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ONU : la Déclaration de New York adoptée massivement, la Tunisie absente du vote

13. September 2025 um 11:37

La Déclaration de New York vient d’être adoptée par l’Assemblée générale à 142 voix pour, 10 contre et 12 abstentions. La Tunisie n’a pas pris part au vote. 

Historique. À une écrasante majorité, l’Assemblée générale de l’ONU a adopté vendredi 12 septembre la « Déclaration de New York », à dix jours d’un sommet qui consacrera la reconnaissance officielle de l’État de Palestine ; sachant que 193 États membres de l’ONU reconnaissent l’Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988. Mais, pour la première fois, plusieurs grandes puissances occidentales, dont la France, l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Irlande ou encore l’Australie, se disent prêtes à franchir le pas.

Le texte de 7 pages concocté auparavant par la France et l’Arabie saoudite et qui plaide pour la « fin de la guerre à Gaza » et un « règlement juste, pacifique et durable du conflit israélo-palestinien, reposant sur une mise en œuvre véritable de la solution à deux Etats tout en excluant sans équivoque le mouvement islamiste Hamas » a été adopté par 142 voix pour, 10 contre (dont sans surprise Israël et son allié américain) et 12 abstentions.

Le Hamas hors jeu

Le Hamas exclu du processus de la solution à deux Etats ? « Dans le contexte de l’achèvement de la guerre à Gaza, le Hamas doit cesser d’exercer son autorité sur la bande de Gaza et remettre ses armes à l’Autorité palestinienne, avec le soutien et la collaboration de la communauté internationale, conformément à l’objectif d’un État de Palestine souverain et indépendant », plaide la résolution onusienne.

« On retiendra le 12 septembre comme le jour de l’isolement international définitif du Hamas », s’est félicité le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur la radio publique France Inter.

Cela étant, dans la perspective d’un futur cessez-le-feu à Gaza, la « Déclaration de New York » évoque également le déploiement d’une « mission internationale temporaire de stabilisation » à Gaza, sous mandat du Conseil de sécurité de l’ONU, pour protéger la population, soutenir le renforcement des capacités de l’État palestinien et apporter des « garanties de sécurité à la Palestine et à Israël ».

« Un cadeau au Hamas »

Réaction immédiate de la part du premier vice-président de la Palestine, Hussein al-Cheikh, lequel a qualifié ce vote d’« étape importante vers la fin de l’occupation  et la concrétisation de notre État indépendant ».

Sans surprise, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Oren Marmorstein, a rejeté la résolution onusienne comme « honteuse », y voyant un encouragement au Hamas à « continuer la guerre » et accusant l’ONU d’être « un cirque politique détaché de la réalité ».

L’ambassadeur des États-Unis à l’ONU a fermement critiqué le vote, le qualifiant de « trompeur », « malavisé » et « mal choisi » dans le temps. La résolution onusienne est essentiellement un « cadeau au Hamas », a-t-il encore déploré.

Rappelons enfin que 10 pays ont voté contre la résolution onusienne, en l’occurrence les États-Unis, Israël, l’Argentine, la Hongrie, le Paraguay, Nauru, la Micronésie, les Palaos, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga.

Douze (12) pays se sont abstenus, notamment la Tchéquie, le Cameroun, la République démocratique du Congo, l’Équateur, l’Éthiopie, l’Albanie, Fidji, le Guatemala, Samoa, la Macédoine du Nord, la Moldavie, le Soudan du Sud.

La singularité tunisienne

L’on notera également que la majorité des pays arabes, notamment l’Algérie, le Maroc, la Libye, la Mauritanie, l’Égypte, le Bahreïn, le Koweït, Oman, le Qatar, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, le Yémen, le Soudan et la Syrie, aura voté en faveur de la résolution onusienne. À l’exception de l’Irak et de la Tunisie qui n’ont pas pris part au vote.

Pourquoi ? Officiellement, notre pays, connu pour son attachement viscéral à la cause palestinienne, ne veut pas d’un texte qui consacre la formule d’une solution à deux États et implique par conséquent une reconnaissance de facto de l’État hébreu.

En d’autres termes, Tunis soutient depuis longtemps la création d’un État palestinien indépendant aux côtés d’Israël, conformément aux résolutions de l’ONU (notamment les résolution 242 et 338) et à l’Initiative de paix arabe de 2002.

Mais les autorités tunisiennes ne cachent plus leur scepticisme vis-à-vis de la solution à deux États, constatant que cette solution est vidée de sa substance par les faits sur le terrain et les rapports de force : le processus de paix est pratiquement bloqué, et le projet d’un État palestinien est devenu irréalisable sur le terrain à cause de l’expansion des colonies israéliennes, de l’annexion de Jérusalem-Est et du morcellement territorial en Cisjordanie.

Bref, Tunis se démarque du monde arabe, même du voisin algérien, en préférant insister sur les droits fondamentaux des Palestiniens et opte par conséquent pour une paix « juste et globale », plutôt que sur un schéma diplomatique qu’elle juge, à tort ou à raison, illusoire et chimérique.

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Frappes israéliennes au Qatar : la duplicité américaine

11. September 2025 um 11:21

Doha lâché par son protecteur américain ? C’est en tout cas l’amer sentiment qui prévaut au Qatar. Tandis que la Maison Blanche ne s’est pas opposée aux plans malveillants de l’Etat hébreu, ni n’a condamné formellement les frappes contre son territoire.

Vent de panique sur les monarchies du Golfe inquiètes d’être prises pour cible à leur tour. Cependant que Tel-Aviv ne semble plus avoir de frein pour frapper à sa guise tout pays de la région, y compris les alliés des États-Unis. Faudra-t-il désormais se fier aux Yankees pour leur propre défense? Et ce, alors même que le Qatar- membre fondateur du Conseil de coopération du Golfe (CCG), l’organisation régionale créée en 1981, aux côtés de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, du Koweït, d’Oman et des Émirats arabes unis- vient de subir les foudres d’Israël ?

Inquiétudes légitimes d’autant plus que ce richissime Emirat gazier se croyait à l’abri sous le parapluie américain en sa qualité d’allié majeur non-membre de l’OTAN des Etats-Unis, médiateur dans le conflit entre Israël et le Hamas et pays abritant la base militaire la plus importante au Moyen-Orient. Lequel pays avait signé avec les Etats-Unis lors de la dernière visite de Donald Trump à Doha en mai 2025  un accord censé générer des échanges économiques d’au moins 1200 milliards de dollar. Et allant même jusqu’à lui offrir un avion présidentiel estimé à 400 millions de dollars en signe d’amitié. En vain.

Trahison

En effet, l’Etat hébreu a annoncé mardi 9 septembre avoir ciblé des responsables du Hamas dans des frappes à Doha. Mais le mouvement islamiste palestinien a assuré que les négociateurs visés avaient survécu, tout en faisant état de six morts dans l’attaque.

Ainsi, le mouvement palestinien a affirmé que « l’ennemi n’avait pas réussi à assassiner les membres de la délégation en charge des négociations ». Cependant, il a fait état de six morts : le fils du négociateur en chef du Hamas Khalil al-Hayya, le chef de son bureau et trois gardes du corps, ainsi qu’un policier qatari.

« Le fait de prendre pour cible les négociateurs au moment même où ils discutent de la dernière proposition de Trump, confirme que Netanyahu et son gouvernement ne souhaitent parvenir à aucun accord et cherchent délibérément à faire échouer les efforts internationaux, sans se soucier de la vie de leurs prisonniers », a indiqué le Hamas.

Pour sa part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui dit assumer seul la décision, explique avoir ordonné ces frappes après une fusillade, revendiquée lundi par le Hamas, qui a fait six morts à Jérusalem-Est.

« L’action menée aujourd’hui contre les principaux chefs terroristes du Hamas était une opération israélienne totalement indépendante », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. « Israël l’a préparée, Israël l’a menée et Israël en assume l’entière responsabilité ».

Une « rare erreur tactique israélienne », estime l’éditorialiste du Washington Post David Ignatius. Car ce dernier constate que si « l’attaque n’a pas réussi à éliminer les hauts dirigeants du Hamas. Elle a en tout cas détruit l’un des rares canaux permettant d’arrêter le conflit ».

Le journaliste estime encore que les responsables qataris, qui jouent un rôle de médiateur dans le conflit, ont été « choqués par l’attaque et se sont sentis trahis. Des sources qataries m’ont confié qu’Israël et les États-Unis leur avaient promis le mois dernier que les responsables du Hamas ne seraient pas ciblés sur leur territoire. Cette promesse s’est révélée vide ».

Flou artistique

Trahison, duplicité ? Soit le président américain ne s’est pas opposé au raid israélien, soit, crime de lèse-majesté, Tel-Aviv s’est estimé en position d’agir sans l’en informer au préalable.

Dans les deux cas de figure, la communication de la Maison Blanche était floue et même contradictoire. En effet, tout en condamnant la frappe israélienne, la porte-parole de la Maison-Blanche, Karoline Leavitt a affirmé mardi qu’ « éliminer le Hamas, qui a profité de la misère de ceux qui vivent à Gaza, constitue un but louable ».

Elle a également ajouté que « sous instruction de Donald Trump, Steve Witkoff (le promoteur immobilier new-yorkais devenu envoyé spécial personnel de Donald Trump au Moyen-Orient. NDLR) avait informé Doha avant les événements ». Ce que le Qatar, dont un membre des forces de sécurité a été tué dans l’attaque, a immédiatement réfuté.

Trump « pas ravi »

Même attitude ambigüe de la part du locataire de la Maison Blanche- apparemment très mal à l’aise, vu que son pays est allié à la fois avec Israël et le Qatar qui abrite la plus grande base américaine de la région- qui a nié en bloc qu’Israël l’avait prévenu au préalable, même si son administration a été avertie « par l’armée américaine ».

La décision de lancer une attaque au Qatar «a été prise par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu » a écrit Trump sur son réseau social », qualifiant l’opération d’« incident regrettable ».

« Je ne suis pas ravi » et « je suis très mécontent », a-t-il indiqué mardi soir, lors d’un bref échange avec la presse.

En signe de représailles, le richissime Emirat gazier avec ses 330 000 habitants « se réserve le droit de riposter à cette attaque flagrante », a déclaré son premier ministre, Cheikh Mohammed ben Abdulrahmane Al Thani.  L’ennemi sioniste en tremble d’avance !

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Reconnaissance de l’État palestinien : chantages, menaces et pressions…

09. September 2025 um 10:37

À quelques jours de l’Assemblée générale de l’ONU, Israël prévient que la reconnaissance d’un État palestinien entraînerait des conséquences « imprévisibles ». Comme si de facto les jeux ne sont pas faits ! C’est le signe évident que les Israéliens et leurs alliés américains paniquent et ne savent plus où donner de la tête.

Alors que la Palestine endure depuis des décennies les affres de l’occupation, du blocus, des colonies illégales et aujourd’hui d’un génocide télévisé au quotidien. Et à l’heure où les bombes pleuvent sur Gaza, où les enfants meurent de faim et où les hôpitaux sont pris pour cibles et à l’approche de la reconnaissance officielle de l’État de Palestine, prévue le 22 septembre à l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU. Pressions et chantages se multiplient sur les pays qui s’apprêtent à franchir ce pas diplomatique historique.

Sachant que 148 pays ont déjà officiellement reconnu la Palestine. Mais, pour la première fois, plusieurs grandes puissances occidentales, dont la France, l’Espagne, le Canada, le Royaume-Uni, la Belgique et l’Irlande ou encore l’Australie se disent prêtes à franchir le pas.

Ingérence

Ainsi, sans surprise, Washington, qui s’aligne sans vergogne sur la position de Tel-Aviv totalement hostile à la solution de deux Etats, aurait expressément mis en garde Paris et Londres contre toute reconnaissance officielle de la Palestine.

L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a déclaré dimanche dernier dans un entretien à la BBC, que la reconnaissance d’un État palestinien serait « désastreuse ».

Pour sa part, le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio- qui dit craindre un « séisme politique » si deux grandes puissances du G7 et de surcroit membres permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, franchissaient le Rubicond- a critiqué le 4 septembre cette initiative. Tout en précisant qu’Israël pourrait réagir « en annexant davantage de territoires en Cisjordanie, comme il l’a fait par le passé ».

Une manœuvre vivement critiquée par Chris Doyle, membre du Conseil pour la compréhension arabo-britannique. En effet, celui-ci dénonce une interférence inadmissible dans les affaires souveraines de deux pays européens. « Il n’y a aucun motif légitime pour que les États-Unis empêchent une décision politique qui répond à un impératif moral et juridique de longue date », a-t-il plaidé.

Menaces existentielles

Pour rappel, Israël a pour sa part mis en garde contre les conséquences potentielles de cette démarche. A cet égard, le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a déclaré dimanche 7 septembre lors d’une conférence de presse avec son homologue danois, Lars Løkke Rasmussen, en visite à al-Qods occupée, que « des États comme la France et le Royaume-Uni, qui ont poussé à la soi-disant reconnaissance d’un État palestinien, ont commis une erreur majeure ». Tout en ajoutant que la reconnaissance d’un État palestinien par des pays occidentaux entraînerait des conséquences « imprévisibles » qui pourraient bien « changer la donne sur le terrain ». De même qu’elle pourrait pousser son pays à prendre des « mesures unilatérales », sans toutefois préciser leur nature.

Quelles mesures ? Evidemment, l’annexion davantage de territoires palestiniens en Cisjordanie. Mais, à quoi sert de brandir cette menace alors que la Cisjordanie est de facto coupée en deux ?

En effet, le gouvernement israélien ne vient-il pas d’approuver la construction de 3 400 nouveaux logements en plein cœur de la Cisjordanie occupée. Un projet jugé menaçant pour la viabilité d’un futur État palestinien ?

Bezalel Smotrich, le ministre israélien d’extrême droite, n’a-t-il pas averti les dirigeants européens : « Si vous reconnaissez un État palestinien en septembre, notre réponse sera l’application de la souveraineté israélienne sur toutes les parties de la Judée-Samarie ». Un terme qu’Israël utilise pour désigner la Cisjordanie ?

Tollé international

Face à cette menace qui changerait totalement la donne en Palestine occupée mais également dans toute la région du Moyen-Orient, deux pays arabes ayant normalisé avec l’Etat hébreu, en l’occurrence la Jordanie et les Emirats-arabes unis, ont exprimé leur opposition « aux projets d’expansion des colonies [israéliennes] en Cisjordanie ». Ils dénoncent les « positions et déclarations israéliennes qui constituent une menace pour la souveraineté des Etats de la région ».

Ainsi, le roi Abdallah II de Jordanie a réaffirmé dimanche dernier le « refus absolu » d’Amman de toute « mesure israélienne pour annexer la Cisjordanie ». Il s’exprimait de la sorte lors d’entretiens à Abou Dhabi avec le président émirati, Mohammed ben Zayed Al Nahyane.

Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne  « condamne dans les termes les plus forts » cette décision. Laquelle « compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux États […], en fragmentant l’unité géographique et démographique de l’État palestinien ».

« Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu’à travers des points de contrôle d’occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie ». C’est ce qu’a déploré l’Autorité palestinienne qui voit dans ce projet un nouveau « crime de colonisation » et une nouvelle étape de « l’annexion progressive de la Cisjordanie ».

Reste la question des conséquences de la reconnaissance internationale d’un Etat palestinien dans la pratique ? D’abord, cette décision consacrerait le droit des Palestiniens à disposer d’eux-mêmes. Ensuite, elle placerait également la Palestine sur un pied d’égalité diplomatique avec les autres pays, lui permettant d’ouvrir des ambassades et de signer des accords et traités internationaux. Enfin, une telle reconnaissance offrirait aussi à la Palestine la possibilité de faire valoir ses droits souverains sur son espace aérien et ses eaux territoriales, ainsi que de saisir la Cour internationale de justice pour revendiquer sa souveraineté ou déposer des plaintes pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

L’enjeu est de taille : d’où le vent de panique qui souffle sur Tel-Aviv et Washington.

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Un socialiste à Matignon ?

06. September 2025 um 11:27

Inédit. Emmanuel Macron exhorte la droite et son camp à « travailler » avec les socialistes pour composer un nouveau gouvernement, après l’inéluctable chute de François Bayrou le 8 septembre en cours. En fait, a-t-il d’autres choix ?

 

Finira-t-il par franchir le Rubicond ? Alors que son Premier ministre a  annoncé, le 25 août dernier, qu’il se soumettrait à un vote de confiance le 8 septembre prochain, vote qui, sauf miracle, devrait entraîner sa chute, Emmanuel Macron, lequel – suite à une catastrophique dissolution de l’Assemblée nationale, aura successivement nommé deux personnalités de gauche et de droite à Matignon, en l’occurrence Gabriel Attal et Michel Barnier, puis un centriste, François Bayrou – est tenté par une bifurcation à gauche : et si pour résoudre la crise actuelle et surtout prévenir une nouvelle dissolution, le locataire du palais de l’Elysée décidait de nommer un socialiste à la tête du gouvernement ?

« L’Élysée juge le temps venu de se tourner vers le camp socialiste. Ou en tout cas d’envisager cette hypothèse », rapporte le journal espagnol El Pais. « Si cela venait à arriver, ce serait alors la première cohabitation depuis plus de vingt ans », ajoute la même source.

En effet, ce scénario n’est pas inédit sous la Ve République : entre 1997 et 2002, le socialiste Lionel Jospin a occupé le poste de Premier ministre sous la présidence de Jacques Chirac à l’issue des élections législatives anticipées provoquées par une dissolution de l’Assemblée nationale. Ne dit-on pas que l’Histoire ne se répète pas, mais elle se plagie ?

Une idée qui fait son chemin

Toujours est-il que le Parti socialiste veut croire que le président de la République nommera, enfin, un Premier ministre issu de ses rangs, d’autant que la gauche est arrivée en tête des législatives anticipées de 2024, et alors que le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, a promis de ne pas censurer « a priori » un gouvernement de gauche, mais « sans ministres issus de la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ».

Encore faut-il s’assurer que les députés LR sont tous sur la même longueur d’onde : le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déjà mis son veto, expliquant dans la foulée sur X que « si un gouvernement socialiste devait mener une politique contraire aux intérêts de la France, le devoir de la droite serait de l’empêcher ».

Pourtant, les propos de Laurent Wauquiez prennent de l’épaisseur quand on se rappelle que l’ancien chef du gouvernement de Jacques Chirac, Dominique de Villepin, une voix très respectée par l’opinion publique française, ne veut pas non plus d’une dissolution qui mènerait à « une crise de régime » et se prononce en revanche pour la nomination, par Emmanuel Macron, d’un Premier ministre de gauche en cas de chute inéluctable du gouvernement de François Bayrou.

« Il faut faire les choses dans l’ordre. Il faut commencer par le bloc qui est arrivé en tête aux dernières élections, c’est un bloc de gauche. Sollicitons les personnalités qui sont susceptibles de constituer ce gouvernement. S’il échoue, alors on s’adressera au bloc central », plaida-t-il mercredi 3 septembre sur TF1.

Les socialistes y croient

Mais que pense le parti à la rose de ce scénario, impensable il y a quelques mois ? « Nous sommes volontaires » et « prêts » à entrer à Matignon, a lancé Olivier Faure, le patron des socialistes, lors des universités d’été du parti fin août.

Le socialiste, qui connaît très bien et tutoie même le chef de l’État, s’est également dit mardi 3 septembre sur LCI « à la disposition » d’Emmanuel Macron pour discuter des conditions dans lesquelles le PS pourrait occuper des places dans l’exécutif.

Calculs politiques

Message reçu cinq sur cinq par Emmanuel Macron qui cherche à tout prix à sortir du cercle infernal des dissolutions à répétition. Profitant d’un déjeuner à l’Élysée, mardi 2 septembre, autour d’Édouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Retailleau et François Bayrou, il a  exhorté ses invités de droite à « travailler » avec le PS. Mais avait-il le choix ?

Il est clair que le président se tourne vers la gauche, non par conviction mais pour sauver un budget, éviter une censure et garantir un semblant de stabilité dans un paysage politique profondément mouvant depuis plus d’un an : la gauche, composée de troupes socialistes, de députés hétéroclites, ainsi que les écologistes, les communistes et le groupe de la gauche démocrate et républicaine, compte dans ses rangs 354 députés à l’Assemblée nationale, soit 65 députés de plus que la majorité absolue. Laquelle majorité permettrait d’adopter les budgets de l’État et de la sécurité sociale à l’automne prochain, sans recours au fameux article 49.3, lequel permet de faire adopter un texte sans vote.

Un calcul qui ne manque pas d’habileté, mais n’est-il pas saisissant de constater qu’un pouvoir en fin de règne rêve de gouverner à gauche alors que la France n’a jamais été aussi nettement installée à droite ?

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Défilé militaire XXL à Pékin sur fond de rivalité sino-américaine

04. September 2025 um 09:29

« Somptueux », «massif », « le plus grand défilé organisé dans le pays » : les superlatifs ne manquent pas dans la presse internationale pour décrire la parade militaire qui a eu lieu mercredi  3 septembre à Pékin pour commémorer le 80e anniversaire de la victoire de la Chine sur le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale.

 

Orchestration parfaite de divers corps de l’armée chinoise, chorégraphie millimétrée, une série de nouveaux équipements militaires exhibés à l’occasion, en l’occurrence  le nouveau missile balistique intercontinental nucléaire, le nouveau missile routier capable de transporter des armes hypersoniques, des torpilles sous-marines géantes aux armes laser de pointe capables d’abattre des drones, des avions furtifs J-20, et même des drones « chiens robots ».

Démonstration de force

Ainsi, Pékin a dévoilé pour la première fois son missile balistique intercontinental le plus puissant, le DF-5C, capable de frapper n’importe quel point du globe. Mais c’est un système antimissile et antisatellite, le HQ-29, capable d’abattre une cible jusqu’à 500 km d’altitude, et donc des constellations en orbite basse type Starlink, qui aura été la grande révélation du jour.

L’armée chinoise a aussi montré qu’elle est en train de rattraper son retard en matière de drones et d’aviation à vitesse grand V, avec les drones de type « loyal wingman », des avions de combat sans pilote configurés pour accompagner des chasseurs de dernière génération, dont le GJ-11 sans queue et le Wing Loong-3.

En effet, rien n’a été négligé par les autorités chinoises pour que l’impressionnant défilé militaire sur la place Tiananmen au centre de Pékin – qui marquait le 80e anniversaire de la victoire de la Chine sur le Japon lors de la Seconde Guerre mondiale – ne constitue surtout une démonstration de force et de puissance de la Chine sur la scène internationale, avec en toile de fond la rivalité sino-américaine.

Pour rappel, l’Armée populaire de libération (APL) s’est lancée ces dernières décennies dans un vaste programme de modernisation militaire qui lui a permis de rattraper, voire dans certains domaines, de dépasser, les États-Unis.

Des exemples ? Les missiles hypersoniques qui voyagent à plus de cinq fois la vitesse du son, sont l’un des domaines dans lesquels la Chine est en tête au niveau mondial. Ou encore l’intelligence artificielle et les armes autonomes dont l’AJX002, un drone sous-marin géant de 18 mètres capable de transporter des armes nucléaires, en est une parfaite illustration.

Toutefois, l’arsenal nucléaire chinois qui compte plusieurs centaines de missiles, reste loin derrière ceux de la Russie et des États-Unis, qui en possèdent tous deux des milliers, mais il augmente rapidement et trouve des moyens innovants pour transporter ses ogives.

En revanche, la dernière parade militaire chinoise sera désormais décortiquée et analysée à la loupe par les experts du Pentagone et les responsables de la défense du monde entier.

Pour un ordre plus multipolaire

Faut-il rappeler que cette démonstration de puissance géopolitique et désormais militaire veut rappeler à ceux qui en doutent encore que l’Empire du Milieu sous la direction de Xi Jinping ne se contente pas d’être la deuxième économie mondiale, mais qu’il aspire désormais à bouleverser l’ancien ordre mondial établi après la Seconde Guerre mondiale, aujourd’hui en loques, au profit de la nouvelle vision d’un Sud global, en l’occurrence un ordre international plus multipolaire et moins unidirectionnel.

A ce propos, le président américain Donald Trump ne s’y pas trompé en régissant à cette démonstration de force par le sarcasme. « Que le président Xi et le merveilleux peuple chinois passent une excellente journée de célébrations », a-t-il écrit sur son réseau Truth Social. « Veuillez transmettre mes salutations les plus chaleureuses à Vladimir Poutine et Kim Jong-un pendant que vous conspirez contre les États-Unis d’Amérique », a-t-il ajouté, ironique.

Poutine, Kim Jong-un … et les autres

Rappelons enfin que pas moins de 26 chefs d’État ou de gouvernement étaient présents mercredi 3 septembre pour assister à la grande parade organisée par Pékin ; toutefois, le Premier ministre indien, Narendra Modi, brillait par son absence. Pourtant, il était présent Tianjin le 31 août et le 1er septembre, à l’occasion du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS).

 

A la tribune d’honneur, Xi Jinping, en costume « Mao » gris anthracite, était entouré par le président russe, Vladimir Poutine, le président iranien, Massoud Pezeshkian, son homologue biélorusse, Alexandre Loukachenko.  Mais c’est Kim Jong-un qui a attiré tous les regards. En effet, jamais depuis son accession au pouvoir fin 2011, le dirigeant nord-coréen, qui limite les sorties hors de son pays reclus et soumis à de lourdes sanctions occidentales, ne s’est montré dans une telle réunion de dirigeants étrangers.

Pour le petit-fils de Kim Il-sung, fondateur de la Corée du Nord, c’est une occasion en or pour renouer avec Pékin, élargir ses alliances, notamment avec la Russie, enfin s’afficher comme un acteur prêt à jouer dans la cour des grands.

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