La Tunisie a renforcé son ancrage économique en Afrique subsaharienne en organisant deux forums économiques. Le premier s’est tenu à Brazzaville, en République du Congo, du 17 au 19 novembre, suivi d’un second à Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), les 20 et 21 novembre.
Ces événements, axés sur le renforcement de la diplomatie économique, avaient pour objectif de promouvoir les échanges commerciaux et d’ouvrir de nouveaux débouchés pour les entreprises tunisiennes, comme l’a précisé l’ambassade de Tunisie à Kinshasa.
Présent lors des deux forums, l’ambassadeur de Tunisie à Kinshasa, Mehrez Ferchichi, a souligné l’importance de telles initiatives pour explorer de nouveaux marchés et consolider la présence tunisienne dans un espace africain prometteur, riche en potentialités d’investissement.
À Brazzaville, la session d’ouverture a réuni des personnalités économiques de premier plan, dont le président de l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo) et chef de cabinet de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Brazzaville, Michel Djombo.
À Kinshasa, le ministre du Commerce extérieur de la RDC, Julien Baluku, a pour sa part salué la qualité des produits tunisiens et insisté sur la nécessité d’établir des partenariats stratégiques et durables entre les deux pays.
Ces forums ont offert une plateforme directe aux hommes d’affaires tunisiens et congolais pour tisser des liens et explorer des pistes de coopération concrètes.
La délégation tunisienne a également mené des rencontres bilatérales et effectué des visites sur le terrain dans des entreprises locales.
L’événement a vu la participation du directeur général de l’Agence de Promotion des Exportations (CEPEX) et du vice-président de la Fédération des entreprises du Congo (FEC).
La sixième édition des TechDays Tunisia, un événement majeur dédié à la coopération technologique en Méditerranée, s’est achevée vendredi après quatre jours d’activités. Placée sous le thème « Building Euromed Digital Resilience », elle a principalement été consacrée aux enjeux de l’intelligence artificielle.
Organisés par la Confédération des Entreprises Citoyennes de Tunisie (CONECT) et ANIMA Investment Network, du 18 au 21 novembre à Tunis et Sousse, les TechDays 2025 ont rassemblé plus de 80 clusters et opérateurs économiques étrangers provenant de 20 pays euro-méditerranéens. L’objectif était de faciliter la transition digitale des entreprises et d’aborder les questions de souveraineté numérique.
Au programme figuraient des sessions stratégiques, une table ronde sur les collaborations pour la transition verte et numérique, un « firechat » sur le financement, ainsi que des séances de « speed networking » et de rencontres B2B.
Parmi les temps forts, la cérémonie des Mediterranean Leaders Awards 2025 a honoré quatre personnalités pour leur contribution au rayonnement de la coopération euro-méditerranéenne.
Selon un communiqué de la CONECT, cet événement s’inscrit dans le programme « Activation des chaînes de valeur Euromed via l’inter-clustering », cofinancé à 90% par l’Union Européenne. Sur trois ans, les TechDays ont généré plus de 600 rencontres B2B et abouti à plus de 300 opportunités de partenariat.
Les TechDays Tunisie 2025 coïncidaient avec deux autres événements majeurs sur l’IA en Tunisie : le « Global AI Congress Africa » à Sousse et le « Forum Méditerranéen de l’Intelligence Artificielle » à Tunis.
À travers cette initiative, la CONECT réaffirme son engagement à positionner la Tunisie comme un hub d’innovation euro-méditerranéen et un acteur important de la transformation numérique.
L’Observatoire national de la sécurité routière a appelé les automobilistes à réduire la vitesse et à respecter la distance de sécurité, en raison des conditions météorologiques instables que connaît le pays dans toutes les régions de la République, les zones côtières en particulier. Dans un communiqué, l’Observatoire alerte que les fortes précipitations ainsi que la […]
Un méga-projet d’énergie solaire développé dans le désert de Tozeur, au sud-ouest de la Tunisie, par le groupe anglo-tunisien SoleCrypt, est destiné à alimenter les infrastructures de cloud et de centres de données de nouvelle génération pour les marchés britannique et européen d’ici 2027.
Selon l’annonce faite par l’ambassadeur britannique à Tunis, Roddy Drummond, le site T60 de Tozeur représente la première phase opérationnelle du projet : la sécurité du périmètre et l’installation du camp de base ont été achevées ces dernières semaines, ouvrant la voie aux premières opérations techniques.
Le premier module solaire, d’une capacité de 60 mégawatts, devrait être mis en service en 2027.
La centrale est conçue pour être modulaire, avec une capacité qui peut être multipliée plusieurs fois pour atteindre plusieurs centaines de mégawatts, dans le but de positionner la Tunisie dans le paysage régional des énergies renouvelables et des infrastructures numériques.
Au cœur du projet se trouve l’approvisionnement en énergie propre d’un futur centre de données «vert» situé dans le nord du pays, qui fonctionnera grâce à une électricité 100 % renouvelable.
SoleCrypt est une entreprise britannique possédant une filiale en Tunisie. Son objectif est de créer des centres de données alimentés par l’énergie photovoltaïque et optimisés pour l’efficacité énergétique, notamment grâce à des technologies de refroidissement liquide, afin de fonctionner dans des conditions climatiques extrêmes telles que celles du sud tunisien.
Cette nouvelle infrastructure s’inscrit dans une architecture plus vaste, comprenant une connexion au câble sous-marin Medusa, déjà installé à Bizerte, destinée à renforcer la connectivité entre la Tunisie, l’Europe et l’Afrique et à positionner le pays comme un hub numérique régional.
Le projet SoleCrypt est l’un des leviers que Londres entend actionner pour renforcer la coopération énergétique, la souveraineté numérique et l’investissement dans les services cloud à faible impact environnemental.
L’annonce de ce mégaprojet intervient dans un contexte d’accélération significative de la stratégie tunisienne en matière d’énergies renouvelables.
En mars, le gouvernement a autorisé la construction de quatre grandes centrales photovoltaïques, d’une capacité totale de 500 MW, confiées à des opérateurs internationaux tels que Qair, Voltalia et un consortium nippo-norvégien.
Ces projets devraient entrer en service à partir de 2027 et produire environ 5 % de l’électricité du pays. Ils s’inscrivent dans l’objectif officiel de porter la part des énergies renouvelables à 35 % du mix électrique d’ici 2030, contre une capacité solaire installée d’environ 500 MW fin 2023, selon les données de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables.
Carthage, ville inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, accueillera un événement scientifique exceptionnel, une conférence internationale consacrée à ses racines les plus anciennes, qui se tiendra dans cette le 27 novembre 2025.
La conférence, intitulée «Carthage et les cultures antiques de la Méditerranée. Recherche archéologique, formation et promotion du tourisme tuniso-italien. La mission INP-Sapienza à Dermech et sur la colline de l’Odéon» présentera les dernières découvertes de la mission archéologique conjointe de l’Institut national du patrimoine (INP) et de l’Université Sapienza de Rome, menée dans les nécropoles phéniciennes et puniques du site archéologique de cette ville dont le sous-sol regorge de vestiges antiques.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la coopération scientifique lancée en 2021 entre les deux institutions, qui renouvelle et renforce l’engagement de l’université italienne, sous l’impulsion de sa rectrice, Antonella Polimeni.
Cette coopération a permis la réalisation de quatre campagnes de fouilles, d’études et de mise en valeur dans la nécropole de Dermech, située dans le parc des thermes d’Antonin, et dans la nécropole de la colline de l’Odéon, au sein du site des «Villas romaines».
Une cité à la fois phénicienne et romaine
Les recherches ont mis au jour des zones funéraires phéniciennes et puniques méconnues ou peu documentées, offrant des perspectives importantes pour la reconstitution du rôle de la ville dans le réseau commercial de l’ancienne Méditerranée.
Les nécropoles de Dermech et de l’Odéon, souvent moins connues que les monuments carthaginois les plus visités, apparaissent ainsi comme des clés privilégiées pour comprendre la complexité d’une cité à la fois africaine et méditerranéenne, phénicienne et romaine, un pont entre les deux rives de la mer qui l’entoure encore aujourd’hui.
D’après les publications préliminaires de la mission, à Dermech, une nécropole datant principalement des VIIe et VIe siècles avant J.-C., des tombes à fosse et des chambres souterraines creusées dans la roche ont été mises au jour, contenant un mobilier funéraire comprenant des céramiques, des amulettes et des objets ornementaux. Le site s’étend sous des structures romaines et byzantines, au sein du parc des Thermes d’Antonin, et témoigne des pratiques funéraires des élites et des communautés urbaines durant la période archaïque de Carthage.
Carthage, de capitale d’un empire maritime à colonie romaine puis à grande métropole de l’Antiquité tardive.
Sur l’Odéon, dans le quartier archéologique des «Villas romaines», les fouilles les plus récentes se sont concentrées sur une nécropole punique datant des IVe et IIe siècles avant J.-C. Des archéologues tunisiens et italiens y ont identifié une zone funéraire monumentale, avec des tombes à chambre et des sépultures multiples, ainsi que des structures artisanales et des installations métallurgiques et céramiques datant de la seconde moitié du Ve siècle et du IVe siècle avant J.-C.
Les découvertes comprennent également une inscription punique mentionnant la divinité Kotar, associée à des activités métallurgiques, et un groupe de tombes hellénistiques contenant un riche mobilier funéraire, confirmant la dimension «cosmopolite» du monde punique et l’intensité des contacts avec la mer Égée et la Sicile.
La conférence du 27 novembre, annoncée sur les canaux de la mission et ceux des institutions participantes, vise à présenter au public tunisien et international un bilan des premières années de fouilles et à débattre de la place de Carthage dans le système des cultures antiques du centre-ouest de la Méditerranée.
La mission INP-Sapienza est dirigée par Mounir Fantar et Moez Achour pour la Tunisie et par Lorenzo Nigro pour l’Italie. Elle met l’accent sur la formation conjointe de jeunes archéologues et la promotion des sites auprès du public.
La conférence portera sur le dialogue naissant entre les données de fouilles et les grandes questions historiques : l’évolution du paysage funéraire entre les périodes phénicienne, punique et romaine; la circulation des artisans, des biens et des cultes entre le Levant, l’Afrique du Nord et les îles méditerranéennes.
Place de Carthage dans le réseau méditerranéen
La transformation de Carthage, de capitale d’un empire maritime à colonie romaine puis à grande métropole de l’Antiquité tardive, a été marquée par des études récentes, notamment l’analyse génétique de restes humains provenant de Dermech. Ces études ont montré que la population punique-carthaginoise était issue d’un mélange dense d’éléments nord-africains, siciliens et égéens, confirmant ainsi l’image d’une ville profondément enracinée dans les réseaux méditerranéens.
L’événement de Carthage s’inscrit dans la longue tradition de collaboration archéologique entre l’Italie et la Tunisie, qui a célébré cette année son 60e anniversaire. Cette collaboration repose également sur l’expérience de l’École archéologique italienne de Carthage et sur les importants programmes de recherche menés sur le site depuis le sauvetage par l’Unesco jusqu’à des périodes plus récentes.
Dans la continuité de cette tradition, la conférence du 27 novembre vise à démontrer comment les nouvelles technologies de fouilles, de documentation et d’analyse contribuent à une meilleure compréhension de la ville et de ses nécropoles, en reliant Carthage à d’autres capitales antiques de la Méditerranée, de Rome à la Sardaigne et à la péninsule Ibérique.
Le cycle de la vie est tel que chaque génération hérite des rêves et des désillusions de la précédente et chaque génération doit bâtir sur les ruines de la précédente. Quelle Tunisie et quel monde la génération de l’auteur, née autour des années 1950, lègue-t-elle à la génération Z actuelle ?
Sadok Zerelli *
Quand on atteint un certain âge, pour ne pas dire un âge certain, on a beaucoup de temps pour se poser des questions d’ordre métaphysique auxquelles on n’aurait jamais pensé quand on avait 30 ou même 50 ans, telles que : d’où je viens ? où je vais ? qu’ai-je fais de ma vie ? aurais-je pu mieux faire ? etc.
Parmi les questions qui me trottent quelquefois dans la tête figure la suivante : si j’avais le choix, aurais-je préféré être né en 1950 et faire partie de ma génération qu’on appelle les «baby-boomers» ou aurais-je préféré être né un demi-siècle plus tard soit vers l’an 2000 et faire partie de ce qu’on appelle la génération «Z» (et non pas Zut comme disait notre Président !) ?
Sachant que chaque génération a son lot de défis, de rêves et de désillusions, je partage ci-dessous quelques réflexions que m’inspirent cette question, qui ne prétendent nullement être objectives (chacun ou chacune aura sa réponse en fonction de son vécu) ni faire le tour d’un tel sujet qui se situe sur la frontière entre la sociologie, la philosophe et la psychologie sociale.
La génération des «baby-boomers»
Ma génération née autour de 1950, qu’on appelle les «baby-boomers» par référence au boom démographique qui a suivi la fin de la deuxième guerre mondiale, aujourd’hui à la retraite ou proches de l’être, a eu la chance de vivre dans un monde en pleine expansion, un monde qui croyait encore au progrès, à l’ascension sociale, à un avenir toujours meilleur.
Nous avons largement bénéficié de la rencontre des idées de deux hommes qui ont joué des rôles-clés dans la réussite nos vie, l’économiste anglais John Maynard Keynes et le président Habib Bourguiba.
Le premier, dans un célèbre ouvrage publié en 1936 (Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie) a révolutionné la pensée économique en préconisant, contrairement à l’école néo-classique dominante à l’époque, l’intervention de l’Etat pour corriger les distorsions du marché par le recours à des investissements publics massifs, quitte à les financer par le recours au déficit budgétaire, et la redistribution de revenus grâce à une fiscalité progressive.
Ses idées ont été appliquée avec succès dans tous les pays occidentaux et se sont traduites par ce qu’on appelle encore aujourd’hui avec nostalgies, les «trente glorieuses», soit une trentaine d’années (environ de 1950 au début des années 1980, soit jusqu’à l’arrivée au pouvoir du duo conservateur Thatcher/Reagan respectivement en GB et aux USA qui ont mis fin à cette politique économique et l’ont remplacée par la mondialisation) durant lesquelles ces pays ont connu une croissance économique continue, le plein emploi et une amélioration significative des niveaux de vie et du bien-être général.
Le président Bourguiba, comme beaucoup de leaders de l’époque, a aussi mis en œuvre, probablement sans en connaître l’auteur, les idées keynésiennes de relance de l’activité économique par le lancement de grands travaux d’infrastructures et de la création de pôles de développement régionaux (raffinerie de pétrole à Bizerte, aciérie à Menzel Bourguiba, usine de cellulose à Kasserine, sucrerie à Béja, etc.) et de redistribution des revenus en faveur des classes sociales à faibles revenus qui ont, comme Keynes l’explique, une propension marginale à consommer beaucoup plus élevée que celle des riches, ce qui engendre selon la théorie keynésienne un «effet multiplicateur» des investissements plus grand, une croissance économique plus élevée et un chômage plus faible.
Toujours est-il que pour nous, les enfants de cette génération issus pour la plupart de familles pauvres et nombreuses, cette politique s’est traduite par une scolarité gratuite, des fournitures scolaires souvent gratuites aussi et quelquefois même une prise en charge totale par l’Etat dans les internats des lycées, ainsi que des bourses pour effectuer des études universitaires.
Mais c’est l’avènement de l’indépendance en 1956, grâce à Bourguiba, qui a été le plus bénéfique pour ma génération. En effet, le départ massif des Français qui s’en est suivi a laissé un tel vide dans les administrations et les entreprises qu’il suffisait d’avoir le moindre diplôme pour être recruté et faire une longue carrière.
C’est ainsi que personnellement et à titre d’exemple, avec une simple maîtrise en sciences économiques obtenue en 1972, j’avais le choix entre intégrer la BCT, l’UBCI ou l’ex-ministère du Plan, pour décider finalement de n’accepter aucune offre d’emploi et partir en France pour effectuer des études de troisième cycle et surtout en profiter pour découvrir le monde.
Il faut dire qu’à cette époque, il n’y avait ni visa Schengen, ni risque de VIH-Sida, ni attentats terroristes et qu’à cause du plein emploi régnant partout en Europe, il était très facile de trouver des jobs d’étudiants tels que réceptionniste dans un hôtel ou veilleur de nuit dans une station-service pour survivre sans avoir besoin d’une bourse de l’Etat ou de recevoir de l’argent de sa famille.
Bref, ma génération a passé sa jeunesse dans un monde qui se relevait, un monde où tout semblait à faire, à découvrir, à conquérir.
C’était le temps des luttes contre le colonialisme et l’impérialisme, de l’émancipation des peuples et l’égalité entre les femmes et les hommes, de la révolution sexuelle… C’était le temps où le progrès technologique signifiait d’abord confort, santé, mobilité. Ainsi, ma génération a connu la télévision triomphante, l’arrivée de l’électroménager, la conquête spatiale, les débuts de l’informatique, puis du numérique.
Sur le plan professionnel, nos études ouvraient sur des métiers stables, un salaire régulier, une retraite garantie. Même ceux qui, à l’époque, vivaient modestement pouvaient espérer mieux pour leurs enfants.
Certes, ma génération n’a pas vécu dans un paradis. Nous avons affronté des crises, telle que la crise pétrolière des années 1973, des révolutions sociales telles que la «la révolte du pain» en 1984, des procès politiques pour les plus politiquement engagés contre la monopolisation du pouvoir par Bourguiba.
Le progrès n’a pas tout réglé. Mais il a permis d’espérer, de construire, d’essayer. Les carrières étaient longues, souvent monotones, mais elles existaient. Le chômage n’était pas une épée permanente. Les retraites étaient solides. La société, même imparfaite, offrait une structure, un socle, un espace vital pour construire une vie familiale.
La génération Z
La génération Z est celle qui est née entre le début des années 1990, début du phénomène de la mondialisation, et les années 2010, plus exactement avant l’avènement de la crise de 2008, souvent appelée «crise des surprimes», dans un monde dominé sur le plan de la pensée économique par les idées néo-libérales de l’économiste monétariste américain Milton Friedman, conseiller économique de Ronald Reagan.
Cette crise était la plus grave depuis celle de 1929 et s’est traduite par la faillite de plusieurs grandes banques internationales, l’effondrement de la croissance économique mondiale et l’explosion du chômage (pour un aperçu sur l’histoire de la pensée économique, voir mon article publié dans Kapitalis intitulé : Quel modèle de développement économique pour la Tunisie de Kais Saïd ?).
A cause des conséquences de cette crise, la génération Z a grandi, étudié et travaille — ou cherche à le faire — dans un contexte de fragmentation constante. L’information est partout, mais la cohérence nulle part. L’avenir est au bout des doigts, mais instable comme une connexion Wifi.
La révolution numérique lui offre certes une liberté quasi illimitée — mais avec une solitude accrue, un culte de la performance, une exposition permanente au regard social. Le prix de la liberté, c’est souvent le doute et l’épuisement.
Cette génération a moins de sécurité matérielle, mais plus de conscience critique et de libertés individuelles (identité, genre, expression, mobilité).
Elle vit dans la crise perpétuelle : climatique, économique, politique, sanitaire. Elle doit jongler entre des diplômes de plus en plus exigeants et un marché du travail de plus en plus précaire. Elle hérite d’un monde en surchauffe, fracturé, endetté. Un monde qu’elle doit «réparer» alors même qu’elle cherche à «se réaliser».
Ce que nous avons bâti matériellement, ils le questionnent. Ce que nous avons sécurisé socialement, ils le vivent comme fragile. Ce que nous avons cru durable, ils le voient en ruine.
Le mea-culpa de ma génération
Bien que n’ayant jamais occupé poste de responsabilité dans une administration ou une entreprise quelconque, ayant eu une carrière d’enseignant universitaire suivie par celle de consultant international, je me dois de présenter au nom de toute ma génération un mea-culpa pour toutes les erreurs de décisions commises que la génération Z doit réparer ou en payer le prix.
Nous avons souvent confondu le «mieux vivre» avec le «plus avoir» et nous avons trop souvent vécu sous le masque des apparences. C’était à qui construisait la plus belle villa à El Menzah ou à Hammamet, roulait dans la plus belle voiture, portait les vêtements les plus chics, etc.
Nous avons cru que la croissance économique pouvait tout résoudre et nous avons confondu confort et bonheur, technologie et sagesse.
Nous avons bâti une société de fausse abondance sans voir qu’elle consommait les maigres ressources du pays et détruisait l’environnement.
Nous laissons des mers et des plages polluées, comme à Gabès, Sfax etc., des forêts détruites, un climat déréglé, et des inégalités régionales et sociales plus profondes qu’avant.
Nous devons l’humilité d’admettre que notre modèle de développement n’était pas durable.
Sur le plan politique, ma génération a volé votre révolution de 2011, en a confisqué les fruits et vous laisse un système où le manque de liberté n’a d’égal que l’incertitude de l’avenir.
Et maintenant, vous, la génération Z, devez avancer dans un univers sans repères fixes et réparer les dégâts que nous avons causés à notre chère Tunisie par notre aveuglement, notre égoïsme sans limites et notre soif de consommation et de monopole du pouvoir.
Le mot de la fin
Ma génération a connu la montée en puissance du monde matériel, la génération Z vit l’épuisement du modèle. Ma génération a bâti, la génération Z doit réparer.
Si j’ai un conseil à donner à la génération Z je dirai ceci : ne rejetez pas tout ce que nous avons été et prenez ce qu’il y a eu de bon – la solidarité, la curiosité, l’ambition – et transformez-le.
Vous êtes la génération du doute, mais aussi celle de la vérité, le miroir de nos erreurs, mais aussi peut être la promesse de notre rédemption.
Chaque génération hérite des rêves et des désillusions de la précédente et chaque génération doit bâtir sur les ruines de la précédente, ainsi va le monde !
* Economiste universitaire et consultant international.
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