Normale Ansicht

Es gibt neue verfügbare Artikel. Klicken Sie, um die Seite zu aktualisieren.
Ältere BeiträgeHaupt-Feeds

Un sentiment de lassitude face à la météo télévisée tunisienne

Von: hechmi
15. August 2025 um 10:05

Pr Mohamed dachraouiDepuis plus de trente ans, le logiciel utilisé pour la présentation de la météo sur la télévision tunisienne reste inchangé. Chaque soir, après le journal télévisé de 20 heures, nous sommes confrontés au même format, sans renouvellement notable. Cette répétition a engendré un désintérêt croissant, voire une forme de lassitude perceptible.

État actuel et diagnostic

  • Voix monocorde et langage figé : Les présentateurs et présentatrices sont souvent perçus comme récitant un texte de manière mécanique, sans dynamisme ni engagement. Le style de présentation, resté figé depuis les années 1990, n’a guère évolué sur le plan visuel ou narratif, ce qui entraîne une expérience peu captivante.
  • Des cartes visuellement dépassées : Les cartes météorologiques présentent une esthétique datée, avec une palette de couleurs et des animations très limitées. Elles peinent à rivaliser avec les standards internationaux, qu’il s’agisse des chaînes européennes ou de certaines chaînes arabes plus modernes.
  • Manque d’éléments dynamiques : L’absence de zooms régionaux, de vues satellites animées, d’infographies interactives ou de modélisations 3D rend le bulletin météo peu attrayant, notamment pour les jeunes générations, habituées à des formats plus immersifs.

Pourquoi cette situation persiste-t-elle ?

  • Inertie institutionnelle : L’Établissement de la Télévision Tunisienne évolue lentement, en raison d’un manque de modernisation, de lourdeurs administratives, et parfois d’une certaine résistance au changement.
  • Manque d’investissement technologique : Alors que de nombreux pays ont digitalisé et modernisé leurs bulletins météo (interfaces tactiles, réalité augmentée, habillage graphique innovant), la Tunisie demeure attachée à un modèle certes fonctionnel, mais largement dépassé.
  • Insuffisance de formations spécialisées : Les formations audiovisuelles dans ce domaine spécifique restent rares. Présentateurs et techniciens sont peu exposés aux nouveaux outils ou aux codes de la météo télévisée contemporaine.

Propositions concrètes

Pour redonner à la météo télévisée sa pertinence et son attractivité, plusieurs pistes d’amélioration peuvent être envisagées :

  • Renouveler l’interface graphique : Utiliser des logiciels météorologiques modernes.
  • Former les présentateurs : Les sensibiliser aux techniques d’animation, à la vulgarisation scientifique et au travail vocal, pour une présentation plus vivante et engageante.
  • Contextualiser les prévisions : Relier les bulletins météo à des enjeux concrets comme la santé, l’agriculture, le tourisme ou encore la vie scolaire, afin d’enrichir leur utilité.
  • Intégrer des technologies immersives : Introduire la réalité augmentée, les cartes interactives ou des séquences en 3D pour dynamiser la présentation.

Conclusion

La monotonie du bulletin météo télévisé tunisien reflète une absence de modernisation tant sur le plan technique que narratif. Ce retard agace un public de plus en plus exigeant, notamment les jeunes générations.

Il est urgent d’engager une refonte ambitieuse pour redonner à la météo télévisée sa place dans le paysage audiovisuel national.

Par Pr. Mohamed DACHRAOUI

L’article Un sentiment de lassitude face à la météo télévisée tunisienne est apparu en premier sur WMC.

Réformer l’UGTT pour sauver la démocratie sociale en Tunisie

Von: hechmi
14. August 2025 um 14:08

SyndicatLogiquement, quelle que soit l’issue du bras de fer qui oppose actuellement l’exécutif et l’UGTT, on doit s’attendre, tôt ou tard, à de profonds changements en matière de représentation syndicale des travailleurs. Certains observateurs de la chose tunisienne estiment qu’au regard de la dégradation avancée des rapports entre le régime politique en place et l’UGTT d’une part, et de la défiance criante qui prévaut entre la centrale syndicale et le commun des usagers des services publics (santé, éducation, transport…), d’autre part, le moment semble plus que jamais propice pour refonder le syndicalisme tunisien sur de nouvelles bases mieux adaptées à la réalité socio-économique du pays.

Un monopole historique fragilisé

Le monopole qu’a exercé, depuis l’accès du pays à l’indépendance et jusqu’à ce jour, l’UGTT sur le syndicalisme tunisien n’est plus de mise. Il est important de signaler que ce monopole n’a pu perdurer plus d’un demi-siècle que grâce, non pas à la capacité militante des syndiqués et encore moins à la compétence de ses dirigeants, mais à la complicité des régimes politiques qui se sont succédé à la tête du pays depuis l’indépendance. Sous prétexte que la centrale syndicale jouissait de l’exceptionnalité historique d’avoir contribué de manière significative à la libération nationale du joug colonial, l’UGTT a évolué dans le sillage des pouvoirs politiques et a bénéficié d’importants avantages.

Des privilèges financiers considérables

Au nombre de ces avantages figurent le monopole de représenter, de négocier seule les augmentations salariales et surtout le bénéfice de ressources financières régulières et fixes à travers les retenues à la source des cotisations des travailleurs à la centrale syndicale. Ces cotisations, qui étaient de l’ordre de 1% au temps de Bourguiba et de Ben Ali, ont été triplées par les islamistes au pouvoir (2011-2021). Une manne considérable lorsque l’on sait que l’UGTT compte environ 700.000 adhérents.

« Revendiquer des droits sans créer de richesses est une impasse. »

Dérives et immixtion dans la sphère politique

Grisée par ce confort financier et exploitant la déliquescence de l’État durant « la décennie du chaos » (2011-2021), la direction actuelle de l’UGTT, dont le mandat a duré une dizaine d’années, a fait la pluie et le beau temps. Forte de la préservation de ses structures après le bouleversement du 14 janvier 2011, elle a été responsable de multiples dérives syndicales, bien éloignées de sa mission principale : défendre les intérêts des travailleurs et les sensibiliser à leurs droits et devoirs envers leurs employeurs publics et privés.

La centrale a profité de l’instabilité politique et des difficultés financières pour s’immiscer dans les décisions politiques et économiques, normalement du ressort exclusif de l’exécutif.

Au plan politique, gonflée par le prestige acquis lors du dialogue national de 2014 — récompensé par le prix Nobel de la paix en 2015 —, l’UGTT s’est permise d’intervenir dans la nomination des ministres et d’appuyer publiquement certains partis politiques, en particulier sur le portefeuille des Affaires sociales.

Blocages économiques majeurs

Au plan économique, l’UGTT a bloqué systématiquement des réformes structurelles essentielles : éducation, compensation, entreprises publiques, transition énergétique, caisses de sécurité sociale… Son influence a été telle que le FMI avait envisagé, à un moment, d’exiger sa participation à la délégation officielle tunisienne lors de négociations pour un crédit, à l’époque de Youssef Chahed.

Une image publique dégradée

Sur le plan de l’image, la centrale a choqué l’opinion publique ces dix dernières années par des dépenses ostentatoires, alors que le pays compte plus de 600.000 chômeurs, se trouve au bord de la faillite et que de larges pans de la population vivent dans la précarité. La réhabilitation de ses anciens locaux pour environ 30 MDT ont heurté la sensibilité des Tunisiens et creusé la défiance.

« Le pluralisme syndical est la clé d’un dialogue social équilibré. »

La grève de juillet 2025, point de rupture

Point d’orgue de cette exaspération : la grève générale des transports des 30 et 31 juillet et 1er août 2025. Déclenchée en pleine canicule estivale, elle a été perçue par les usagers davantage comme une sanction que comme une revendication.

Retour aux valeurs fondatrices du syndicalisme

Face à ces dérives, de nombreux observateurs estiment que l’État doit engager d’urgence une refondation du syndicalisme tunisien, inspirée des valeurs défendues par Mohamed Ali Hammi, fondateur du premier syndicat national en 1924 : liberté, mutualisme, pluralisme.

La priorité serait de mettre fin au monopole de l’UGTT et d’instaurer un véritable pluralisme syndical, garantissant à tous — travailleurs, agriculteurs, chefs d’entreprise — le droit d’adhérer au syndicat de leur choix, conformément à la législation tunisienne et aux conventions de l’OIT.

« Des syndicats forts sont indispensables à une véritable démocratie sociale. »

Quatre réformes pour un syndicalisme rénové

  1. Réviser le droit de grève dans les secteurs sensibles (santé, éducation, transport…) en prévoyant des mécanismes atténuant l’impact sur les citoyens (réquisitions, services minimaux).
  2. Réformer la représentation au CNDS pour intégrer tous les syndicats légalement constitués, et non plus seulement les « organisations nationales » historiques.
  3. Mettre fin au corporatisme qui consiste à revendiquer sans créer de richesses, en diffusant une culture équilibrée des droits et des devoirs, notamment auprès des jeunes générations.
  4. Supprimer les retenues automatiques des cotisations syndicales au profit exclusif de l’UGTT, ou les généraliser à tous les syndicats si elles sont maintenues.

Des syndicats forts, garants de la démocratie sociale

Au-delà des dérives constatées, des syndicats puissants et bien gérés restent essentiels pour construire une véritable démocratie sociale, aux côtés d’une justice indépendante, d’une presse libre et d’un parlement élu démocratiquement dans la transparence.

Abou SARRA

EN BREF

  • Bras de fer entre l’exécutif et l’UGTT, sur fond de perte de confiance publique.
  • Monopole syndical historique et avantages financiers considérables remis en cause.
  • Dérives : ingérence politique, blocage de réformes et dépenses ostentatoires.
  • Grève des transports de juillet 2025, symbole de la rupture avec les usagers.
  • Appel à un pluralisme syndical et à quatre réformes pour moderniser le secteur.

L’article Réformer l’UGTT pour sauver la démocratie sociale en Tunisie est apparu en premier sur WMC.

Amnistie pour chèques impayés : un conflit d’intérêts au Parlement ?

11. August 2025 um 20:20

ARPL’évènement parlementaire a été, ces derniers jours,  le rejet,  le 21 juillet 2025, par l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) d’une proposition législative portant amnistie générale pour le délit d’émission de chèques sans provision.

L’objectif prétendu –bien prétendu- des députés auteurs de cette initiative était double : désengorger les tribunaux et les prisons, et favoriser la réinsertion économique des condamnés, tout en maintenant le droit des créanciers à recourir aux voies civiles.

Rejet de l’extension de l’amnistie aux montants de plus de 5000 dinars

Ce projet visait, dans sa première version, à accorder une amnistie générale aux personnes ayant émis des chèques sans provision de petits montants, voire des montants ne dépassant pas les cinq mille dinars.

C’est sa deuxième mouture présentée en séance plénière qui a été rejetée. Cette dernière élargissait l’amnistie à tous les chèques sans provision sans distinction du montant.

En plus clair encore, la première version prévoyait un plafond de 5 000 dinars, alors que la seconde ne le prévoyait plus, sachant que le nombre total des émetteurs de chèques sans provision détenus en prison a été estimé, au début de cette année,  par la ministre de la justice à 406 avant de baisser 136 par l’effet de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi sur les chèques et son corollaire, la régularisation de la majorité des situations.

« Toute loi qui ne protège pas la victime constitue une forme de criminalité légale. » — Fatma M’seddi

 

Concernant les 136 détenus qui restent, ils ont émis des chèques de différents montants, et non uniquement inférieurs à cinq mille dinars. Les personnes concernées par ce plafond ne sauraient dépasser quelques dizaines, voire quelques individus seulement.

Conséquence : avec la suppression du plafond, l’amnistie engloberait tous ceux qui ont émis des chèques de gros montants.

C’est ce qui explique les raisons qui ont amené la plupart des députés à voter contre cette proposition. Ils ont estimé que cette deuxième version ne garantit pas efficacement les droits des créanciers et qu’elle ouvre la voie à des abus qui pourraient être incontrôlables.

Nous nous empressons de signaler que le projet n’est pas totalement abandonné. D’après le député Ahmed Saïdani, le projet est simplement revenu à la commission pour être remanié.

« En 2011, la libération massive de condamnés avait causé la faillite de nombreux petits commerçants. »

 

Avec ce rejet, le parlement aurait reçu une nouvelle claque

Pour les observateurs de la chose parlementaire, le rejet de cette initiative parlementaire a décrédibilisé davantage le parlement en ce sens où des députés ont osé proposer un projet de loi dénué de tout bon sens et contraire à la loi. Et pour cause.

Cette proposition législative présentée à la hussarde pèche par son timing. Elle est présentée  à une période de démobilisations générale (vacances estivales).Le choix du timing ne serait pas innocent, il reflèterait la recherche d’objectifs malsains.

Cette initiative parlementaire est dénuée de tout bon sens et est contraire à la loi pour une raison simple : l’émission d’un chèque sans provision est considérée partout dans le monde comme une escroquerie caractérisée. Le chèque étant un instrument de paiement qui repose sur la confiance; l’émettre sans provision, c’est obtenir un bien ou un service en trompant sciemment son bénéficiaire.

C’est pourquoi, à travers cette initiative législative scélérate, le parlement, si jamais il avait adopté le projet sous prétexte que l’Etat a l’habitude de promulguer des amnisties fiscales,  aurait  choisi les escrocs contre les victimes. Car, que cette amnistie ait un plafond de 5000 dinars ou plus les créanciers victimes restent victimes.  Il s’agit, le plus souvent,  de commerçants, d’artisans, de fournisseurs de marchandises et de services.

« Avec ce projet, le Parlement aurait choisi les escrocs contre les victimes. »

Pour Fatma M’seddi, la proposition législative serait une forme de « criminalité légale »

Commentant sur sa page facebook cette affaire, la dynamique députée de Sfax, Fatma M’seddi a estimé que « toute loi qui ne protège pas la victime constitue une forme de « criminalité légale »  et de « clémence anarchique ».

Elle estime que l’initiative législative concernent l’amnistie, qu’elle prenne la forme d’une « amnistie générale », d’un « règlement fiscal » ou d’un « arrangement pénal », ne sont que des accoutrements séduisants dissimulant un risque réel d’impunité ».

Elle a mis en garde contre le risque de reproduire, selon ses termes, « la catastrophe de 2011, lorsque des milliers de condamnés pour émission de chèques impayés avaient été libérés sans obligation de régularisation, causant la faillite de nombreux petits commerçants, artisans et fournisseurs ».

La question qui se pose dès lors est de savoir pour quelle raison certains députés ont proposé un tel projet de loi controversé.

Selon Riadh Jrad, chroniqueur de télévision, généralement bien informé auprès des premiers décideurs du pays, « il y aurait un conflit d’intérêts concernant certains députés initiateurs de ce projet, ils seraient eux-mêmes émetteurs de chèques sans provision et chercheraient, à travers cette loi qu’ils ont soumise, à obtenir une amnistie ».

Morale de l’histoire : les informations qui circulent selon lesquelles les députés ne seraient au parlement que pour servir leurs propres intérêts et non  ceux des communautés qu’ils y représentent ne seraient pas infondées.

Abou SARRA

EN BREF

  • Le 21 juillet 2025, l’ARP a rejeté une proposition d’amnistie générale pour chèques sans provision.
  • La première version limitait l’amnistie aux montants inférieurs à 5 000 dinars, mais la deuxième, rejetée, supprimait ce plafond.
  • Les députés ont estimé que la mesure favorisait les auteurs de chèques impayés, y compris de gros montants, au détriment des victimes.
  • Fatma M’seddi a dénoncé une « criminalité légale » et un risque d’impunité.

L’article Amnistie pour chèques impayés : un conflit d’intérêts au Parlement ? est apparu en premier sur WMC.

❌
❌