Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Réparations de l’esclavage et de la colonisation : à quelque chose malheur est bon?

20. Februar 2025 um 16:03

Au 38ᵉ sommet de l’Union africaine, qui s’est tenu à Addis-Abeba, les 15 et 16 février 2025, la traite transatlantique des esclaves et la colonisation ont figuré parmi les principaux thèmes abordés par l’organisation panafricaine.

En effet, l’Union africaine (UA) a adopté une résolution en ce sens, présentée par le Ghana et appuyée par l’Algérie. Intitulée “Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations”, ladite résolution a été retenue comme thème de l’année 2025 pour l’Afrique, selon Le Courrier international, sous le titre « Esclavage, colonisation : l’Afrique demande réparation ».

Pour ce faire, cette résolution prévoit la mise en place d’une « front commun et uni » en faveur de la justice et des réparations, et appelle à :

  • Une reconnaissance internationale des crimes historiques commis contre les Africains et leurs descendants, y compris le colonialisme, l’apartheid et les génocides;
  • Un effort collectif pour remédier aux conséquences de ces injustices, notamment par la justice réparatrice et la réhabilitation historique;
  • Un rôle central pour la Commission de l’Union africaine, chargée de piloter les efforts de documentation et de reconnaissance des impacts du colonialisme et de l’esclavage sur les sociétés africaines.

Pour sa part, Africa Inside estime que « cette initiative marque une avancée majeure dans la construction d’un front africain uni pour porter ces revendications sur la scène internationale ». C’est même la première fois dans son histoire que l’UA place les réparations au premier plan, renchérit le quotidien britannique The Guardian.

Combien et comment payer?

Mais alors, comment calculer ces dommages causés à l’Afrique? Combien Lisbonne, Paris, Rome, Londres, Madrid et Bruxelles et autres doivent aux Africains?

Selon un site web de la place, « de l’époque de l’esclavage en passant par la période de colonisation, c’est un lourd tribut que l’Europe doit à l’Afrique ». Et de citer le Dr. al-Tayeb Abdul Jalil, professeur soudanais de droit international, qui a créé « une véritable carte des réparations pour le passé colonial de l’Afrique ». Par exemple, il estime à 700 milliards de dollars ce que Londres doit au Soudan, « qui a subi d’énormes pertes en raison de la domination coloniale britannique ».

Toujours selon lui, la France devrait 653 milliards de dollars à l’Algérie et 177 milliards à la Tunisie. Pour sa part, la Belgique devrait 1 600 milliards à la République démocratique du Congo (ex-Congo belge)…

Dans ce cadre, soulignent nos confrères du site de la place, le Dr. al-Tayeb Abdul Jalil a élaboré une « carte des réparations détaillée, s’appuyant sur des critères précis : durée de la colonisation, travail forcé, pillage des ressources, dégâts environnementaux et retard de développement ».

Voici un aperçu des montants réclamés, selon les travaux du Dr. Jalil :

  • Maroc : 548 milliards de dollars (France et Espagne).
  • Algérie : 653 milliards (France).
  • Tunisie : 177 milliards (France).
  • Égypte : 1 600 milliards (France).
  • RDC : 1 600 milliards (Belgique).
  • Nigeria : 3 200 milliards (Royaume-Uni).
  • Angola : 504 milliards (Portugal).
  • Mali : 302 milliards (France).
  • Burkina Faso : 320 milliards (France).
  • Guinée : 193 milliards (France).
  • Tchad : 261 milliards (France).

Au total, cela fait 7 753 mille milliards de dollars de dommages à payer pour les anciennes puissances coloniales. Rien pour que ces pays – anciennes colonies -, et si cette revendication va à son terme, à elle seule la France devrait s’acquitter d’une ardoise de 4 054 mille milliards de dollars.

Vous aurez compris que cette carte est loin d’être exhaustive et complète, car plusieurs anciennes colonies n’y sont pas citées: Guinée Bissau et Cap-Vert, Mozambique, Saô Tomé et Príncipe (pour le Portugal); Mauritanie, Togo, Bénin, Gabon, Cameroun, Madagascar, Iles des Comores, Somalie française, Ile Maurice… (pour la France); Afrique du Sud, Namibie, Zimbabwe, Tanzanie, Zambie, Eswatini (pour la Grande-Bretagne et les Pays-Bas), etc.

Autrement dit, si une loi internationale pouvait être instaurée exigeant que les colonisateurs paient les dommages causés par la colonisation et l’esclavage, alors beaucoup de pays africains deviendraient automatiquement et de facto « riches ».

Mais ne soyons pas naïfs, cela n’arrivera jamais. Pour plusieurs raisons, dont notamment le fait que certains Etats du continent (qui se reconnaissent) sont impliqués dans la « vente » d’esclaves envoyés en Amérique. Par conséquent, ces derniers ne peuvent en aucun cas demander réparation, en ce sens qu’ils ont fait partie de l’opération d' »esclavagisme ».

L’article Réparations de l’esclavage et de la colonisation : à quelque chose malheur est bon? est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

❌
❌