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Gaza ou l’éternel retour des Palestiniens

11. Oktober 2025 um 09:44

La défense civile de Gaza a affirmé vendredi 10 octobre 2025 que près de 200 000 personnes étaient revenues dans le nord du territoire palestinien depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu. Fabuleux peuple palestinien, magnifique Gaza, qui plie mais ne rompt pas. Détruite, rasée, assassinée mais restée debout, digne et fière pour avoir tenu en échec l’ignoble machine de guerre du raciste et corrompu Benjamin Netanyahu, maître d’œuvre du génocide des Palestiniens.

Abdelaziz Dahmani

Heureux jour, le vendredi 10 octobre 2025, cessez-le-feu ou paix «provisoire» (car rien n’est durable ou définitif avec l’Etat d’Israël), le peuple palestinien, et notamment celui de Gaza, respire de bonheur, après 730 jours au cours desquels il a connu toutes les horribles facettes de l’enfer sur terre…

Admirables Palestiniens, exceptionnels, réduits à toutes les misères, exposés à tout instant à la faim, à la soif et à la mort, ils sont restés debout, réduits à la mendicité, sans toit, ni travail, ni de quoi manger, ni médecin pour se soigner, ni école pour les enfants…, mais debout et fiers. Même si les seuls chemins permis aux survivants sont ceux des cimetières collectifs, avec juste des numéros plantés dans le sable, pour désigner leurs morts.

Israël, devenu, encore plus raciste, plus sanguinaire, voulait réduire Gaza à rien, à la disparition même de l’Histoire, de son passé, de sa culture et de son identité. Cette ville millénaire, Israël voulait la réduire en poussière. Ce dessein, qui a germé dans la tête pourrie de Itamar Ben G’vir et autres monstres sionistes, n’a pu être réalisé… Car le peuple palestinien reste grand et admirable de courage, de dignité, d’honneur.

Ce peuple de Palestine et, surtout, de Gaza, réduit à presque à rien, n’a pas mis en échec seulement Israël. Il a mis en échec aussi les soutiens occidentaux de cet Etat factice et belliqueux qui sème la haine et la mort au Moyen-Orient depuis 1948. Ces soi-disant puissances occidentales qui croient avoir droit de vie et de mort sur le reste de l’humanité. Et à leur tête un Donald Trump plus déconcertant que jamais, qui, après avoir armé Israël et attisé la violence dans la bande de Gaza, se veut, aujourd’hui, maître de cérémonie d’une improbable paix. 

La déportation des Palestiniens est une «ligne rouge»

En réalité, c’est Trump que le peuple de Gaza a mis en échec. Rappelez-vous, les débiles déclarations du président américain, lors de son intronisation à la tête des États Unis, en janvier de cette année, lorsqu’il a formé le vœu de déporter les deux millions de Gazaouis vers l’Egypte et la Jordanie, de vider Gaza de sa population et d’y construire une Riviera sur la côte orientale de la Méditerranée, une sorte de club de riches, son jardin privé, son parcours de golf… Mais les Gazaouis lui ont résisté et n’ont pas abandonné leur terre, et là, il faudrait aussi rendre hommage à l’Egypte, qui a fait de la déportation des Palestiniens une «ligne rouge»

On ne le dira jamais assez, mais dans cette affaire de Gaza, c’est le fasciste Netanyahu qui a subi son plus grand échec politique en n’atteignant aucun de ses objectifs, malgré l’ampleur inégalée des massacres et des destructions infligés aux Palestiniens et à son propre peuple.

Souvenez-vous, après le drame du 7 octobre 2023, Netanyahu s’est donné pour mission de briser le Hamas en peu de temps et libérer aussi rapidement les otages israéliens. Que s’est passé ? Deux ans après, le Hamas est certes fortement secoué, affaibli, muselé, mais il n’a pas été battu et n’a pas rendu les armes. Et la résistance palestinienne, avec ou sans le Hamas, restera toujours debout.  

La leçon d’abnégation et de résilience du peuple palestinien

Avec les inhumaines destructions qu’il a provoquées, Israël s’est vengé d’une façon ignoble sur les Palestiniens, simples citoyens, assassinant plus de 20 000 bébés et enfants. Et par un retour de manivelle, il a rendu la cause de la libération de la Palestine visible dans le monde entier. Et a fait d’Israël un pays hors-la-loi, banni, haï et stigmatisé lors des innombrables et immenses manifestations propalestiniennes dans le monde entier et, surtout, dans les pays occidentaux, principaux alliés de l’Etat hébreu, où le drapeau palestinien n’a jamais été aussi visible dans les rues.

Certes, Gaza est détruite par la force brutale et la haine destructrice d’un Etat voyou, aujourd’hui mis au ban de l’humanité. Mais Gaza est toujours debout et son peuple, admirable de courage, donne une leçon d’abnégation et de résilience au reste du monde, y compris à nos régimes arabes, riches et moins riches, soumis à leurs maîtres occidentaux, repliés sur leurs médiocres problèmes internes et empêchant leurs peuples de respirer…

Un dernier mot : avant le 7 octobre 2023, la cause palestinienne était presque morte et enterrée… La voilà aujourd’hui plus vivante que jamais, malgré les malheurs et les destructions… Et c’est l’ignoble Netanyahu, aveuglément soutenu par les extrémistes juifs, qui met aujourd’hui l’existence d’Israël en danger, en tout cas dans la conscience des hommes justes !

* Journaliste.

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A propos de l’accord de coopération militaire entre l’Algérie et la Tunisie

10. Oktober 2025 um 12:09

L’Algérie et la Tunisie ont signé, le 7 octobre 2025, un accord conjoint dans le secteur de la défense, à l’issue d’une visite de travail du ministre de la Défense Khaled Sehili à Alger, qui était accompagné de hauts gradés de la marine et des forces terrestres tunisiennes. Cet accord, on n’en connaît pas encore les détails mais qui suscite des réactions prudentes et mitigées, notamment du côté tunisien où certains se méfient de ce qu’ils considèrent comme une «volonté de domination algérienne.»   

Latif Belhedi

Cet accord, annoncé par le ministère algérien de la Défense, constitue une étape importante dans les relations bilatérales et un pas important vers le renforcement de la coopération militaire entre les deux pays, lit-on dans le communiqué officiel algérien.

Au cours de cette visite, précise encore le communiqué, le responsable tunisien a été reçu par le général Saïd Chengriha, ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale et chef d’état-major de l’armée algérienne.

Les deux parties ont examiné les possibilités de coopération et discuté des moyens de renforcer la coordination sur les questions d’intérêt commun, notamment les défis sécuritaires auxquels la région est confrontée, ajoute le communiqué.

Par la suite, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu le ministre Sehili, réaffirmant la solidité des relations historiques et stratégiques entre les deux pays.

«Les entretiens préparatoires à cette signature ont porté, selon le ministère algérien de la Défense, sur un renforcement de la coopération militaire et sécuritaire, ainsi que sur l’élargissement du contrôle transfrontalier», rapporte Jeune Afrique.

Précarité de la sécurité régionale

Le journal parisien rappelle le contexte international et régional dans lequel la signature de ce traité est intervenue et évoque les deux attaques de drones ayant visé, début septembre, des bateaux de la flottille pour Gaza ancrés en rade du port tunisien de Sidi Bou Saïd. Attaques qui, selon une enquête de la chaîne américaine CBS News, auraient été approuvées en personne par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Selon Jeune Afrique, «ces frappes sur le petit port ont montré toute la précarité de la sécurité tunisienne, d’autant que tout s’est déroulé à quelques centaines de mètres du palais de Carthage et sous les fenêtres de la résidence de l’ambassadeur des États-Unis, qui surplombe le rivage.»

Pour l’Algérie qui, selon les termes de Jeune Afrique, «considère [La Tunisie] souvent comme un poste avancé de son propre territoire», l’accord avec la Tunisie s’inscrit dans une volonté de mieux protéger ses propres frontières.

On ne connaît pas encore les détails de l’accord en question, mais on peut estimer qu’il n’a pu être signé sans l’aval ou sous la dictée du président de la république Kaïs Saïed, chef suprême des forces armées et de l’Etat tunisien, comme l’a fait remarquer le général à la retraite Kamel Akrout dans un poste Facebook, hier soir, jeudi 9 septembre. Lequel a souvent souligné dans ses déclarations ce qu’il appelle «l’unité de destin» entre les deux pays voisins.

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La guerre de Gaza est-elle vraiment finie ?

10. Oktober 2025 um 08:54

Dans la nuit du mercredi 8 au jeudi 9 octobre 2025, le président américain Donald Trump a annoncé l’accord sur la fin de la guerre de Gaza. Après deux ans d’un effroyable et interminable génocide, c’est un soulagement mais la prudence est de mise. D’autant que les forces d’occupation israéliennes ont bombardé, à l’aube de ce vendredi 10 octobre, les villes de Khan Younis et de Gaza, malgré l’annonce de la conclusion d’un accord de cessez-le-feu.

Imed Bahri

Avec un Benjamin Netanyahu fourbe, malhonnête, mythomane et sans foi ni loi qui ne se soucie que de ses calculs personnels, rien n’est sûr surtout que de réelles inquiétudes existent qu’il reprenne la guerre aussitôt les détenus israéliens récupérés. Les observateurs n’oublient pas comment il a battu en brèche en mars dernier la précédente trêve qui avait débuté au mois de janvier. De plus, le diable est dans le détail et beaucoup de questions cruciales restent en suspens. 

Pour Andrew Roth, correspondant du journal britannique The Guardian à Washington, un accord de paix voire un cessez-le-feu permanent entre Israël et le Hamas, constituerait la plus grande réussite diplomatique de la présidence de Donald Trump.  

Cependant, les détails et le calendrier d’un accord visant à mettre fin à la guerre israélienne à Gaza restent flous, bien que l’objectif affiché d’Israël et du Hamas soit significatif. Conclure un accord avec le soutien politique des États arabes et d’autres puissances régionales représenterait la meilleure chance de mettre fin à la guerre depuis l’échec du cessez-le-feu en mars, ramenant Gaza à un conflit dévastateur qui a fait près de 68 000 morts, principalement des civils.

La première phase du plan de paix, telle que Trump l’a décrite dans texte publié sur Truth Social, est simple : la libération des détenus israéliens en échange d’un retrait militaire israélien limité. Sauf que libérer tous les détenus et gérer le retrait israélien pourrait s’avérer complexe.

Conformément au ton auquel on a été habitué durant la présidence Trump, les espoirs sont exagérés. Le président a déclaré : «Tous les otages seront libérés très prochainement et Israël retirera ses forces sur une ligne convenue, première étape vers une paix solide et durable. Toutes les parties seront traitées équitablement»

Trop de questions restent à résoudre

Il reste encore beaucoup à discuter. Le plan de paix en 20 points de l’administration tente de concilier la création des conditions d’un cessez-le-feu avec la négociation d’une fin définitive de la guerre, l’avenir du Hamas et le désarmement éventuel du groupe palestinien ainsi que la vision d’Israël pour l’avenir de Gaza. Toutes des questions qui restent à résoudre.

Roth rappelle à juste titre : «Nous avons déjà vécu cette situation. L’administration Trump était pressée de négocier la fin de la guerre de Gaza avant même son investiture et un cessez-le-feu planifié à la hâte a échoué en janvier en raison du calendrier de libération des otages dont certains sont toujours détenus à Gaza»

Il s’agit pourtant d’un moment crucial. Alors que le président américain s’exprimait lors d’une table ronde antifa mercredi après-midi, il a reçu une note du secrétaire d’État Marco Rubio indiquant : «Très bientôt. Nous avons besoin que vous approuviez une publication sur Truth Social prochainement afin que nous puissions annoncer l’accord en premier»

Personne ne prétend que la guerre israélienne à Gaza doive prendre fin par des accords de paix de type Oslo ou des délibérations politiques. Toutefois, la situation est différente. C’est un président américain ouvertement partial et instable qui a néanmoins utilisé son instabilité pour déstabiliser ses alliés et ses ennemis. Trump serait également animé par le désir de devenir le premier président américain à recevoir le prix Nobel de la paix depuis Barack Obama.

La remise du prix est prévue ce vendredi et le désir de le décerner au président américain a alimenté les débats politiques à Washington et dans tout le Moyen-Orient.

Les tensions persistent. Le Hamas a appelé Trump et d’autres parties à «garantir le plein respect des termes de l’accord par le gouvernement d’occupation israélien». Il existe une crainte qu’Israël ne reprenne son offensive une fois les détenus libérés.

«Nous n’abandonnerons jamais les droits nationaux de notre peuple jusqu’à ce que nous obtenions la liberté, l’indépendance et l’autodétermination», a déclaré le mouvement, dans une référence indirecte au désir d’établir un État palestinien que Netanyahu a rejeté et que la Maison Blanche a largement abandonné.

Netanyahu doit également composer avec des considérations politiques. Il a annoncé qu’il convoquerait un conseil des ministres jeudi pour approuver l’accord et rapatrier les détenus. Et c’est déjà fait. Il doit aussi gérer la réaction des membres de droite de son cabinet, notamment le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, et le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, qui ont menacé de renverser le gouvernement en cas de cessez-le-feu.

Le président américain sur un piédestal

Trump a tenté de contourner ces considérations par la force, menaçant de déclencher une «guerre totale» à Gaza contre le Hamas si son souhait de paix n’était pas satisfait.

Lorsque Netanyahu a exprimé son scepticisme quant à l’accord, Axios rapporte qu’il a répondu au dirigeant israélien : «Je ne comprends pas pourquoi vous êtes toujours aussi pessimiste… C’est une victoire. Saisissez-la !».

Le président américain aurait l’intention de se rendre dans la région ce week-end pour signer l’accord. C’est son heure et il pourrait user de toute son influence et de son charisme pour empêcher un nouvel échec des négociations et une reprise des combats, ce qui constituerait une défaite diplomatique pour son administration. Croisons les doigts, sans trop y croire tout de même. Car tout cela ressemble à une mise en scène savamment orchestrée dont l’unique objectif, au final, est de mettre le président américain sur un piédestal.  

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Moyen-Orient | Israël planifie-t-il la partition de la Syrie ?

08. Oktober 2025 um 08:05

Dans un article reflétant la mentalité de certains cercles occidentaux et israéliens concernant l’avenir de la Syrie, révélant une attitude provocatrice et arrogante et ne cachant même plus les intentions vicieuses de redessiner la carte du Moyen-Orient, l’auteur israélien Jason Shvili a appelé dans les colonnes du journal Israel Hayom au démantèlement de la Syrie et à sa partition bien qu’il s’agisse d’un État indépendant qui existe depuis plus d’un siècle. Longtemps avant Israël lui-même.

Imed Bahri

Quand on sait qu’Israel Hayom est le journal le plus proche de Benjamin Netanyahu et qui a accompagné son ascension politique, quand on connaît la perfidie des Israéliens et leur capacité à souffler sur les braises surtout dans un contexte d’une Syrie si fébrile où le pouvoir central est en crise avec les composantes confessionnelles, on ne peut pas prendre à la légère les intentions israéliennes toujours soucieuse d’avoir un voisinage faible et divisé. 

La division en marche de la Syrie

Jason Shvili commence son article par un constat qu’il lance tout de go : «La Syrie ne fonctionne pas. Elle n’a jamais fonctionné et ne fonctionnera jamais. Elle doit être divisée»

Et cette partition, il la présente d’une manière vicieuse comme une solution, estimant que les principaux groupes ethniques et religieux –musulmans alaouites, chrétiens, arabes sunnites, druzes et kurdes– méritent l’autodétermination. Pour lui, ces communautés qui ont toujours coexisté en Syrie devraient avoir le droit de se séparer sinon l’alternative est un bain de sang supplémentaire. Il estime que les États-Unis s’obstinent et tentent ridiculement de maintenir l’intégrité territoriale de la Syrie après des décennies de guerre civile. C’est plutôt la mauvaise foi de Shvili qui est ridicule et cocasse. D’ailleurs, il appelle à l’autodétermination des composantes ethniques de la Syrie mais celle des Palestiniens n’existe pas à ses yeux.

L’analyste israélien se base sur les drames confessionnels du mois de ramadan et de cet été pour justifier la division de la Syrie. Il rappelle qu’Al-Charaa a promis que sous son règne l’État syrien s’engage à protéger toutes les minorités et communautés du pays sauf que ses actions et celles de son régime prouvent le contraire. En mars dernier, des forces liées au régime ont tué des Alaouites dans la région côtière syrienne de Lattaquié. Quelques mois plus tard, en juillet, des membres de tribus bédouines et d’autres forces fidèles à Al-Charaa ont brutalement assassiné des centaines de Druzes dans la province syrienne de Soueida. Et tout récemment, des musulmans alaouites ont été chassés de leurs foyers à Damas.

Shvili considère que le président Trump fait fausse route en soutenant le nouveau dirigeant syrien, Ahmed Al-Charaa, qu’il qualifie de terroriste islamiste dont la tête était mise à prix de 10 millions de dollars jusqu’en décembre dernier. Ce qui est vrai, mais les choses se présentent désormais différemment dans le pays.

Les drames confessionnels

Cependant, et malgré ces atrocités, toutes les minorités syriennes ont exprimé leur volonté de rester au sein du pays. Elles demandent simplement une certaine autonomie pour gouverner leurs propres communautés et ne pas être soumises à la tyrannie de la majorité arabe sunnite syrienne. Mais Al-Charaa refuse d’envisager toute possibilité d’autonomie régionale pour les minorités syriennes et insiste sur la création d’un État syrien unitaire. L’administration Trump partage cet avis et son envoyé spécial pour la Syrie, Tom Barrack, a déclaré qu’il devait y avoir «une nation, un peuple, une armée, une Syrie».

Sans ciller, Shvili s’interroge: «Pourquoi les États-Unis insistent-ils ridiculement sur le maintien de l’intégrité territoriale d’un pays qui n’aurait jamais dû être créé ?»

Il convoque l’Histoire et veut instrumentaliser l’échec des accords franco-britanniques de Sykes-Picot pour justifier la partition de la Syrie. Il estime qu’après la Première Guerre mondiale, les puissances alliées victorieuses qui décidèrent de se partager le butin de l’Empire ottoman vaincu au Moyen-Orient ont tracé des frontières arbitraires au mépris des aspirations des différents peuples de la région. C’est ainsi que naquirent la Syrie et une grande partie du Moyen-Orient actuel. Résultat : un siècle de conflits longs et sanglants entre groupes ethniques et religieux rivaux.

Shvili, oubliant – ou feignant d’oublier –  qu’Israël lui-même est né de cet imbroglio géostratégique provoqué par la Grande-Bretagne, prétend vouloir mettre fin à ce cercle «vicieux de conflits» et réparer l’injustice commise contre les peuples du Moyen-Orient par les puissances coloniales occidentales il y a un siècle.

Dans le cas de la Syrie, cela signifie accorder aux différents groupes ethniques du pays le droit à l’autodétermination et déconstruire l’État syrien dans son intégralité et le remplacer par des États distincts pour les Alaouites, les Druzes, les Arabes sunnites, les Chrétiens et les Kurdes. Il estime que c’est la seule option pour les minorités syriennes d’obtenir ou de conserver leur autonomie car Al-Charaa refuse toute forme de décentralisation.

Des groupes géographiquement concentrés

L’Israélien considère que la partition est facile car tous ces groupes sont géographiquement concentrés : les Alaouites à Lattaquié, les Kurdes au Rojava (nord et nord-est de la Syrie), les Druzes à Soueida, les chrétiens à Wadi al-Nasara (vallée des chrétiens) et les Arabes sunnites dans le reste de la Syrie actuelle. La définition des frontières de ces nouveaux États ne devrait donc pas poser trop de difficultés.*

La difficulté, en revanche, sera d’assurer la viabilité des États nouvellement indépendants. Lattaquié, Wadi Al-Nasara et Soueida disposent de peu de ressources naturelles et ces deux derniers sont peu peuplés. Le Rojava, doté de ressources naturelles et d’une population importantes, est enclavé et confronté à un puissant «ennemi», la Turquie, qui rejette l’idée qu’une partie du Kurdistan obtienne son indépendance. Wadi Al-Nasara et Soueida sont également enclavés, tout comme le sera le nouvel État arabe sunnite.

Selon l’apprenti sorcier israélien, tous ces nouveaux États auront besoin d’une aide extérieure pour garantir leur indépendance. Le nouvel État arabe sunnite peut probablement compter sur un soutien important de la part des autres États arabes sunnites et de la Turquie. Lattaquié peut compter sur le soutien de la Russie car elle abrite encore des bases aériennes et navales russes vitales.

Israël, selon lui, aidera certainement les Druzes de Soueida à maintenir leur sécurité et à développer leur économie rappelant que l’État a déjà pris des mesures contre les forces d’Al-Charaa afin de protéger les Druzes de nouvelles atrocités. Il estime qu’il serait également avantageux pour Israël de s’assurer de nouveaux alliés en aidant les nouveaux États de Wadi Al-Nasara, de Lattaquié et surtout du Rojava car Israël et les Kurdes ayant une longue histoire d’amitié.

En réalité, le soutien israélien au Rojava pourrait s’avérer nécessaire car la Turquie recourra très certainement à la force militaire pour empêcher cette région désormais semi-autonome d’accéder à l’indépendance, à moins qu’une autre puissance régionale, comme Israël, ne s’engage à la défendre. En effet, la Turquie et son mandataire, l’Armée nationale syrienne, occupent déjà de vastes zones du nord et du nord-est de la Syrie. De plus, rien ne garantit que les troupes américaines actuellement stationnées au Rojava y resteront. Le président Trump a déjà réduit leurs effectifs et souhaite, à terme, le départ de toutes les troupes américaines de la zone. Israël peut conclure une alliance stratégiquement très avantageuse avec le Rojava en armant ses forces et en garantissant sa sécurité face à la Turquie et au groupe État islamique (EI).

Un plaidoyer pour la partition

Shvili estime, à la fin de son plaidoyer pour la partition, que ni le Rojava ni aucune partie de la Syrie actuelle n’ont la moindre chance de prospérer s’ils sont contraints de rester au sein du même pays. De son point de vue, en insistant sur le maintien de l’unité syrienne, les États-Unis et leurs alliés condamneront son peuple à de nombreuses années supplémentaires de tyrannie et de massacres. «Le président Trump a toujours affirmé son ambition de voir naître un Moyen-Orient nouveau et plus prospère. Il peut commencer par permettre et encourager les peuples de l’actuelle République arabe syrienne à rechercher l’autodétermination dans leurs propres États indépendants», conclut l’analyste israélien.

En voyant avec quelle certitude Jason Shvili appelle à la partition de la Syrie en cinq États qui plus est, dans un journal très proche du pouvoir israélien et en constatant avec quelle arrogance Benjamin Netanyahu ne cesse d’affirmer qu’il redessine le Moyen-Orient depuis le 7 octobre 2023, cette volonté de faire éclater la Syrie doit être prise très au sérieux surtout que depuis l’effondrement du défunt Axe de la résistance, Israël est complètement désinhibé et s’adonne à la domination et à la prédation sans se soucier de rien du tout.

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La Grande-Bretagne veut rétablir son influence au Moyen-Orient

07. Oktober 2025 um 07:56

Blaise Metreweli, 48 ans, est devenue la première femme à diriger l’agence de renseignement extérieur britannique (MI6) et la plus jeune personne à occuper ce poste. Contrairement à son prédécesseur Sir Richard Moore, diplomate de carrière réputé pour entretenir des liens étroits avec la Turquie, Metreweli est un pur produit du MI6 où elle a fait toute sa carrière. Familière du Moyen-Orient depuis sa prime enfance, y ayant bâti sa solide expérience sur le terrain et avec tous les bouleversements et toutes les mutations que vit la région, elle entend en faire une priorité et renouer avec le dynamisme britannique d’antan. 

Imed Bahri

Dans une enquête du journal britannique The Times, Larissa Brown affirme que Blaise Metreweli, la nouvelle directrice du service de renseignement extérieur britannique, souhaite restaurer l’influence britannique au Moyen-Orient après la guerre israélienne à Gaza.

Metreweli a passé une grande partie de sa carrière au Moyen-Orient, parle couramment l’arabe et a passé une partie de son enfance en Arabie saoudite. On pense que Metreweli, qui a rejoint le MI6 en 1999, convoitait ce poste depuis des années et n’a pas hésité à le faire savoir à ses collègues.

Le journal britannique affirme que Metreweli dirige cette importante agence de renseignement dans un contexte d’événements qui placent le Moyen-Orient à la croisée des chemins : situation incertaine entre fin et poursuite de la guerre de Gaza, de nouvelles opportunités avec l’arrivée d’un nouveau leadership en Syrie et l’affaiblissement du Hezbollah au Liban.

Les agences de renseignement craignent que les actions d’Israël à Gaza et les souffrances des Palestiniens innocents, régulièrement présentées à la télévision, n’alimentent l’extrémisme mondial. Pourtant, selon un ancien collègue de Metreweli, la Grande-Bretagne est devenue «marginalisée» dans le conflit de Gaza. Les Américains sont les seuls à avoir une influence sur le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu, déterminé à détruire le Hamas après les événements du 7 octobre 2023.

Le Times rapporte que certains diplomates britanniques ont limité leurs efforts à l’acheminement de l’aide à Gaza, estimant que toute tentative de convaincre Netanyahu de changer de cap est vaine.

Des canaux de communication secrets

Il reste à voir si la reconnaissance de l’État de Palestine par le gouvernement travailliste, ainsi que par le Canada et l’Australie, fera une différence. Un ancien officier ayant travaillé avec la nouvelle directrice et souhaitant garder l’anonymat a déclaré qu’un éventuel cessez-le-feu, tel que proposé par le président Trump, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives à la Grande-Bretagne.

«Pour ceux qui la connaissent, sa véritable carrière s’est déroulée au Moyen-Orient, et je pense qu’elle se concentrera davantage sur ce sujet. J’imagine qu’il existe une forte volonté de voir si la Grande-Bretagne peut faire la différence. Nous sommes marginalisés dans le conflit entre Israël et Gaza», a-t-il déclaré. 

Il est raisonnable de penser que la Grande-Bretagne, qui entretient des liens étroits avec le Qatar, pourrait jouer un rôle si des progrès sérieux sont réalisés vers un cessez-le-feu, a-t-il ajouté. Et d’enchaîner qu’il existait de nombreux canaux de communication secrets et que la principale chose que la Grande-Bretagne puisse faire est de recueillir des informations sur le sérieux du Hamas quant à un cessez-le-feu. 

«Je pense que c’est un objectif majeur pour le moment», a déclaré l’ancien officier, en affirmant qu’Israël avait redéfini les règles sous le mandat de Richard Moore à la tête du MI6.

«Nous sommes dans une nouvelle orbite mondiale, et pendant des années, on a eu l’impression qu’Israël était encerclé par ces États hostiles ou d’autres milices armées, et qu’il devait agir avec prudence, car il risquait une menace existentielle s’ils arrivaient tous simultanément. Depuis le 7 octobre, Israël a prouvé sa force et, plus important encore, sa capacité à prendre des mesures unilatérales contre quiconque, y compris les négociateurs du Hamas au Qatar», a encore déclaré l’ancien officier. 

Les règles que les Israéliens suivent ont complètement changé. Il est devenu difficile pour des pays comme la Grande-Bretagne de maintenir leur importance sans être un acteur majeur dans la région.

La transition entre Moore et Metreweli était en préparation depuis des années. «Elle est très ambitieuse. Elle convoitait ce poste depuis longtemps. Elle l’a visé et l’a atteint», affirme l’un de ses collègues. 

La Grande-Bretagne espionne pour le compte d’Israël

Les relations entre Israël et la Grande-Bretagne se sont fortement détériorées ces derniers mois. Cependant, la Grande-Bretagne continue de fournir à Israël des renseignements recueillis sur les détenus israéliens à Gaza grâce à des avions de surveillance pilotés par des sous-traitants américains.

Tout renseignement israélien sur l’état du programme nucléaire iranien sera probablement très recherché, l’Occident cherchant à déterminer la menace que représente Téhéran après les attaques contre ses installations nucléaires.

Également, Metreweli pourrait souhaiter que ses officiers et agents à l’étranger surveillent de près tout extrémiste susceptible de représenter une menace pour la Grande-Bretagne. La menace posée par Al-Qaïda et l’État islamique n’a pas disparu.

Dans son discours d’adieu à Istanbul le mois dernier, Moore a averti que les deux organisations terroristes cherchent à se regrouper, exploitant les conflits et les espaces non gouvernés pour se rétablir, tout en utilisant la technologie pour diffuser leurs idéologies violentes en ligne. 

Metreweli, qui a accompagné Moore durant ses dernières semaines, était à ses côtés lors de son discours, prononcé en partie en turc.

Contrer toute menace émanant du Kremlin

La nouvelle cheffe du renseignement est parfaitement armée pour gérer le dossier russe, un enjeu clé pour Moore durant son mandat, et elle placera la Russie au cœur de ses priorités lors de sa prise de fonctions à Vauxhall cette semaine. Le gouvernement britannique s’appuiera également sur des agences comme le MI6 pour contrer toute menace émanant du Kremlin, dans un contexte d’inquiétudes croissantes quant à l’escalade des attaques hybrides russes contre l’Europe.

La baronne Manningham-Buller, ancienne directrice du MI5 (renseignement intérieur britannique), a averti lundi que la Grande-Bretagne pourrait déjà être en guerre avec la Russie en raison de l’ampleur et de l’intensité des cyberattaques, des sabotages et autres activités hostiles orchestrées par Moscou en Grande-Bretagne.

Metreweli dirigera l’agence pendant une période de transformation, cherchant à attirer de nouveaux espions en ligne, notamment russes, via son portail dédié au dark web. Elle suivra également son prédécesseur en rendant l’agence plus ouverte et transparente, en exploitant ses plateformes de médias sociaux sur X et Instagram.

Les agences de renseignement britanniques, dont le MI6, avaient prédit la guerre en Ukraine bien avant que les chars russes ne franchissent la frontière et les espions de Moore avaient prédit l’importance de Hay’at Tahrir al-Sham un an ou deux avant le renversement de Bachar al-Assad en Syrie.

Dan Lomas, professeur associé de relations internationales à l’Université de Nottingham, a souligné que pour être un bon officier C (nom de code du directeur du MI6), il fallait avoir le respect de l’agence. Il a souligné que Metreweli était un ancien officier du renseignement ayant servi sur le terrain et ayant également été commandante. Il sera important pour elle de s’engager dans la «diplomatie du renseignement», en représentant l’institution auprès de ses proches alliés et de partenaires improbables, un domaine dans lequel Moore excellait.

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Que cache le «plan Trump-Blair-Kushner» pour Gaza ? 

04. Oktober 2025 um 11:35

La tribune ci-dessous analyse l’initiative de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui propose un plan pour l’après-guerre à Gaza. Ce «plan Trump-Blair-Kushner», présenté comme une solution technique et économique, sert en réalité de paravent politique pour un objectif plus large et plus controversé : la normalisation des relations entre l’Arabie saoudite et Israël, au détriment d’une résolution politique durable et juste du conflit israélo-palestinien. Et ce qui inquiète (et choque), ce ne sont pas les motivations d’Israël et des puissances occidentales qui les soutiennent, mais la prédisposition des Arabes à se laisser bercer d’illusions et rouler dans la farine.     

Naâmen Bouhamed *

I – Synthèse des éléments clés du «Plan Trump-Blair-Kushner»

1. Une approche économique et technocratique : le plan est centré sur un programme massif de reconstruction et de développement économique à Gaza, incluant des projets d’infrastructures, la création d’emplois et une aide internationale substantielle. Il est présenté comme un moyen de stabiliser le territoire et d’améliorer les conditions de vie des Palestiniens, objectifs nobles s’il en est, mais qui cachent des objectifs beaucoup moins avouables.

2. Un «gouvernement de compétences» (government of skills) : Blair propose la mise en place d’une administration palestinienne composée de technocrates et d’experts, plutôt que de représentants politiques. L’objectif affiché est de contourner le Hamas et l’Autorité Palestinienne, considérés comme corrompus ou inefficaces, pour assurer une gestion soi-disant «efficace» de la reconstruction. Il reste à savoir dans quel vivier on va puiser pour trouver les «compétences» en question. Et là, on peut compter sur la mauvaise foi des responsables occidentaux qui se sont toujours gourrés dans un pareil exercice, notamment en Afghanistan et en Iraq, où leurs choix étaient pour le moins malheureux.

3. Le rôle central de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis, dont les bonnes dispositions à l’égard d’Israël et le mépris pour les intérêts des Palestiniens sont un secret de Polichinelle. Le plan prévoit un financement et une supervision majeurs des monarchies du Golfe, en particulier l’Arabie saoudite, en coordination avec les États-Unis et Israël.

II – Les points problématiques du «Plan Trump-Blair-Kushner»

Dans le «Plan Blair», il y a plusieurs points problématiques qui méritent d’être relevés et soulignés.

1. L’écran de fumée de la normalisation saoudo-israélienne : le véritable enjeu n’est pas Gaza mais la conclusion d’un pacte stratégique entre l’Arabie saoudite et Israël. Le plan pour Gaza servirait de «monnaie d’échange» ou de «monnaie de singe»  ou de «couverture morale» pour que Riyad puisse justifier une normalisation avec Israël auprès de sa propre opinion publique, qui y est fortement opposée, surtout après le génocide à Gaza, et ce sans avoir obtenu la moindre concession significative sur la création d’un État palestinien viable.

2. La dépolitisation du conflit : en se focalisant sur l’économie et la gouvernance technique, le plan évacue délibérément les questions politiques fondamentales : les frontières d’Israël, le statut de Jérusalem, le droit au retour des réfugiés palestiniens et, surtout, la souveraineté palestinienne. Il s’agirait de «gérer» la population de Gaza sans lui accorder d’autodétermination réelle.

3. La marginalisation de l’Autorité Palestinienne et du peuple palestinien : la proposition d’un «gouvernement de compétences» peut être interprétée comme une tentative de court-circuitage des institutions palestiniennes existantes et de division des Palestiniens. Ce modèle risquerait de créer une administration sans légitimité populaire, totalement dépendante de l’aide extérieure et du bon vouloir d’Israël et de ses soutiens dans la région.

4- La pérennisation du statu quo : en liant la «stabilité» à des projets économiques tout en maintenant le contrôle israélien sur les frontières, la sécurité et les ressources, le plan pourrait en réalité renforcer l’occupation israélienne et la fragmentation des territoires palestiniens, y compris, bien sûr, en cisjordanie, plutôt que d’y mettre fin.

Le «plan Trump-Blair-Kushner» est un vrai faux plan de paix et un vrai cheval de Troie. Sous des apparences pragmatiques et humanitaires, il cacherait une manœuvre géopolitique visant à sceller une alliance entre Israël et l’Arabie saoudite, aux dépens des droits nationaux du peuple palestinien. Il s’inscrirait dans une logique de gestion du conflit plutôt que de sa résolution, en favorisant une «paix» imposée par les grandes puissances au lieu d’une paix négociée et juste.

* Middle East Business Consultant, président de Alwen International.

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Netanyahu reconnaît des attaques de drones contre des bateaux au large de la Tunisie

04. Oktober 2025 um 08:38

Benjamin Netanyahu a directement approuvé, au début du mois dernier, des opérations militaires contre deux navires faisant partie d’une flottille à destination de Gaza transportant de l’aide et des sympathisants pro-palestiniens, qui étaient amarrés au large de la Tunisie, a indiqué CBS News. (Photo : Capture d’écran d’une vidéo distribuée montrant un incendie qui a frappé l’Alma, un navire de la flottille Global Sumud, dans les eaux au large des côtes tunisiennes, le 9 septembre 2025.)

«Deux responsables du renseignement américain informés du dossier ont déclaré à CBS News que les forces israéliennes avaient lancé des drones depuis un sous-marin et largué des engins incendiaires sur les bateaux amarrés au large du port tunisien de Sidi Bou Saïd, les 8 et 9 septembre, provoquant un incendie. Ces responsables ont requis l’anonymat, n’étant pas autorisés à s’exprimer publiquement sur des questions de sécurité nationale», a indiqué le média américain. Qui a ajouté : «En vertu du droit international humanitaire et du droit des conflits armés, l’utilisation d’armes incendiaires contre une population civile ou des biens civils est interdite en toutes circonstances.»

CBS News rappelle les circonstances de l’attaque israélienne contre la flottille amarrée au port de Sidi Bou Saïd en ces termes : «Le 8 septembre, un engin incendiaire a été largué sur le Family, un navire battant pavillon portugais. La Flottille mondiale Sumud a déclaré à CBS News que la nuit précédant l’attaque, la députée portugaise Mariana Mortágua était à bord. Les militants pensent que les auteurs ont délibérément attendu l’absence de ‘‘responsables élus ou de personnalités importantes’’, a déclaré le groupe dans un communiqué transmis à CBS News vendredi. Le 9 septembre, l’Alma, un navire battant pavillon britannique, a été attaqué de manière similaire au Family. Dans les deux cas, le groupe a déclaré le mois dernier que les bateaux avaient été endommagés par l’incendie, mais que l’équipage avait pu éteindre les flammes rapidement.»

«La confirmation de l’implication israélienne ne nous surprendrait pas ; elle révélerait simplement un schéma d’arrogance et d’impunité si grotesque qu’il ne peut échapper à un règlement de comptes», a déclaré la flottille mondiale Sumud dans son communiqué de vendredi.

Le communiqué ajoutait : «Que ces attaques aient eu pour but de nous tuer, de nous effrayer ou de neutraliser nos bateaux, elles ont mis en danger de manière irresponsable des civils et des bénévoles humanitaires. Le monde doit en prendre acte : toute tentative de museler, d’intimider ou d’entraver notre engagement envers la cause et le peuple palestiniens est vouée à l’échec. Nous appelons à des enquêtes urgentes et indépendantes sur ces attaques et à la pleine responsabilité des responsables.»

En septembre, les autorités tunisiennes ont contesté l’hypothèse selon laquelle des drones larguaient des engins incendiaires à l’origine de l’incendie, affirmant qu’une première inspection indiquait que l’explosion provenait de l’intérieur du bateau. Pourtant, des images diffusées par la flottille mondiale Sumud semblent montrer une boule de feu s’abattre sur le bateau, déclenchant l’incendie à bord, plutôt que l’incendie provenir de l’intérieur du navire.

Quoi qu’il en soit, officiellement, du côté de la Tunisie, l’affaire semble avoir déjà été classée. Circulez, il n’y a rien à voir !

I. B.

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Tony Blair, le Paul Bremer de Gaza

03. Oktober 2025 um 08:46

Le plan sur l’avenir de la bande de Gaza dévoilé lundi 29 septembre 2025 à la Maison-Blanche par le président américain Donald Trump en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est en réalité un plan concocté par deux sulfureux personnages en l’occurrence Tonny Blair, ancien Premier ministre britannique et destructeur de l’Irak avec Georges W. Bush, et Jared Kushner, gendre du président américain, son conseiller pour le Moyen-Orient lors de son premier mandat et ultra-sioniste devant l’Éternel ! Le plan prévoit de faire de Blair l’administrateur du territoire palestinien pendant plusieurs années. Le temps passe mais la vision colonialiste occidentale ne semble pas avoir pris une ride. 

Imed Bahri

Dans le Guardian, Josh Paul, ancien conseiller à la sécurité nationale auprès de l’Autorité provisoire de la coalition en Irak et ancien conseiller pour la sécurité auprès du coordinateur américain pour la sécurité d’Israël et des Territoires palestiniens – et qui est aujourd’hui à la tête du groupe de défense New Politics basé à Washington – a consacré une analyse au plan très décrié.

Une greffe d’un organe étranger  

Josh Paul affirme que le plan Kushner-Blair pour Gaza est une atrocité sur le plan moral et une catastrophe sur le plan politique. Il ajoute que «l’aventure néocoloniale de Jared Kushner et Tony Blair» s’apparente à une greffe d’un organe étranger au corps que l’organisme rejetterait.

Il est revenu sur son expérience en 2003 au lendemain de la chute de Saddam Husseïn. Dès son premier jour à Bagdad, après la fin des tirs de mortier, il s’est rendu à son bureau du Palais républicain et il a commencé sa première mission : rédiger une nouvelle politique pour la police irakienne.

Paul connaissait peu la police et l’Irak mais il fait partie de l’Autorité provisoire de la coalition –imposée par le gouvernement américain après la guerre – mais sa hiérarchie lui a dit que cette politique était ce dont l’Irak avait besoin. 

Cinq ans plus tard, il s’est retrouvé assis dans une luxueuse suite d’hôtel à Jérusalem tandis que Tony Blair, l’un des architectes de la guerre en Irak et jusqu’à aujourd’hui envoyé spécial du Quartet pour le processus de paix israélo-palestinien, vantait la croissance économique observée dans la ville palestinienne de Jénine. Après avoir passé une grande partie de la journée précédente à négocier les nombreux points de contrôle militaires israéliens séparant les rues poussiéreuses de Jénine de l’hôtel cinq étoiles German Colony où ils étaient, Josh Paul ne parvenait pas à concilier l’impression de Blair avec ce qu’il avait vu.

Paul semble désabusé de la vison occidentale pour le monde arabe qui n’a pas évolué en deux décennies. «Et pourtant, nous voici de nouveau, en 2025, à parler d’un gouvernement d’occupation occidental imposé à une région du Moyen-Orient, dirigé par Blair, avec les mêmes vieilles visions de prospérité économique déconnectées de la réalité et des droits des peuples. Cela ne fonctionnera pas, et il ne faut pas s’y fier», écrit-il. 

L’auteur fait part de ses remarques qui prouvent que le plan Kushner-Blair ne peut pas réussir.

Tout d’abord, et c’est le plus important, se pose la question de la légitimité et de l’appropriation de la population locale. L’autodétermination n’est pas simplement un droit garanti par la Charte des Nations Unies, c’est avant tout le désir fondamental de tous les peuples de prendre en main leur propre destin et de construire leurs propres sociétés.

Un projet colonial sans lendemain

Imposer un régime étranger, un projet colonial qui a longtemps exploité les richesses en étouffant les libertés, n’est tout simplement pas une voie viable vers une politique stable. Ce projet manque intrinsèquement de soutien ou d’adhésion populaire et est incapable d’une compréhension suffisamment nuancée et approfondie de la culture et des dynamiques locales.

L’auteur estime qu’un gouvernement dirigé par Blair à Gaza serait comparable au gouvernement américain en Irak : une greffe ratée, rejetée par le corps et entraînant un cercle vicieux de violence et d’escalade, totalement évitable et sans aucun intérêt pour personne. Sauf que personne ne s’en soucie. Jared Kushner, partenaire de Blair dans ce projet, est, à l’instar du négociateur en chef des États-Unis Steve Witkoff et de Donald Trump lui-même, un promoteur immobilier dans l’âme.

Kushner ne voit pas dans Gaza ni un lieu avec une culture florissante et dynamique ni l’histoire millénaire du territoire palestinien. Il y voit des projets immobiliers en lieu et place du territoire détruit et réduit à néant par Israël. Dans ce fantasme économique, la population et la politique de Gaza ne sont que des distractions par rapport aux opportunités de profit.

Face à la dévastation actuelle, de telles visions ne semblent pas dénuées d’attrait. Pourquoi parler d’une Gaza reconstruite pour et par les Palestiniens alors qu’une Riviera étincelante pourrait offrir à ces mêmes Palestiniens une part de la prospérité issue des villes inimaginables qui ont surgi du jour au lendemain sur les côtes du Moyen-Orient ? Cette proposition est concrétisée par l’insistance d’Israël à rejeter un État palestinien ou le contrôle palestinien sur Gaza et par sa prise de conscience, acquise récemment, que tout ce qu’il ne souhaite pas voir se produire dans la bande de Gaza assiégée est impossible.

Une atrocité morale et politique

Le monde n’a pas besoin de poursuivre un projet néocolonial bling-bling. Le plan arabe pour Gaza, mené par l’Égypte, offre une alternative claire : un gouvernement palestinien intérimaire technocratique menant au rétablissement d’un gouvernement palestinien démocratiquement élu, et une reconstruction de Gaza conçue, menée et mise en œuvre par le peuple palestinien. Cependant, cette approche ne maximisera pas le retour sur investissement à Gaza et empêchera Blair de passer du statut de simple conseiller politique à celui de dirigeant de la bande de Gaza.

L’histoire, même très récente, montre que la proposition Kushner-Blair est non seulement une atrocité morale mais aussi politique. Des milliers de Palestiniens restent ensevelis sous les décombres de Gaza, tandis que des milliers d’autres aspirent à sa reconstruction or on ne peut pas construire une riviera sur les ossements des morts ni une occupation sur les aspirations des vivants.

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