Frappes israéliennes en Iran : l’Arabie saoudite et d’autres pays dénoncent une escalade dangereuse
Les frappes aériennes menées par Israël dans la nuit du 12 au 13 juin sur plusieurs sites militaires et nucléaires en Iran ont suscité une vague de condamnations à travers le monde. Si l’État hébreu assume ouvertement l’opération — baptisée Rising Lion —, ses répercussions diplomatiques s’annoncent déjà majeures.
L’Arabie saoudite, premier acteur régional à réagir, a dénoncé, vendredi 13 juin, « une violation flagrante du droit international ». Dans un communiqué diffusé par son ministère des affaires étrangères, Riyad a condamné des « attaques odieuses » et a appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à « assumer ses responsabilités pour faire cesser immédiatement cette agression ».
Réprobation dans le Golfe et au-delà
Oman, pays hôte de pourparlers informels entre Washington et Téhéran, a exprimé une condamnation similaire, déplorant une « escalade susceptible d’embraser toute la région ». Le Qatar et le Koweït ont également exprimé leur inquiétude, appelant au respect de la souveraineté iranienne et à la désescalade.
En Asie, l’Indonésie a exprimé sa préoccupation face aux « risques majeurs pour la stabilité régionale et mondiale ». Le Japon a exhorté toutes les parties à « la retenue » et à privilégier « la voie diplomatique », tandis que la Chine a mis en garde contre « une dérive vers un conflit ouvert ».
Du côté occidental, les réactions sont restées plus nuancées. Le Royaume-Uni s’est dit « préoccupé par l’escalade » tout en réaffirmant le droit d’Israël à se défendre. L’Union européenne a appelé à « éviter tout acte susceptible de compromettre davantage la stabilité régionale », sans condamner directement l’opération israélienne.
Un précédent stratégique
Selon plusieurs analystes, cette attaque marque un tournant dans la confrontation israélo-iranienne. « Le niveau de coordination, la simultanéité des frappes sur Natanz, Ispahan, Tabriz, Téhéran et Khorramabad montrent une planification militaire poussée », note un diplomate européen. Contrairement aux échanges de 2024 — ripostes limitées après l’attaque de l’ambassade iranienne à Damas et l’assassinat du général Abbas Nilforoushan —, cette opération semble viser à dégrader durablement les capacités stratégiques iraniennes.
L’ONU, par la voix du secrétaire général António Guterres, a exprimé sa « vive inquiétude » face à ce qu’il qualifie d’« escalade militaire dangereuse », appelant toutes les parties à la retenue. Des consultations d’urgence pourraient être convoquées au Conseil de sécurité dans les prochaines heures.
Un risque d’embrasement régional
À Téhéran, les autorités iraniennes ont dénoncé une « agression brutale » et promis une « riposte décisive ». Plusieurs responsables iraniens ont évoqué la possibilité de s’en prendre aux intérêts américains dans la région, bien que Washington ait assuré ne pas avoir été informé des frappes israéliennes.
Les États-Unis, tout en rappelant leur engagement en faveur de la sécurité d’Israël, ont ordonné l’évacuation partielle de plusieurs ambassades et bases militaires en Irak et au Golfe. Le Pentagone a indiqué avoir placé ses forces en état d’alerte renforcée.
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