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Prix Nobel de la paix : Amertume et déception à la Maison Blanche

11. Oktober 2025 um 11:32

Le prix Nobel de la paix a été attribué, vendredi 10 octobre, à l’opposante vénézuélienne María Corina Machado. Au grand dam de Donald Trump qui convoitait tant cette prestigieuse récompense.

 

 Il a fait de cette distinction une obsession. Il s’est démené comme un diable pour l’avoir, quitte à considérer que ne pas la lui donner serait une « insulte » contre les États-Unis ; il a beau assurer avoir mis fin à sept conflits, donnant pour exemples ses médiations entre l’Inde et le Pakistan, le Cambodge et la Thaïlande, l’Égypte et l’Ethiopie, le Rwanda et la République démocratique du Congo, la Serbie et le Kosovo: « Je ne sais pas vraiment ce que [le comité Nobel] va faire. Mais je sais une chose : personne dans l’histoire n’a jamais résolu huit guerres en l’espace de neuf mois », a fanfaronné le président américain jeudi dernier. « Et moi, j’ai mis fin à huit guerres. Cela ne s’était encore jamais vu », a-t-il dit, soulignant que celle de Gaza était « la plus importante de toutes ».

 

Pourtant, et au soulagement général, Donald Trump n’a pas reçu, vendredi 10 octobre, ce prix Nobel de la paix qu’il convoitait de toutes ses forces. Et c’est l’opposante vénézuélienne María Corina Machado, figure historique de l’opposition aux gouvernements d’Hugo Chávez et de Nicolás Maduro, qui aura raflé la mise cette année.

Zones d’ombre

Fidèle alliée des États-Unis, connue pour sa proximité avec les milieux conservateurs américains et israéliens – son parti Vente Venezuela a signé en 2020 un accord de coopération politique avec le Likoud de Benyamin Netanyahou, visant à renforcer les relations entre Caracas et Tel-Aviv, rompues depuis 2009 sous Hugo Chávez -, l’heureuse lauréate de la plus prestigieuse récompense décernée par le comité du prix Nobel a estimé vendredi que ce prix était un « élan » pour « conquérir la liberté » dans son pays, soulignant compter sur le soutien de Donald Trump, qui a déployé depuis août des bateaux de guerre dans les Caraïbes.

 

« Cette immense reconnaissance de la lutte de tous les Vénézuéliens est un élan pour achever notre tâche : conquérir la liberté. Nous sommes au seuil de la victoire et aujourd’hui plus que jamais, nous comptons sur le président Trump (…) Le Venezuela sera libre », a-t-elle écrit sur X. Un message que le président américain n’a pas manqué aussitôt de reprendre et de partager sur son réseau Truth social.

Réaction « plutôt modérée »

Or, alors que l’on s’attendait à une réaction brutale et explosive de l’intéressé – peu habitué à ce que ses caprices d’enfant gâté ne soient pas dare-dare satisfaits -, la Maison Blanche s’est fendue d’un communiqué plutôt « mesuré », estimant que le comité du prix Nobel de la paix avait fait passer la « politique avant la paix » en attribuant la récompense à la Vénézuélienne plutôt qu’au président américain.

 

« Le président Trump continuera à conclure des accords de paix, à mettre fin aux guerres et à sauver des vies », a réagi le directeur de la communication de la Maison Blanche, Steven Cheung, sur X. « Le comité Nobel a prouvé qu’il faisait passer la politique avant la paix », a-t-il déploré, ajoutant qu’« il a le cœur d’un humanitaire, et personne d’autre que lui ne saura déplacer des montagnes à la seule force de sa volonté ».

Trump hors-jeu

Mais, pourquoi l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui « a le cœur d’un humanitaire », a-t-il été écarté de la course ?

 

Pour plusieurs observateurs, le slogan affiché par le président américain « l’Amérique d’abord » est contraire aux idéaux contenus dans le testament d’Alfred Nobel, tels que la coopération internationale, la fraternité entre les peuples et le désarmement.

 

Pour preuve, Øivind Stenersen, historien du prix Nobel, déclarait il y a quelques jours qu’il était « impensable » que Donald Trump soit récompensé car il « est à bien des égards à l’opposé des idéaux que représente le prix Nobel ».

 

Le Nobel de la paix, c’est la défense de la coopération multilatérale, par exemple à travers l’ONU. (…) Or Trump représente une rupture avec ce principe car il suit sa propre voie, de manière unilatérale », ajoutait-il.

 

D’ailleurs, il convient de rendre hommage au comité du prix Nobel de la paix qui a eu le mérite de résister aux pressions américaines et de ne pas tenir compte des soutiens parfois lourds et insistants d’autres chefs d’État alliés comme l’infréquentable Benjamin Netanyahu. « Dans la longue histoire du prix Nobel de la paix, le comité a vu tous les types de campagne, la tension dans les médias. Nous recevons chaque année des milliers et des milliers de lettres. (…) Ce comité délibère dans une pièce remplie des portraits des lauréats, une pièce qui est remplie de courage et d’intégrité. Nous basons notre choix seulement sur le travail et la volonté d’Alfred Nobel », a déclaré le Norvégien Jørgen Watne Frydnes, président du comité.

 

Rappelons enfin que cette distinction, qui obsède tant le président américain, a déjà été attribuée à quatre de ses prédécesseurs, parfois sur fond de polémiques : il s’agit en l’occurrence de Theodore Roosevelt en 1906, Woodrow Wilson en 1919, Jimmy Carter en 2002. Enfin, de la bête noire du milliardaire républicain, le flamboyant Barack Obama, en 2009.

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Syrie – Nouveau Parlement : entre inquiétude et espoir

09. Oktober 2025 um 14:11

Après un demi-siècle du règne de triste mémoire du clan Al-Assad et 14 ans de guerre civile en Syrie, le nouveau Parlement pourrait impulser la transition démocratique. Et ce, dans un pays où les plaies du passé peinent à se cicatriser.

De toute évidence, les premiers résultats des élections législatives en Syrie n’ont pas été à la hauteur des attentes. Alors qu’un tiers des sièges reste encore à pourvoir— deux provinces du Nord-est de la Syrie, sous contrôle des Kurdes, ainsi que celle à majorité druze de Soueïda, dans le Sud, théâtre de récentes violences, ont été exclues du processus pour des raisons de sécurité-, le nouveau Parlement de l’ère post-Assad père et fils, fruit d’un processus de transition politique après la chute du régime de Bachar al-Assad, ne semble en rien refléter les caractéristiques de l’ancien Biled el-Chaam, un carrefour des civilisations millénaires qui abrite depuis la nuit des temps une population hétéroclite composée de minorités ethniques et confessionnelles diverses. A l’instar des Arabes sunnites, Kurdes sunnites, Alaouites, Chrétiens de diverses confessions, Druzes ou encore d’autres groupes comprenant les Arméniens, les Assyriens, les Turkmènes, les Ismaéliens ou encore les Yézidis.

Un Parlement déséquilibré

Selon les résultats officiels annoncés lundi 6 octobre, la nouvelle Assemblée compte une très faible proportion de femmes et de représentants des minorités. Ce qui renforce le sentiment d’exclusion des communautés minoritaires qui se considèrent de facto comme tenues à l’écart du processus de transition démocratique.

Un simple pressentiment ? Selon les résultats annoncés le 6 octobre 2025 par le porte-parole du Comité supérieur pour les élections à l’Assemblée du peuple syrien, Nawar Najma, les femmes ne représentent que 4 % des parlementaires. Tandis que les chrétiens obtiennent seulement deux sièges. Le seul candidat juif n’a pas été élu.

A cet égard, notons que les chrétiens représentent près de 10 % de la population. La majorité sunnite, qui constitue 74 % de la population, domine largement le paysage politique. Alors que les autres sectes musulmanes représentent 13 %.

« La composante chrétienne ne dispose que de deux sièges, une représentation faible au regard de sa proportion dans la population syrienne », a reconnu Nawar Najma. « La place des femmes dans ce Parlement ne reflète pas leur rôle dans la société syrienne ni dans la vie politique, économique et sociale », ajoute Mme Najma.

Rappelons d’autre part qu’entre 6 000 et 7 000 délégués se sont rendus dimanche 5 octobre dans 62 bureaux de vote répartis sur onze gouvernorats pour élire la nouvelle Assemblée législative syrienne. Celle-ci comptera 210 sièges. A ce jour, 119 ont été pourvus, soit 40 de moins que sous le régime d’Assad.

Selon la nouvelle loi électorale établie par le nouveau régime, les candidats doivent respecter certaines conditions : âge et nationalité conformes; absence d’appartenance au régime précédent (sauf défection pendant la guerre); non-affiliation aux forces de sécurité; et casier judiciaire vierge. D’autre part, 20 % du collège électoral doit être composé de femmes.

Inquiétudes

Mais, parmi les 210 sièges de l’Assemblée, 70 sont directement nommés par le président intérimaire, Ahmad al-Charaa, et 21 restent vacants. Ce qui limite la participation populaire et accroît le contrôle du pouvoir exécutif sur la composition du Parlement. D’ailleurs, plusieurs organisations de défense des droits humains, estimant que ce processus équivaut à une « nomination » décidée par l’homme fort de Damas, ont dénoncé les larges prérogatives qui lui sont accordées pour composer l’Assemblée, chargée de proposer et d’amender les lois, d’approuver les traités internationaux et d’adopter le budget de l’État.

Des conservateurs « modérés » au Parlement

Cela étant, et contrairement aux craintes initiales d’une forte présence de jihadistes radicaux proches d’Ahmad el-Chareh, la majorité des élus de la nouvelle Assemblée législative syrienne semble issue d’un courant conservateur modéré.

Ainsi, d’après la commission électorale, seuls 7 % des parlementaires sont des religieux. Tandis que médecins, ingénieurs, avocats, économistes et universitaires représentent chacun entre 10 et 17 % des sièges.

En somme, l’Assemblée reflète un mélange varié des différentes composantes de la société syrienne, sans présence notable d’extrémistes radicaux, d’ultrareligieux ou de salafistes.

« Ce protocole électoral a continué à réduire l’influence des islamistes radicaux au sein des structures de gouvernance syrienne », analyse Charles Lister, chercheur au Middle East Institute, basé à Washington.

Alors que le gouvernement intérimaire initial était dominé par le mouvement islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), « aucun des députés nouvellement élus n’est affilié à HTS et seuls quatre des 119 députés sont considérés comme des islamistes convaincus. Cela constitue un signe très encourageant d’une consolidation de la politique syrienne autour d’une base plus modérée et centriste », écrit-il dans sa newsletter Syria Weekly dédiée à la Syrie.

Au final, il est permis de penser que ces élections qui mettent un terme à plus de cinquante ans de règne du clan Al-Assad et à quatorze années de guerre civile, inaugureront une série d’élections véritablement représentatives. Toutefois, le risque demeure que le nouveau Parlement renforce surtout la légitimité du régime en place, au détriment d’une véritable transition démocratique. Croisons les doigts.

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Crise politique en France : ou crise de régime !

07. Oktober 2025 um 14:49

« Beaucoup s’accordent à dire que Macron est directement responsable du chaos politique. Mais son départ ou la dissolution de l’Assemblée nationale ne changerait guère la crise politique dans laquelle se trouve la France ». C’est ce qu’estime le journal danois Politiken.

Décryptage d’une crise politique annonciatrice d’une Vème République qui vacille sur ses pieds.

Le général de Gaule doit se retourner dans sa tombe. Instaurée en 1958 par l’homme du 18 juin, la Vème République avait pour principal objectif de renforcer le pouvoir exécutif et la stabilité du gouvernement. Répondant ainsi aux instabilités politiques de la IVe République et au contexte de la guerre d’Algérie. Or, la crise politique, qui secoue actuellement la France, marque aux yeux des observateurs en France et ailleurs un inquiétant retour à un passé récent caractérisé par : un régime parlementaire déséquilibré; l’absence d’une majorité présidentielle; et la fragmentation du pouvoir législatif dominé par des coalitions fragiles et mouvantes.

Une journée folle

En effet, la démission surprise de Sébastien Lecornu, nommé à Matignon il y a à peine 27 jours, en est la parfaite illustration. Face aux menaces de censure de LFI et du RN et à la dérobade du LR, le Premier ministre le plus éphémère de la Ve République,  a remis— 15 heures après avoir présenté son gouvernement- sa démission au président de la République, hier lundi 6 octobre, qui l’a acceptée.

Coup de théâtre : Emmanuel Macron lui confie de nouveau la mission de mener « d’ici mercredi soir d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays ». Du jamais vu sous les ors de la Vème République !

Entre temps, le locataire du palais de l’Elysée s’est dit prêt lundi à « prendre ses responsabilités » en cas de nouvel échec de Sébastien Lecornu. Par ce message, le président lance un dernier ultimatum à l’ensemble de la classe politique, en brandissant l’épée de Damoclès d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale.

Des choix cornéliens

Alors, quelle sera la marge de manœuvre du président de la République face aux élus de l’opposition qui appellent à une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale et aux voix qui exigent sa démission ? Il devra trancher entre cinq scénarios.

La démission. Si cette option spectaculaire se produisait, ce qui et fort improbable, Macron ayant toujours exclu un départ précipité avant l’échéance de son mandat en 2027. Dans ce cas, l’article 7 de la Constitution prévoit que le Conseil constitutionnel constate la vacance et que le président du Sénat soit nommé par intérim en attendant la tenue d’une élection présidentielle anticipée qui doit être organisée dans un délai de 20 à 50 jours.

Autre option : le chef de l’Etat convoque des élections législatives anticipées après la dissolution de l’Assemblée nationale; le délai de douze mois imposés entre deux dissolutions prévu par l’article 12 de la Constitution étant terminé. Une option qui convient notamment au Rassemblement national.

D’ailleurs, après la démission du Premier ministre, Marine Le Pen et Jordan Bardella ont en effet appelé Emmanuel Macron à la démission. « Nous sommes au bout du chemin. Il n’y en aura pas plus le lendemain. […] On est au bout de la blague, la farce a assez duré », a assuré Marine Le Pen.

A moins que le président de la République nomme tout simplement un nouveau chef de gouvernement, qui serait son huitième Premier ministre depuis 2017. Comme Sébastien Lecornu refuse catégoriquement d’être reconduit à son poste même s’il réussissait à former un nouveau gouvernement, il ne lui reste plus qu’à se tourner vers un autre nom, à gauche, à droite ou au centre, avec le risque d’une nouvelle motion de censure et un nouveau plongeon dans le vide.

Reste la possibilité de nommer un gouvernement technique ; soit  une équipe ministérielle apolitique de transition, qui sera chargée  de faire passer le budget et de gérer les urgences du pays.

Et pourquoi pas un gouvernement d’union combiné par plusieurs personnalités de sensibilité politique affiliées au centre, à droite ou encore à la gauche plurielle, à l’exception de la France insoumise ? Cela pourrait limiter les risques de motion de censure, mais c’est presque une mission impossible en raison des calculs politicards des uns et des autres. D’ailleurs, le Premier ministre démissionnaire, Sébastien Lecornu, en rêvait. Avant de tomber des nues.

 « Une malédiction de 2ème mandat » en France

Au final, la crise politique française actuelle est « une malédiction de 2ème mandat », analyse un fin politologue, ancien enseignant à Sciences Po Toulouse. Cette situation, poursuit-il, est « déterminée par l’absence de majorité à l’Assemblée Nationale et par l’absence de volonté des forces politiques de trouver un accord fût-il a minima pour permettre à la France de fonctionner ». Tout a été dit.

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Plan de paix américain : le « oui, mais » du Hamas

04. Oktober 2025 um 12:38

Le Hamas s’est dit prêt à négocier en vue de la libération des otages et de la fin de la guerre, mais n’a pas mentionné son désarmement.

Analyse.

 

 

Alors que le monde entier, y compris Moscou, Pékin ou encore l’Onu et la quasi-totalité du monde arabe et des pays musulmans, applaudissait à deux mains le plan de paix américain pour Gaza, le Hamas avait-il d’autre choix que de brandir le drapeau blanc ? Et ce, d’autant plus que l’Égypte, la Jordanie, l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, la Turquie, l’Indonésie et le Pakistan ont salué, dans un communiqué commun, « le rôle du président américain et ses efforts sincères visant à mettre fin à la guerre à Gaza », tout en affirmant « leur volonté de s’engager de manière positive et constructive avec les États-Unis et les parties prenantes afin de finaliser l’accord et d’assurer sa mise en œuvre ».

 

Ainsi, avant même la date limite du dimanche 5 octobre à minuit fixée par Donald Trump pour que le mouvement islamiste palestinien accepte son plan, sinon « l’enfer se déchaînera comme jamais contre le Hamas », a-t-il prévenu sur son réseau Truth Social, le Hamas s’est fendu, vendredi 3 octobre, d’un communiqué très politique, plein de sous-entendus pour annoncer qu’il accepte de négocier en vue de la libération des otages israéliens mais sans mentionner son désarmement.

 

Satisfecit américain

Réaction immédiate du président américain qui a salué cette décision en jugeant dans une vidéo diffusée vendredi que le mouvement islamiste « était prêt pour une paix durable », ajoutant que l’Etat hébreu « doit arrêter immédiatement le bombardement de Gaza ». Avant de conclure, euphorique : « C’est un grand jour spécial, sans doute sans précédent ».

 

« D’après la déclaration que vient de publier le Hamas, je pense qu’ils sont prêts pour une paix durable. Israël doit immédiatement cesser les bombardements sur Gaza afin que nous puissions libérer les otages rapidement et en toute sécurité ! Pour l’instant, cela est beaucoup trop dangereux. Nous sommes déjà en train de discuter des détails à régler. Il ne s’agit pas seulement de Gaza, mais de la paix tant attendue au Moyen-Orient», a-t-il écrit sur son réseau Truth Social.

 

Le « oui, mais » du Hamas

Rappelons que dans son communiqué publié hier vendredi, le Hamas a annoncé son accord « pour la libération de tous les prisonniers de l’occupation – les vivants et les dépouilles – selon la formule d’échange incluse dans la proposition du président Trump », en référence aux prisonniers palestiniens devant être libérés en échange des otages retenus à Gaza ; ajoutant « être prêt à des négociations immédiates » pour discuter des « détails » de la libération des otages.

 

D’autre part, le Hamas réitère son accord pour confier l’administration de Gaza à un organisme palestinien indépendant « sur la base d’un consensus national palestinien et bénéficiant du soutien des pays arabes et islamiques ».

 

Enfin, le mouvement islamiste ajoute qu’il « appréciait les efforts arabes, musulmans et internationaux, ainsi que les efforts du président américain Donald Trump, appelant à la fin de la guerre dans la bande de Gaza, à l’échange de prisonniers [et] à l’entrée immédiate de l’aide ».

 

Toutefois, le Hamas n’a pas précisé s’il accepte de se désarmer, une demande d’Israël et des États-Unis qu’il a déjà rejetée.

 

Mais quelles sont ces conditions posées par le Hamas ? Si, dans sa déclaration, le groupe armé palestinien a affirmé sa volonté de libérer les 48 otages restants − dont seulement vingt seraient encore en vie −, il a également exigé des engagements plus fermes de la part d’Israël sur son retrait militaire et une discussion sur son rôle dans un futur État palestinien unifié…

 

Reddition ?

Reste la question principale : le Hamas est-il disposé à rendre les armes en contrepartie de l’offre d’amnistie pour ses membres s’engageant à « coexister » pacifiquement avec Israël ?

 

Largement affaibli depuis l’assassinat par Israël de plusieurs de ses leaders, dont le chef Yahya Sinouar, ainsi que son frère et successeur Mohammed Sinouar, et ne pouvant plus compter sur le soutien de ses alliés historiques dans la région, l’Iran et le Hezbollah libanais, eux aussi mis à mal, le Hamas serait probablement acculé à accepter, la mort dans l’âme, de se plier au diktat américain.

 

« Dans un premier temps, le plan demandait au Hamas de renoncer à ses armes offensives, c’est-à-dire une destruction des tunnels d’attaques et des armes lourdes comme les roquettes et les mortiers. Désormais, ce qui est demandé par Israël, c’est un désarmement total, comprenant également les kalachnikovs par exemple. Pour le Hamas, cela reviendrait à une reddition », explique un expert militaire.

 

Une éventuelle reddition qui enterrerait l’idée même d’une solution à deux États puisque le plan américain sépare la bande de Gaza de la Cisjordanie occupée, avec de surcroît une gouvernance étrangère chapeautée par le sulfureux Tony Blair.

Les accords Sykes-Picot remis à jour dans le contexte de la Pax hebraïca ?

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De Katmandou à Rabat, la génération Z exprime le ras-le-bol de la jeunesse marocaine

02. Oktober 2025 um 11:03

Deux personnes ont perdu la vie, hier mercredi, suite aux violences qui se sont se produites en marge de protestations pacifiques au Maroc. Mais, que se passe-t-il au royaume chérifien, l’un des rares pays du Maghreb jusqu’à ce jour épargné par la lame de fond du Printemps arabe ?

« Liberté, dignité, justice sociale», « Des stades gigantesques, mais pas d’éducation », « Les hôpitaux avant la Coupe du monde » … Tels sont les slogans soulevés depuis la semaine écoulée par les manifestants de la génération Z. Lesquels sont descendus dans la rue dans plusieurs villes du Maroc notamment Rabat, Casablanca, Tanger, Agadir ou encore  Marrakech pour exprimer le ras-le-bol de la jeunesse marocaine excédée par la montée des inégalités et le manque de perspectives et afin de dénoncer la détérioration du service public. Enfin, pour réclamer notamment un meilleur système de santé et une éducation de qualité, tout en dénonçant la corruption qui gangrène les institutions.

Alors que Rabat consacre des budgets jugés colossaux à l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations, en décembre, et à la Coupe du monde, prévue en 2030. A savoir qu’au total, 9,5 milliards de dirhams (environ 890 millions d’euros) sont alloués à la rénovation de six stades. Tandis que 5 milliards de dirhams (environ 469 millions d’euros) contribuent à la construction du Grand Stade de Casablanca.

Le tout dans un pays rongé par une sourde inquiétude sur l’avenir du royaume. Et ce, en raison de la santé du roi Mohammed VI et la lutte secrète au sein du Makhzen entre le jeune héritier du trône, le prince Moulay El Hassan, le fils aîné du roi Mohammed VI (22 ans) et son oncle Moulay Rachid.

Une jeunesse libre

Ainsi, depuis le 28 septembre, le Maroc vit au rythme de manifestations d’une rare ampleur dans le pays. Des milliers de jeunes ont répondu aux appels à manifester, lancés surtout sur les réseaux sociaux. Sachant que les protestations ont été coordonnées par un collectif baptisé « Gen Z 212 », en référence à la génération Z et à l’indicatif téléphonique du pays (212). En référence à des mouvements similaires qui secouent d’autres pays comme le Népal ou Madagascar.

Avec plus de 120 000 membres sur sa plateforme, contre 1 000 à son lancement, le collectif s’est imposé en quelques jours comme le porte-voix d’une génération exaspérée. Son logo, « Gen Z » en lettres massives traversé d’une étoile rouge, rappel du drapeau marocain, s’affiche désormais sur de nombreuses publications sur les réseaux sociaux.

« Nous n’appartenons à aucun parti, ni mouvement politique. Nous sommes une jeunesse libre. Notre voix est indépendante. Notre seule revendication est la dignité et les droits légitimes pour chaque citoyen ».

Une jeunesse à laquelle le Premier ministre Aziz Akhannouch avait promis un million d’emplois en cinq ans, soit 200 000 par an. Mais les programmes d’aide à l’emploi n’ont pas suivi. Le taux de chômage reste élevé : il atteignait 13,3 % en 2024. Mais surtout il était de 36,7 % chez les jeunes de 15 à 24 ans, 19,6 % chez les diplômés et 19,4 % chez les femmes.

Les raisins de la colère

Et c’est la mort suspecte de huit femmes enceintes, en août, à la suite d’accouchements par césarienne à l’hôpital public Hassan-II d’Agadir qui a mis le feu aux poudres. Car ce scandale sanitaire illustre la déliquescence du service public et renforce l’image d’un pays à deux vitesses, où l’accès aux soins reste profondément inégal. Ainsi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que le Maroc ne dispose que de 7,7 professionnels de santé pour 10 000 habitants. Un chiffre largement en dessous des recommandations de l’agence onusienne.

« Ce drame a été l’élément déclencheur des protestations, révélant un système d’alerte et d’action complètement grippé, entre une médecine publique en crise face à un secteur privé réservé aux plus aisés », analyse Mehdi Alioua, sociologue à Sciences Po Rabat-UIR. « Ce parallèle a touché beaucoup de jeunes,. D’autant qu’ils voient l’État injecter des milliards dans les stades, alors qu’eux-mêmes, même diplômés, n’ont aucune perspective de vivre dignement », a-t-il encore ajouté.

Quid de la génération Z ?

Rappelons enfin que la génération Z aura offert un sérieux démenti au cliché selon lequel elle serait apathique et peu intéressée par la politique.

En effet, cette colère sociale, portée par une jeunesse marocaine connectée et révoltée contre les inégalités, s’inscrit dans un mouvement transfrontalier qui a déjà touché plusieurs pays d’Asie ces derniers mois comme au Népal début septembre où le gouvernement a été balayé en quelques jours, aux Philippines ou encore en Indonésie. Avant cela, le Bangladesh, le Sri Lanka mais aussi le Kenya avaient connu des mouvements similaires.

Pour Ketakandriana Rafitoson, enseignante-chercheure en Science politique à l’Université catholique de Madagascar, « ce mouvement est avant tout inédit par sa forme profondément horizontale, spontanée et décentralisée. Contrairement aux mobilisations du passé portées ou récupérées par des partis politiques, des syndicats ou des figures charismatiques, celle-ci est née d’une indignation collective organique, principalement dans des espaces numériques, et s’est structurée sans leader unique ».

Et de conclure : « Cela lui donne une puissance symbolique nouvelle, car elle ne répond pas à une logique de conquête du pouvoir, mais à un impératif existentiel, celui de réclamer un avenir vivable ».

Toutefois,  les mouvements de la génération Z qui ont déjà démontré leur capacité à faire bouger les lignes en faisant tomber des gouvernements- comme ce fût le cas au Népal- restent vulnérables à la récupération politique. Le principal défi consiste à transformer l’expression de la colère en une véritable stratégie. Tout en évitant d’être happé par des partis traditionnels. L’enjeu est de taille.

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