L’objectif est de donner lieu à des textes qui feront émerger un nouveau bureau fédéral fort et capable de relever les défis immenses qui l’attendent pour redresser la situation alarmante d’une fédération au bord de la faillite financière et qui a beaucoup perdu en crédibilité, en autorité et en souveraineté.
La réunion du Comité de normalisation avec les représentants des clubs membres de la FTF, qui aura lieu ce vendredi et ce samedi, est attendue avec impatience par ceux qui ont déjà entrepris les premières démarches pour présenter une liste candidate aux élections du nouveau bureau fédéral fixées officiellement au 25 janvier 2025. Si le doute sur la tenue de cette assemblée élective est levé, les amendements des articles concernant le mode de scrutin et les conditions d’éligibilité, qui seront soumis au vote lors de l’Assemblée générale extraordinaire du 21 décembre, ne sont pas encore dévoilés. Après avoir promis de sillonner toutes les régions et d’aller sur place recueillir les propositions des clubs avant d’élaborer un projet d’amendements consensuel qui ne susciterait ni désapprobation, ni remous, ni rejet le jour de la tenue de cette assemblée, le Comité de normalisation s’est rétracté et s’est contenté d’une réunion expéditive à Tunis même si elle est étalée sur deux jours pour peaufiner et faire « avaler» les propositions d’amendements qu’il a, lui-même, élaborées dans le secret absolu.
On ne partira pas donc lors de la réunion de ce vendredi et samedi d’une feuille blanche, mais d’une série de propositions rédigées à l’avance et d’une copie à laquelle on apportera quelques petites rectifications sans plus. Certainement pas la bonne méthode pour avoir cette unanimité sur des correctifs majeurs, indispensables pour éviter tout le «cirque» des deux élections avortées du 9 mars et du 11 mai 2024, entre deux organes juridictionnels ( le Comité électoral indépendant en première instance et la Commission nationale d’appel ) qui ont fait des interprétations contradictoires, bizarres et même ridicules des mêmes textes en vigueur.
Simplifier et assouplir les critères d’éligibilité
Wadie Jary, auquel on a fait le reproche d’avoir taillé sur mesure et cousu de main de «maître» le code électoral et les conditions d’éligibilité pour régner le plus longtemps possible sur la Fédération tunisienne de football, n’est plus là pour barrer la route à ces modifications en vue de simplifier et d’assouplir les critères de présentation de candidature. Les associations membres seront donc libérées de cette mainmise sur leur pouvoir de voter librement pour ou contre les projets d’amendements qui leur seront présentés et on verra s’ils sont à la hauteur de cette ère nouvelle pour donner lieu à des textes qui feront émerger un nouveau bureau fédéral fort et capable de relever les défis immenses qui l’attendent pour redresser la situation alarmante d’une fédération au bord de la faillite financière et qui a beaucoup perdu en crédibilité, en autorité et en souveraineté.
C’est vrai qu’en simplifiant et en assouplissant les conditions d’éligibilité, on ouvrira la porte à de nouvelles compétences jusqu’ici inconnues et mises à l’écart, mais, en allant très loin dans ces modifications, il faut craindre le revers de la médaille avec un flux de candidatures qui ne peut que nuire à ces élections, avec l’apparition d’hommes nouveaux sans un minimum de vécu, de compétence et d’expérience dans l’exercice des hautes fonctions et responsabilités. Oui à des élections plurielles, projets contre projets, mais non à un raz de marée de listes sans programme cohérent et convaincant, guidées par la seule ambition de tâter le terrain et de tenter leur chance même avec un très mince espoir de pouvoir réussir. Les représentants du football amateur, qui sont nombreux et qui ont leur mot à dire, n’ont pas tout à fait tort quand ils réclament le changement du mode de scrutin, l’abandon du scrutin de liste actuel qui n’est pas assez représentatif des régions et qui va plus dans l’intérêt du football professionnel où les grands clubs sont trop influents que dans celui du football amateur qui est relégué au second plan et le retour au scrutin de vote sur les personnes jugées plus justes et plus sûres pour faire émerger un bureau fédéral qui jouirait d’une forte adhésion autour de lui et d’un plus grand capital confiance. La suppression du soutien obligatoire à toute liste candidate d’au moins 15 membres ayant le droit de vote ( paragraphe 4 de l’article 28 des Statuts de la FTF) est le premier obstacle à enlever pour des élections plus saines et transparentes. Le niveau Bac et deux années d’enseignement universitaires doivent être maintenus avec quelques exceptions pour les joueurs internationaux qui ont fait une grande carrière avec l’équipe nationale seniors. Les quatre ans d’affilée d’exercice de fonctions ou de responsabilités seront réduits à deux ans même non consécutifs.
Un bulletin numéro 3 vierge doit demeurer une pièce essentielle dans le dossier de tout candidat pour assurer l’émergence d’hommes au-dessus de tout soupçon et instaurer la bonne gouvernance au sein du plus haut organe du football tunisien, aux nombreuses prérogatives qui sont de « gérer, de développer, de promouvoir, de superviser, de contrôler, de réglementer et de diffuser la pratique du football amateur et professionnel sur l’ensemble du territoire tunisien en étroite collaboration avec les autorités nationales compétentes.» La réunion du 6 et 7 décembre sera donc des plus importantes. On verra si Comité de normalisation et clubs membres sont sur la même longueur d’onde pour se mettre d’accord sur un projet d’amendements qui mettra toutes les compétences désireuses de se porter candidates sur un pied d’égalité pour les élections du 25 janvier.
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