L’EST a dominé les trois quarts du match face à un CA effacé et absent. Avec un joueur en plus, l’EST n’avait aucune peine à triompher.
Sans Blaili, l’EST a paru plus collective. L’absence de l’Algérien était un mal pour un bien. Chiheb Jebali a été l’homme qui a fait oublier l’Algérien tellement il a pesé sur ce derby avec bien sûr Sasse, Jabri (de plus en plus en confiance), Jlassi et tous les joueurs «sang et or». L’EST a remporté un derby pauvre techniquement et elle a mérité cette belle victoire.
Meilleure physiquement et tactiquement avec une supériorité écrasante dans les duels et dans l’attitude, l’EST n’imaginait pas un seul instant que le CA allait jouer aussi mal pendant au moins une heure. Le public clubiste, frustré depuis des années, ne pensait pas que Bettoni et ses joueurs allaient être aussi fragiles et méconnaissables dès les premières balles. Ce n’est pas le fait de jouer 11 contre 10 qui a aidé l’EST à gagner aussi facilement en deuxième mi-temps, c’est l’ascendant qu’a pris l’équipe de Kanzari avec un 4-3-3 équilibré. Ogbelu et ses équipiers ont maîtrisé l’entrejeu dès les premières balles.
Un but de Jlassi à la 11’ sur balle arrêtée et une défense clubiste en sommeil avec un Yefreni maladroit. Et puis cette facilité à transpercer les lignes et à menacer la défense clubiste pendant 30’. Le CA dans tout cela ? Seulement ce quart d’heure de la première mi-temps où Aït Malek a accéléré et trouvé Khadhraoui et Sghaier pour servir les appels de Laabidi. Un but régulier de Aït Malek refusé par l’arbitre portugais ( la balle a été contrôlée par l’épaule) et puis un penalty juste (poussette de Tougai sur Khadhraoui). Laabidi égalise à la 45’. C’est le scénario idéal pour revenir devant son public.
Une défense clubiste effacée
Le plus optimiste des Espérantistes ne rêvait pas du scénario de la reprise. Le CA qui met le pied sur la balle, qui prend le contrôle du milieu pendant 5’ et puis un effondrement total. Le CA a chuté, son entrejeu et ses attaquants se sont jetés bêtement en laissant des espaces. Jebali et ses équipiers pouvaient verticaliser et trouver des «autoroutes» en défense adverse. Après un raté de Sasse devant Yefreni (52’), le même Sasse pour la deuxième fois servi au cœur d’une défense effacée (énième bévue de Tené Wills) se présente face à Yefreni qui touche la balle de la main. Expulsion et un coup franc sauvé par Maghzaoui.
A partir de là, Bettoni confirme ses limites d’entraîneur gestionnaire et sacrifie Laabidi pour sauver le nul. Mais durant tout ce match, l’EST avait toujours plus de facilité à percer. Attaque contre défense, et surtout un décalage athlétique et mental bizarre pour un match entre deux préendants : on sentait le but de l’EST venir. Sur un mauvais renvoi, Téné Wills commet une erreur de débutant face à un malicieux Rodrigues ( il a anticipé le geste du Camerounais pour mettre le pied et provoquer un penalty juste). Lui-même transforme le penalty (84’) et Jabri assomme le CA par un but sur un contre et encore une fois Téné Wills, après la passivité de Youssef et Ben Abda, casse le hors-jeu (90’). C’est un derby déséquilibré qui confirme la règle historique : chaque fois que l’EST est éliminée en Ligue des champions, elle ressurgit au derby, profitant de la fragilité historique du CA. Cette année encore, ça s’est confirmé.
Kanzari a mieux géré son match. Bettoni n’a rien réussi, la copie était si nulle que l’on peut poser cette question : l’ex-adjoint de Zidane est-il fait pour être premier entraîneur ? On ne le pense pas. L’EST élimine un concurrent direct et prouve qu’elle est à des années lumière de ses concurrents en championnat.
CA : Yefreni, Zaalouni, Tene, Youssef, Ben Abda, Khelil (Simakula), Sghaier (Ajmi), Ait Malek, Khadhraoui (Srarfi), Kizumbi (Maghzaoui), Laabidi (Bouabid)
EST : Ben Said, Ben Ali (Bouchniba), Ben Hmida, Tougai, Jlassi, Ogbelu (Derbali), Guenichi, Konaté (Mokwana), Sasse (Rodrigues), Jebali, Jabri.