Les négociateurs réunis au Qatar ont obtenu mercredi un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre l’entité sioniste et le Hamas, après quinze mois de conflit destructeur dans le territoire palestinien, a dit à Reuters un responsable informé des discussions. Ni l’accord ni ses modalités détaillées n’ont été annoncés officiellement par l’entité sioniste […]
On l’attendait tellement ! Après 15 mois de guerre et huit mois de pourparlers infructueux, un accord de cessez-le-feu à Gaza a été conclu entre l’État hébreu et le Hamas. Cet accord a été négocié sous l’égide du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte.
Un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération d’otages a été conclu à la suite de discussions entre les négociateurs du Hamas et les représentants israéliens, facilitées par le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, dans son bureau. Les discussions se sont déroulées séparément.
Le président élu américain, Donald Trump, a déclaré sur son réseau Truth Social : « Cet accord de cessez-le-feu ÉPIQUE n’aurait pu être atteint qu’à la suite de notre victoire historique de novembre, car elle a montré au monde entier que mon administration chercherait la paix et négocierait des accords pour assurer la sécurité de tous les Américains et de nos alliés. Je suis ravi que les otages américains et israéliens rentreront chez eux pour retrouver leurs familles et leurs proches. »
Trente-trois (33) Israéliens devraient être libérés, par groupes, en échange d’un millier de Palestiniens emprisonnés par Israël. Le Hamas libérera toutes les femmes (civiles et militaires), les mineurs et les hommes de plus de 50 ans.
Trente (30) détenus palestiniens seront libérés pour chaque otage civil israélien relâché et 50 détenus palestiniens pour chaque femme soldat israélienne libérée.
Une aide humanitaire composée de 600 camions sera livrée quotidiennement aux Palestiniens dans la bande de Gaza, dont 50 contenant du Carbone.
Un cessez-le-feu de six semaines sera mis en place, accompagné d’un retrait progressif des forces israéliennes du centre de la bande de Gaza et du retour des habitants palestiniens du nord de l’enclave, expulsés par les affrontements.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a déclaré que l’accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hamas était « une étape importante pour la stabilité régionale ». Il a réaffirmé la position de son pays en faveur d’une solution à deux États.
La commissaire européenne, Dubravka Suica, a écrit le message suivant sur sa page X :
« Je salue l’accord de cessez-le-feu et l’accord sur les otages entre Israël et le Hamas, qui apportera un soulagement bien nécessaire à ceux touchés par ce conflit dévastateur. L’UE reste déterminée à soutenir tous les efforts en vue d’une paix durable et d’une reprise. »
Citant une source de sécurité, les médias d’État égyptiens ont rapporté, mercredi 15 janvier, qu’une coordination était en cours pour « ouvrir le passage palestinien de Rafah afin de permettre l’entrée de l’aide humanitaire internationale ».
L’Allemagne appelle toutes les parties à « saisir » l’occasion apportée par la trêve à Gaza.
Le locataire actuel de la Maison Blanche, Joe Biden, a salué le rôle de la diplomatie américaine dans la mise en place de l’accord de trêve à Gaza, soulignant la « ténacité » et la « minutie » avec lesquelles les États-Unis ont travaillé pour parvenir à une désescalade dans la région.
Selon le Premier ministre qatari, le cessez-le-feu entrera en vigueur le 19 janvier.
Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Israël et le Hamas, mettant fin à une guerre de 15 mois à Gaza. Selon un responsable informé, cité par Reuters ce mercredi, les deux parties se sont entendues sur un arrêt des hostilités et un échange de prisonniers, incluant des détenus israéliens et palestiniens. Cet accord […]
Les négociateurs sont sur le point de finaliser les derniers détails d’un cessez-le-feu à Gaza, après des discussions marathon au Qatar. Américains et Egyptiens ont promis de rester en contact étroit sur un accord dans les heures qui viennent.
Des responsables des médiateurs Qatar, Egypte et Etats-Unis ainsi qu’Israël et le Hamas ont déclaré, dans la matinée du mercredi 15 janvier, qu’un accord sur une trêve dans l’enclave assiégée et la libération des otages était plus proche que jamais.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Majed Al-Ansari, a déclaré plus tôt lors d’une conférence de presse qu’un texte avait été présenté aux deux parties et que des discussions sur les derniers détails étaient en cours.
Mais un haut responsable du Hamas avait déclaré à Reuters dans la soirée du mardi que le groupe palestinien n’avait pas encore donné sa réponse car il attendait toujours qu’Israël lui soumette des cartes montrant comment ses forces se retireraient de Gaza.
Le Hamas a déclaré que les pourparlers avaient atteint les dernières étapes et qu’il espérait que ce cycle de négociations conduirait à un accord.
Le président américain Joe Biden, dont l’administration participe aux côtés d’un envoyé du président élu Donald Trump, a déclaré qu’un accord était proche après que la guerre a décimé Gaza, tué des dizaines de milliers de personnes et déclenché des conflits dans la région.
Biden et le président égyptien Abdel Fattah El-Sissi ont discuté mardi des progrès des négociations. « Les deux dirigeants se sont engagés à rester en étroite coordination directement et par l’intermédiaire de leurs équipes au cours des prochaines heures », a déclaré la Maison Blanche dans un communiqué après l’appel téléphonique des dirigeants.
Israël n’en a pas fini avec la fratrie Sinwar. C’est désormais sous la houlette de Mohammed Sinwar, frère cadet de Yahya Sinwar tué en octobre 2024, que le Hamas recrute de nouveaux combattants et entraîne Israël dans une guerre d’usure. Le Wall Street Journal (WSJ) a publié une enquête préparée par Summer Saeed, Anat Peled et Roy Jones dans laquelle ils affirment que Mohammed Sinwar s’attelle à la reconstruction du mouvement en dépit des contraintes et de la difficulté de la situation. (Mohammed Sinwar à droite de la photo).
Imed Bahri
Le journal américain a d’abord rappelé que le mouvement avait reçu un sérieux coup l’automne dernier lorsque le planificateur de l’opération Déluge d’Al-Aqsa du 7 octobre 2023 a été tué. La guerre israélienne qui dure depuis 16 mois a transformé la bande de Gaza en décombres, tué des combattants et des membres du mouvement ainsi que des dizaines de milliers de civils, coupé tous les passages que le mouvement pouvait utiliser pour se réarmer et par conséquent affaiblit le mouvement dont les cadres sont pourtant entraînés et armés.
Toutefois la violence et la destruction ont créé une nouvelle génération de volontaires à Gaza où des munitions non explosées sont dispersées et que les combattants du Hamas réutilisent comme bombes de fortune.
Le groupe armé utilise ces outils pour continuer à frapper l’armée israélienne et lui causer des pertes. La semaine dernière, l’armée israélienne a annoncé la mort de 10 soldats dans la région de Beit Hanoun au nord de Gaza. Le Hamas a également tiré une vingtaine de roquettes sur Israël au cours des deux dernières semaines.
Un défi majeur pour Israël
Le WSJ rapporte que la campagne de recrutement du Hamas et ses combats continus constituent un défi majeur pour Israël. L’armée israélienne a pris pour cible les forces et les bataillons du mouvement mais elle est revenue plus d’une fois dans les zones qu’elle avait déclarées débarrassées des combattants pour les y poursuivre à nouveau. Cette spirale indique la difficulté d’arrêter la guerre qui a épuisé les forces israéliennes et mis en danger la vie des détenus israéliens à Gaza.
Le journal américain ajoute que Mohammed Sinwar est au centre des efforts du Hamas pour survivre. Lorsque son frère Yahya a été tué l’année dernière, le Hamas, dont l’aile politique est basée dans la capitale du Qatar, Doha, a décidé de ne pas nommer de leader et de s’en tenir à une direction collective. Cela n’a pas satisfait les dirigeants de Gaza qui opèrent de manière indépendante sous la direction de Mohammed Sinwar, ont indiqué les médiateurs arabes dans les négociations de cessez-le-feu avec Israël.
Mohammed a 50 ans soit 10 ans de moins que son frère aîné mais il a rejoint le Hamas quand il était jeune comme Yahya. Contrairement à son frère qui a passé deux décennies dans les prisons israéliennes, Mohammed n’y est pas resté aussi longtemps et il est donc inconnu par l’establishment sécuritaire israélien.
Selon des responsables arabes, Mohammed a continué à opérer dans les coulisses, ce qui lui a valu le surnom de «fantôme». Le journal a cité un haut responsable israélien qui a déclaré: «Nous travaillons dur pour le retrouver.»
Les responsables israéliens pensent que Mohammed était l’un des responsables de la capture du soldat Gilad Shalit en 2006. C’est cette capture qui a finalement conduit à la libération de son frère Yahya en 2011. Après le décès de son frère aîné et de Mohammed Deif, qui, selon Israël, a été tué lui aussi l’été dernier, mort que le Hamas n’a jamais confirmé, Mohammed Sinwar est devenu la principale figure militaire des Brigades Ezzeddine Al-Qassam, au nord de Gaza.
Le nombre des nouvelles recrues reste inconnu
Le WSJ affirme que le nombre de combattants du Hamas avant la guerre était estimé à 30 000 dont Israël prétend avoir tué 17 000, arrêté des milliers d’autres et détruit la plupart des bataillons de l’aile militaire qui comptait 24 bataillons.
Le Hamas qui contrôle toujours de vastes zones de Gaza n’a pas publié de chiffres sur le nombre de ses morts. Le nombre de nouvelles recrues est également inconnu bien qu’Israël affirme que le mouvement a recruté de nouveaux combattants qui ont mené des attaques éclair malgré leur inexpérience.
Israël estime que les nouvelles recrues pourraient se chiffrer en milliers. Les opérations de recrutement auraient lieu lors des funérailles et des rassemblements, indique le journal américain.
La nouvelle campagne de recrutement a prolongé la guerre qui a commencé après le 7 octobre au cours de laquelle plus de 46 000 Palestiniens et 400 soldats israéliens ont été tués. Israël assiège le nord de Gaza depuis plus de trois mois ce qui montre qu’un grand nombre de combattants continuent de se battre.
Aussi têtu que son frère aîné
Le WSJ ajoute que Mohammed Sinwar s’est montré aussi têtu que son frère aîné et fait pression pour un cessez-le-feu permanent pour assurer la survie du Hamas. Dans une lettre qu’il a écrite l’année dernière aux médiateurs et que WSJ affirme avoirconsultée, il écrit: «Le Hamas est en position de force pour dicter ses conditions.» Dans un autre message, il a écrit: «S’il n’y a pas d’accord global qui mette fin aux souffrances des Gazaouis et justifie le sang et les sacrifices qu’ils ont consentis, le Hamas continuera à se battre.»
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, quant à lui, refusé de cesser les combats jusqu’à ce que le Hamas soit entièrement détruit et qu’une victoire complète soit obtenue. Mais le groupe armé palestinien disposait d’un énorme arsenal militaire avant la guerre malgré les tentatives d’Israël de fermer les points de passage sur lesquels il s’appuie pour transporter des armes notamment le corridor de Philadelphie entre Gaza et l’Égypte.
La difficulté qu’éprouve Israël à déraciner le Hamas contraste avec son succès dans l’assassinat des dirigeants du mouvement que ce soit à Gaza ou à l’extérieur, en plus d’assassiner les premiers dirigeants du Hezbollah dont le secrétaire général Hassan Nasrallah, qui a exprimé sa solidarité avec Gaza immédiatement après le début de la guerre en octobre 2023.
Dans une déclaration faite le 10 janvier, l’ambassadeur américain en Israël, Jack Lew, a dit que les États-Unis pensaient depuis longtemps que se fixer comme objectif la destruction du Hamas était une erreur.
Les États-Unis ont cependant poussé Israël à élaborer un plan pour gouverner la bande de Gaza après la guerre afin que le Hamas puisse en être chassé. De nombreux membres des services de sécurité israéliens partagent ce point de vue. Ils souhaitent que le gouvernement fournisse une nouvelle administration capable de faire face au contrôle du Hamas sur certaines parties de la bande de Gaza, l’Autorité palestinienne étant la seule option réaliste.
Netanyahu s’est opposé au rôle de l’Autorité palestinienne qui administre certaines parties de la Cisjordanie occupée. D’autres protagonistes comme les États arabes semblent peu disposés à contrôler Gaza tant que le Hamas demeure une menace militaire.
La menace du président élu américain Donald Trump d’ouvrir les portes de l’enfer au Moyen-Orient si les prisonniers israéliens détenus à Gaza ne sont pas libérés moins de deux semaines avant son investiture a stupéfié les Palestiniens et les amenés à lui répliquer: «Si nous ne sommes pas déjà en enfer alors qu’est-ce que l’enfer?», rapporte le New York Times (NYT).
Imed Bahri
Trump avait écrit un message sur les réseaux sociaux dans lequel il menaçait les responsables de la mort du détenu américano-israélien Omar Neutra -dont la famille croyait qu’il était encore en vie à Gaza- que le prix à payer sera l’enfer si les détenus israéliens encore en vie ne sont pas libérés avant son investiture le 20 de ce mois.
Il a menacé les responsables de la détention, en l’occurrence la brigade Ezzeddine Al-Qassem et les autres factions palestiniennes, en leur disant qu’ils recevraient «des coups plus sévères que quiconque n’en a reçu dans la longue et riche histoire des États-Unis d’Amérique», en leur intimant l’ordre: «Libérez les prisonniers maintenant.»
Le NYT a rappelé que près de deux millions de Palestiniens vivent à Gaza depuis plus d’un an sans abri, souffrant de graves pénuries de nourriture et de médicaments et sont sous la menace constante des frappes aériennes israéliennes.
De tout cela, M. Trump ne tient pas rigueur, ce qui l’intéresse c’est uniquement les quelques détenus israéliens encore retenus dans la bande de Gaza.
Un effroyable et interminable génocide
Quant aux Palestiniens qui subissent un effroyable et interminable génocide depuis un an et trois mois et ceux d’entre eux qui sont kidnappés et qui subissent les pires tortures dans les sinistres prisons israéliennes, il n’en a cure.
Le journal américain a cité un citoyen palestinien du nom d’Alaa Essam âgé de 33 ans de Deir Al-Balah dans le centre de Gaza qui a déclaré: «Je ne pense pas qu’il (Trump) comprenne la situation ici. C’est vraiment l’enfer.»
Les négociations visant à mettre fin à la guerre entre Israël et le Mouvement de résistance islamique Hamas n’ont pas beaucoup progressé, laissant les civils de Gaza pris entre deux feux avec peu d’espoir pour l’avenir, rappelle le NYT.
«Nous sommes massivement tués depuis 15 mois. Nous avons subi deux hivers rigoureux sous des tentes et deux étés caniculaires qui ont pourri notre nourriture. Nous avons été exposés à la famine et des gens sont morts de faim en plus des bombardements sauvages et continus partout dans la bande de Gaza», a ajouté Essam.
La vie des Gazaouis est pire que l’enfer
Akram Al-Satri, 47 ans, traducteur indépendant de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, s’est dit surpris que «Trump ne sache pas que Gaza est privée de toute forme de vie et qu’il pense pouvoir ajouter l’enfer à cet enfer à tout moment alors qu’Israël n’a épargné aucun effort pour transformer la vie des Gazaouis en quelque chose de pire que l’enfer.»«Nous voyons des bombes tomber sur nos têtes tous les jours, et nous vivons dans une réalité misérable qui est plus mortelle et destructrice que l’enfer lui-même», a-t-il ajouté
La plupart des Gazaouis tiennent Israël pour largement responsable des massacres et des destructions qu’ils subissent, mais le journal new-yorkais affirme que beaucoup d’entre eux tiennent également le Hamas pour partiellement responsable lui aussi de cette situation. Abdul Aziz Saeed, 33 ans, de Deir Al-Balah, a déclaré, à ce propos, que le Hamas affirme que l’une de ses priorités est de mettre fin à la guerre, mais il n’agit pas dans ce sens. Cependant, tous les observateurs qui suivent les négociations d’un cessez-le-feu savent pertinemment que c’est Netanyahu qui, à chaque fois, que les négociateurs s’approchent d’un accord, fait marche arrière. Une tactique devenue routinière chez le Premier ministre israélien pour ne pas décevoir ses alliés d’extrême-droite qui ne veulent pas entendre parler de la fin de la guerre jusqu’à là destruction totale du Hamas et la colonisation de la bande de Gaza.
Washington poursuit sa politique pro-israélienne
Trump s’est adressé aux journalistes mardi et leur a dit: «Je ne veux pas nuire aux négociations liées à l’échange de prisonniers et à l’accord sur un cessez-le-feu». Et son envoyé spécial au Moyen-Orient, Steven Witkoff, devrait se joindre aux pourparlers dans la capitale qatarie Doha à la fin cette semaine. Mais le président élu américain a été clair dans sa menace selon laquelle des conséquences désastreuses s’ensuivraient si le Hamas refusait de libérer les 100 prisonniers israéliens qu’il détenait et dont au moins un tiers sont présumés morts, rappelle le NYT. «Ce ne serait bon, franchement, pour personne. Et si l’accord n’est pas conclu avant ma prise de fonctions le 20 janvier, l’enfer se déchaînera au Moyen-Orient», a-t-il lancé.
Ces déclarations ont eu un écho dans toute la bande de Gaza mercredi et certains civils ont compris qu’elles signifiaient que les Palestiniens seraient punis et non Israël si un accord sur les détenus n’était pas trouvé d’ici l’investiture de Trump.
De nombreux habitants de Gaza rencontrés par le NYT mercredi ont exprimé leur crainte de voir Trump continuer à adopter des politiques pro-israéliennes comme il l’a fait lors de son premier mandat entre 2017 et 2021. Trump avait déplacé l’ambassade américaine en Israël de Tel Aviv à Jérusalem qu’il a reconnu capitale éternelle et indivisible d’Israël et a reconnu la souveraineté de l’Etat hébreu sur le plateau du Golan, territoire syrien occupé depuis la guerre des Six Jours en juin 1967.
Les Palestiniens et les Arabes de la région redoutent également que Trump laisse Israël rattacher la Cisjordanie, reconnaisse ce rattachement et qu’il laisse faire également l’occupation d’une partie de la bande de Gaza.