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La Cisjordanie coupée en deux : coup de grâce au rêve palestinien ?

21. August 2025 um 10:51

En dépit de l’opposition internationale, l’État hébreu a approuvé, mercredi 20 août 2025, la construction de 3 400 logements en Cisjordanie occupée, coupant le territoire palestinien en deux et empêchant la création d’un éventuel État palestinien avec une continuité territoriale.

 

Indéniablement, le gouvernement Netanyahu passe maître dans l’art du cynisme, de la fourberie et de la mauvaise foi. Car, pour étouffer dans l’œuf tout espoir de voir émerger un jour proche un Etat palestinien fiable, en plus de l’occupation de Gaza, ce gouvernement, le plus à droite dans l’histoire d’Israël, vient de donner le feu vert à la construction de 3 400 logements dans une zone baptisée E1 – un projet de construction de colonies extrêmement controversé, retardé d’ailleurs pendant des années sous la pression internationale -, coupant de facto la Cisjordanie en deux et compromettant toute continuité territoriale d’un éventuel État palestinien et menaçant la solution à deux États.

« L’État palestinien est en train d’être balayé de la table des négociations, non pas par des slogans, mais par des actes ». Ainsi, s’est félicité le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich ; une référence à la récente vague d’annonces de reconnaissance d’un État palestinien par de nombreux pays de premier plan, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie.

De quoi parle-t-on au juste ? D’un espace de 12 kilomètres carrés au nord-est d’Al-Qods occupée qui représente l’un des derniers liens entre Ramallah, au nord de la Cisjordanie, et Bethléem, située au sud. Deux villes que les Palestiniens relient à grand-peine malgré la faible distance qui les sépare,  seulement 22 kilomètres, en raison des fameux check-points. Ainsi, la construction de ces logements crée une ligne contiguë de colonies juives, depuis le centre de la Cisjordanie jusqu’à Jérusalem, scindant le territoire en deux, entre le nord et le sud.

50 kilomètres, 5 heures de route

Les check-points, parlons-en. Depuis 1967, les axes routiers des territoires occupés sont contrôlés par Israël. Ce réseau de check-points, illégal au regard du droit international, s’est considérablement développé au début des années 1990. Ces postes militaires assurent le maillage des territoires palestiniens, fractionnés par l’enchevêtrement de colonies et le mur de séparation.

Selon les Nations unies, une centaine de check-points sont répartis à travers la Cisjordanie, sans compter les quelque quatre cents obstacles matériels – barrières, blocs de béton, monticules de terre…

Pour un Palestinien, se déplacer en Cisjordanie demeure une course d’obstacles : pour parcourir 50 kilomètres, il faut mettre 5 heures de route !

À rappeler à ce propos que quelque trois millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, aux côtés d’environ 500 000 Israéliens installés dans des colonies que l’ONU juge illégales au regard du droit international. La colonisation de la Cisjordanie, frontalière de la Jordanie, s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, de gauche comme de droite, depuis 1967. Elle s’est nettement intensifiée sous l’exécutif actuel, particulièrement depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

Une prison à ciel ouvert

Réaction outragée du ministère des Affaires étrangères de l’Autorité palestinienne, lequel « condamne dans les termes les plus forts » cette décision qui « compromet les perspectives de mise en œuvre de la solution à deux États […] en fragmentant l’unité géographique et démographique de l’État palestinien ».

« Cela ancre la division de la Cisjordanie occupée en zones et cantons isolés, déconnectés géographiquement et ressemblant à de véritables prisons où les déplacements entre eux ne sont possibles qu’à travers des points de contrôle d’occupation, au milieu de la terreur des milices de colons armés disséminées dans toute la Cisjordanie », a déploré l’Autorité palestinienne qui voit dans le projet E1 un nouveau « crime de colonisation » et une nouvelle étape de « l’annexion progressive de la Cisjordanie ».

Tollé international

Pour sa part, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a fermement condamné, mercredi 20 août 2025, cette décision en considérant que « les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, violent le droit international et vont directement à l’encontre des résolutions des Nations unies. L’avancement de ce projet constitue une menace existentielle pour la solution à deux États ».

Le patron de l’ONU a également averti que ce projet « mettrait fin aux perspectives d’une solution à deux États » et « couperait le nord du sud de la Cisjordanie ».

La cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas, s’est, elle aussi, montrée très critique, rappelant que le plan « constitue une violation du droit international ».

Idem pour le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, qui a appelé le gouvernement israélien « à revenir sur cette décision ». Son homologue italien, Antonio Tajani, juge ledit projet « inacceptable ».

Le roi Abdallah II de Jordanie a également affirmé le rejet par son pays du projet E1, déclarant que « la solution à deux États est le seul moyen d’atteindre une paix juste et globale ».

À noter enfin que si la récente décision israélienne a été largement condamnée par la communauté internationale, en revanche, la réaction américaine se fait pour le moment très discrète. Washington semble peser le pour et le contre avant de se prononcer sur un sujet aussi crucial pour l’avenir du Moyen-Orient.

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L’arnaque des Accords d’Oslo et la tragédie de Gaza

19. August 2025 um 10:51

Les Accords d’Oslo ont été vendus par la communauté internationale et surtout les pays occidentaux, qui ne sont autres que les parrains d’Israël, comme la panacée pour régler le conflit israélo-palestinien et comme l’avènement de la paix, de la prospérité et la coexistence harmonieuse. Quand on voit le résultat catastrophique 32 ans plus tard, on constate que ces Accords étaient en réalité une escroquerie qui a conduit à l’asservissement du peuple palestinien et à son écrasement par le colonialisme criminel israélien.

Imed Bahri

Le génocide actuel à Gaza mais aussi les deux décennies de souffrance qui l’ont précédé dans le territoire palestinien le prouvent comme l’explique une analyse du quotidien londonien arabophone Al-Quds al-Arabi

Depuis la signature des accords d’Oslo en 1993, les bases d’une politique de famine à Gaza ont été posées, avant qu’elle ne devienne un plan concret en 2007, lorsqu’Israël a fixé l’apport calorique minimal nécessaire pour subvenir aux besoins de la population de la bande de Gaza. Cette violence à long terme a atteint aujourd’hui son paroxysme meurtrier.

En 2012, l’organisation israélienne de défense des droits humains Gisha a obtenu une décision de justice obligeant le gouvernement israélien à publier des documents confirmant qu’il avait calculé les besoins caloriques de la population de Gaza dans le but de créer une crise alimentaire sans famine.

Maintenir Gaza au bord de l’effondrement

En 2021, soit deux ans avant la guerre génocidaire israélienne, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a constaté qu’environ 90% des enfants d’âge préscolaire de Gaza recevaient moins de 75% de leurs besoins alimentaires quotidiens.

Malgré l’accord de 2005 entre Israël et l’Autorité palestinienne visant à garantir la circulation des biens et des personnes entre Gaza et la Cisjordanie, cet accord est devenu un outil de renforcement des restrictions. Avant 2006, 400 camions entraient quotidiennement dans la bande de Gaza mais Israël a réduit ce nombre à 107. En 2007, seuls 67 camions étaient autorisés à y entrer quotidiennement.

Face à la pénurie de vivres, les Palestiniens ont dû creuser des tunnels pour faire passer clandestinement de la nourriture et des produits de première nécessité. Un câble diplomatique américain, fuité et publié par The Guardian, a révélé que les responsables israéliens affirmaient que leur objectif était de «maintenir l’économie de Gaza au bord de l’effondrement».

Les accords d’Oslo, qui semblait accorder l’autonomie aux Palestiniens, ont en réalité consolidé leur subordination forcée. Israël a conservé le contrôle total des frontières, de la sécurité et de la circulation des personnes et des biens, tandis que l’Autorité palestinienne s’est vu confier des fonctions limitées comme la santé et l’éducation. Comme l’a décrit le regretté universitaire américano-palestinien Edward Saïd, Oslo était «un instrument de capitulation palestinienne – un Versailles palestinien», l’écrivaine Salima Gul l’a récemment rappelé dans un article publié dans plusieurs médias progressistes américains.

Aujourd’hui, la famine a atteint un point que la manipulation des récits médiatiques ne peut plus occulter. Des images provenant de Gaza, comme celle de l’enfant Mohammed Zakaria affamé, ont choqué même certains médias occidentaux qui reproduisent depuis longtemps le récit israélien.

Cependant, les corrections ultérieures apportées à la couverture médiatique –sous la pression des groupes pro-israéliens– ont tenté de minimiser l’impact de ces images en remettant en question leur contexte.

Dans leurs analyses juridiques, des experts tels que Tom Dannenbaum et Alex de Waal affirment que la «famine due au siège» n’est pas seulement une violation humanitaire mais un crime de guerre de «torture communautaire» car elle compromet la capacité des populations à vivre ensemble et détruit les liens communautaires. De Waal souligne que le blocus de Gaza –le plus long de l’histoire moderne– pourrait être levé du jour au lendemain si Israël le décidait, démontrant ainsi qu’il s’agit d’une décision politique non inéluctable.

Retard de croissance et malnutrition chronique

Des études indiquent que les effets de la famine s’étendent sur plusieurs générations, même au niveau génétique, comme ce fut le cas lors du siège de Hama en 1982. À Gaza, où le blocus est en vigueur depuis près de deux décennies, les taux de retard de croissance et de malnutrition chronique ont atteint des niveaux alarmants depuis le début des années 2000.

La famine à Gaza n’est pas une politique aléatoire, c’est un outil pour punir et asservir une société entière, conformément à la logique de la «mort sociale» qui vise à démanteler le tissu humain et à transformer les gens en individus noyés dans le besoin, incapables d’espoir ou d’action.

De récents sondages israéliens ont montré que 79% des Juifs israéliens n’étaient pas perturbés par les informations faisant état de famine à Gaza, tandis que des foules se rassemblaient pour assister aux bombardements depuis les collines voisines, une scène qui témoigne de la brutalité des lieux et de la festivité de la violence.

L’écrivaine Salima Gul estime que ce qui se passe aujourd’hui à Gaza constitue la «version finale» des accords d’Oslo et que l’illusion d’une solution à deux États s’est évanouie avec la mort d’Oslo. Elle affirme que mettre fin au génocide et à la famine exige une décision américaine décisive mais Washington n’agira pas car cette politique sert sa position impérialiste tandis que les positions arabes et islamiques demeurent impuissantes ou complices.

Selon Gul, le message que la punition de Gaza envoie au monde est le suivant : Si vous luttez pour la liberté, vous serez affamés et anéantis, et personne ne viendra à votre secours mais malgré cela, certains Palestiniens persistent à résister et à survivre car les cris des affamés ne leur laissent pas d’autre choix.

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Israël : Smotrich relance un plan de colonisation en Cisjordanie

15. August 2025 um 08:11

Le ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, figure de l’extrême droite et colon déclaré, a annoncé, jeudi 14 août 2025, le lancement des travaux du controversé projet E1, reliant la colonie de Ma’aleh Adumim à Jérusalem-Est. Présenté comme un geste « pour enterrer l’idée d’un État palestinien », ce plan fragmenterait la Cisjordanie et couperait l’accès des Palestiniens à Jérusalem-Est. 

Smotrich affirme que le Premier ministre Benjamin Netanyahou et le président américain Donald Trump soutiennent cette relance, bien qu’aucune confirmation officielle n’ait été donnée. « Notre réponse à toute reconnaissance d’un État palestinien se fera sur le terrain, par des constructions et des quartiers, pas par des discours », a-t-il déclaré.

L’Autorité palestinienne, l’ONU et plusieurs pays occidentaux dénoncent une violation du droit international qui compromet définitivement la solution à deux États. Le porte-parole onusien, Stéphane Dujarric, a averti que ce projet « renforcerait l’occupation » et détruirait toute perspective de paix.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a, quant à elle, appelé l’État hébreu à « renoncer » à la mise en œuvre de son projet de construction d’une colonie en Cisjordanie occupée.

« La décision des autorités israéliennes de faire avancer le projet de colonie E1 compromet davantage la solution à deux États et constitue une violation du droit international », a déclaré Kallas.

Gelé depuis 2012 puis brièvement relancé en 2020, le projet E1 avait jusqu’ici été suspendu face aux pressions internationales. Sa reprise intervient dans un contexte où Israël fait déjà face à l’isolement diplomatique accru lié à son offensive à Gaza et à la menace de reconnaissance internationale d’un État palestinien en septembre prochain.

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Unicef | 12 000 enfants gravement malnutris à Gaza

12. August 2025 um 11:38

Selon le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), 12 000 enfants palestiniens sont gravement malnutris à Gaza. Ce chiffre, enregistré en juillet 2025, constitue un record, comparé aux 2 000 de février. L’organisation parle d’une augmentation «inquiétante» du nombre de cas et appelle à un cessez-le-feu et à ce que l’aide alimentaire parvienne aux enfants «de toute urgence avant que d’autres vies ne soient perdues».

Le chiffre de juillet est le «chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré». La comparaison avec il y a quelques mois est frappante. En février, explique l’Unicef, «2 000 enfants souffraient de malnutrition aiguë à Gaza. En juin, ce chiffre avait triplé. Aujourd’hui, il a presque doublé.» Cela prouve, pour le Fonds, que la malnutrition «s’accélère rapidement, mettant gravement en danger la vie des jeunes. Le rythme de cette détérioration est alarmant.»

L’Unicef ne laisse planer aucun doute sur l’interprétation de ses données, précisant que les 12 000 cas recensés en juillet relèvent de «malnutrition aiguë, et non de malnutrition sévère, cette dernière étant la forme la plus grave de la première et souvent associée à un risque élevé de complications et de mortalité».

L’Unicef tire la sonnette d’alarme depuis des mois. En juin, Édouard Beigbeder, directeur régional de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, a explicitement évoqué une crise nutritionnelle incontrôlée, avec pas moins de 16 736 enfants hospitalisés pour malnutrition entre janvier et mai. Soit une moyenne de 112 par jour.

Il y a quelques jours, le directeur général adjoint de l’Unicef, Ted Chaiban, après une mission en Israël, à Gaza et en Cisjordanie, a publié des statistiques alarmantes. À Gaza, a-t-il déclaré, plus de 18 000 enfants ont été tués depuis le début des hostilités. C’est comme si une classe entière disparaissait chaque jour.

I. B.

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Microsoft aide l’armée israélienne à espionner les Palestiniens

09. August 2025 um 12:16

L’Unité 8200 de l’armée israélienne, service chargé du renseignement technique et des communications, a entrepris un de stocker une quantité gigantesque d’appels téléphoniques de Palestiniens sur les serveurs de Microsoft en Europe. Le Guardian a publié une enquête de Harry Davies et Yuval Abraham qui a levé le voile sur cette affaire. La multinationale américaine botte en touche et affirme ne rien savoir du contenu stocké. 

Imed Bahri

Un après-midi de fin 2021, Satya Nadella, PDG de Microsoft, a rencontré le commandant de l’unité de surveillance de l’armée israélienne, l’Unité 8200. Parmi les points à l’ordre du jour figurait le transfert d’importantes quantités de renseignements top secrets vers le cloud de l’entreprise américaine. Lors de la réunion au siège de Microsoft, près de Seattle, le chef de l’unité Yossi Sariel a obtenu le soutien de Nadella pour un projet qui donnerait à l’Unité 8200 accès à une zone dédiée et isolée au sein de la plateforme cloud Azure de Microsoft.

Forte des capacités illimitées d’Azure, l’Unité 8200 a commencé à développer un puissant outil de surveillance de masse: un système complet et intrusif qui collecterait et stockerait les enregistrements de millions d’appels téléphoniques passés quotidiennement par les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Vaste archive de communications palestiniennes

Ce système, entré en service en 2022 et révélé par l’enquête du Guardian menée en collaboration avec le média israélien +972 Magazine et le journal Local Call, permettait à l’Unité 8200 de stocker d’énormes quantités d’appels quotidiens pendant de longues périodes.

Microsoft affirme que Nadella ignorait le type de données que l’Unité 8200 comptait stocker sur Azure mais une série de documents Microsoft divulgués et des entretiens avec 11 sources de l’entreprise et des services de renseignement militaire israéliens révèlent comment l’Unité 8200 a utilisé Azure pour stocker cette vaste archive de communications palestiniennes quotidiennes.

Selon trois sources de l’intérieur l’Unité 8200, la plateforme de stockage cloud a contribué à la préparation de frappes aériennes meurtrières et a influencé les opérations militaires à Gaza et en Cisjordanie.

Grâce à son contrôle sur les infrastructures de communication palestiniennes, Israël intercepte depuis longtemps les appels téléphoniques dans les territoires occupés. Mais ce nouveau système, indiscriminé, permet aux agents de renseignement d’accéder au contenu des appels téléphoniques des Palestiniens, enregistrant les conversations d’une part bien plus large de la population. C’est un système d’espionnage de masse. 

Des sources du renseignement proches du projet ont indiqué que la direction de l’Unité 8200 s’est tournée vers Microsoft après avoir constaté que l’entreprise ne disposait pas de suffisamment d’espace de stockage ni de puissance de calcul sur les serveurs militaires pour gérer les appels téléphoniques de toute une population. Plusieurs agents de renseignement de l’unité ont indiqué qu’un slogan interne, qui résume l’ampleur du projet, a émergé: «Un million d’appels par heure». Le système a été conçu pour être stocké sur des serveurs Microsoft, protégés par des couches de sécurité renforcées développées par les ingénieurs de l’entreprise sous la direction de l’Unité 8200.

Microsoft participe au génocide commis par Israël à Gaza

Des fuites de fichiers Microsoft indiquent qu’une part importante des données sensibles de cette unité pourrait désormais se trouver dans les centres de données de l’entreprise aux Pays-Bas et en Irlande.

La révélation du rôle de la plateforme Azure de Microsoft dans ce projet de surveillance intervient alors que le géant technologique américain subit la pression de ses employés et de ses investisseurs concernant ses liens avec l’armée israélienne et le rôle joué par sa technologie dans l’offensive de 22 mois contre Gaza.

Après que The Guardian et d’autres médias ont révélé en janvier qu’Israël s’était appuyé sur la technologie Microsoft pendant la guerre de Gaza, l’entreprise a mené une enquête externe sur cette relation. Elle a déclaré que cette enquête «n’avait encore trouvé aucune preuve qu’Azure ou ses produits d’IA aient été utilisés pour cibler ou nuire à des personnes dans la bande de Gaza».

Une source haut placée chez Microsoft a indiqué que l’entreprise avait eu des entretiens avec des responsables israéliens de la défense, déterminé comment sa technologie serait utilisée à Gaza et insisté pour que les systèmes Microsoft ne soient pas utilisés pour identifier des cibles pour des frappes meurtrières.

Toutefois, des sources de l’Unité 8200 ont rapporté que les renseignements provenant des énormes stocks d’appels téléphoniques stockés à Azure ont été utilisés pour rechercher et identifier des cibles à bombarder à Gaza.

Une source a expliqué que, lors de la planification d’une frappe aérienne contre une personne vivant dans des zones civiles densément peuplées, les agents utilisaient le système cloud pour filtrer les appels des personnes se trouvant à proximité immédiate. Ces sources ont ajouté que l’utilisation du système s’est intensifiée pendant la campagne militaire dans le territoire palestinien, qui a fait plus de 60 000 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, dont plus de 18 000 enfants.

Cependant, le système se concentrait principalement sur la Cisjordanie, où plus de trois millions de Palestiniens vivent sous occupation militaire israélienne. Des sources au sein de l’Unité 8200 ont déclaré que les informations stockées dans Azure constituent un riche répertoire de renseignements sur la population de la Cisjordanie et certains membres de l’unité ont déclaré que certaines informations ont été utilisées pour exercer un chantage, détenir, voire justifier des assassinats après coup. «Lorsqu’ils doivent arrêter quelqu’un et qu’il n’y a pas de raison valable de le faire, ils trouvent une excuse», a déclaré l’un d’eux, faisant référence aux informations stockées.

Le journal a cité un porte-parole de Microsoft affirmant ne disposer «d’aucune information» sur le type de données stockées par l’Unité 8200 dans son cloud. Il a ajouté que «la coopération de l’entreprise avec l’Unité 8200 visait à renforcer la cybersécurité et à protéger Israël contre les attaques d’États-nations et les cyberattaques terroristes». Et d’enchaîner: «Microsoft n’a eu connaissance, à aucun moment, de la surveillance de civils ni de la collecte de leurs conversations téléphoniques via ses services, y compris lors de l’enquête externe qu’elle avait commandée», affirmation dont le cynisme n’a d’égal que l’effronterie et la mauvaise foi. 

Surveiller tout le monde en permanence en Cisjordanie et à Gaza

Sariel, commandant de l’Unité 8200 de début 2021 à fin 2024, a été l’instigateur du projet cloud, qu’une source a qualifié de «révolution» au sein de l’unité.

Sariel était un fervent défenseur de projets de cette envergure. Suite à une vague d’attaques menées par des «loups solitaires» en 2015 dont beaucoup étaient des adolescents inconnus des services de sécurité, Sariel a supervisé une augmentation significative du volume de communications palestiniennes interceptées et stockées par l’Unité 8200. Un officier qui travaillait avec Sariel à l’époque a déclaré: «Sa réponse a été de commencer à surveiller tout le monde en permanence»

Au lieu de la surveillance traditionnelle de cibles spécifiques, le projet de Sariel s’appuyait sur une surveillance de masse des Palestiniens de Cisjordanie et utilisait des méthodes avancées d’intelligence artificielle pour en extraire des informations. «Soudain, la population tout entière est devenue notre ennemi», a déclaré une autre source ayant travaillé sur le projet, qui visait à prédire si une personne représentait une menace pour la sécurité israélienne.

Des sources ont rapporté qu’un système développé à l’époque analysait tous les SMS échangés entre Palestiniens de Cisjordanie, classant chaque message sur la base d’une analyse automatisée s’il contenait des mots jugés suspects. Ce système, baptisé «Message confus» est toujours utilisé et est capable d’identifier les SMS dans lesquels des personnes parlent d’armes ou évoquent un désir de mourir.

Lorsque Sariel a pris le commandement de l’Unité 8200 début 2021, il a privilégié un partenariat avec Microsoft qui permettrait à l’unité de capturer et d’analyser le contenu de millions d’appels téléphoniques quotidiens. Lors de sa rencontre avec Nadella plus tard cette année-là, Sariel n’a pas semblé évoquer explicitement son projet de stockage des appels téléphoniques palestiniens dans le cloud, évoquant plutôt des «charges de travail sensibles» sur des données classifiées, selon les comptes rendus internes de la réunion.

Cependant, les documents indiquent que les ingénieurs de Microsoft comprenaient que les données stockées dans Azure incluraient des renseignements bruts, notamment des fichiers audios. Certains employés de Microsoft en Israël, dont d’anciens membres de l’Unité 8200, semblaient avoir compris les objectifs de ce projet commun. Une source a déclaré: «Pas besoin d’être un génie pour le comprendre. Dites à [Microsoft] que nous n’avons plus d’espace sur les serveurs et qu’il s’agit de fichiers audio. C’est assez simple». Un porte-parole de Microsoft a déclaré: «À notre connaissance, Azure n’est pas utilisé pour stocker de telles données». Cependant, début 2022, les ingénieurs de Microsoft et de l’Unité 8200 ont collaboré rapidement et étroitement pour concevoir et mettre en œuvre des mesures de sécurité avancées au sein d’Azure afin de répondre aux normes de l’unité. Un document précisait que «le rythme des interactions avec [l’unité] était quotidien, de haut en bas et de bas en haut». Le projet était entouré de secret parmi les employés de Microsoft et il était demandé aux ingénieurs de ne pas mentionner le nom de l’Unité 8200. Selon ce plan, de vastes quantités de renseignements bruts seraient stockées dans des centres de données Microsoft à l’étranger.

Les dossiers indiquent qu’en juillet de cette année, 11 500 téraoctets de données militaires israéliennes, soit l’équivalent d’environ 200 millions d’heures d’enregistrements audio, étaient stockés sur des serveurs Microsoft Azure aux Pays-Bas, tandis qu’un pourcentage plus faible était stocké en Irlande.

On ignore si toutes ces données appartiennent à l’Unité 8200, certaines pourraient appartenir à d’autres unités militaires israéliennes.

D’après les dossiers, l’Unité 8200 a informé Microsoft de son intention de transférer progressivement jusqu’à 70% de ses données, y compris des données hautement classifiées, vers Azure et de sa volonté de «repousser les limites» avec le type d’informations sensibles et classifiées que les agences de renseignement conservent généralement sur leurs propres serveurs.

Un dirigeant a souligné qu’ils «tentent toujours de remettre en question le statu quo». Interrogé sur la réunion de Sariel avec Nadella, un porte-parole de Microsoft a déclaré qu’il était inexact d’affirmer que le PDG soutenait personnellement le projet mené avec l’Unité 8200. Il a ajouté que «Nadella était présent pendant 10 minutes à la fin de la réunion et qu’il n’y avait eu aucune discussion sur le contenu des données que l’unité prévoyait de transférer vers Azure».

Cependant, selon des comptes rendus internes de Microsoft de la réunion consultés par The Guardian, Nadella soutenait l’ambition de Sariel de transférer une grande partie des données de l’unité de surveillance d’élite vers le cloud, données qui avaient été précédemment décrites lors de la réunion comme contenant des informations de renseignement sensibles. L’un des comptes rendus indique: «Satya a suggéré que nous identifiions des charges de travail spécifiques pour commencer puis nous avancions progressivement vers 70%». Il ajoute que Nadella a déclaré que «le développement du partenariat est essentiel et que Microsoft s’engage à fournir les ressources nécessaires à ce soutien».

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Israël veut détruire Karim Khan et torpiller la CPI

05. August 2025 um 12:31

Déjà visé par les sanctions américaines, le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan voit désormais sa carrière et sa réputation menacées à cause de l’émission de mandats d’arrêt par la juridiction internationale contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Galant. L’avenir de la CPI risque également d’être compromis.

Imed Bahri

Une enquête de Middle East Eye a révélé les détails de la campagne d’intimidation menée contre le procureur de la CPI suite à son enquête sur les crimes de guerre israéliens à Gaza. 

Le média britannique a confirmé que la chronologie des événements montre que la pression sur Khan a commencé à s’intensifier en avril 2024 alors qu’il s’apprêtait à demander aux juges de la CPI d’émettre des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Gallant puis s’est de nouveau intensifiée en octobre soit un mois avant que les juges n’émettent ces mandats.

Une équipe du Mossad à La Haye sur les traces du juge

Cette campagne vicieuse comprenait des menaces et des avertissements directs de la part de personnalités influentes, des fuites d’informations provenant de proches, de collègues et d’amis de sa famille complotant contre lui ainsi que des inquiétudes pour sa sécurité après le repérage d’une équipe du Mossad à La Haye et des fuites dans les médias concernant des allégations d’agression sexuelle.

Ces informations s’inscrivent dans le contexte des efforts de Khan pour monter un dossier contre Netanyahu et d’autres responsables israéliens pour leur gestion de la guerre contre Gaza, l’escalade de la colonisation et les violences contre les Palestiniens en Cisjordanie illégalement occupée.

Middle East Eye rapporte qu’en mai dernier, Khan avait reçu un avertissement l’informant que si les mandats d’arrêt émis l’année dernière contre Netanyahu et Gallant n’étaient pas retirés, la CPI serait détruite et lui-même avec elle.

Cet avertissement a été relayé par l’avocat britannico-israélien Nicholas Kaufman lors d’une rencontre entre Khan et son épouse Shyamala Alajendra dans un hôtel de La Haye.

Des allégations d’agression sexuelle contre Khan

Le média britannique rapporte que cette rencontre avait eu lieu moins de deux semaines avant la publication des allégations d’agression sexuelle contre Khan – qu’il dément catégoriquement – et à un moment où il s’apprêtait à demander de nouveaux mandats d’arrêt contre des responsables du gouvernement israélien.

Après l’échec d’une tentative de suspension, Khan aurait pris un congé dans le cadre d’une enquête de l’Onu sur les allégations portées contre lui. La pression sur Khan avait commencé à s’intensifier avant même que les allégations ne soient révélées dans les médias. Middle East Eye a obtenu des détails sur la correspondance entre Khan et la plaignante –une employée du tribunal– qui remettent en question certains articles des médias américains et britanniques sur l’affaire.

Middle East Eye rapporte que la plaignante a entretenu des relations amicales avec Khan et son épouse tout au long de la période où elle a allégué des agressions régulières de la part de Khan.

La plaignante a confirmé avoir pleinement coopéré à l’enquête de l’Onu mais n’a pas pu répondre aux questions posées ni corriger les inexactitudes en raison de «l’obligation de confidentialité et d’intégrité professionnelle». Khan a refusé de commenter les points soulevés dans cette enquête.

L’enquête révèle qu’en avril 2024, quelques semaines avant que Khan ne demande aux juges l’émission des mandats d’arrêt contre Netanyahu et Galant, le ministre britannique des Affaires étrangères de l’époque David Cameron a discrètement menacé Khan affirmant que la Grande-Bretagne cesserait de financer la CPI et s’en retirerait si des mandats d’arrêt étaient émis contre des dirigeants israéliens.

«Ciblez Israël et nous vous ciblerons !»

Cameron n’a pas répondu aux demandes de commentaires de Middle East Eye et le ministère britannique des Affaires étrangères a également refusé de commenter. Le lendemain de cet appel avec Cameron, 12 sénateurs républicains américains dont Marco Rubio, aujourd’hui secrétaire d’État de l’administration Trump, ont écrit à Khan pour l’avertir: «Ciblez Israël et nous vous ciblerons !»

Ils ont également menacé Khan par ces termes: «Si la Cour émettait des mandats d’arrêt contre des responsables israéliens, les États-Unis sanctionneraient votre personnel et vos partenaires et vous interdiraient, ainsi qu’à vos familles, l’entrée aux États-Unis»

Le représentant républicain Lindsey Graham a menacé Khan et la CPI, affirmant qu’elle était «pour l’Afrique et les gens comme Poutine et non pour les démocraties comme Israël»

Khan a reçu un briefing de sécurité indiquant que le Mossad, l’agence de renseignement israélienne, était active à La Haye et représentait une menace potentielle pour le procureur.

La femme qui l’avait accusé d’inconduite sexuelle en mai 2024 lui a également envoyé un SMS lui disant qu’elle estimait qu’il y avait eu des «manigances et des tentatives de l’utiliser comme un pion dans un jeu auquel elle ne voulait pas participer». L’enquête interne du tribunal sur ses allégations a été close après son refus de coopérer.

La plaignante avait précédemment sollicité le soutien de Khan pour déposer une plainte contre un autre haut fonctionnaire de la CPI pendant la période où elle a allégué que Khan l’avait agressée. Les enquêteurs n’ont trouvé aucune preuve d’actes répréhensibles de la part du fonctionnaire en question.

Des accusations «fausses et trompeuses»

Selon Middle East Eye, Thomas Lynch, assistant spécial de Khan et ami de la famille, qui coordonne avec Israël sur la question palestinienne, a joué un rôle essentiel dans la transformation des allégations contre Khan en plainte officielle. Cependant, lors de conversations privées avec l’épouse de Khan, il a exprimé des doutes quant à la véracité des allégations et a jugé leur moment «suspect»

En réponse aux questions du média britannique, Lynch a qualifié les accusations contenues dans le rapport de «fausses et trompeuses».

Une avocate travaillant au tribunal a déclaré qu’un groupe au sein de l’institution s’oppose à la démarche de Khan et s’efforce de nuire à sa réputation. Elle a ajouté qu’en mai 2024, on lui avait demandé si Khan s’était comporté de manière inappropriée à son égard et qu’elle avait répondu: «C’est la dernière personne à laquelle je penserais pour ce genre de comportements»

La campagne contre Khan s’est accompagnée de mesures punitives et hostiles prises par les États-Unis contre la Cour. Depuis février, Washington a imposé des sanctions à Khan en raison des mandats d’arrêt émis contre Netanyahu et Galant, même si, comme Israël, ils ne reconnaissent pas la compétence de la Cour.

Le mois dernier, les États-Unis ont imposé de nouvelles sanctions à quatre juges de la Cour, les accusant d’actions illégales visant les États-Unis et Israël. Ce mois-ci, un conseiller juridique principal du Département d’État américain a averti l’organe de surveillance de la Cour que «toutes les options étaient envisageables» si les mandats d’arrêt contre Netanyahu et Yoav Galant n’étaient pas retirés.

Cependant, le 16 juillet, les juges de la CPI ont rejeté une demande israélienne de retrait des mandats d’arrêt dans l’attente de la décision de la Cour sur la contestation persistante par Israël de sa compétence dans cette affaire.

Pressions israéliennes contre la prédécesseure de Khan

Une source bien informée à La Haye, s’adressant à Middle East Eye sous couvert d’anonymat, a déclaré: «Il s’agissait d’une tentative visant non seulement à affaiblir Karim Khan mais aussi à affaiblir la CPI elle-même de la part de pays qui prétendent respecter le droit international». Il a ajouté que M. Khan avait strictement respecté toutes les procédures légales lors du dépôt des demandes de mandat.

«Toutefois, s’il y a une chose que l’on peut lui reprocher c’est qu’il a plutôt ralenti le processus», a poursuivi la source. Depuis sa prise de fonctions de procureur en 2021, M. Khan a renforcé les critères d’émission des mandats d’arrêt exigeant une perspective réaliste de condamnation. L’enquête pénale sur les crimes de guerre présumés dans les territoires palestiniens occupés a été ouverte quelques mois seulement avant l’entrée en fonction de M. Khan, succédant à Fatou Bensouda, ancienne ministre gambienne de la Justice et actuelle ambassadrice à Londres. Le Guardian a révélé l’année dernière que le Mossad, l’agence de renseignement israélienne, avait exercé des pressions et menacé Mme Bensouda au cours d’une campagne de plusieurs années qui n’a pas réussi à la dissuader d’ouvrir l’enquête. M. Khan a ensuite été placé sous surveillance après sa prise de fonctions.

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