Ălu en juin 2023, Ghazi El Biche, prĂ©sident de la Chambre tuniso-allemande de lâindustrie et du commerce (AHK Tunisie) et CEO de Van Laack Tunisie, avec plus de 30 ans dâexpĂ©rience, mise sur lâattraction de nouveaux investisseurs allemands et sur la formation comme leviers de dĂ©veloppement Ă©conomique.
Un « Happy Hour ramadanesque » organisĂ© par la German Business School en partenariat avec lâAHK Tunisie a permis de concilier convivialitĂ© et exploration des innovations stratĂ©giques de lâĂ©cosystĂšme SAP, tout en ouvrant de nouvelles perspectives dâaffaires entre la Tunisie et lâAllemagne.
LâĂ©vĂ©nement est dĂ©diĂ© au renforcement des liens entre les acteurs Ă©conomiques des deux pays, tout en cĂ©lĂ©brant lâesprit de partage propre au mois de Ramadan.
A cette occasion, Ghazi El Biche a partagĂ© sa vision dâun avenir prospĂšre pour les relations tuniso-allemandes, sâappuyant sur une Ă©quipe soudĂ©e.
Interview.
Quelles sont les initiatives spĂ©cifiques de la Chambre tuniso-allemande de lâindustrie et du commerce? Consistent-elles Ă renforcer les liens Ă©conomiques entre la Tunisie et lâAllemagne dans le domaine de lâinnovation, dans le domaine de lâindustrie spĂ©cifiquement?
Ghazi El Biche : LâAHK Tunisie a pour rĂŽle principal de faciliter les Ă©changes commerciaux entre lâAllemagne et la Tunisie. Nous aidons les investisseurs allemands Ă sâinstaller ici en leur offrant de bons conseils. Nous les assistons dans la recherche de personnel qualifiĂ© et dans la location dâespaces adĂ©quats. Nous essayons Ă©galement de leur faciliter toutes les tĂąches administratives.
Tout au long de leur installation en Tunisie et de leur activitĂ©, nous sommes leur premier conseiller et restons trĂšs proches dâeux.
Nous jouons également un rÎle important dans la promotion des échanges commerciaux. Concernant toutes les foires qui ont lieu en Allemagne, nous facilitons le déplacement des Tunisiens en les encadrant et en accompagnant les professionnels de toutes les sections qui se rendent en Allemagne pour ces foires.
Nous sommes là pour les assister, les encadrer et leur faciliter le déplacement, ainsi que la visite des foires. Nous travaillons également avec toute personne, tout Tunisien, toute industrie professionnelle qui a besoin de conseils spécifiques sur le marché allemand. Nous jouons donc également le rÎle de conseiller.
Ă titre dâexemple, quelles sont les formations que vous proposez?
Dâautre part, nous organisons beaucoup de formations, de formations typiquement allemandes pour former les jeunes tunisiens, surtout ceux qui cherchent Ă se reconvertir. Comme vous le savez, nous avons un de nos organes, le CORP, qui a pour mission de reconvertir les jeunes diplĂŽmĂ©s vers dâautres secteurs demandĂ©s. Nous les accompagnons jusquâĂ leur intĂ©gration dans leur nouvelle vie professionnelle. Câest le rĂŽle de lâAHK.
Le projet FachkrĂ€fte accorde une attention particuliĂšre Ă leur formation professionnelle, avec des programmes sur mesure pour assurer leur rĂ©ussite en Allemagne. Actuellement, le projet phare de lâAHK est le projet FachkrĂ€fte, rĂ©alisĂ© en collaboration avec le ministĂšre de lâEconomie allemand. Ce projet consiste Ă faciliter la recherche dâemplois dans certains domaines oĂč il y a une forte demande de main-dâĆuvre qualifiĂ©e en Allemagne.
Il sâagit de recruter des Tunisiens, de les aider Ă partir en Allemagne pour y travailler. Est-ce quâil y a un quota spĂ©cifique en termes de nombre dâemplois, et est-ce que cela concerne tous les secteurs confondus?
Cela concerne tous les secteurs oĂč il y a une forte demande en Allemagne, entre autres le paramĂ©dical, lâIT, ainsi que dâautres secteurs de services comme lâhĂŽtellerie et la gastronomie. Je vous invite, jeunes Tunisiens, Ă venir vous renseigner au siĂšge de lâAHK sur ce projet.
Quand on parle dâentreprises allemandes installĂ©es en Tunisie, y en a-t-il qui investissent ou qui ont lâintention dâinvestir ? Et quelles sont les difficultĂ©s quâelles rencontrent?
La Tunisie est une destination traditionnelle pour les entreprises allemandes. Elles sây sont installĂ©es depuis presque cinquante ans et ont crĂ©Ă© des dizaines de milliers dâemplois. Ce qui est vraiment Ă noter, câest que ces sociĂ©tĂ©s, dont certaines sont lĂ depuis une cinquantaine dâannĂ©es, ne cessent de sâaccroĂźtre et de crĂ©er des milliers dâemplois supplĂ©mentaires. Elles se sentent bien intĂ©grĂ©es en Tunisie, se sentent chez elles et se plaisent en Tunisie.
Bien sĂ»r, elles rencontrent, comme dans chaque pays, parfois des obstacles qui ne sont pas dĂ©finis, mais qui restent des obstacles courants. Ă titre dâexemple, il y a des obstacles administratifs, lĂ©gislatifs, la bureaucratie⊠Enfin, des choses qui existent partout.
Justement, sur le point législatif, quelle est la chose à améliorer?
Ce que lâon reproche peut-ĂȘtre, ce sont les changements de certaines lois, de certaines impositions, et lâinstabilitĂ© fiscale au cours des dix derniĂšres annĂ©es. Câest cela qui constitue un freinâŠ
Par contre, on constate Ă©galement beaucoup de points positifs. Câest pour cela que la Tunisie est une destination recherchĂ©e par beaucoup dâAllemands. Nous avons beaucoup de demandes pour venir en Tunisie. La Tunisie est un pays trĂšs proche de lâAllemagne. Les Tunisiens sâadaptent trĂšs vite dans les entreprises. Le potentiel humain est trĂšs fort, trĂšs jeune, trĂšs talentueux et trĂšs qualifiĂ©.
Câest pour cela que les Allemands, une fois installĂ©s en Tunisie, ne veulent pas quitter le pays. Les obstacles existent dans tous les pays. Nous nâavons pas eu de crise majeure par rapport Ă dâautres pays pour dire quâil y a un risque en Tunisie.
Quels sont les dĂ©fis Ă relever pour les entreprises tunisiennes qui souhaitent sâinstaller en Allemagne? Est-ce quâil y en a? Si oui, combien sont-elles?
Il y a des entreprises qui sâinstallent en Allemagne, mais elles ne sont pas nombreuses. Dans le domaine des composants Ă©lectroniques et des composants automobiles, nous avons des bureaux de R&D en Allemagne. Nous avons mĂȘme eu lâexemple, il y a dix ans, dâune grande sociĂ©tĂ© tunisienne qui a rachetĂ© une sociĂ©tĂ© allemande en Allemagne.
Il faut donner lâopportunitĂ© aux entreprises tunisiennes de sâinstaller en Allemagne, mais je dirais quâil faudrait mieux rester en Tunisie et exporter vers lâAllemagneâŠ
Un mot de la fin?
Je souhaite que la Tunisie aille de mieux en mieux. On aime beaucoup notre pays. Vive notre patrie.
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