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Un parapluie nucléaire pakistanais pour l’Arabie saoudite ?

20. September 2025 um 12:00

Il s’agit d’un séisme à l’échelle géopolitique de la région du Moyen-Orient : l’Arabie saoudite et le Pakistan – pays musulman doté de l’arme nucléaire – ont signé mercredi un pacte de défense mutuelle, actant ainsi une défiance croissante vis-à-vis de Washington.

 

Coup de tonnerre dans le paysage stratégique du Moyen-Orient. À l’occasion d’une visite officielle à Riyad du Premier ministre pakistanais, Shehbaz Sharif, qui y a rencontré le prince héritier et dirigeant de facto du royaume, Mohammed Ben Salman, l’Arabie saoudite et le Pakistan, pays doté de l’arme nucléaire, ont conclu, mercredi 17 septembre, un « accord stratégique de défense mutuelle ». Ledit accord stipule que « toute agression contre l’un des deux pays sera considérée comme une agression contre les deux ».

La signature de ce traité inédit qui pourrait modifier les rapports de force dans toute la région, intervient dans un contexte géopolitique profondément bouleversé par la guerre à Gaza, ainsi que par le manque de fiabilité des États-Unis en tant que garant de leur sécurité, particulièrement depuis le retour à la Maison Blanche de l’imprévisible de Donald Trump.

Le jeu trouble de Washington

Ainsi, depuis le 7 octobre 2023, les monarchies du Golfe constatent avec effarement que l’armée israélienne n’hésite plus, avec la bénédiction et le soutien du Grand frère américain, à frapper les pays de la région, à l’instar du Liban, la Syrie, l’Iran ou encore le Yémen. En toute impunité.

Pis. Le 9 septembre dernier, Israël a mené des frappes en plein cœur de Doha, la capitale du Qatar, un pays membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Cette attaque inédite contre un pays allié majeur des États-Unis – lequel de surcroît abrite la plus importe base militaire de la région – a profondément bouleversé les monarchies du Golfe qui misaient  jusqu’alors sur la protection militaire de Washington, censé être un précieux allié historique.

Or, non seulement les Américains n’ont pas levé le petit doigt  pour défendre le petit émirat gazier qui, de surcroît, abrite la plus importante base militaire de la région, mais le Qatar n’a été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés ; avec au menu de lourds soupçons que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance pour permettre le passage des bombardiers israéliens en toute tranquillité.

Peut-on se fier à un tel « allié », alors que la sécurité de leurs  pays dépend entièrement du parapluie américain ? Question existentielle pour les pétromonarchies du Golfe, sachant que ces pays figurent parmi les plus gros acheteurs d’armement américain : l’Arabie saoudite avait acheté plus de 100 milliards USD d’armement américain entre 2010 et 2020 ; Riyad et Abou Dhabi ont représenté à eux seuls plus de la moitié des exportations d’armes américaines vers le Moyen-Orient lors de la dernière décennie.

Equilibrisme

A la lumière de ce contexte géopolitique mouvant, il est donc dans la logique des choses que Riyad cherche à diversifier ses alliances, tout en œuvrant à ce que la nouvelle alliance avec Islamabad n’affecte en rien les liens commerciaux majeurs avec l’Inde, le pays le plus peuplé du monde et désormais la 5ᵉ puissance économique mondiale en PIB nominal et 3ᵉ en parité de pouvoir d’achat juste derrière la Chine et les États-Unis.

Et ce, d’autant plus que l’Inde, l’un des plus grands importateurs de pétrole brut au monde, couvre plus de 85 % de ses besoins grâce aux fournisseurs étrangers, dont l’Irak et l’Arabie saoudite qui ont représenté à eux seuls 45 % des importations indiennes de brut en 2024.

Vers une alliance sunnite ?

Au final, le rapprochement spectaculaire avec Islamabad signifie en pratique que l’Arabie saoudite se réfugie sous le parapluie nucléaire pakistanais, car elle ne fait pas confiance aux Etats-Unis pour protéger le pays face à d’éventuelles attaques israéliennes. D’autant plus que le Pakistan est le seul pays à majorité musulmane sunnite doté de l’arme nucléaire et qu’il dispose également de la plus grande armée du monde islamique.

D’où la tentation légitime des Saoudiens de signer un pacte avec le géant asiatique qui pourrait se transformer à terme en une sorte d’équivalent de l’OTAN pour les monarchies du Golfe ; et ce, dans un environnement où Israël est actuellement le seul en possession de l’arme fatale. Alors, pourquoi ne pas profiter de l’expertise pakistanaise en ce domaine pour  développer un programme nucléaire civil, avec la possibilité de l’étendre à un potentiel militaire ?

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Merci du fond du cœur au grand peuple espagnol !

18. September 2025 um 10:41

Reconnaissance de l’Etat palestinien, dénonciation du  génocide à Gaza, boycott culturel et sportif d’Israël, embargo sur les armes destinées à Tel-Aviv. Le gouvernement espagnol et son peuple sont en pointe dans le soutien à la cause palestinienne. Et c’est tout à leur honneur.

Drôle d’époque. L’Histoire retiendra qu’au moment où le dernier Sommet arabo-islamique de Doha se transforma en un concours de rhétorique où les tribuns de 57 pays arabes et musulmans se couvraient de ridicule avec leurs discours creux et ampoulés pour mieux anesthésier leur opinion publique et afin de dissimuler leur incapacité à venir concrètement au secours de leurs frères que les forces d’occupation israélienne massacrent allégrement à Gaza. Et alors que le dit Sommet de la honte n’a accouché que d’une piteuse résolution finale exhortant du bout des lèvres les participants à « revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël. L’Espagne, un pays de tradition catholique, situé de surcroit à des milliers de kilomètres de la Palestine occupée, aura pris en revanche des mesures à la fois concrètes et symboliques pour dénoncer le génocide qui se perpétue depuis deux ans à Gaza.

Boycott culturel espagnol

Comment ? En  annulant des contrats avec l’Etat hébreu et en menaçant de boycotts sportifs et à l’Eurovision si Israël participait à ces événements. A ce titre, la télévision publique, chargée de sélectionner le représentant ibérique, a annoncé qu’elle ne participera pas « si Israël continue à prendre part au festival de musique, alors que le massacre à Gaza persiste ». Sachant que l’Irlande, la Slovénie, l’Islande et les Pays-Bas ont déjà annoncé qu’ils n’enverraient pas de représentant lors de la prochaine édition si Israël y prend part.

Zapper le Mondial 2026 ?

Plus spectaculaire. L’Espagne, une grande nation de football et sérieuse prétendante au titre, prête à boycotter la Coupe du monde de football 2026 si Israël participait à la messe mondiale ?

La position du gouvernement espagnol et de son parti au pouvoir, le PSOE, est claire : ils demandent l’exclusion d’Israël des compétitions sportives internationales, un peu comme la Russie après l’invasion de l’Ukraine. Ainsi, le porte-parole du PSOE, Patxi López, a indiqué lundi dernier sur la chaîne publique RTVE que l’Espagne « examinerait la question et ne tolérerait pas la présence israélienne dans de tels événements ».

Sachant que pour l’heure, la qualification d’Israël à la Coupe du monde 2026 est possible : les Israéliens pointent à la troisième place de leur groupe, à six points de la Norvège avec encore trois matchs à jouer. Ils ont le même nombre de points que l’Italie, provisoirement deuxième, avec une rencontre de plus déjà jouée. Donc tout est possible.

Le Tour d’Espagne perturbé

Toujours dans le domaine des compétitions sportives, rappelons que le Tour d’Espagne de cyclisme a été régulièrement perturbé par des manifestations pro-palestiniennes afin de protester contre la présence de l’équipe Israël-Premier Tech. La dernière étape dimanche n’a pas été à son terme à Madrid, en raison des manifestants qui ont envahi le circuit final. Sachant que le premier ministre espagnol Pedro Sánchez a exprimé son « admiration » à l’égard de ces manifestations militantes qui ont jalonné la course.

« La grande majorité de la société descend dans la rue pour s’exprimer et protester contre le génocide », a expliqué Patxi López, le porte-parole du Parti socialiste ouvrier espagnol. « Elle le fait surtout lorsqu’une équipe israélienne, financée par quelqu’un qui soutient directement Netanyahu et son massacre, parcourt nos rues. C’est ce qu’on appelle la dignité d’un peuple qui ne veut pas être complice ». Chapeau bas senior López !

Un milliard de dollars partis en fumée

Mais au-delà de la mobilisation dans les manifestations sportives et la menace de boycott de l’Eurovision si Israël y participait, le gouvernement du Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a accentué la pression sur Tel-Aviv en annonçant la semaine dernière de nouvelles mesures qui visaient à « consolider juridiquement » l’embargo sur les contrats d’armement avec Israël.

En effet, en attendant le décret royal visant à interdire légalement tout commerce d’armes, de munitions et de matériel militaire avec Israël, le gouvernement applique déjà cette mesure d’embargo qui fait partie des neuf sanctions annoncées le 9 septembre.

Ainsi, le ministère espagnol de la Défense a annulé deux contrats d’une valeur totale d’environ 1 milliard d’euros avec des entreprises israéliennes portant sur des lance-roquettes mobiles Silam et le système de missiles antichars Spike L.R., tous deux destinés aux forces armées.

Le premier, un contrat de près de 700 millions d’euros pour des lance-roquettes de conception israélienne a notamment été annulé.

Ce contrat, attribué à un consortium formé par des entreprises espagnoles, prévoyait l’acquisition de 12 exemplaires du système de lance-roquette de haute mobilité (SILAM), développé à partir du système Puls du groupe israélien Elbit Systems.

Le second contrat d’une valeur de 287,5 millions d’euros a été également annulé le 9 septembre en cours. Il prévoyait notamment l’acquisition de 168 lanceurs de missiles antichars, qui devaient être fabriqués en Espagne sous licence d’une entreprise israélienne.

Rappelons enfin que les relations entre l’Espagne et l’Etat hébreu sont extrêmement tendues depuis plusieurs mois. Israël n’a plus d’ambassadeur en Espagne depuis la reconnaissance de l’État de Palestine par le gouvernement  de Pedro Sánchez en 2024. Et Madrid a également rappelé son ambassadrice en Israël la semaine dernière. Et ce, après les échanges très vifs entre les deux pays qui ont suivi l’annonce des nouvelles mesures défendues par le gouvernement espagnol.

En comparaison, 1,6 milliard de musulmans, qui représentent environ le quart de la population mondiale, se contentent dans leurs cinq prières d’implorer le Tout-Puissant d’alléger la souffrance de leurs frères palestiniens et de lancer ses foudres sur l’occupant israélien. Ne vaut-il pas mieux en rire qu’en pleurer ?

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Attaque israélienne au Qatar : plus de questions embarrassantes que de réponses

16. September 2025 um 11:10

Ondes de choc dans la région du Moyen-Orient suite aux frappes israéliennes sur le Qatar. Les  pétromonarchies du Golfe ont du mal à concevoir que l’État hébreu n’ait pas eu le feu vert de Washington. Ce qui les incite à s’interroger sur leur système d’alliances et de sécurité militaire, entièrement indexé sur les Américains.

Au-delà des slogans creux et de démonstration de force diplomatique contre « l’entité sioniste » destinée à la consommation locale, que retenir du sommet conjoint exceptionnel de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) qui a eu lieu hier lundi à Doha. Lequel aura réuni 57 dirigeants de pays représentant environ 1,6  milliard musulmans pour soutenir le petit Emirat gazier. Et ce, suite à l’attaque israélienne ayant ciblé des responsables du Hamas palestinien au Qatar la semaine dernière ?

Rien à se mettre sous la dent à l’exception d’un timide appel à « revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël. De même qu’ « à engager des poursuites à son encontre » et « coordonner les efforts visant à suspendre l’adhésion d’Israël aux Nations unies ».

Quant aux six monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui se sont rencontrées en marge du sommet à Doha, elles se sont contentées d’appeler pathétiquement leur protecteur, les Etats-Unis à « user de leur influence » pour contenir Israël.

N’est-il pas déconcertant de constater qu’à aucun moment, il n’a été question que les pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu- en l’occurrence l’Egypte, la Jordanie, le Maroc, les Emirats-arabes-unis, le Bahreïn et le Soudan- n’aient évoqué même du bout des lèvres une éventuelle rupture de leur relation avec Israël ? Autre signe qui ne trompe pas : les dirigeants des Emirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc n’ont pas daigné faire le déplacement à Doha, envoyant à leur place de hauts représentants.

Dépendance totale

Reste un point essentiel qui aurait pu être évoqué en interne; mais que les dirigeants du Golfe évitent absolument de divulguer : la dépendance du Qatar et des monarchies pétrolières  à la protection américaine.

Car, est-il envisageable que Doha, la capitale d’un pays allié majeur des États-Unis, soit bombardée sans que ces derniers ne soient informés ? Pourquoi le Qatar  n’a-t-il été notifié qu’une fois les missiles israéliens lancés, donc trop tard pour réagir ?

Soupçons légitimes

Surtout, n’est-il pas légitime de penser que les défenses aériennes qataries aient été désactivées ou rendues inutilisables à distance, notamment grâce à des systèmes d’exploitation et de maintenance gérés à distance, comme pour les avions de combat F-35 ? Sachant que les États-Unis peuvent clouer un avion au sol en suspendant les mises à jour logicielles essentielles. Ce qui rend de facto l’appareil obsolète et inutilisable. Et ce, d’autant plus que la loi américaine sur le contrôle des exportations d’armes (ITAR) régit la vente d’armes et de composants. Ainsi, en cas de conflit ou de non-respect des termes, Washington peut refuser les mises à jour, la fourniture de pièces de rechange ou des licences d’exportation nécessaires au fonctionnement.

Les avions de combat F-35 illustrent parfaitement cette dépendance. Ces appareils de cinquième génération nécessitent des mises à jour régulières et sont connectés à des systèmes de communication sous contrôle américain. En cas de conflit d’intérêts, Washington pourrait décider de restreindre ou désactiver certaines fonctions critiques, clouant ainsi ces avions au sol.

Qui fait fonctionner les Patriots ?

Rappelons à ce propos  que le Qatar dispose de systèmes modernes de défense, notamment d’origine américaine, tels que le Patriot PAC-3, ainsi que d’accords de coopération militaire avec Washington. Le pays abrite également la base aérienne d’Al-Udeid, la plus grande implantation militaire américaine au Moyen-Orient.

Dans ce contexte, les États-Unis exercent une influence stratégique sur la gestion des défenses aériennes qataries. Mais, qui assure en vérité la mise en marche de ces systèmes de défense aérienne extrêmement sophistiqués ? Les techniciens Qatari ? Il est permis d’en douter.

Bref, aucune preuve n’indique que les Américains aient volontairement neutralisé les défenses aériennes du Qatar pour permettre des opérations israéliennes. Mais, il n’en demeure pas moins que la sécurité du Qatar et des monarchies du Golfe dépend entièrement et exclusivement du parapluie américain qui s’est avéré poreux comme un couscoussier.

Et que dire de l’itinéraire qu’aurait pris l’aviation israélienne pour mener des frappes directes contre le Qatar ? La distance entre les deux pays étant d’environ 1 800 km en ligne droite. Ce qui dépasse les capacités opérationnelles de la plupart des chasseurs israéliens sans ravitaillement aérien et qui nécessitent  une logistique lourde et visible, difficile à dissimuler…

En effet, pour rejoindre le Qatar, l’aviation israélienne devrait théoriquement traverser l’espace aérien de plusieurs pays arabes à l’instar de l’Arabie saoudite, l’Irak, ou le Bahreïn selon la trajectoire. Ce qui implique forcement des accords diplomatiques explicites. Que de questions gênantes pour les uns et pour les autres.

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ONU : la Déclaration de New York adoptée massivement, la Tunisie absente du vote

13. September 2025 um 11:37

La Déclaration de New York vient d’être adoptée par l’Assemblée générale à 142 voix pour, 10 contre et 12 abstentions. La Tunisie n’a pas pris part au vote. 

Historique. À une écrasante majorité, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi 12 septembre la « Déclaration de New York », à dix jours d’un sommet qui consacrera la reconnaissance officielle de l’État de Palestine ; sachant que 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Mais, pour la première fois, plusieurs grandes puissances occidentales, dont la France, l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Irlande ou encore l’Australie, se disent prêtes à franchir le pas.

Le texte de 7 pages concocté auparavant par la France et l’Arabie saoudite et qui plaide pour la « fin de la guerre à Gaza » et un « règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution à deux Etats tout en excluant sans équivoque le mouvement islamiste Hamas » a été adopté par 142 voix pour, 10 contre (dont sans surprise Israël et son allié américain) et 12 abstentions.

Le Hamas hors jeu

Le Hamas exclu du processus de la solution à deux Etats ? « Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État de Palestine souverain et indépendant », plaide la résolution onusienne.

« On retiendra le 12 septembre comme le jour de l’isolement international définitif du Hamas », s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur la radio publique France Inter.

Cela étant, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu à Gaza, la « Déclaration de New York » évoque également le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger la population, soutenir le renforcement des capacités de l’État palestinien et apporter des « garanties de sécurité à la Palestine et à Israël ».

« Un cadeau au Hamas »

Réaction immédiate de la part du premier vice-président de la Palestine, Hussein al-Cheikh, lequel a qualifié ce vote d’« étape importante vers la fin de l’occupation  et la concrétisation de notre État indépendant ».

Sans surprise, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, a rejeté la résolution onusienne comme « honteuse », y voyant un encouragement au Hamas à « continuer la guerre » et accusant l’ONU d’être « un cirque politique détaché de la réalité ».

L’ambassadeur des États-Unis à l’ONU a fermement critiqué le vote, le qualifiant de « trompeur », « malavisé » et « mal choisi » dans le temps. La résolution onusienne est essentiellement un « cadeau au Hamas », a-t-il encore déploré.

Rappelons enfin que 10 pays ont voté contre la résolution onusienne, en l’occurrence les États-Unis, Israël, l’Argentine, la Hongrie, le Paraguay, Nauru, la Micronésie, les Palaos, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga.

Douze (12) pays se sont abstenus, notamment la Tchéquie, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l’Équateur, l’Éthiopie, l’Albanie, Fidji, le Guatemala, Samoa, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Soudan du Sud.

La singularité tunisienne

L’on notera également que la majorité des pays arabes, notamment l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, l’Égypte, le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen, le Soudan et la Syrie, aura voté en faveur de la résolution onusienne. À l’exception de l’Irak et de la Tunisie qui n’ont pas pris part au vote.

Pourquoi ? Officiellement, notre pays, connu pour son attachement viscéral à la cause palestinienne, ne veut pas d’un texte qui consacre la formule d’une solution à deux États et implique par conséquent une reconnaissance de facto de l’État hébreu.

En d’autres termes, Tunis soutient depuis longtemps la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, conformément aux résolutions de l’ONU (notamment les résolution 242 et 338) et à l’Initiative de paix arabe de 2002.

Mais les autorités tunisiennes ne cachent plus leur scepticisme vis-à-vis de la solution à deux États, constatant que cette solution est vidée de sa substance par les faits sur le terrain et les rapports de force : le processus de paix est pratiquement bloqué, et le projet d’un État palestinien est devenu irréalisable sur le terrain à cause de l’expansion des colonies israéliennes, de l’annexion de Jérusalem-Est et du morcellement territorial en Cisjordanie.

Bref, Tunis se démarque du monde arabe, même du voisin algérien, en préférant insister sur les droits fondamentaux des Palestiniens et opte par conséquent pour une paix « juste et globale », plutôt que sur un schéma diplomatique qu’elle juge, à tort ou à raison, illusoire et chimérique.

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Frappes israéliennes au Qatar : la duplicité américaine

11. September 2025 um 11:21

Doha lâché par son protecteur américain ? C’est en tout cas l’amer sentiment qui prévaut au Qatar. Tandis que la Maison Blanche ne s’est pas opposée aux plans malveillants de l’Etat hébreu, ni n’a condamné formellement les frappes contre son territoire.

Vent de panique sur les monarchies du Golfe inquiètes d’être prises pour cible à leur tour. Cependant que Tel-Aviv ne semble plus avoir de frein pour frapper à sa guise tout pays de la région, y compris les alliés des États-Unis. Faudra-t-il désormais se fier aux Yankees pour leur propre défense? Et ce, alors même que le Qatar- membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’organisation régionale créée en 1981, aux côtés de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, du Koweït, d’Oman et des Émirats arabes unis- vient de subir les foudres d’Israël ?

Inquiétudes légitimes d’autant plus que ce richissime Emirat gazier se croyait à l’abri sous le parapluie américain en sa qualité d’allié majeur non-membre de l’OTAN des Etats-Unis, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas et pays abritant la base militaire la plus importante au Moyen-Orient. Lequel pays avait signé avec les Etats-Unis lors de la dernière visite de Donald Trump à Doha en mai 2025  un accord censé générer des échanges économiques d’au moins 1200 milliards de dollar. Et allant même jusqu’à lui offrir un avion présidentiel estimé à 400 millions de dollars en signe d’amitié. En vain.

Trahison

En effet, l’Etat hébreu a annoncé mardi 9 septembre avoir ciblé des responsables du Hamas dans des frappes à Doha. Mais le mouvement islamiste palestinien a assuré que les négociateurs visés avaient survécu, tout en faisant état de six morts dans l’attaque.

Ainsi, le mouvement palestinien a affirmé que « l’ennemi n’avait pas réussi à assassiner les membres de la délégation en charge des négociations ». Cependant, il a fait état de six morts : le fils du négociateur en chef du Hamas Khalil al-Hayya, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu’un policier qatari.

« Le fait de prendre pour cible les négociateurs au moment même où ils discutent de la dernière proposition de Trump, confirme que Netanyahu et son gouvernement ne souhaitent parvenir à aucun accord et cherchent délibérément à faire échouer les efforts internationaux, sans se soucier de la vie de leurs prisonniers », a indiqué le Hamas.

Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui dit assumer seul la décision, explique avoir ordonné ces frappes après une fusillade, revendiquée lundi par le Hamas, qui a fait six morts à Jérusalem-Est.

« L’action menée aujourd’hui contre les principaux chefs terroristes du Hamas était une opération israélienne totalement indépendante », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. « Israël l’a préparée, Israël l’a menée et Israël en assume l’entière responsabilité ».

Une « rare erreur tactique israélienne », estime l’éditorialiste du Washington Post David Ignatius. Car ce dernier constate que si « l’attaque n’a pas réussi à éliminer les hauts dirigeants du Hamas. Elle a en tout cas détruit l’un des rares canaux permettant d’arrêter le conflit ».

Le journaliste estime encore que les responsables qataris, qui jouent un rôle de médiateur dans le conflit, ont été « choqués par l’attaque et se sont sentis trahis. Des sources qataries m’ont confié qu’Israël et les États-Unis leur avaient promis le mois dernier que les responsables du Hamas ne seraient pas ciblés sur leur territoire. Cette promesse s’est révélée vide ».

Flou artistique

Trahison, duplicité ? Soit le président américain ne s’est pas opposé au raid israélien, soit, crime de lèse-majesté, Tel-Aviv s’est estimé en position d’agir sans l’en informer au préalable.

Dans les deux cas de figure, la communication de la Maison Blanche était floue et même contradictoire. En effet, tout en condamnant la frappe israélienne, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt a affirmé mardi qu’ « éliminer le Hamas, qui a profité de la misère de ceux qui vivent à Gaza, constitue un but louable ».

Elle a également ajouté que « sous instruction de Donald Trump, Steve Witkoff (le promoteur immobilier new-yorkais devenu envoyé spécial personnel de Donald Trump au Moyen-Orient. NDLR) avait informé Doha avant les événements ». Ce que le Qatar, dont un membre des forces de sécurité a été tué dans l’attaque, a immédiatement réfuté.

Trump « pas ravi »

Même attitude ambigüe de la part du locataire de la Maison Blanche- apparemment très mal à l’aise, vu que son pays est allié à la fois avec Israël et le Qatar qui abrite la plus grande base américaine de la région- qui a nié en bloc qu’Israël l’avait prévenu au préalable, même si son administration a été avertie « par l’armée américaine ».

La décision de lancer une attaque au Qatar «a été prise par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu » a écrit Trump sur son réseau social », qualifiant l’opération d’« incident regrettable ».

« Je ne suis pas ravi » et « je suis très mécontent », a-t-il indiqué mardi soir, lors d’un bref échange avec la presse.

En signe de représailles, le richissime Emirat gazier avec ses 330 000 habitants « se réserve le droit de riposter à cette attaque flagrante », a déclaré son premier ministre, Cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al Thani.  L’ennemi sioniste en tremble d’avance !

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Reconnaissance de l’État palestinien : chantages, menaces et pressions…

09. September 2025 um 10:37

À quelques jours de l’Assemblée générale de l’ONU, Israël prévient que la reconnaissance d’un État palestinien entraînerait des conséquences « imprévisibles ». Comme si de facto les jeux ne sont pas faits ! C’est le signe évident que les Israéliens et leurs alliés américains paniquent et ne savent plus où donner de la tête.

Alors que la Palestine endure depuis des décennies les affres de l’occupation, du blocus, des colonies illégales et aujourd’hui d’un génocide télévisé au quotidien. Et à l’heure où les bombes pleuvent sur Gaza, où les enfants meurent de faim et où les hôpitaux sont pris pour cibles et à l’approche de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, prévue le 22 septembre à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Pressions et chantages se multiplient sur les pays qui s’apprêtent à franchir ce pas diplomatique historique.

Sachant que 148 pays ont déjà officiellement reconnu la Palestine. Mais, pour la première fois, plusieurs grandes puissances occidentales, dont la France, l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Irlande ou encore l’Australie se disent prêtes à franchir le pas.

Ingérence

Ainsi, sans surprise, Washington, qui s’aligne sans vergogne sur la position de Tel-Aviv totalement hostile à la solution de deux Etats, aurait expressément mis en garde Paris et Londres contre toute reconnaissance officielle de la Palestine.

L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a déclaré dimanche dernier dans un entretien à la BBC, que la reconnaissance d’un État palestinien serait « désastreuse ».

Pour sa part, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio- qui dit craindre un « séisme politique » si deux grandes puissances du G7 et de surcroit membres permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, franchissaient le Rubicond- a critiqué le 4 septembre cette initiative. Tout en précisant qu’Israël pourrait réagir « en annexant davantage de territoires en Cisjordanie, comme il l’a fait par le passé ».

Une manœuvre vivement critiquée par Chris Doyle, membre du Conseil pour la compréhension arabo-britannique. En effet, celui-ci dénonce une interférence inadmissible dans les affaires souveraines de deux pays européens. « Il n’y a aucun motif légitime pour que les États-Unis empêchent une décision politique qui répond à un impératif moral et juridique de longue date », a-t-il plaidé.

Menaces existentielles

Pour rappel, Israël a pour sa part mis en garde contre les conséquences potentielles de cette démarche. A cet égard, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a déclaré dimanche 7 septembre lors d’une conférence de presse avec son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen, en visite à al-Qods occupée, que « des États comme la France et le Royaume-Uni, qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance d’un État palestinien, ont commis une erreur majeure ». Tout en ajoutant que la reconnaissance d’un État palestinien par des pays occidentaux entraînerait des conséquences « imprévisibles » qui pourraient bien « changer la donne sur le terrain ». De même qu’elle pourrait pousser son pays à prendre des « mesures unilatérales », sans toutefois préciser leur nature.

Quelles mesures ? Evidemment, l’annexion davantage de territoires palestiniens en Cisjordanie. Mais, à quoi sert de brandir cette menace alors que la Cisjordanie est de facto coupée en deux ?

En effet, le gouvernement israélien ne vient-il pas d’approuver la construction de 3 400 nouveaux logements en plein cœur de la Cisjordanie occupée. Un projet jugé menaçant pour la viabilité d’un futur État palestinien ?

Bezalel Smotrich, le ministre israélien d’extrême droite, n’a-t-il pas averti les dirigeants européens : « Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l’application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de la Judée-Samarie ». Un terme qu’Israël utilise pour désigner la Cisjordanie ?

Tollé international

Face à cette menace qui changerait totalement la donne en Palestine occupée mais également dans toute la région du Moyen-Orient, deux pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu, en l’occurrence la Jordanie et les Emirats-arabes unis, ont exprimé leur opposition « aux projets d’expansion des colonies [israéliennes] en Cisjordanie ». Ils dénoncent les « positions et déclarations israéliennes qui constituent une menace pour la souveraineté des Etats de la région ».

Ainsi, le roi Abdallah II de Jordanie a réaffirmé dimanche dernier le « refus absolu » d’Amman de toute « mesure israélienne pour annexer la Cisjordanie ». Il s’exprimait de la sorte lors d’entretiens à Abou Dhabi avec le président émirati, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne  « condamne dans les termes les plus forts » cette décision. Laquelle « compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux États […], en fragmentant l’unité géographique et démographique de l’État palestinien ».

« Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu’à travers des points de contrôle d’occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie ». C’est ce qu’a déploré l’Autorité palestinienne qui voit dans ce projet un nouveau « crime de colonisation » et une nouvelle étape de « l’annexion progressive de la Cisjordanie ».

Reste la question des conséquences de la reconnaissance internationale d’un Etat palestinien dans la pratique ? D’abord, cette décision consacrerait le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes. Ensuite, elle placerait également la Palestine sur un pied d’égalité diplomatique avec les autres pays, lui permettant d’ouvrir des ambassades et de signer des accords et traités internationaux. Enfin, une telle reconnaissance offrirait aussi à la Palestine la possibilité de faire valoir ses droits souverains sur son espace aérien et ses eaux territoriales, ainsi que de saisir la Cour internationale de justice pour revendiquer sa souveraineté ou déposer des plaintes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’enjeu est de taille : d’où le vent de panique qui souffle sur Tel-Aviv et Washington.

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