Vendredi dernier, une mortalité massive de poissons a été observée sur la plage de Soliman, dans le gouvernorat de Nabeul. Le phénomène a conduit le ministre de l’Environnement, Habib Bouabid, à se rendre sur les lieux dimanche pour une inspection du littoral.
Des analyses en cours
Selon Souad Chatouti, coordinatrice du programme de l’Association Environnement et Développement de Soliman, les services de l’Institut national des sciences et technologies de la mer (INST) et de l’Agence nationale de protection de l’environnement (ANPE) ont été mobilisés pour effectuer les analyses nécessaires afin de déterminer les causes de cette mortalité.
Les services municipaux de Soliman ont pris en charge le ramassage des poissons morts, recouverts ensuite d’une couche de chaux avant enfouissement, conformément aux procédures en vigueur. Une commission comprenant la direction régionale de la protection du littoral, l’INST, la direction régionale de la santé, l’ANPE et les services de sécurité a inspecté le littoral et prélevé des échantillons de poissons morts, d’eau de mer et de sable en différents points de la plage.
Une mer qui change de couleur
Le phénomène le plus inquiétant reste le changement de couleur de la mer, qui tend désormais vers le brun. Cette anomalie nécessite une explication scientifique basée sur les résultats des prélèvements effectués, a fait savoir Souad Chatouti à l’Agence TAP.
Un phénomène similaire, avec une mortalité importante de poissons, avait déjà été observé en juin dernier dans la même région, signalant une récurrence inquiétante de ce type d’incident dans le littoral de Soliman.
Le rôle possible des microalgues
Des épisodes similaires ont également été observés dans d’autres régions du pays, comme le golfe de Monastir en juin dernier. Les premiers tests avaient révélé que la mortalité des poissons était liée à une prolifération excessive de microalgues (bloom).
Cette croissance anormale est favorisée par l’abondance de nutriments dans l’eau, conséquence des fortes pluies printanières et des rejets urbains, la décomposition massive d’algues vertes, la hausse des températures, la faible circulation des masses d’eau et l’absence de vents. Ces conditions entraînent une baisse drastique de l’oxygène dissous, parfois totale, provoquant la mort de nombreuses espèces marines.
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