Commerce électronique : vers une régulation stricte des activités en ligne
La commission de l’organisation, développement, digitalisation de l’administration et de la lutte contre la corruption au Parlement tient ce mardi 11 mars 2025 une séance. Elle a pour objectif d’examiner la proposition de loi relative à la régulation de l’activité de marketing et de promotion sur les sites internet et les réseaux sociaux.
Le bureau de l’ARP a soumis, depuis le mois de mai dernier, une proposition de loi (n°42/2024) que plus de 80 députés ont signée à la commission de l’organisation administrative, de la digitalisation, de la gouvernance et de la lutte contre la corruption. Elle concerne la régulation de l’activité de marketing et de promotion sur les sites internet et les réseaux sociaux. Il a recommandé de solliciter l’avis de la commission de l’industrie, du commerce, des ressources naturelles, de l’énergie et de l’environnement.
Les motifs de la proposition
La députée au Parlement et l’une des initiatrices de cette proposition, Olfa Marouani, a déclaré dans un entretien avec Mosaïque Fm ce mardi 11 mars 2025 que les principales motivations de cette proposition sont « le chaos que les transactions commerciales sur les réseaux sociaux ont enregistré, et qui représente désormais une menace directe pour l’économie régulée et un préjudice grave pour plusieurs entreprises structurées dans le secteur du commerce électronique. Notamment les petites et moyennes entreprises, ainsi que pour les commerçants traditionnels. »
Objectifs du projet : réguler le secteur et protéger le consommateur
La députée a affirmé que cette initiative vise à établir des règles claires pour protéger à la fois le vendeur et l’acheteur contre les fraudes en ligne. Tout en régulant le secteur du commerce électronique et en intégrant l’économie informelle dans le système officiel. Elle vise également à renforcer la justice fiscale et à garantir que le Trésor public bénéficie des revenus financiers que ces activités génèrent.
De plus, le projet vise à réduire le chaos que le secteur a observé, et qui nuit aux entreprises structurées, en particulier aux petites et moyennes entreprises, ainsi qu’aux commerces traditionnels qui paient des taxes et offrent des emplois formels.
Il cherche également à protéger les consommateurs contre la fraude commerciale. Notamment en ce qui concerne la vente de produits de mauvaise qualité ou d’origine inconnue, en particulier ceux qui affectent la santé physique et mentale.
Détails de l’initiative : une structure claire et des sanctions dissuasives
Selon la députée, le projet de loi comprend 49 articles répartis en six chapitres, couvrant les définitions générales, les procédures de régulation, la protection des droits des consommateurs, les conditions des contrats, ainsi que les règles relatives à la publicité en ligne, les infractions et les sanctions.
Conformément à l’article 39, une commission spéciale créera une structure pour suivre l’application des dispositions de la loi. Elle se composera d’au moins trois membres, dont un conseiller juridique, et se chargera d’imposer les sanctions appropriées en fonction de la gravité de l’infraction. L’article 42 prévoit des sanctions allant de l’avertissement à des amendes comprises entre 1 000 et 5 000 dinars. Voire même la suspension temporaire ou définitive du site internet, en coordination avec les autorités compétentes. De plus, la proposition de loi prévoit le doublement des sanctions en cas de récidive, conformément à l’article 43.
Mesures de contrôle et de régulation du e-commerce
Une unité spécialisée sera créée au sein du ministère du Commerce et du Développement des exportations. Intégrée à l’organisme de contrôle économique, elle se chargera de la surveillance des activités de marketing et de promotion en ligne. Elle sera composée d’agents de contrôle économique et d’experts techniques. Lesquels seront nommés par le ministère par arrêté ministériel, en coordination avec le ministère des Finances et le ministère des Technologies de la communication, selon la députée Olfa Marouani.
Les missions de cette unité incluent : le suivi des publicités promotionnelles et des offres commerciales; la mise en place de systèmes de surveillance et d’analyse des transactions électroniques; ainsi que l’élaboration de cahiers des charges pour l’utilisation du « label de confiance électronique ». Elle se chargera également de constater les infractions économiques et de prendre les mesures légales appropriées.
Conditions pour exercer une activité en ligne
La loi oblige les personnes souhaitant exercer une activité en ligne à retirer un cahier des charges officiel au ministère du Commerce ou à le télécharger électroniquement. Les praticiens doivent être âgés d’au moins 18 ans et ne pas avoir été condamnés pour des infractions liées au commerce électronique. Le transfert de l’activité est interdit sans l’approbation de l’unité spécialisée, après avoir rempli toutes les conditions légales.
Défis de mise en œuvre et préoccupations
La capacité à appliquer efficacement cette loi, notamment face aux évolutions technologiques rapides, reste l’un des principaux défis. S’ajoutent à cela les limites des capacités de l’État à surveiller les activités numériques; ainsi que les questions relatives à la protection des données personnelles et aux droits des consommateurs dans ce nouveau cadre réglementaire.
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