Alors que les tensions entre IsraĂ«l et lâIran entrent dans leur deuxiĂšme semaine, Donald Trump multiplie les dĂ©clarations tonitruantes. Mardi soir, depuis les jardins de la Maison Blanche, le prĂ©sident amĂ©ricain a balayĂ© dâun revers de main lâoffre de mĂ©diation russe dans le conflit en cours.
« Je lui ai dit : Fais-moi une faveur â commence par tâoccuper de tes propres affaires. RĂ©glons dâabord les problĂšmes de la Russie, dâaccord ? Vladimir, occupons-nous dâabord de la Russie, tu te soucieras du reste plus tard. », a-t-il lancĂ© en rĂ©ponse Ă lâinitiative de Vladimir Poutine, qui avait proposĂ© plus tĂŽt dans la journĂ©e dâaider Ă dĂ©samorcer lâescalade militaire entre TĂ©hĂ©ran et Tel-Aviv.
âI said do me a favor â mediate your own. Letâs mediate Russia first, OK? I said, âVladimir, letâs mediate Russia first, you can worry about this laterââ.
Ce rejet, formulĂ© avec une ironie glaciale, en dit long sur la posture actuelle de Washington : aucune place pour une mĂ©diation extĂ©rieure, surtout venue dâun Kremlin que Trump cherche dĂ©sormais Ă marginaliser sur la scĂšne internationale.
Menace nucléaire implicite
Dans la mĂȘme intervention, Trump a haussĂ© le ton contre lâIran, affirmant sans apporter de preuve que « le pays nâa aucune dĂ©fense aĂ©rienne », le qualifiant mĂȘme de « totalement sans dĂ©fense ». Il a ensuite Ă©voquĂ© une hypothĂ©tique « reddition inconditionnelle » de TĂ©hĂ©ran.
« Ensuite, on va faire exploser tout ce qui est nuclĂ©aire lĂ -bas », a-t-il lancĂ©, en rĂ©fĂ©rence aux sites atomiques de la RĂ©publique islamique. Une menace Ă peine voilĂ©e de frappes prĂ©ventives, que de nombreux analystes interprĂštent comme un retour Ă la doctrine de « dissuasion extrĂȘme » chĂšre aux faucons de Washington.
Des négociations⊠trop tard ?
Trump a par ailleurs affirmĂ© quâil avait Ă©tĂ© approchĂ© par des responsables iraniens pour entamer un dialogue. Il leur aurait rĂ©pondu quâ« il Ă©tait trĂšs tard pour parler ». Tout en se gardant dâannoncer clairement une intervention militaire, il a semĂ© le doute : « Je vais peut-ĂȘtre le faire, peut-ĂȘtre pas. Personne ne sait. » Une ambiguĂŻtĂ© stratĂ©gique assumĂ©e, qui vise autant Ă dĂ©stabiliser lâadversaire quâĂ garder la main sur le tempo diplomatique.
Une semaine « trÚs importante »
MalgrĂ© ces menaces, Trump nâa pas exclu la possibilitĂ© dâun dĂ©nouement rapide : « La semaine prochaine sera trĂšs importante, peut-ĂȘtre mĂȘme avant. » Il a toutefois reconnu que « rien nâest encore gagnĂ© » et que « la guerre, câest compliquĂ©, beaucoup de choses peuvent tourner mal ».
Ces propos arrivent alors que les Ătats-Unis poursuivent leur soutien dĂ©fensif Ă IsraĂ«l depuis le dĂ©but des affrontements avec lâIran. Mais en usant du « nous » pour parler dâĂ©ventuelles frappes, Trump continue de brouiller la ligne entre aide indirecte et entrĂ©e en guerre ouverte.
Entre menace et confusion
Ă travers ce mĂ©lange de bravades, de fausses ouvertures diplomatiques et dâimprĂ©cisions stratĂ©giques, Donald Trump entretient une ambiguĂŻtĂ© dangereuse. Dâun cĂŽtĂ©, il souffle la possibilitĂ© dâun apaisement ; de lâautre, il attise les braises dâun embrasement rĂ©gional. Cette posture confuse, marquĂ©e par un mĂ©pris affichĂ© pour lâordre diplomatique multilatĂ©ral et les institutions internationales, fait redouter le pire.
Alors que les missiles continuent de tomber au Proche-Orient, le monde retient son souffle. Et les prochaines heures pourraient bien ĂȘtre dĂ©cisives.
Lâarticle Trump Ă Poutine : « Occupe-toi dâabord de la Russie » est apparu en premier sur webdo.