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Haithem Bouajila, président de la FTTH : « Malgré les freins, l’industrie textile tunisienne trace sa voie vers l’avenir »

08. Juli 2025 um 11:25

TextileEntre législation étouffante, administration frileuse et absence de concertation, l’industrie textile tunisienne ne cesse d’avancer et d’innover en matière de durabilité, circularité et responsabilité sociale. Haithem Bouajila, président de la Fédération tunisienne des Textiles Habillement, décrypte les paradoxes du secteur, ses avancées silencieuses et ses défis réglementaires.

“Le cadre législatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses” déplore Haithem Bouajila. Pour notre grand malheur, nous devons chaque jour nous familiariser à de nouvelles lois. Les textes sont promulgués sans aucune concertation et sans participation des organisations professionnelles. Fort heureusement nous faisons bouger les choses, souvent grâce à des interlocuteurs réceptifs au sein de l’administration publique”.

“Le cadre législatif en Tunisie est contraignant pour toutes les entreprises industrielles et fortement employeuses.” 

 

La réalité du terrain est complexe. La communication avec l’administration est lente, des fois frustrante. Ce qui est compréhensible après un acharnement des différents gouvernements depuis 2011 qui ont voulu la politiser et la plier aux dictats des partis et aux désidératas des premier décideurs du pays. L’administration est frileuse, elle a perdu une grande partie de ses compétences. Elle-même subit des contraintes légales et redoute les sanctions liées aux lois coercitives. Cela bloque toute initiative destinée à assouplir ou accélérer les procédures. “On doit tchatcher, bien présenter les choses, argumenter sans relâche. Cela nous prend une énergie folle, une énergie que nous aimerions plutôt investir dans l’amélioration des conditions de travail, la stratégie de développement de notre secteur, l’investissement, ou encore la recherche de nouveaux marchés”.

Des îlots de dialogue public-privé qui donnent de l’espoir

Malgré tout, des signaux positifs émergent. “Nous restons positifs car nous avons de l’écoute. Il y a quelques semaines, nous avons été reçus au ministère de l’Économie, en présence de représentants du ministère de l’Industrie, de la BCT et des institutions d’investissement. La réunion a été constructive. Nos interlocuteurs ont été efficaces et réactifs. On nous a même envoyé un PV officiel avec l’engagement de se réunir tous les deux mois pour assurer un suivi”. Même dynamique favorable du côté de la FIPA (Agence de promotion de l’investissement extérieur) : “Nous avons reçu un grand investisseur. Un dîner d’affaires a été organisé avec le directeur général de la FIPA. Le lendemain, il l’a conduit lui-même au ministère. C’est un responsable toujours à l’écoute, très engagé. Notre souhait est que les autres cadres du secteur public soient aussi proactifs”.

“Notre législation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa création, l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel !” 

 

Pour Haithem Bouajila, la Tunisie possède des atouts réels qu’elle peine à valoriser. “Notre législation interdit depuis toujours le travail des enfants de moins de 16 ans. Et le Code du travail tunisien garantit, depuis sa création, l’égalité salariale entre hommes et femmes. C’est exceptionnel ! En Europe, ces sujets sont encore en négociation ou en débat. Voilà un avantage compétitif que nous devrions mieux mettre en avant auprès de nos partenaires”.

Mais la réglementation environnementale présente aussi des lacunes majeures. “Sur la réglementation environnementale, nous avons un grand retard. Le projet de loi entamé en 2022 n’est toujours pas bouclé. Il traite d’un enjeu crucial : la circularité. Ce sera un critère central d’ici 2027 s’agissant des opérateurs sur place et des investisseurs potentiels. Nous devons nous y préparer dès maintenant. Et là aussi, nous pouvons faire mieux”.

Circularité, traçabilité, recyclage : des pratiques déjà bien implantées

La circularité n’est pas une théorie pour les entreprises structurées du textile tunisien : “Chez nous, les palettes en bois jetées sont transformées en bureaux. Les cartons et plastiques sont triés, tracés, recyclés. Nous transformons les déchets en produits finis. Le problème, c’est qu’il n’existe pas encore de cadres réglementaires clairs pour implanter ces pratiques.

“Nous sommes pionniers en matière d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privé, n’a autant d’entreprises aussi bien équipées que celles du textile.” 

 

S’agissant de la durabilité devenue un pilier de l’industrie textile tunisienne M. Bouajila assure que les entreprises du secteur ont pris une avance incontestable : “Nous sommes pionniers en matière d’énergies renouvelables. Aucun autre secteur, ni public ni privé, n’a autant d’entreprises aussi bien équipées que celles du textile. Idem pour le recyclage des eaux, les certifications vertes ou les process ZEHC (zéro émission chimique). Nous maîtrisons aussi la gouvernance des produits chimiques, leur utilisation, leur impact, leur traçabilité. L’utilisation des fibres recyclées est largement adoptée. L’efficience énergétique est organisée autour de plans quinquennaux. Et nous avons les compétences. Des femmes, des hommes, des jeunes, tous formés, engagés dans cette culture de l’efficience et de la durabilité”.

Une culture HSE enracinée dans les entreprises textiles

Le secteur intègre également la dimension HSE (Hygiène, Sécurité, Environnement) dans ses structures. “La majorité des entreprises textiles ont au moins une personne dédiée à la HSE. Moi, j’ai cinq ingénieures femmes expertes dans ce domaine. Des entreprises comme VTR, Sartex, Wikmik ou Alcutex sont toutes équipées”.

Les petites structures ne sont pas en reste. “Même les TPE, qui n’ont pas les moyens, peuvent compter sur les grandes ou moyennes entreprises. Nous avons notre propre écosystème. Les TPE qui travaillent avec nous trouvent une locomotive pour les tirer vers le haut”.

“Nous avons 70 ans d’expérience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet héritage est dans notre ADN.”

 

La FTTH a même mis en place une unité spécialisée dans la formation technique pour accompagner ces structures plus modestes.

Haithem Bouajila rappelle : “Nous avons 70 ans d’expérience industrielle, un patrimoine de savoir-faire unique. Cet héritage est dans notre ADN. Il se combine aujourd’hui avec une jeune génération compétente et motivée. Ce croisement entre les pionniers et les talents d’aujourd’hui, c’est notre vraie richesse que nous voulons fructifier encore plus. Tout ce que nous demandons aux législateurs et aux décideurs politiques dans notre pays est d’être nos partenaires pour le meilleur de la Tunisie et les générations futures auxquels nous devons léguer des richesses et non la pauvreté”.

Amel Belhadj Ali

EN BREF

  • L’industrie textile tunisienne innove en durabilité et responsabilité malgré une législation étouffante.
  • Le secteur fait face à des lois contraignantes et un manque de concertation avec l’administration.
  • Des efforts sont déployés pour dialoguer avec les autorités, montrant des signaux positifs.
  • La Tunisie dispose d’atouts uniques comme l’interdiction du travail des enfants et l’égalité salariale.
  • Les entreprises sont déjà avancées en matière de circularité, recyclage et énergies renouvelables.
  • La culture HSE est profondément ancrée, et les PME sont soutenues par les plus grandes structures.

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L’Accord d’Association Tunisie-Union Européenne : Bilan et Perspectives d’un Partenariat Controversé

07. Juli 2025 um 19:40
Tunisie UE
Image IA Gemini

Le 17 juillet 2025 marquera le 30ème anniversaire de l’accord d’Association entre la Tunisie et l’Union européenne (UE), conclu en 1995. Bien que le texte initial prévoyait une évaluation et une révision tous les vingt ans, aucune étude objective n’a été menée à ce jour pour en mesurer l’atteinte des objectifs.

Un Retard Éloquent dans l’Évaluation

Tout porte à croire que les responsables européens et leurs homologues tunisiens, pour la plupart, ne sont guère pressés d’engager cette évaluation. À défaut de stabilité politique, ils ont habilement exploité les crises traversées par la Tunisie pour repousser sine die l’ouverture de ce dossier, ce qui semble servir leurs intérêts et leur confort.

Jusqu’à présent, les deux partenaires n’ont pas officiellement annoncé le début des négociations pour la rénovation de l’accord. Cependant, de récentes déclarations de diplomates tunisiens et européens esquissent déjà les axes d’un futur partenariat.

Une Perception Négative de l’Opinion Publique Tunisienne

L’opinion publique tunisienne perçoit très négativement cet accord d’Association, et ce, pour plusieurs raisons. Nous nous empressons de les signaler en attendant d’analyser la portée du contenu des déclarations des diplomates dans un prochain article.

Un Accord Conclu sans Concertation

La première raison est que cet accord, entré en application le 1er mars 2008, a été conclu unilatéralement par le gouvernement Ben Ali, sans aucune concertation avec les partenaires sociaux. Il en a résulté la disparition de nombreuses filières industrielles locales non compétitives, exacerbant ainsi le chômage, le travail précaire et la sous-traitance.

« Trente ans après sa conclusion, aucune étude objective d’évaluation n’a été élaborée pour savoir si les objectifs de cet accord ont été atteints ou non. »

 

Comble du mépris de la part du gouvernement Ben Ali envers les Tunisiens, il n’a jamais exigé des Européens la traduction en arabe, langue officielle de la Tunisie, du document de cet accord, pourtant traduit dans les langues des 27 pays membres de l’Union Européenne.

Une Asymétrie Criante

La deuxième raison réside dans l’asymétrie flagrante de cet accord, qui servait manifestement davantage les intérêts européens que ceux des Tunisiens. Forts d’une industrie florissante et excédentaire, les Européens peuvent, sous le parapluie de cet accord, exporter tous leurs produits manufacturés vers la Tunisie, alors que la Tunisie, pays sous-industrialisé, ne peut le faire ni en quantité ni en qualité.

Même l’avantage accordé à la Tunisie, lui permettant d’écouler annuellement environ 57000 tonnes d’huile d’olive en franchise de douane, profite davantage aux Européens qu’aux Tunisiens. La raison est simple : exportée généralement en vrac, c’est-à-dire sans valeur ajoutée et à très bas prix, l’huile d’olive tunisienne est utilisée pour régulariser la production européenne, particulièrement en période de baisse de production, la production d’huile d’olive étant par essence irrégulière et intermittente.

« L’asymétrie de cet accord servait, de manière criante, plus les intérêts des Européens que ceux des Tunisiens. »

 

Un Impact Négatif sur la Croissance et l’Exclusion de la Libre Circulation des Personnes
La troisième raison concerne l’impact négatif sur la croissance en Tunisie. La suppression des droits de douane, due à cet accord, sur les produits européens exportés en Tunisie, s’est traduite annuellement par un manque à gagner de 2 points de croissance pour la Tunisie.

La quatrième raison, la plus grave à notre avis, est l’exclusion de la libre circulation des personnes de cet accord qui se prétend pourtant un accord de libre-échange. Il n’est pas nécessaire de rappeler qu’un accord de libre-échange prévoit l’instauration concomitante de trois libertés :

  • la libre circulation des biens et services,
  • la libre circulation des capitaux et
  • la libre circulation des personnes.

Plus grave encore, l’économie tunisienne aurait pu pâtir davantage de cet accord, n’eussent été les émeutes du « 17 décembre 2010 – 14 janvier 2011 » et leur corollaire, l’instauration de la liberté d’expression.

« La suppression des droits de douane s’est traduite annuellement par un manque à gagner de 2 points de croissance pour la Tunisie. »

 

Cette liberté a permis aux Tunisiens de dénoncer la dissymétrie de cet accord de libre-échange des produits manufacturés et surtout de mener une campagne féroce pour tuer dans l’œuf un autre accord complémentaire, l’Accord de libre-échange complet et approfondi Tunisie-UE (ALECA). Cet accord prévoyait une libéralisation des échanges des produits agricoles et des services.

Les Européens ont tenté par tous les moyens de relancer l’ALECA avant de perdre tout espoir, vers 2020, avec l’accession à la magistrature suprême d’un président populiste et souverainiste, en l’occurrence Kais Saied.

La Nécessité d’une Convergence des Valeurs pour un Nouveau Partenariat

Il leur sera encore plus difficile de négocier un nouvel accord d’Association avec les mêmes conditions qu’en 1995, en raison de la crise de confiance qui existe désormais entre les deux partenaires.

« Tout nouveau partenariat doit passer d’abord par une convergence de valeurs dont le respect du droit humain et du droit international. »

 

Les Tunisiens n’ont plus confiance en l’Union européenne. L’appui inconditionnel qu’elle a apporté aux génocidaires sionistes à Gaza l’a beaucoup décrédibilisée auprès des Tunisiens.

Ils estiment que tout nouveau partenariat doit d’abord passer par une convergence de valeurs, incluant le respect des droits humains et du droit international. Malheureusement, ce n’est pas le cas aujourd’hui avec l’Union européenne.

À bon entendeur.

Abou SARRA

Indicateurs Clés

  • 30 ans : Anniversaire de l’accord d’Association Tunisie-UE en 2025.
  • 10 ans de retard : Délai d’évaluation de l’accord par rapport à la clause de révision (tous les 20 ans).
  • 57 000 tonnes : Quantité annuelle d’huile d’olive tunisienne pouvant être écoulée en franchise de douane vers l’UE.
  • 2 points de croissance : Manque à gagner annuel pour la Tunisie suite à la suppression des droits de douane sur les produits européens.

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DOSSIER TEXTILE : « L’alignement avec l’UE est une nécessité, pas une option », déclare Haithem Bouajila (FTTH)

07. Juli 2025 um 07:18

TextileDans un contexte économique mondial où les incertitudes et les rapports de forces prévalent, même sur les discours diplomatiques courtois entre États, et où les débats économiques polarisés dominent, il est utile de rappeler l’importance vitale du partenariat euro-méditerranéen pour l’industrie tunisienne. Retour sur une relation historique, géographique… et résolument stratégique à travers le secteur du textile.

Alors que les discours nationalistes et les appels à l’autarcie ressurgissent sporadiquement dans le débat économique tunisien, plusieurs voix du secteur privé rappellent, faits à l’appui, l’importance capitale du marché européen pour l’économie du pays. Le président de la Fédération tunisienne du textile et de l’habillement, Haithem Bouajila, s’est récemment exprimé lors d’un entretien avec WMC, appelant à un positionnement clair et assumé de la Tunisie au sein de la sphère euro-méditerranéenne.

Une relation commerciale historique et asymétrique

L’accès privilégié de la Tunisie au marché européen ne date pas d’hier. Les premiers accords commerciaux datent de 1969 et 1976, années où les produits industriels tunisiens ont pu entrer librement dans l’espace européen sans subir de taxes douanières. Soit, un avantage considérable, obtenu sans offrir en retour les mêmes privilèges aux produits européens.

« Notre positionnement est dans la zone euro-méditerranéenne. Il est vital de nous adosser à des marchés plus vastes et plus matures comme l’Union européenne. »

 

Cette asymétrie favorable a permis le développement d’une industrie tunisienne exportatrice, structurée autour de pôles comme le textile, les composants électroniques ou l’agroalimentaire. Ce n’est qu’en 1995, avec l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne, que la réciprocité a été instaurée. Depuis, les relations commerciales n’ont cessé de progresser, faisant de l’Europe le premier partenaire économique de la Tunisie.

À ce jour, la balance commerciale entre les deux parties reste favorable à la Tunisie.

Un ancrage géoéconomique incontournable

Haitham Bouajila
Haitham Bouajila – Président de la FTTH

« Que nous le voulions ou non, notre positionnement est dans la zone euro-méditerranéenne », affirme Haithem Bouajila. Il rappelle le caractère exigu du marché intérieur tunisien, avec ses 12 millions de consommateurs, et insiste sur la nécessité de s’adosser à des marchés plus vastes et plus matures. L’Union européenne, précise-t-il, représente plus de 300 millions de consommateurs, répartis sur des pays à fort pouvoir d’achat comme la France, l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne.

À cela s’ajoute une proximité géographique exceptionnelle : Tunis est à une heure de Rome, deux heures de Paris, à peine plus de Madrid. « L’Europe et la Grande-Bretagne sont notre espace économique naturel », martèle-t-il. Pour profiter pleinement de cette proximité, la Tunisie doit adapter ses structures aux normes du marché européen.

L’harmonisation avec les normes européennes : un atout compétitif

Selon Bouajila, cela implique une harmonisation des lois, des institutions, et des normes industrielles avec celles en vigueur en Europe. À cet égard, l’interaction avec Euratex — l’organisation européenne du textile basée à Bruxelles — est déterminante. « C’est là que se décident toutes les grandes orientations du secteur : normes environnementales, politiques commerciales, critères sociaux, investissements. Il est crucial que nous soyons présents à cette table de décision », explique-t-il.

« En s’alignant sur les standards européens, la Tunisie peut transformer les exigences en atouts. Cela nous positionne comme un site industriel fiable et éthique. »

 

En s’alignant sur les standards européens, la Tunisie pourrait transformer les exigences environnementales et sociales en véritables atouts concurrentiels. Dans un contexte où certains pays concurrents peinent encore à intégrer ces nouvelles normes, la Tunisie a une carte à jouer en se positionnant comme un site industriel fiable, moderne, et éthique. « Nous voulons que notre pays soit un pont, une route ouverte vers les marchés et les investissements, au-delà des frontières, des clichés et des préjugés », conclut Bouajila.

Consolider les liens pour un avenir prospère

Face aux incertitudes économiques, aux mutations des chaînes de valeur mondiales et aux pressions géopolitiques, la Tunisie n’a pas le luxe de l’ambiguïté stratégique. Son avenir industriel, commercial et social dépendra de sa capacité à consolider ses liens avec l’espace euro-méditerranéen, non pas comme un choix par défaut, mais comme une opportunité pleinement assumée.

« Nous voulons que notre pays soit un pont ouvert vers les marchés et les investissements. L’alignement avec l’UE est une nécessité, pas une option. »

 

S’aligner sur les normes européennes, renforcer les partenariats institutionnels, investir dans la montée en gamme et valoriser les atouts du site Tunisie : voilà les leviers concrets d’une intégration réussie et compétitive. Dans cette dynamique, l’Europe n’est pas une alternative à explorer — elle est déjà une réalité à approfondir. Car au-delà des slogans et des crispations identitaires, c’est par la cohérence, la coopération et l’anticipation que la Tunisie pourra transformer ses fragilités en forces et s’affirmer comme un acteur crédible au cœur du bassin méditerranéen. Encore faut-il que dans notre pays, nous puissions encore parler de vision et de cerveaux économiques.

Amel Belhadj Ali

Indicateurs clés

  • 1969 et 1976 : Premiers accords commerciaux permettant l’entrée libre des produits industriels tunisiens en Europe sans taxes douanières.
  • 1995 : Instauration de la réciprocité commerciale avec l’accord d’association entre la Tunisie et l’Union européenne.
  • 12 millions : Nombre de consommateurs sur le marché intérieur tunisien, soulignant le besoin d’accès à des marchés plus vastes.
  • 300 millions : Nombre de consommateurs dans l’Union européenne, représentant un marché à fort pouvoir d’achat.
  • 1 à 2 heures : Temps de vol entre Tunis et les grandes capitales européennes comme Rome ou Paris, illustrant la proximité géographique.

 

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Tunisie – Francophonie : Initiative pour promouvoir les métiers du Luxe

05. Juli 2025 um 08:40

Métiers du LuxeLe Conseil International des Femmes Entrepreneures (CIFE), ong tunisienne, vient d’être retenu, par le Groupement du Patronat Francophone (GPF), réseau d’affaires francophone,  pour piloter la Commission “Petites Industries et Métiers du Luxe”.

Il s’agit d’une initiative visant à fédérer les expertises de l’espace francophone autour de secteurs à forte valeur ajoutée.

La commission, qui a été lancée officiellement, le 20 juin 2025, à Tunis, agira comme un vivier d’initiatives, en favorisant des synergies fortes entre acteurs économiques, culturels et institutionnels, notamment dans des pays francophones clés : Tunisie, Liban, Maroc, Sénégal et Madagascar.

Ses travaux s’organiseront autour de trois priorités: stimuler la coopération intra-francophone entre pays membres, impulser une dynamique positive génératrice de synergies et renforcer la complémentarité entre les États à travers des partenariats stratégiques impliquant des parties prenantes engagées.

Présentant la commission, Jean-Lou Blachier, Président du GPF, a indiqué que cette initiative. “ concrétise la volonté du GPF de rassembler les talents de l’espace francophone autour de chaînes de valeur régionales compétitives ».

De son côté, Rachida Jebnoun a déclaré que « le CIFE est déterminé à faire de cette commission un catalyseur de projets innovants, orientés vers un développement durable des métiers du luxe. Notre priorité est de créer un impact positif et de renforcer la coopération entre les pays francophones membres”, a-t-elle dit.

ABS

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Ain Draham : La région retrouvera-t-elle son âge d’or touristique ?

03. Juli 2025 um 11:20

Le parc hôtelier du village touristique d’Ain-Draham vient d’être enrichi par la réhabilitation de l’hôtel « La Forêt ». Après une fermeture de dix ans, l’hôtel s’est offert, tout en conservant sa structure extérieure, un nouveau look architectural intérieur de luxe.

Réouvert en grande pompe, le 20 juin 2025, l’hôtel sera ouvert, toute l’année, pour les séjours nature, les familles, le tourisme de chasse, le tourisme d’affaires et les groupes sportifs. L’hôtel étant situé à quelques mètres du Complexe sportif international d’Aïn Draham.

Mention spéciale pour les tarifs. Ils seront linéaires sur toute l’année, afin de garantir une accessibilité constante, sans variation saisonnière. Ils varient entre 360 dinars pour une chambre double standard à 572 dinars pour une suite de luxe. Il s’agit, de toute évidence,  d’une montée en gamme.

Classé 4 étoiles, l’établissement d’une capacité totale de 134 lits propose 58 chambres, en plus de 3 suites junior et 2 suites senior supérieures.

Parmi les nouveautés majeures de cette réhabilitation, figurent la création de deux piscines, une piscine extérieure et une autre intérieure chauffée et un centre spa, intégrant cabines de massage, hammam et salon de coiffure.

“Après une fermeture de dix ans, l’hôtel s’est offert, tout en conservant sa structure extérieure, un nouveau look architectural intérieur de luxe.”

 

Bientôt deux autres hôtels

Le parc hôtelier d’Ain draham, qui compte jusqu’à la réouverture de l’hôtel La forêt, trois établissements : Le centre thermal El Mouradi Hammam Bourguiba (4 étoiles), Royal Rihana Hôtel (3 étoiles), Dar Ismail Nour El Ain (4 étoiles), sera renforcé, en principe,  en 2026 par deux autres hôtels : Les chênes By El Badira (ex l’hôtel les chênes, trois étoiles) et, l’Eco Hôtel et Spa de luxe bientôt à Béni M’tir.

Nous disions bien «en principe» parce que les promoteurs de ces deux dernières unités traînent trop la patte et s’ingénient à inventer, souvent, de fausses raisons pour justifier le retard.

“Ce renouveau hôtelier va permettre au site touristique d’Ain Draham, haut lieu de villégiature sereine, de renouer avec son glorieux passé.”

 

Est-il besoin de rappeler que la réouverture de l’hôtel «Les chênes By El Badira» était prévue pour septembre 2022. Idem pour Green Hill Resorts qui va exploiter la source de Hammam Salhine. Ce centre thermal, lancé depuis 2006 (20 ans de retard) avec un cofinancement européen n’a pas pu ouvrir ses portes jusqu’à ce jour. Il pose sérieusement problème. Son propriétaire semble attendre un cadeau du ciel pour achever les travaux et ouvrir l’établissement. La patience des habitants du village de Ben Metir est mise à rude épreuve. Le ministère du tourisme et les autorités régionales, en fermant l’œil sur les tergiversations du promoteur,  assument avec lui, une grande responsabilité dans ce retard monstre.

En dépit de ces difficultés gérables, nous ne pouvons que saluer ce renouveau hôtelier dans la ville d’Ain Draham.

L’idéal serait toutefois d’accompagner cette nouvelle dynamique par deux initiatives : la réouverture de l’Ecole de formation dans les métiers du tourisme à Ain draham et l’octroi d’autorisations à des privés pour animer la région (restaurants de luxe, salons de thé, boîtes de nuit….).

Ain Draham sur la voie de renouer avec son passé glorieux

Et pour ne rien oublier, ce renouveau hôtelier va permettre au site touristique d’Ain Draham, haut lieu de villégiature sereine, de renouer avec son glorieux passé.

Dans son ouvrage, «Ain Draham, village de création récente aux multiplies spécificités», le professeur d’histoire Mohamed Dabboussi revient sur l’âge d’or d’Ain Draham, spécialisé depuis 1930 dans le tourisme intérieur et administratif.

“En 1937, Ain Draham était un des rares sites touristiques tunisiens à figurer à l’époque sur les revues spécialisées, routards et guides touristiques français.”

 

En 1937, Ain Draham était un des rares sites touristiques tunisiens à figurer à l’époque sur les revues spécialisées, routards et guides touristiques français (Michelin, Joanne…).

Selon Mohamed Daboussi, sur un total de 66 hôtels (480 lits au total) que comptait la Tunisie en 1937, quatre étaient opérationnels à Ain Draham, soit une capacité de 100 lits. Il s’agit des hôtels « Beau Séjour », « Les Chênes », « Les Fougères », « Les Sources ».

Pour comprendre l’âge d’or touristique de ce village à cette époque, des villes balnéaires comme Sousse et Hammamet comptaient chacune, à cette époque,  2 hôtels seulement. Seule Tunis se démarquait avec 22 hôtels.

Abou SARRA

EN BREF

  • L’hôtel “La Forêt” à Ain Draham a rouvert, marquant un renouveau hôtelier majeur après dix ans de fermeture.
  • Deux autres hôtels sont prévus pour 2026, bien que leur développement subisse des retards notables.
  • Ain Draham cherche à retrouver son passé glorieux en tant que destination touristique prisée.

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Accord d’association Tunisie – UE : Trente ans après sa signature, le bilan serait « globalement positif »

30. Juni 2025 um 09:00
Tunisie Union Européenne
image IA

En prévision de la célébration du 30ème anniversaire de l’Accord d’association conclu le 17 juillet 1995 avec la Tunisie, l’ambassade de l’Union européenne à Tunis, s’emploie, depuis la célébration le 8 mai dernier de la Journée de l’Europe, à sponsoriser, directement ou indirectement, diverses manifestations consacrées à l’examen du bilan de cet accord et au balisage de nouvelles pistes pour le relancer.

D’après des observateurs de la chose tunisienne, l’objectif non-dit de ces manifestations organisées en partenariat avec des médias de la place, serait, semble-t-il,  de tâter le pool et de prendre connaissance de la lecture que se font les cadres tunisiens de cet accord et des moyens de le réviser.

Car normalement, la célébration d’un évènement géostratégique d’une telle importance aurait du être précédé par une évaluation objective des résultats de cet accord, surtout,  après une si longue période de sa conclusion.

« L’Europe a soutenu l’industrialisation de la Tunisie, mais a oublié ses jeunes, sa mobilité, et ses ambitions technologiques. »

 

Mention spéciale pour les centaines de participants invités à ces manifestations. Ils sont triés au volet. Il s’agit pour la plupart des personnalités pro-européennes : universitaires, anciens ministres qui ont accompagné l’Accord, banquiers, diplomates, investisseurs, industriels, hauts cadres, journalistes…

Conséquence : le ton était à l’autosatisfaction, à la satisfaction et au triomphalisme. Pour relativiser, les participants ont estimé que l’accord a été globalement positif avec quelques nuances.

Pour l’Union européenne, l’Accord d’association a été un succès

Au rayon des résultats positifs, ils ont cité la contribution de l’accord au développement du secteur industriel, au renforcement de l’ouverture de l’économie tunisienne à la concurrence internationale et à son intégration dans la chaîne des valeurs européennes.

Selon Giuseppe Perrone, ambassadeur de l’Union européenne en Tunisie, l’Accord d’association est « une success story». Il a indiqué que grâce à cet accord, le marché européen est un marché prioritaire pour l’industrie tunisienne, voire un marché qui garantit les exportations tunisiennes Il a jouté que « l’accroissement des échanges entre les deux partenaires a été une ressource pour investir et créer des emplois en Tunisie. Il n’est pas inutile de rappeler  que les 3400 entreprises off shore européennes implantées en Tunisie ont créé 400 mille emplois ».

« Face à la Chine et aux États-Unis, l’Europe doit inventer un nouveau partenariat avec l’Afrique, fondé sur la technologie, la transition énergétique et l’éducation inclusive. »

 

Au chapitre des insuffisances, les participants à ces manifestations financées par l’UE ont estimé que l’accord d’association a été dissymétrique en ce sens où il n’a pas favorisé ni une grande mobilité de la main d’œuvre tunisienne vers l’Europe, ni un transfert technologique significatif dans les secteurs porteurs (technologies de pointe), ni un flux d’investissements directs étrangers conséquents.

A la lumière de ce diagnostic divergent, les participants ont appelé à réviser l’Accord d’association sur de nouvelles bases et critères.

Bien négocier tout nouveau accord de partenariat avec l’UE

Du côté officiel, intervenant lors de la célébration de la Journée de l’Euripe, le 8 mai 2025, le ministre des Affaires étrangères,  Mohamed Ali Nafti, a plaidé, mollement, « pour un soutien accru à la migration régulière et à la mobilité, réitérant l’appel de la Tunisie à adopter une approche humaine et globale face au phénomène de la migration irrégulière, en s’attaquant à ses causes profondes».

Pour d’autres intervenants, il s’agit, en premier lieu, d’affirmer clairement une volonté commune pour l’instauration d’un partenariat pérenne entre la Tunisie et l’UE. Cette dernière est invitée à accompagner cette volonté et à fournir à la Tunisie des fonds structurants  comme elle l’avait fait avec le Portugal, l’Espagne et la Grèce.

Toujours au rayon du financement, les participants ont suggéré de créer, à la charge  de l’UE,  des fonds d’investissement pour accompagner les entreprises exportatrices tunisiennes et à les aider à contourner les barrières érigées aux frontières de l’Union à l’instar de la taxe carbone (taxe environnementale sur les émissions de dioxyde de carbone). L’idée serait de prendre en charge le risque climatique.

Dans un second temps, ils ont recommandé d’oublier l’amateurisme avec lequel le premier accord d’association a été finalisé et d’engager de véritables professionnels pour bien négocier toute révision de cet accord et de se faire aider s’il le faut par des cabinets internationaux indépendants.

Un partenariat en matière d’IA serait la bonne piste à explorer

Par delà ces propositions pratiques, les participants tunisiens ont eu le mérite de suggérer aux européens de mettre à contribution, la nouvelle technologie de rupture, en l’occurrence,  l’Intelligence artificielle (IA) pour instaurer un partenariat new look.

L’enjeu serait pour Mehdi Haouas ancien ministre du tourisme et de l’artisanat et président fondateur du groupe Talan spécialisé dans le conseil et l’expertise technologique   que « face au tandem Etats Unis et Chine qui vont concevoir, à la faveur de leur technologies avancées (IA et autres)  des modèles de croissance selon leurs propre visions, il y a, peut être une troisième voie, Celle là même qui consisterait d’après lui à créer un partenariat entre l’Afrique et l’UE qui n’est pas compétitive en matière de technologie, un modèle de développement inclusif fondé sur l’accès à l’éducation, la transition énergétique, l’économie circulaire et la maîtrise des nouvelles technologies (IA..) ».

Tout futur partenariat avec l’UE ne sera pas une œuvre facile

Abstraction faite des points de vue des uns et des autres, il faut admettre, dans l’absolu,  que tout projet de révision et de rénovation de l’Accord d’Association avec l’UE ne sera pas une œuvre facile, et ce, pour deux raisons.

« On ne peut plus négocier l’avenir d’un pays avec les méthodes du passé. Ce nouvel accord devra être pensé par des experts, et non improvisé par complaisance. »

 

La première réside dans le fait que l’UE d’aujourd’hui,  n’est plus celle de 1995. Ce groupement économique a mal évolué depuis. Sur le plan économique,  il est en déclin avancé et sur le plan géopolitique, il n’est plus crédible. Son image a été ternie par le soutien que les européens ont apporté, de manière inconditionnelle,  le génocide à ciel ouvert accompli par les sionistes dans la bande de Gaza. Les tunisiens n’ont plus confiance dans un groupement qui ne respecte pas le droit humain et le droit international. Il y a un sérieux problème de confiance.

La deuxième raison consiste en le fait que la Tunisie de 2025 n’est plus celle de 1995.  La démocrature (mix d’autocratie et de liberté d’expression) qui prévaut actuellement dans le pays est de loin moins contraignante que la dictature absolue qui régnait du temps de Ben ALI.  Mieux, à la faveur de la configuration géopolitique mondiale qui se profile à l’horizon, la Tunisie, plus que jamais souveraine, a,  aujourd’hui, la grande possibilité de diversifier ses partenaires.

Cela pour dire in fine que les conditions de négociation ont beaucoup changé en faveur de la Tunisie.

Abou SARRA

Chiffres clés

  • 3400 — Entreprises européennes installées en Tunisie
  • 400 000 — Emplois créés grâce aux investissements européens
  • 1995 — Date de signature de l’Accord d’association
  • 30 ans — Durée de l’accord sans révision structurelle majeure
  • ZERO — Transfert technologique significatif vers la Tunisie, selon les critiques.

L’article Accord d’association Tunisie – UE : Trente ans après sa signature, le bilan serait « globalement positif » est apparu en premier sur WMC.

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