bas niveau depuis 2021 cette semaine. Il y a des craintes sĂ©rieuses que ces tarifs douaniers massifs nuisent Ă  la croissance Ă©conomique.

 

Les contrats Ă  terme sur le pĂ©trole brut amĂ©ricain (le West Texas Intermediate – WTI) ont chutĂ© de plus de 6% vendredi 4 avril, Ă  62,72 dollars le baril. Au cours des transactions intra-journaliĂšres, il est passĂ© sous la barre des 61 dollars. Quant au Brent, il a clĂŽturĂ© les Ă©changes hebdomadaires Ă  65,58 dollars.

Que des facteurs en faveur de la baisse

La chute rapide des prix du pĂ©trole intervient alors que la dynamique de l’offre et de la demande sur le marchĂ© de l’énergie est touchĂ©e de part et d’autre. Les droits de douane ont augmentĂ© les risques de rĂ©cession mondiale.

Les perspectives Ă©conomiques sont un facteur clĂ© pour les prix du pĂ©trole, car les consommateurs qui mettent de l’essence dans leur voiture ou les producteurs de produits chimiques qui utilisent l’énergie comme matiĂšre premiĂšre dans leur production et augmentent la demande de brut sont inquiets.

Lire aussi: Forte chute des prix du pĂ©trole Ă  cause de Trump et de l’OPEP+

Alors que les projections Ă©conomiques se sont assombries, celles concernant l’offre mondiale de pĂ©trole ont augmentĂ©. Jeudi, huit membres de l’OPEP+ ont acceptĂ© de rĂ©viser Ă  la hausse leur production quotidienne combinĂ©e de pĂ©trole brut de 411 000 barils par jour. L’offre additionnelle de la production a Ă©tĂ© plus importante et plus rapide que ce que les marchĂ©s avaient anticipĂ©.

D’ailleurs, cette dĂ©cision dĂ©coule de dĂ©saccords internes entre les membres du cartel. Les pays qui sont Ă  l’origine de cette dĂ©cision ont une conviction : le marchĂ© pense que les pays de l’OPEP+ ont besoin d’un pĂ©trole Ă  90 dollars. Ils doivent leur montrer qu’ils n’ont pas besoin de prix plus Ă©levĂ©s et qu’ils sont prĂȘts Ă  supporter des prix plus bas pendant un certain temps. L’attitude des États-Unis Ă  l’égard de l’Iran et du Venezuela (deux grands producteurs de pĂ©trole) pourrait ĂȘtre un autre facteur Ă  surveiller en ce qui concerne les prix de l’énergie Ă  l’avenir.

Bonne nouvelle pour la Tunisie ?

Pour la Tunisie, frappĂ©e de tarifs supplĂ©mentaires de 28%, c’est une bonne nouvelle. ThĂ©oriquement, cette baisse des prix du pĂ©trole pourrait contribuer Ă  compenser, voire couvrir, la hausse des prix d’autres biens causĂ©s par la guerre commerciale mondiale. L’administration Trump a vantĂ© les mĂ©rites d’une augmentation de la production d’énergie et d’une baisse des prix comme moyen de lutter contre une inflation tenace qui reste supĂ©rieure Ă  l’objectif de 2% de la RĂ©serve fĂ©dĂ©rale.

NĂ©anmoins, un blocage de la croissance Ă©conomique mondiale demeure une trĂšs mauvaise nouvelle. Les EuropĂ©ens risquent de perdre des points prĂ©cieux, notamment les pays avec lesquels nous (Tunisiens) avons de fortes relations comme l’Allemagne ou la France. Les industriels tunisiens seraient en Ă©tat d’alerte concernant leurs carnets de commandes des mois Ă  venir. N’oublions pas qu’ils doivent se prĂ©parer Ă  gĂ©rer une pĂ©riode compliquĂ©e de demandes fĂ©briles mais d’engagements sociaux fermes. Si le projet de loi sur l’emploi est adoptĂ© dans sa formule actuelle, c’est qu’il y aura des employĂ©s permanents pour une activitĂ© en dents de scie. 

Lire Ă©galement : USA – FED : plus de hausses de taux pour maĂźtriser l’inflation

Les investissements Ă©trangers sont aussi Ă  surveiller de prĂšs. Les producteurs europĂ©ens installĂ©s en Tunisie pourraient sacrifier leurs unitĂ©s internationales si la crise s’approfondissait. Le rĂŽle des autoritĂ©s publiques dans l’encadrement et la communication avec leurs reprĂ©sentants est un Ă©lĂ©ment clĂ© pour les prĂ©server.

Idem pour les intentions d’investissement et les projets en cours.

Il y a du pain sur la planche pour envoyer un message positif aux porteurs d’IDE et aux opĂ©rateurs Ă©conomiques locaux.

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Forte chute des prix du pĂ©trole Ă  cause de Trump et de l’OPEP+

05. April 2025 um 09:23

Les prix du pĂ©trole ont chutĂ© pour le deuxiĂšme jour consĂ©cutif, atteignant leurs plus bas niveaux en plus de trois ans, aprĂšs que les marchĂ©s ont Ă©tĂ© choquĂ©s par une augmentation soudaine de la production de l’OPEP+, ainsi que par les tarifs imposĂ©s par Donald Trump, qui pourraient entraĂźner une rĂ©duction de la demande mondiale.

Le brut Brent, considéré comme une référence mondiale pour le marché pétrolier, a perdu plus de 10% en seulement deux jours, tandis que les contrats à terme américains se négocient à leurs plus bas niveaux depuis mai 2023, rapporte Bloomberg.

Ces baisses sont le rĂ©sultat de la tempĂȘte tarifaire annoncĂ©e par Trump jeudi 3 avril, qui menace la croissance Ă©conomique et la consommation mondiales.

Quelques heures seulement aprĂšs l’annonce des tarifs douaniers par Trump, l’alliance OPEP+ a annoncĂ© un triplement de la production prĂ©vue pour le mois de mai.

Les prix du pétrole subissent un double coup dur

Le double coup dur de l’OPEP+ et des tarifs douaniers sur les prix du pĂ©trole a incitĂ© les traders et les grandes banques de Wall Street Ă  rĂ©Ă©valuer leurs perspectives de marchĂ©, Goldman Sachs et ING ayant tous deux abaissĂ© leurs prĂ©visions de prix, invoquant des risques pour la demande et une offre croissante du groupe de producteurs, selon Bloomberg.

« Les deux plus grands risques pesant sur les prix du pĂ©trole se matĂ©rialisent dĂ©sormais : l’escalade des tarifs douaniers et l’augmentation de l’offre de l’OPEP+ », indiquent les analystes de Goldman Sachs, dont Dan Struyven dans une note, ajoutant que la volatilitĂ© des prix devrait probablement rester Ă©levĂ©e Ă  mesure que les risques de rĂ©cession augmentent.

Des risques existent en matiĂšre d’approvisionnement en pĂ©trole

MalgrĂ© ces Ă©volutions, les risques d’approvisionnement demeurent, l’administration Trump ayant menacĂ© de mettre en Ɠuvre une politique de « pression maximale » sur les pays producteurs de pĂ©trole soumis Ă  des sanctions amĂ©ricaines, comme l’Iran et le Venezuela. Toute baisse des prix donnerait aux États-Unis davantage de possibilitĂ©s de restreindre la production de ces pays sans provoquer une forte hausse de l’inflation.

« Avec le risque de perturbations de l’approvisionnement en raison des sanctions et des tarifs douaniers, tant pour les vendeurs que pour les acheteurs, il est peu probable que les prix du pĂ©trole restent en dessous de 70 dollars pendant trĂšs longtemps », a dĂ©clarĂ© Mukesh Sahadev, responsable des marchĂ©s mondiaux des matiĂšres premiĂšres chez Rystad Energy, citĂ© par Bloomberg.

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Les prix du pĂ©trole s’effondrent : Brent et WTI au plus bas depuis 2021 et 2023

04. April 2025 um 13:09

Les cours du pĂ©trole s’enfoncent, vendredi, le Brent, rĂ©fĂ©rence en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient, plongeant au plus bas depuis 2021, plombĂ©s par la derniĂšre salve de droits de douane amĂ©ricains et l’annonce surprise d’une hausse de la production de l’Opep+.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juin, chutait de 2,97 % à 68,06 dollars, au plus bas depuis décembre 2021.

Le cours de son Ă©quivalent amĂ©ricain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en mai, s’enfonçait de 3,12 % Ă  64,86 dollars, au plus bas depuis mai 2023.

 

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Le pétrole et le gaz exemptés des nouveaux droits de douane de Trump

03. April 2025 um 10:46

La Maison Blanche précise que les importations de pétrole, de gaz et de produits raffinés seraient exemptées des nouveaux tarifs douaniers globaux imposés par le président américain, Donald Trump.

L’exemption est un soulagement pour l’industrie pĂ©troliĂšre amĂ©ricaine, qui avait exprimĂ© des inquiĂ©tudes quant au fait que les nouveaux tarifs pourraient perturber les flux et augmenter les coĂ»ts pour tout. Et ce, du pĂ©trole brut canadien qui alimente les raffineries du Midwest aux expĂ©ditions europĂ©ennes d’essence et de diesel vers la cĂŽte est amĂ©ricaine.

En effet, notons que Trump a annoncĂ© mercredi soir qu’il imposerait un tarif de base de 10 % sur toutes les importations aux États-Unis. De mĂȘme que des tarifs plus Ă©levĂ©s sur des dizaines des plus grands partenaires commerciaux du pays s’appliqueront. Intensifiant ainsi une guerre commerciale qu’il a commencĂ©e Ă  son retour Ă  la Maison Blanche.

Cependant, un responsable de la Maison Blanche a dĂ©clarĂ© que la protection commerciale ne s’applique pas aux importations d’énergie en provenance du Canada ou du Mexique – qui sont dĂ©jĂ  exemptĂ©s en vertu de l’Accord de libre-Ă©change entre les États-Unis, le Mexique et le Canada (ALENA) – ni aux importations d’énergie en provenance de tout autre pays.

Le Canada et le Mexique sont les plus grandes sources de pĂ©trole brut importĂ© aux États-Unis. Tandis que l’Europe est une source importante de carburant importĂ© sur la cĂŽte est des États-Unis, oĂč les raffineries de pĂ©trole sont peu nombreuses.

Les prix du pétrole chutent de plus de 2 dollars à cause des tarifs douaniers de Trump

Dans ce contexte, les contrats à terme sur le brut Brent ont chuté jeudi 3 avril de plus de 2 dollars le baril à 72,89 dollars le baril, affectés par les répercussions des nouveaux tarifs douaniers imposés par Donald Trump.

Le brut West Texas Intermediate (WTI) est quant à lui tombé à 69,71 dollars le baril, soit une perte de 2 dollars et de 2,79 en pourcentage.

Cette baisse des prix du pĂ©trole intervient dans un contexte d’inquiĂ©tudes quant Ă  la possibilitĂ© d’une guerre commerciale Ă  grande Ă©chelle, qui pourrait affaiblir le commerce mondial et rĂ©duire la consommation d’énergie industrielle.

Les investisseurs attendent l’évolution de la situation pour dĂ©terminer si les conflits commerciaux entraĂźneront des mesures de rĂ©torsion de la part des pays concernĂ©s. Ce qui pourrait exacerber les dĂ©fis auxquels sont confrontĂ©s les marchĂ©s de l’énergie.

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Comment le trafic du pétrole maintient-il la division de la Libye?

24. MĂ€rz 2025 um 09:06

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye n’a pas pu renouer avec la stabilitĂ© et l’unitĂ© territoriale. Depuis quatorze ans, le vaste pays du Maghreb est en proie Ă  la division, aux conflits armĂ©s et au chaos. Un long feuilleton qui n’en finit pas. Pourquoi?, se demandent beaucoup d’observateurs. Il semble que c’est la volontĂ© des protagonistes de la scĂšne politique libyenne aussi bien en Tripolitaine qu’en CyrĂ©naĂŻque, la division rapporte beaucoup d’argent. Chacune des factions trouve son compte, se remplit les poches et se gave des revenus du trafic de pĂ©trole. Un pays unifiĂ© avec seul un État central qui capte les revenus de la manne pĂ©troliĂšre ne leur convient pas. L’unitĂ© de la Libye n’est donc pas pour demain. 

Imed Bahri

Une enquĂȘte bien fournie du Financial Times rĂ©vĂšle les dĂ©tails du commerce illicite de pĂ©trole qui maintient la Libye divisĂ©e. 

Le journal britannique affirme que la contrebande de carburant subventionnĂ© hors de Libye et sa vente Ă  l’étranger entretiennent les divisions au sein du pays, contribuent Ă  soutenir financiĂšrement les factions rivales et Ă  entraver les efforts de l’Onu pour organiser des Ă©lections, lutter contre la corruption et unifier le pays sous un gouvernement unique dans le quatriĂšme plus grand pays membre de l’Opep en termes de rĂ©serves de pĂ©trole.

Selon les experts de l’Onu, la contrebande via des navires douteux est rendue possible par un systĂšme de troc controversĂ© dans lequel la Libye, qui n’a pas la capacitĂ© de raffiner du carburant Ă  grande Ă©chelle, Ă©change sa production de pĂ©trole brut contre du carburant raffinĂ© plutĂŽt que de le payer en espĂšces. Par la suite, ce carburant raffinĂ© est vendu localement Ă  des prix fortement subventionnĂ©s.

La contrebande finance la corruption et
 la guerre

En mĂȘme temps, une partie de ce carburant importĂ© et subventionnĂ© est destinĂ© Ă  la contrebande vers l’étranger pour ĂȘtre vendue au prix du marchĂ© noir ou au prix du marchĂ© avec de faux document. Ce systĂšme gĂ©nĂšre un flux constant de revenus pour les groupes armĂ©s affiliĂ©s aux factions concurrentes qui contrĂŽlent le pays.

L’un est le gouvernement reconnu par l’Onu du Premier ministre Abdulhamid Dbeibah Ă  Tripoli et l’autre est une administration rivale Ă  l’ouest contrĂŽlĂ©e par le marĂ©chal Khalifa Haftar et l’ArmĂ©e nationale libyenne (LNA), la formation armĂ©e qu’il commande.

Ces fonds suspects ont contribuĂ© Ă  entraver les efforts de l’Onu visant Ă  organiser des Ă©lections, Ă  lutter contre la corruption et Ă  unifier le pays sous un gouvernement unique aprĂšs l’éviction du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

«Alors que des rĂ©gions entiĂšres du pays sont confrontĂ©es Ă  des pĂ©nuries rĂ©currentes de carburant, les dirigeants libyens semblent satisfaits du programme massif d’échange de carburant», dĂ©clare Charles Cutter, directeur des enquĂȘtes chez The Sentry, une organisation d’enquĂȘte qui traque la corruption.

Le procureur gĂ©nĂ©ral de Libye, Siddiq Al-Sour, a rĂ©cemment ordonnĂ© sa suspension Ă  la suite d’une enquĂȘte menĂ©e par le Bureau d’audit, l’organe de surveillance du pays. Toutefois, mettre un terme Ă  cette pratique ne signifie pas forcĂ©ment la fin de l’utilisation abusive des richesses pĂ©troliĂšres de la Libye. Un rapport du Conseil de sĂ©curitĂ© de l’Onu note l’émergence d’une nouvelle sociĂ©tĂ©, appelĂ©e Arkino, qui exporte du pĂ©trole brut, c’est la premiĂšre sociĂ©tĂ© privĂ©e libyenne Ă  le faire. La National Oil Corporation (NOC), la compagnie pĂ©troliĂšre publique du pays, est la seule entitĂ© autorisĂ©e Ă  exporter.

Le rapport du Conseil de sécurité indique que la société, qui a exporté pour 483 millions de dollars de pétrole brut, est sous le contrÎle indirect de Saddam Haftar, le fils de Khalifa Haftar.

Les rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© stipulent que seule la NOC est autorisĂ©e Ă  exporter du pĂ©trole, les recettes devant ĂȘtre dĂ©posĂ©es Ă  la Banque centrale de Libye.

Le dernier rapport de l’Onu a conclu que la contrebande de carburant depuis le vieux port de Benghazi fournissait aux forces de Haftar un accĂšs indirect aux fonds publics, tandis que les groupes armĂ©s Ă  Tripoli et Ă  Zawiya contrĂŽlent directement des secteurs Ă©conomiques clĂ©s et des institutions gouvernementales concernĂ©es pour faire passer en contrebande des quantitĂ©s importantes de diesel. 

La NOC au cƓur du trafic

Selon le Financial Times, cette pratique basĂ©e sur le troc a dĂ©butĂ© en 2021 aprĂšs que le gouvernement l’a choisie parmi trois options prĂ©sentĂ©es par la NOC pour attĂ©nuer les pĂ©nuries de devises Ă©trangĂšres selon Mustafa Sanalla alors prĂ©sident de la NOC.

Dans une lettre adressĂ©e au ministre du PĂ©trole et du Gaz datĂ©e du 13 avril 2021, Sanalla a proposĂ© des options pour les importations de carburant, affirmant que l’absence de mesures entraĂźnerait une crise du carburant d’ici le mois de mai.

Sanalla a Ă©tĂ© remplacĂ© en 2022 par Farhat Bengdara qui avait Ă©tĂ© gouverneur de la banque centrale sous Kadhafi et le programme s’est rapidement Ă©tendu. Les critiques affirment que le projet est vague et manque de surveillance.

Selon un rapport de l’Onu, environ 70% du diesel libyen est importĂ©, le tout via un systĂšme de troc. Les donnĂ©es de Kepler montrent qu’en 2023 et 2024, une part importante des importations libyennes provenait de Russie dont les produits pĂ©troliers Ă©taient exclus des marchĂ©s europĂ©ens en raison de la guerre en Ukraine.

Une fois importĂ©s, la NOC achĂšte ces carburants et les paie intĂ©gralement en pĂ©trole brut. Le carburant est ensuite revendu Ă  des prix fortement subventionnĂ©s aux distributeurs locaux et aux consommateurs industriels. Cette subvention signifie que les Libyens paient une somme dĂ©risoire pour l’essence, le diesel et l’électricitĂ© mais elle crĂ©e une incitation claire Ă  dĂ©tourner les produits pĂ©troliers vers le marchĂ© noir local et Ă©tranger oĂč ils peuvent ĂȘtre vendus Ă  leur pleine valeur marchande.

La Banque mondiale a déclaré dans un rapport publié en octobre 2024 que la Libye perdrait plus de 5 milliards de dollars par an en raison du commerce illicite. Le rapport indique que la contrebande de carburant en provenance du port de Benghazi aurait considérablement augmenté depuis la guerre en Ukraine.

L’augmentation des importations a accru le coĂ»t du soutien Ă  l’économie libyenne en difficultĂ©. Dans une lettre adressĂ©e au Premier ministre Dbeibah en mars 2024, le gouverneur de la Banque centrale de Libye de l’époque, Sadiq Al-Kabir, a dĂ©clarĂ© que le coĂ»t annuel des importations de carburant s’élevait Ă  8,5 milliards de dollars et dĂ©passe les besoins du pays, notant que les subventions avaient triplĂ© pour atteindre 12,5 milliards de dollars entre 2021 et 2023. Les subventions aux carburants ont reprĂ©sentĂ© 8,4 milliards de dollars de ce total annuel.

«Notre objection Ă©tait qu’un litre de carburant nous coĂ»te un dollar, alors qu’il est vendu trois centimes», explique Al-Kabir, licenciĂ© par Dbeibah en aoĂ»t et qui a fui le pays. Il a ajoutĂ©: «Cela coĂ»te Ă  l’État des sommes Ă©normes et une grande partie de ce carburant est exportĂ©e en contrebande Ă  l’étranger».

La Cour des comptes libyenne a ouvert une enquĂȘte sur ces opĂ©rations l’annĂ©e derniĂšre. Parmi ses conclusions les plus significatives contenues dans un rapport non publiĂ© obtenu par le Financial Times figure le fait que les importations de carburant du pays dans le cadre du systĂšme d’échange se sont Ă©levĂ©es Ă  8,5 milliards de dollars en 2023 dont plus de 8 milliards de dollars ont Ă©tĂ© exportĂ©s sous forme de pĂ©trole brut pour couvrir ces coĂ»ts.

Des Turcs dans la combine

La seule entreprise mentionnée dans le rapport de la Cour des comptes qui a répondu aux questions du Financial Times sur le systÚme de troc est la société turque de négoce de matiÚres premiÚres BGN dirigée par sa présidente Ruya Bayegan.

BGN est issue du groupe familial turc Bayegan, vieux de 80 ans, qui a commencĂ© Ă  commercialiser des produits pĂ©trochimiques dans les annĂ©es 1990 avant de s’étendre au pĂ©trole et Ă  d’autres matiĂšres premiĂšres. Bien que peu connu en dehors de la rĂ©gion Moyen-Orient et Afrique du Nord, BGN a connu une croissance rapide au cours de la derniĂšre dĂ©cennie avec des Ă©changes de matiĂšres premiĂšres d’une valeur de prĂšs de 30 milliards de dollars en 2023.

Selon le rapport du Bureau d’audit, trois filiales de BGN ont reçu un total de 2,7 milliards de dollars de pĂ©trole brut en 2023 dans le cadre du systĂšme de troc ce qui reprĂ©sente 30% du volume des Ă©changes et la deuxiĂšme part la plus importante aprĂšs Gulf Upstream.

BGN a annoncĂ© dans un communiquĂ© qu’elle opĂšre conformĂ©ment aux normes les plus Ă©levĂ©es de conformitĂ© avec toutes les rĂ©glementations rĂ©gissant le commerce du pĂ©trole en Libye grĂące Ă  une coopĂ©ration transparente et formelle avec la NOC, tous les acteurs du marchĂ© et les autoritĂ©s compĂ©tentes. 

Elle a Ă©galement soulignĂ© des violations regrettables dans le rapport du Bureau d’audit sur le processus de qualification et a dĂ©clarĂ© qu’elle Ă©tait pleinement qualifiĂ©e pour participer au systĂšme de troc car elle Ă©tait l’une des 12 entreprises sĂ©lectionnĂ©es en 2021 Ă  travers un processus d’appel d’offres transparent qui comprenait 20 entreprises locales et internationales qualifiĂ©es.

Selon le journal britannique, le systĂšme de troc serait sur le point de disparaĂźtre en raison des pressions nationales et internationales. Une lettre envoyĂ©e par le procureur gĂ©nĂ©ral libyen Ă  la mi-janvier, consultĂ©e par le Financial Times, ordonnait Ă  la NOC de cesser immĂ©diatement la pratique du troc de pĂ©trole brut contre du carburant et d’adopter des mĂ©canismes contractuels garantissant la transparence des accords d’approvisionnement en carburant.

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