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Reconnaissance de l’État palestinien : chantages, menaces et pressions…

09. September 2025 um 10:37

À quelques jours de l’Assemblée générale de l’ONU, Israël prévient que la reconnaissance d’un État palestinien entraînerait des conséquences « imprévisibles ». Comme si de facto les jeux ne sont pas faits ! C’est le signe évident que les Israéliens et leurs alliés américains paniquent et ne savent plus où donner de la tête.

Alors que la Palestine endure depuis des décennies les affres de l’occupation, du blocus, des colonies illégales et aujourd’hui d’un génocide télévisé au quotidien. Et à l’heure où les bombes pleuvent sur Gaza, où les enfants meurent de faim et où les hôpitaux sont pris pour cibles et à l’approche de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, prévue le 22 septembre à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Pressions et chantages se multiplient sur les pays qui s’apprêtent à franchir ce pas diplomatique historique.

Sachant que 148 pays ont déjà officiellement reconnu la Palestine. Mais, pour la première fois, plusieurs grandes puissances occidentales, dont la France, l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Irlande ou encore l’Australie se disent prêtes à franchir le pas.

Ingérence

Ainsi, sans surprise, Washington, qui s’aligne sans vergogne sur la position de Tel-Aviv totalement hostile à la solution de deux Etats, aurait expressément mis en garde Paris et Londres contre toute reconnaissance officielle de la Palestine.

L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a déclaré dimanche dernier dans un entretien à la BBC, que la reconnaissance d’un État palestinien serait « désastreuse ».

Pour sa part, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio- qui dit craindre un « séisme politique » si deux grandes puissances du G7 et de surcroit membres permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, franchissaient le Rubicond- a critiqué le 4 septembre cette initiative. Tout en précisant qu’Israël pourrait réagir « en annexant davantage de territoires en Cisjordanie, comme il l’a fait par le passé ».

Une manœuvre vivement critiquée par Chris Doyle, membre du Conseil pour la compréhension arabo-britannique. En effet, celui-ci dénonce une interférence inadmissible dans les affaires souveraines de deux pays européens. « Il n’y a aucun motif légitime pour que les États-Unis empêchent une décision politique qui répond à un impératif moral et juridique de longue date », a-t-il plaidé.

Menaces existentielles

Pour rappel, Israël a pour sa part mis en garde contre les conséquences potentielles de cette démarche. A cet égard, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a déclaré dimanche 7 septembre lors d’une conférence de presse avec son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen, en visite à al-Qods occupée, que « des États comme la France et le Royaume-Uni, qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance d’un État palestinien, ont commis une erreur majeure ». Tout en ajoutant que la reconnaissance d’un État palestinien par des pays occidentaux entraînerait des conséquences « imprévisibles » qui pourraient bien « changer la donne sur le terrain ». De même qu’elle pourrait pousser son pays à prendre des « mesures unilatérales », sans toutefois préciser leur nature.

Quelles mesures ? Evidemment, l’annexion davantage de territoires palestiniens en Cisjordanie. Mais, à quoi sert de brandir cette menace alors que la Cisjordanie est de facto coupée en deux ?

En effet, le gouvernement israélien ne vient-il pas d’approuver la construction de 3 400 nouveaux logements en plein cœur de la Cisjordanie occupée. Un projet jugé menaçant pour la viabilité d’un futur État palestinien ?

Bezalel Smotrich, le ministre israélien d’extrême droite, n’a-t-il pas averti les dirigeants européens : « Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l’application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de la Judée-Samarie ». Un terme qu’Israël utilise pour désigner la Cisjordanie ?

Tollé international

Face à cette menace qui changerait totalement la donne en Palestine occupée mais également dans toute la région du Moyen-Orient, deux pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu, en l’occurrence la Jordanie et les Emirats-arabes unis, ont exprimé leur opposition « aux projets d’expansion des colonies [israéliennes] en Cisjordanie ». Ils dénoncent les « positions et déclarations israéliennes qui constituent une menace pour la souveraineté des Etats de la région ».

Ainsi, le roi Abdallah II de Jordanie a réaffirmé dimanche dernier le « refus absolu » d’Amman de toute « mesure israélienne pour annexer la Cisjordanie ». Il s’exprimait de la sorte lors d’entretiens à Abou Dhabi avec le président émirati, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne  « condamne dans les termes les plus forts » cette décision. Laquelle « compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux États […], en fragmentant l’unité géographique et démographique de l’État palestinien ».

« Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu’à travers des points de contrôle d’occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie ». C’est ce qu’a déploré l’Autorité palestinienne qui voit dans ce projet un nouveau « crime de colonisation » et une nouvelle étape de « l’annexion progressive de la Cisjordanie ».

Reste la question des conséquences de la reconnaissance internationale d’un Etat palestinien dans la pratique ? D’abord, cette décision consacrerait le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes. Ensuite, elle placerait également la Palestine sur un pied d’égalité diplomatique avec les autres pays, lui permettant d’ouvrir des ambassades et de signer des accords et traités internationaux. Enfin, une telle reconnaissance offrirait aussi à la Palestine la possibilité de faire valoir ses droits souverains sur son espace aérien et ses eaux territoriales, ainsi que de saisir la Cour internationale de justice pour revendiquer sa souveraineté ou déposer des plaintes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’enjeu est de taille : d’où le vent de panique qui souffle sur Tel-Aviv et Washington.

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