La réforme du Code du travail suscite des craintes pour les entreprises et les investisseurs
La réforme du Code du travail suscite des discussions et des débats. L’émission « Midi Eco » a consacré un épisode spécial, dans la journée du jeudi 20 mars 2025, au projet de loi sur la réglementation des contrats de travail et l’interdiction de la sous-traitance, qui a été renvoyé au Parlement. La discussion a porté sur les nouveaux changements proposés concernant les contrats de travail dans les secteurs privé et public, sur les sanctions financières et les peines d’emprisonnement; mais aussi sur la prise en compte par la loi de la situation des entreprises et de leurs éventuelles conséquences économiques; ainsi que sur les alternatives à la sous-traitance. Et ce, en présence de Hafedh Amouri ancien ministre de l’Emploi et ancien directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale, Hamadi Chelouf, directeur des ressources humaines dans une entreprise internationale et Faouzi Abderrahmane, ancien ministre de l’Emploi et de la formation professionnelle.
L’objectif est de renforcer la protection des travailleurs, mais des préoccupations sont soulevées quant aux conséquences possibles sur la flexibilité économique et l’attractivité des investissements.
Hafedh Amouri met en avant le fait que le système actuel a permis l’exploitation de lacunes juridiques. Selon lui : « Cette loi offre une protection maximale aux salariés, car elle met fin à l’exploitation des vides juridiques. » Il considère que les réformes proposées permettront de mieux protéger les droits des travailleurs et de lutter contre les abus. Il insiste également sur l’importance de différencier la sous-traitance légitime des pratiques d’exploitation.
De son côté, Hamadi Chelouf exprime ses préoccupations quant à la rigidité de la loi et son impact potentiel négatif sur les entreprises. Il se questionne sur la praticité de certaines définitions, telles que « l’augmentation extraordinaire de la charge de travail ». Ainsi, il estime que la loi ne prend pas suffisamment en compte les besoins spécifiques de chaque secteur. Il plaide pour davantage de souplesse, tout en renforçant la protection des travailleurs.
De son côté, Faouzi Ben Abderrahman critique le processus législatif, estimant que les parties prenantes n’ont pas été suffisamment consultées. Il considère que la loi met trop l’accent sur des aspects politiques et juridiques, négligeant les implications économiques. Il défend un principe fondamental en matière d’emploi : « Chaque fois qu’il y a de la flexibilité dans les lois sur l’emploi, l’activité économique augmente. » Il soutient donc que la flexibilité ne doit pas nécessairement nuire aux droits des travailleurs, mais qu’il convient de trouver un équilibre pour stimuler la croissance économique. Il suggère aussi que le gouvernement renforce d’abord les contrôles et la surveillance de la loi pour assurer une meilleure protection des travailleurs plutôt que de pénaliser.
Ainsi le principal point de tension réside dans l’équilibre à trouver entre le renforcement des droits des travailleurs et la flexibilité nécessaire au bon fonctionnement et au développement des entreprises. Des inquiétudes sont exprimées quant au risque que les nouvelles régulations freinent l’investissement, notamment celui des entreprises étrangères. Certains estiment que le problème ne réside pas dans les lois elles-mêmes, mais plutôt dans l’absence de mise en œuvre efficace et de contrôles adéquats.
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