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ECLAIRAGES – Un pas de plus vers la neutralité et ses implications pour la Tunisie

30. Januar 2025 um 06:00

La Banque centrale européenne (BCE) s’apprête à franchir une nouvelle étape vers la normalisation de sa politique monétaire.

Après quatre baisses de taux directeurs depuis juin 2024, une nouvelle réduction de 25 points de base (pbs) est attendue lors de la réunion du 30 janvier. Ce mouvement, déjà largement anticipé par les marchés, vise à accompagner un retour progressif vers un taux « neutre » – un niveau estimé entre 1,75 % et 2,5 %, qui ne stimule ni ne freine l’économie.

Si cette trajectoire de la BCE s’inscrit dans un contexte européen marqué par des perspectives de croissance fragiles et une inflation en voie de stabilisation autour de 2 %, ses répercussions vont bien au-delà de la zone euro. Pour la Tunisie, dont l’économie est profondément interconnectée avec l’Europe à travers le commerce, les investissements et les flux financiers, ces ajustements monétaires pourraient engendrer des effets significatifs, tant en termes de financement extérieur que de dynamique inflationniste et de compétitivité des exportations.

 

Une politique monétaire européenne plus accommodante : quel impact pour la Tunisie ?

On peut identifier trois impacts principaux :

Premier impact, un effet mitigé sur les coûts de financement extérieur.

La baisse des taux directeurs de la BCE réduit le coût de l’argent en Europe, ce qui pourrait rendre le financement en euros légèrement plus accessible pour la Tunisie. Or, cette opportunité demeure relative, car la Tunisie fait face à des contraintes structurelles dont notamment,

  • Un endettement public élevé, dont une partie est libellée en devises étrangères, notamment en euros et
  • Une perception de risque accrue par les investisseurs internationaux, qui exige des primes de risque élevées.

En d’autres termes, même si les taux de la BCE reculent, la Tunisie ne pourra pleinement en bénéficier que si sa signature souveraine s’améliore et si elle parvient à stabiliser ses déséquilibres macroéconomiques.

Deuxième impact, un effet contrasté sur l’inflation importée

L’évolution de la politique monétaire européenne a également une incidence sur l’inflation en Tunisie, notamment à travers le canal des importations. Une BCE plus accommodante exerce généralement une pression baissière sur l’euro, ce qui pourrait, à court terme, modérer le renchérissement des importations tunisiennes libellées en euros (produits alimentaires, équipements industriels, médicaments, etc.).

Toutefois, la dynamique inflationniste reste aussi tributaire de facteurs locaux, notamment :

  • La dépréciation progressive du dinar tunisien face aux principales devises.
  • Les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières.
  • La structure du marché tunisien, marquée par des phénomènes de spéculation et des distorsions dans les circuits de distribution.

Ainsi, si l’euro venait à se déprécier davantage, l’effet positif sur l’inflation importée en Tunisie pourrait être contrebalancé par ces facteurs internes, limitant l’impact global de la politique monétaire européenne sur les prix domestiques.

 

Troisième impact, un enjeu de compétitivité pour les exportations tunisiennes

L’assouplissement monétaire en zone euro a aussi des répercussions sur la compétitivité des exportations tunisiennes. Une baisse des taux de la BCE peut entraîner un euro plus faible, ce qui rend les exportations tunisiennes (textile, agroalimentaire, composants automobiles) plus compétitives en Europe.

Cependant, plusieurs défis restent à relever pour que cet avantage théorique se traduise en gains réels, dont notamment :

  • La compétitivité-prix ne suffit pas : la Tunisie doit aussi améliorer la qualité et la diversification de son offre exportatrice.
  • La conjoncture économique en Europe reste fragile, avec une croissance ralentie qui pourrait peser sur la demande adressée aux exportateurs tunisiens.

Par conséquent, si un euro plus faible peut offrir un certain soutien aux entreprises tunisiennes tournées vers l’export, une stratégie plus globale de montée en gamme et d’amélioration de la productivité est indispensable pour maximiser cet effet.

 

Quelle serait la posture pour la Banque centrale de Tunisie (BCT) ?

Face à ces ajustements en zone euro, la Banque centrale de Tunisie (BCT) doit naviguer dans un environnement complexe. Contrairement à la BCE, dont la priorité est la stabilité des prix autour de 2 %, la BCT fait face à des arbitrages plus délicats entre inflation, croissance et stabilité du dinar.

Trois axes de réflexion émergent :

  • Le premier, aligner sa politique monétaire avec les évolutions extérieures : une divergence trop marquée entre les taux directeurs de la BCE et ceux de la BCT pourrait accentuer les pressions sur le dinar et compliquer la gestion des flux de capitaux.
  • Le second, renforcer la coordination entre politique monétaire et politique budgétaire : alors que l’État tunisien cherche à réduire son déficit et à sécuriser des financements extérieurs, la BCT doit éviter une politique trop restrictive qui freinerait la croissance.
  • Le troisième, poursuivre les réformes structurelles pour restaurer la confiance : au-delà des ajustements monétaires, la Tunisie doit améliorer son climat d’investissement et sa gouvernance économique pour attirer davantage de capitaux et réduire sa vulnérabilité aux chocs externes.

En définitive, un contexte international à double tranchant se profile. Si la BCE poursuit son assouplissement monétaire, la Tunisie pourrait bénéficier d’un certain répit sur le plan du financement et de l’inflation importée, tout en renforçant la compétitivité de ses exportations. Cependant, ces effets restent conditionnés par des facteurs internes, dont essentiellement :

  • L’amélioration de la signature souveraine du pays.
  • Une gestion plus efficace du cadre macroéconomique et monétaire.
  • Une diversification et une montée en gamme de l’appareil exportateur.

Ainsi, plutôt que de compter uniquement sur l’impact indirect des décisions européennes, la Tunisie doit saisir cette fenêtre d’opportunité pour accélérer les réformes et renforcer sa résilience face aux turbulences économiques internationales.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – Gouvernance : s’endetter pour construire ou pour survivre?  

29. Januar 2025 um 06:02

L’endettement public est un sujet récurrent dans les débats économiques tunisiens. Et ce, notamment dans le contexte actuel marqué par une transition économique difficile et des défis sociaux de grande ampleur. Mais cette question prend une dimension encore plus critique lorsque l’on se demande si l’État tunisien est condamné à recourir à la dette pour assurer le bien-être collectif ou si d’autres voies sont envisageables.

Cette réflexion, à la croisée des réalités tunisiennes et des dynamiques économiques internationales, mérite une analyse approfondie.

L’expérience internationale : entre opportunités et dérives

Pour comprendre les enjeux de l’endettement en Tunisie, il est utile de se tourner vers des exemples internationaux. Aux États-Unis, la crise financière de 2008 et, plus récemment, la pandémie de COVID-19, ont entraîné une hausse significative de l’épargne des ménages. Cette évolution, passée de moins de 2 % à plus de 5 % en deux ans, a eu pour effet de réduire l’endettement privé, mais aussi de modifier les équilibres économiques mondiaux.

Pour des économies émergentes comme la Chine, cette tendance a posé de sérieux défis. Une baisse de la demande extérieure, accentuée par la hausse de l’épargne américaine, a forcé Pékin à compenser ce déficit par une stimulation intérieure. Cependant, cette stratégie a souvent conduit à des bulles spéculatives, notamment dans les secteurs immobilier et financier.

Le Japon des années 1980 offre un autre exemple éloquent : face à la réévaluation du yen et à la chute de ses exportations, le pays a opté pour une stimulation massive de son économie intérieure. Résultat : des bulles multiples et une stagnation économique prolongée dont il peine encore à se relever.

Ces expériences montrent que si l’endettement peut être un levier puissant pour relancer l’économie, il comporte également des risques considérables s’il est mal géré ou mal orienté.

L’endettement dans le contexte tunisien : un levier ou un piège?

En Tunisie, l’endettement public est devenu un outil central pour financer les dépenses de l’État, en particulier dans un contexte marqué par un déficit budgétaire chronique. Cependant, cette dépendance croissante à la dette pose plusieurs questions fondamentales.

La première : quelle est la qualité des dépenses financées par la dette?

Une partie importante des emprunts est utilisée pour financer les dépenses courantes, comme les salaires dans la fonction publique, laissant peu de marge pour les investissements structurants.

La deuxième : quelle est la soutenabilité de la dette?

Avec un ratio dette/PIB avoisinant 90 %, la Tunisie se rapproche dangereusement des seuils critiques au-delà desquels l’endettement devient difficilement soutenable.

La troisième : quel est l’impact social et économique de cette dette?

Le remboursement de la dette absorbe une part croissante du budget de l’État, au détriment des dépenses sociales et des investissements dans des secteurs clés comme l’éducation, la santé et les infrastructures.

L’endettement : un mal nécessaire en période de crise?

Selon la théorie keynésienne, en période de crise, les dépenses publiques financées par la dette peuvent jouer un rôle crucial en compensant la frilosité des investissements privés. Cette stratégie est d’autant plus pertinente en Tunisie, où le secteur privé reste marqué par un manque de confiance et un accès limité au financement.

Cependant, cette approche repose sur une condition essentielle : que les emprunts soient orientés vers des projets à fort impact économique et social. Dans le cas de la Tunisie, cela pourrait inclure notamment :

  • Le développement des infrastructures : moderniser les réseaux de transport, d’énergie et d’eau pour stimuler l’activité économique.
  • Le soutien aux secteurs innovants : encourager l’entrepreneuriat, les technologies numériques et les industries vertes.
  • La réforme de l’agriculture : améliorer la productivité et réduire la dépendance aux importations alimentaires.

En d’autres termes, l’endettement pourrait être une solution acceptable, à condition qu’il contribue à renforcer les bases du développement à long terme.

Les risques d’un endettement mal maîtrisé

Malheureusement, l’histoire économique de la Tunisie montre que l’endettement a souvent été utilisé pour financer des dépenses non productives. Cette tendance expose le pays à plusieurs risques majeurs.

Premièrement, le surendettement : une dette excessive peut conduire à une perte de souveraineté économique, rendant la Tunisie dépendante des exigences des bailleurs de fonds internationaux.

Deuxièmement, les déséquilibres macroéconomiques : une dette publique trop élevée peut entraîner une inflation, une dépréciation de la monnaie et une instabilité économique.

Troisièmement, le mécontentement social : l’austérité nécessaire pour réduire les déficits budgétaires pourrait exacerber les tensions sociales, dans un pays où les inégalités et le chômage restent élevés.

Vers une gestion stratégique de la dette

Pour sortir de ce dilemme, la Tunisie doit adopter une approche plus stratégique et disciplinée de l’endettement. Cela implique essentiellement :

  • Une meilleure gouvernance : les fonds empruntés doivent être gérés de manière transparente et utilisés pour financer des projets à forte valeur ajoutée.
  • Des réformes structurelles : une fiscalité plus équitable, une lutte efficace contre la corruption et une amélioration du climat des affaires sont indispensables pour réduire la dépendance à la dette.
  • Une diversification des sources de financement : la Tunisie pourrait explorer des alternatives comme les partenariats public-privé (PPP) ou les financements innovants, tout en renforçant l’attractivité des investissements directs étrangers.

En définitive, il s’agit de construire plutôt que survivre

L’endettement de l’État tunisien, bien qu’inévitable à court terme, ne doit pas devenir une solution de facilité. Au lieu de s’endetter pour financer des dépenses de survie, l’État doit s’endetter pour construire les bases d’un développement durable, inclusif et équitable. Cela nécessite une vision stratégique, une gestion rigoureuse et un engagement à investir dans les secteurs porteurs de transformation économique et sociale.

Dans un pays en transition comme la Tunisie, la dette peut être un outil puissant pour garantir le bien-être collectif – mais seulement si elle est utilisée avec discernement et responsabilité.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGE – De la surabondance à la rareté : Enjeux et débats sur la politique monétaire de la Banque centrale de Tunisie

28. Januar 2025 um 06:03

La situation économique de la Tunisie en 2025 est de plus en plus marquée par une crise macro-financière aiguë, mettant en exergue les défis auxquels la Banque centrale de Tunisie (BCT) est confrontée dans sa gestion de la politique monétaire.

Les analyses critiques des décisions récentes de la BCT soulignent l’urgence d’une réflexion sur les implications de ces politiques pour l’économie tunisienne.

À travers l’étude des choix monétaires et budgétaires, cette contribution propose d’explorer les enjeux qui pourraient mener à un retour à la rareté.

 

  • Contexte économique et décisions de la BCT

A la lumière de la situation préoccupante de la dette publique en Tunisie, la décision de la BCT d’augmenter son volume d’appels d’offres sur le marché monétaire s’inscrit dans un contexte où l’État est acculé par des remboursements de dettes conséquents, notamment des Bons du Trésor et des dettes extérieures.

Cette dépendance croissante de l’État envers la BCT pour le financement de ses obligations soulève des inquiétudes quant à la viabilité de cette stratégie à long terme, comme je le signalais à maintes reprises, sur les colonnes de « https://www.leconomistemaghrebin.com/ ».

En effet, cette situation révèle non seulement la fragilité structurelle de l’économie tunisienne, mais aussi le risque d’une instabilité financière si la BCT ne parvient pas à gérer son équilibre financier.

 

« Cette situation révèle non seulement la fragilité structurelle de l’économie tunisienne, mais aussi le risque d’une instabilité financière si la BCT ne parvient pas à gérer son équilibre financier ».

 

  • A la merci des risques d’une politique monétaire restrictive

Les critiques signalent que, malgré l’augmentation de ses interventions, la BCT semble orientée vers une politique monétaire restrictive, visant à réduire sa participation sur le marché de l’Open market. Cette direction soulève des inquiétudes quant à la capacité de l’État à maintenir ses engagements financiers.

La nécessité d’un crédit direct de 7 milliards de dinars à l’État est présentée comme un fardeau insoutenable pour la BCT, risquant de compromettre sa réputation auprès des institutions financières internationales.

Une telle situation pourrait entraîner une perte de confiance en la politique monétaire tunisienne, aggravant ainsi les tensions économiques.

 

  • Quid des perspectives de croissance et des implications budgétaires ?

Les prévisions de croissance jugées irréalistes, avec une estimation de 3,2 % face à un consensus international autour de 2 %, mettent en lumière un autre aspect critique de la situation.

Une contraction économique, exacerbée par des nouvelles réglementations strictes (notamment concernant l’émission de chèques), pourrait réduire les ressources budgétaires de l’État.

Cela pourrait forcer le gouvernement à adopter des mesures d’austérité, risquant de plonger le pays dans une nouvelle crise de pénurie auto-entretenue.

Cette dynamique soulève des questions sur la capacité de l’État à stimuler la croissance tout en respectant ses engagements financiers.

 

« Cela pourrait forcer le gouvernement à adopter des mesures d’austérité, risquant de plonger le pays dans une nouvelle crise de pénurie auto-entretenue ».

 

  • Quelles perspectives pour 2025 et + ?

L’observation d’une gestion économique à court terme, caractérisée par des décisions pénalisantes à long terme dont notamment la dépendance excessive de l’État envers la BCT pour financer ses opérations témoigne d’un manque de réformes structurelles nécessaires pour diversifier les sources de financement.

Les principales analyses fondamentales appellent à une réflexion sur la nécessité de réformes économiques radicales, qui pourraient non seulement stabiliser la situation financière, mais aussi améliorer la résilience de l’économie tunisienne face aux crises futures.

 

In fine, le vrai débat met en exergue des interrogations cruciales sur la viabilité de la politique monétaire actuelle en Tunisie.

Les choix budgétaires restrictifs, conjugués à une dépendance accrue envers la BCT et à un soutien international insuffisant, représentent des risques majeurs susceptibles de précipiter une nouvelle crise économique.

Il est donc essentiel que le gouvernement tunisien adopte des mesures proactives afin de préserver la stabilité économique et d’éviter un effondrement des finances publiques.

La mise en place de réformes structurelles et la diversification des sources de financement apparaissent comme des leviers indispensables pour garantir un avenir économique plus résilient et durable.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG).

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Analyse – État actuel et perspectives de l’économie tunisienne

27. Januar 2025 um 06:00

L’économie tunisienne fait face à une période de transformations significatives marquées par des indicateurs monétaires et financiers qui méritent une attention particulière.

À travers une analyse des données récentes mises à jour au 24 janvier 2025, cette contribution explore la situation actuelle de l’économie tunisienne, en mettant l’accent sur les tendances clés et en offrant une perspective sur les défis et les opportunités à court et moyen terme.

Indicateurs monétaires et financiers quotidiens, mis à jour le  24/01/2025.

 

  • Solde du compte courant du trésor : un signal d’alerte

Le solde du compte courant du Trésor s’établit à 1 797,6 MDT, en baisse par rapport à 2123,8 MDT le jour précédent, avec une diminution de 326,2 MDT.

Cette tendance soulève des inquiétudes concernant la gestion des finances publiques, signalant possiblement une augmentation des dépenses ou une stagnation des recettes fiscales.

La durabilité de cette situation nécessite une attention particulière, car une dégradation prolongée du solde pourrait compromettre la stabilité budgétaire.

  • Amélioration de la liquidité bancaire

En revanche, le solde du compte courant ordinaire des banques a connu une augmentation significative, atteignant 394,4 MDT, contre 276,5 MDT le jour précédent.

Cette hausse indique une amélioration de la liquidité bancaire, ce qui est essentiel pour soutenir le crédit et favoriser la croissance économique. Un système bancaire bien capitalisé est crucial pour relancer l’économie et encourager les investissements.

  • Évolution de la masse monétaire

La circulation des billets et des monnaies a également montré une augmentation, atteignant 22562 MDT, en légère hausse par rapport à 22 493 MDT.

Bien que cette expansion monétaire puisse stimuler l’économie, elle engendre le risque d’inflation si elle n’est pas accompagnée d’une croissance économique correspondante.

Les décideurs doivent donc surveiller cette dynamique pour éviter une déstabilisation des prix.

  • Politique monétaire et conditions de liquidité

Les données relatives au marché monétaire montrent une diminution des opérations de refinancement, en particulier celles à long terme, ce qui pourrait indiquer une politique monétaire plus restrictive de la part de la Banque centrale de Tunisie (BCT).

En effet, la BCT a enregistré une réduction de 321 MDT pour les opérations de refinancement à plus long terme, témoignant d’une volonté de contrôler l’inflation.

Cette approche pourrait avoir des implications sur les conditions de crédit et la croissance économique, nécessitant une gestion prudente de la liquidité.

  • Bons du trésor : une demande en baisse

Les bons du Trésor à court terme affichent un encours de 6 276,9 MDT, soit en forte baisse par rapport à 12 227,1 MDT.

Cette diminution pourrait signaler une difficulté à placer ces instruments sur le marché, mettant en lumière une possible perte de confiance des investisseurs envers l’endettement public.

Une telle situation pourrait nécessiter des efforts de communication et de transparence pour rétablir la confiance du marché.

  • Dynamique du secteur touristique et revenus du travail

Les indicateurs concernant les recettes touristiques et les revenus du travail sont encourageants. Les recettes touristiques ont atteint 357,4 MDT, en hausse par rapport à 173,8 MDT, tandis que les revenus du travail se chiffrent à 435,8 MDT, contre 208,4 MDT précédemment.

Ces résultats positifs traduisent une reprise potentielle des activités économiques, soulignant l’importance de ces secteurs pour la croissance globale.

Toutefois, il est crucial de diversifier les sources de revenus pour assurer une croissance durable.

  • Taux de change et avoirs en devises : un enjeu de stabilité

Les avoirs nets en devises de la BCT s’élèvent à 26 581,7 MDT, en légère baisse, ce qui pourrait signaler une pression sur la balance des paiements.

De plus, le taux de change du dinar montre une légère appréciation par rapport au dollar, mais une dépréciation face à l’euro.

La BCT devra surveiller ces fluctuations afin de maintenir la stabilité de la monnaie tunisienne et d’éviter les tensions inflationnistes.

 

Perspectives à court et moyen terme

  • À court terme (0-6 mois)

La BCT est susceptible de maintenir une politique monétaire restrictive pour maîtriser l’inflation, en réponse à la diminution des opérations de refinancement.

De plus, il est impératif de porter une attention accrue à la gestion budgétaire pour éviter une détérioration de la situation financière publique.

  • À moyen terme (6-24 mois)

Si les tendances actuelles persistent, des tensions sur les marchés financiers pourraient survenir, nécessitant une gestion proactive des dettes publiques.

Cependant, la reprise dans le secteur touristique et l’augmentation des revenus du travail offrent des perspectives positives pour soutenir la croissance économique.

La BCT devra également veiller à la pression sur la balance des paiements pour préserver la stabilité du dinar.

 

Au final, bien que des signes de croissance soient visibles dans certains secteurs, des défis subsistent, notamment en matière de gestion budgétaire et de stabilité monétaire.

Une vigilance constante et des ajustements rapides seront essentiels pour naviguer dans cet environnement complexe.

Les décideurs auront la responsabilité de mettre en œuvre des politiques appropriées pour favoriser un développement économique durable, tout en assurant la stabilité financière nécessaire pour soutenir la croissance à long terme.

 

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

 

L’article Analyse – État actuel et perspectives de l’économie tunisienne est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

ECLAIRAGE – Analyse des déclarations de Donald Trump au Forum de Davos

24. Januar 2025 um 10:12

Le Forum économique de Davos, symbole de l’élite mondiale en matière de discussion économique et politique, a accueilli, jeudi 23 janvier 2025, le président américain Donald Trump.

S’exprimant par visioconférence, Trump a profité de cette tribune pour aborder des sujets sensibles tels que la réduction des taux d’intérêt, la baisse des prix du pétrole et l’imposition de droits de douane sur les importations.

Cette contribution vise à analyser les implications de ses déclarations, à comprendre le contexte économique mondial et à évaluer les répercussions potentielles de sa rhétorique sur les relations commerciales internationales.

 

Une vision économique axée sur l’intérêt national

Au cœur de son discours, Trump a exprimé le souhait de voir les taux d’intérêt et les prix du pétrole diminuer, une position qui semble traduire une volonté de relancer l’économie américaine.

En plaidant pour une baisse immédiate des taux d’intérêt aux États-Unis, il s’inscrit dans une logique de stimulation de la consommation et de l’investissement.

Cependant, cette demande soulève des questions quant à la viabilité d’une telle politique dans un contexte économique mondial déjà fragile, marqué par des tensions inflationnistes croissantes.

L’appel de Trump aux pays de l’OPEP, notamment à l’Arabie saoudite, pour réduire les prix du pétrole témoigne également d’une approche pragmatique mais potentiellement contradictoire. Alors que l’administration Trump s’est souvent vantée de l’indépendance énergétique des États-Unis, sa demande de contrôle des prix du pétrole révèle une dépendance persistante à l’égard des marchés mondiaux.

 

Des droits de douane comme outil de pression

L’idée que des droits de douane seront imposés aux produits fabriqués en dehors des États-Unis, comme l’a affirmé Trump, est représentative d’une stratégie de protectionnisme économique.

Ce discours, qui évoque un message simpliste de « produisez localement ou payez le prix », pourrait séduire une partie de l’électorat américain en période de crise économique.

Cependant, ce type de politique risque d’entraîner des représailles de la part des partenaires commerciaux et d’augmenter les coûts pour les consommateurs américains.

Les craintes entourant une éventuelle « taxe douanière universelle »  (qui est toujours sur la table, les observateurs s’accordant sur un taux de 10%) et les menaces de surtaxes sur les importations en provenance de Chine, du Canada et du Mexique sont des éléments qui pourraient exacerber les tensions commerciales déjà présentes.

Dans un monde globalisé, où les chaînes d’approvisionnement s’étendent au-delà des frontières, la mise en œuvre de telles mesures pourrait avoir des effets dévastateurs sur l’économie mondiale.

 

Un message contradictoire sur le commerce international

Les critiques acerbes de Trump à l’égard de ses alliés traditionnels, comme le Canada et l’Union européenne, reflètent une approche qui pourrait affaiblir les relations diplomatiques établies.

En exigeant « du respect » de leurs part, Trump semble ignorer le besoin d’une coopération internationale pour faire face aux défis économiques mondiaux, tels que la pandémie de COVID-19 et le changement climatique.

La promesse de faire des États-Unis un pôle des énergies fossiles et le rejet des préoccupations environnementales évoquées à Davos témoignent d’une vision étroite qui pourrait contrarier les efforts collectifs pour un avenir durable.

 

Au final, vers quel nouvel équilibre économique ?

Les déclarations de Donald Trump au Forum de Davos mettent en lumière une approche économique centrée sur l’intérêt national, mais qui s’accompagne d’un risque accru d’isolement commercial et de tensions géopolitiques.

Alors que le monde se dirige vers une reprise économique post-pandémique, les choix politiques des États-Unis, sous la direction de Trump, pourraient avoir des répercussions significatives sur l’équilibre économique mondial.

Reste à voir si cette stratégie protectionniste se traduira par des bénéfices tangibles pour l’économie américaine ou si elle ouvrira la voie à une période d’incertitude commerciale renforcée.

La nécessité d’un dialogue constructif et d’une collaboration internationale reste cruciale pour surmonter les défis économiques mondiaux actuels.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article ECLAIRAGE – Analyse des déclarations de Donald Trump au Forum de Davos est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

Analyse du discours d’investiture de Donald Trump et des implications économiques et financières

23. Januar 2025 um 06:10

Le discours d’investiture de Donald Trump le 20 janvier 2025 constitue un tournant potentiel pour les dynamiques économiques et financières mondiales.

Sa vision politique isolationniste, centrée sur la croissance domestique et le protectionnisme, pourrait avoir des répercussions significatives sur les marchés mondiaux, avec des implications particulières pour les marchés financiers, les matières premières, et les économies émergentes telles que la Tunisie.

 

Première répercussion, une volatilité accrue des marchés financiers

Contenu du discours

Trump a annoncé des politiques visant à stimuler la croissance interne par des baisses d’impôts, un soutien aux industries nationales, et une réforme des accords commerciaux jugés désavantageux.

Implications pour les marchés

  • Renforcement de la volatilité : L’imprévisibilité des déclarations de Trump risque d’amplifier la volatilité des marchés financiers mondiaux, particulièrement dans les premières semaines suivant son investiture.
  • Impact sur le dollar américain : Si une politique économique pro-industrie soutient le dollar à court terme, une augmentation des déficits budgétaires et commerciaux pourrait affaiblir la monnaie à moyen terme. Les devises des économies émergentes, dont le dinar tunisien, seraient particulièrement vulnérables.
  • Réactions des indices boursiers : Les secteurs de l’énergie, de la défense et de l’industrie manufacturière pourraient profiter des mesures de relance domestique, tandis que les secteurs dépendant des chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient subir des pertes.

 

Deuxième répercussion, des tensions sur le commerce mondial

Contenu du discours

Trump a critiqué les accords commerciaux multilatéraux et réaffirmé son intention de privilégier les industries américaines via des politiques protectionnistes.

Implications pour les marchés

  • Réduction des flux commerciaux : Les politiques protectionnistes pourraient réduire les échanges mondiaux, affectant les économies exportatrices, notamment en Asie et en Europe.
  • Repli des matières premières : Les tensions commerciales pourraient freiner la demande mondiale en matières premières comme le pétrole et les métaux, exerçant une pression baissière sur leurs prix.
  • Impact sur la Tunisie : Une baisse des prix des matières premières pourrait alléger la facture énergétique de la Tunisie, mais des tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE pourraient indirectement affecter ses exportations, dépendantes des relations euro-méditerranéennes.

 

Lire aussi: François Bayrou : l’Europe pourrait être « écrasée » si elle ne fait rien pour affronter Trump

Troisième répercussion, une politique monétaire restrictive et une hausse des taux d’intérêt

Contenu du discours

Trump a suggéré des mesures fiscales expansionnistes susceptibles de mettre la Réserve fédérale sous pression pour maintenir des taux d’intérêt bas.

Implications pour les marchés

  • Hausse des rendements obligataires : L’augmentation des déficits pourrait entraîner une montée des rendements des obligations américaines, attirant des capitaux au détriment des économies émergentes.
  • Fuite de capitaux : Un dollar fort et des rendements élevés aggraveraient les sorties de capitaux des pays émergents, fragilisant leurs devises et augmentant leurs coûts de financement.
  • Impact sur la Tunisie : L’alourdissement du service de la dette tunisienne, majoritairement libellée en devises étrangères, compliquerait l’accès aux financements internationaux nécessaires.

 

Quatrième répercussion, les effets sur les matières premières et l’énergie

Contenu du discours

Trump a réitéré son soutien aux industries fossiles américaines, annonçant une augmentation de la production nationale de pétrole et de gaz.

Implications pour les marchés

  • Pression sur les prix du pétrole : Une production accrue aux États-Unis pourrait maintenir des prix modérés, sauf en cas de crises géopolitiques.
  • Impact régional : Les pays exportateurs d’énergie voisins de la Tunisie, comme l’Algérie et la Libye, pourraient voir leurs revenus diminuer, affectant la région.
  • Avantage pour la Tunisie : En tant qu’importateur net d’énergie, la Tunisie pourrait profiter de prix énergétiques plus bas, réduisant son déficit commercial. Toutefois, la stabilité politique régionale, notamment en Libye, reste un facteur déterminant.

 

Cinquième répercussion, une reconfiguration des flux d’investissement

Contenu du discours

Trump a insisté sur le rapatriement des capitaux américains investis à l’étranger et l’encouragement des investissements locaux.

Implications pour les marchés

  • Moins de flux vers les marchés émergents : Cette politique pourrait détourner les investissements étrangers des économies émergentes déjà fragilisées par une incertitude mondiale accrue.
  • Impact sur la Tunisie : La baisse des investissements directs étrangers (IDE) en provenance des États-Unis pourrait être partiellement compensée par des flux d’IDE européens ou asiatiques, notamment chinois, visant à renforcer leur présence en Afrique du Nord.

 

Sixième répercussion, des conséquences pour les marchés européens et maghrébins

Contenu du discours

Trump a exprimé son scepticisme envers les institutions multilatérales et son intention de renégocier les accords avec l’Union européenne.

Implications pour les marchés

  • Affaiblissement de l’euro : Une détérioration des relations commerciales transatlantiques pourrait affaiblir l’euro, augmentant les coûts des importations tunisiennes.
  • Pression sur le Maghreb : Une éventuelle contraction des exportations européennes toucherait les économies maghrébines fortement intégrées à l’UE.
  • Opportunités pour la Tunisie : La Tunisie pourrait se positionner comme partenaire alternatif en renforçant ses accords avec des acteurs asiatiques ou africains.

 

Septième répercussion, des réactions des marchés financiers tunisiens

Contenu du discours

Bien que le discours de Trump ne cible pas directement la Tunisie, ses orientations protectionnistes et un potentiel désengagement des marchés émergents pourraient avoir des répercussions indirectes.

Implications pour la Tunisie

  • Impact sur la Bourse de Tunis : Une volatilité accrue pourrait affecter les performances boursières locales, bien que des secteurs comme l’agroalimentaire et les télécoms pourraient bénéficier d’un regain d’intérêt local.
  • Instabilité monétaire : Le dinar pourrait subir des pressions supplémentaires en raison d’un dollar fort et d’une réduction des flux d’investissements internationaux.
  • Endettement public : L’augmentation des coûts de financement internationaux alourdirait les tensions budgétaires tunisiennes.

 

En définitive, le discours d’investiture de Donald Trump pourrait redéfinir les dynamiques économiques et financières mondiales.

Tandis que les marchés américains pourraient bénéficier d’un soutien domestique à court terme, les marchés mondiaux, et particulièrement les économies émergentes comme la Tunisie, pourraient subir des pressions croissantes.

Pour la Tunisie, ces développements renforcent l’urgence de diversifier ses partenariats économiques et financiers, tout en améliorant sa résilience face aux chocs externes.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

L’article Analyse du discours d’investiture de Donald Trump et des implications économiques et financières est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.

ZOOM – Trump-2 et l’Afrique : entre désintérêt persistant et opportunisme stratégique

22. Januar 2025 um 07:52

Alors que Donald Trump s’apprête à entamer un nouveau mandat, la politique africaine des États-Unis reste une question ouverte. Si le souvenir de son premier mandat évoque un désintérêt quasi total pour le continent, les observateurs laissent entrevoir des scénarios contrastés, oscillant entre indifférence accrue et un regain d’attention stratégique dans le cadre de la rivalité sino-américaine.

Le spectre du désengagement américain

Lors de son premier mandat, Donald Trump s’était distingué par une absence presque totale d’interaction directe avec les pays africains. Les rares initiatives subsistaient grâce à l’inertie des institutions américaines, qu’il s’agisse de la diplomatie, de l’assistance économique ou des opérations militaires.

Cette fois-ci, on peut redouter un effacement encore plus prononcé, alimenté par une réduction drastique des budgets, notamment sous l’impulsion d’acteurs influents comme Elon Musk, impliqué dans des réformes budgétaires.

 

Ce désengagement survient alors que la compétition pour l’influence en Afrique s’intensifie. La Chine et la Russie se positionnent comme des acteurs majeurs, tirant parti du vide laissé par l’Occident.

 

Une telle dynamique pourrait conduire à une baisse significative de l’aide américaine et au retrait des 2 000 soldats encore présents sur le continent.

Ce désengagement survient alors que la compétition pour l’influence en Afrique s’intensifie. La Chine et la Russie se positionnent comme des acteurs majeurs, tirant parti du vide laissé par l’Occident.

La réduction du rôle américain pourrait non seulement affecter les partenariats économiques, mais aussi compromettre la lutte contre des groupes extrémistes actifs dans plusieurs régions africaines.

Un intérêt opportuniste dans un contexte sino-américain

Cependant, l’émergence d’une nouvelle guerre froide avec la Chine pourrait forcer Donald Trump à accorder une attention sélective à l’Afrique.

Les pays riches en ressources stratégiques, tels que le Nigeria ou l’Angola pour le pétrole, ou encore la République démocratique du Congo pour le coltan et le cobalt, pourraient figurer parmi ses priorités.

Ces matières premières sont cruciales dans le contexte de la transition énergétique mondiale et de la domination technologique, des enjeux directement liés à la rivalité avec Pékin.

 

Les pays riches en ressources stratégiques, tels que le Nigeria ou l’Angola pour le pétrole, ou encore la République démocratique du Congo pour le coltan et le cobalt, pourraient figurer parmi ses priorités.

 

Les pays où la Chine est particulièrement active, voire militairement présente, pourraient également attirer l’attention. L’administration Biden avait réagi face à des rumeurs d’une potentielle base militaire chinoise en Guinée équatoriale, illustrant l’importance stratégique de telles questions.

Sous Trump, une surveillance similaire pourrait émerger, bien que limitée par son approche non-interventionniste.

Sécurité et géopolitique au Sahel : une opportunité pour Trump?

Le Sahel, théâtre d’un effondrement de l’influence occidentale, pourrait offrir une opportunité à l’administration Trump. Le retrait des troupes américaines et françaises a laissé un vide sécuritaire exploité par la Russie, notamment à travers le groupe Wagner.

Certains analystes soulignent que si Trump n’est pas enclin à intervenir dans des conflits étrangers, l’essor russe dans cette région pourrait inciter Washington à reconsidérer sa stratégie.

 

L’Afrique, riche en ressources mais confrontée à des défis structurels, demeure à la croisée des chemins entre opportunités économiques et batailles géopolitiques.

 

Le Sahel, marqué par une instabilité croissante et une compétition géopolitique accrue, pourrait devenir un terrain d’action symbolique pour Trump. Une réintégration des États-Unis dans la région renforcerait leur influence tout en défiant la montée en puissance de Moscou.

L’Afrique face à une géopolitique polarisée

Si l’Afrique occupe une place marginale dans la vision géopolitique de Trump, les réalités stratégiques mondiales pourraient contraindre son administration à agir. Les rivalités avec la Chine et la Russie, ainsi que les besoins en ressources critiques, font de l’Afrique un enjeu clé dans un monde multipolaire.

Cependant, ce retour potentiel de l’attention américaine risque de rester limité et opportuniste, sans stratégie de long terme pour le développement du continent.

L’Afrique, riche en ressources mais confrontée à des défis structurels, demeure à la croisée des chemins entre opportunités économiques et batailles géopolitiques.

En définitive, avec Donald Trump, l’Afrique pourrait osciller entre l’ombre et une lumière opportuniste.

L’absence d’une politique cohérente et durable risque de perpétuer l’idée d’un continent perçu comme un terrain secondaire de compétition entre puissances mondiales, au détriment de ses besoins réels.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

D’Economie Financière (IAEF-ONG)

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ECLAIRAGES – Retour de Trump à la Maison Blanche : implications sur l’économie tunisienne

21. Januar 2025 um 06:03

Avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, l’économie mondiale pourrait être confrontée à de profonds bouleversements. Sa première présidence (2017-2021) était marquée par des politiques économiques protectionnistes, des réformes fiscales favorisant les entreprises et une diplomatie commerciale conflictuelle. Quels seraient les impacts d’une telle évolution sur le dollar, principal pivot de l’économie mondiale, et sur une économie tunisienne dépendante des fluctuations internationales?

Un programme protectionniste et ses conséquences globales

Donald Trump a toujours privilégié une économie centrée sur les intérêts des États-Unis, notamment via :

  • Un protectionnisme affirmé, traduisant une augmentation des droits de douane sur les importations, notamment chinoises;
  • Une politique fiscale expansionniste, marquée par des baisses massives d’impôts pour les entreprises,afin de stimuler la croissance interne;
  • Une pression sur la Fed, bien que techniquement indépendante, pour maintenir des taux d’intérêt bas et favoriser l’économie américaine.

Le retour à une telle approche pourrait réintroduire une forte incertitude économique globale, influencée par des tensions géopolitiques accrues et des politiques commerciales unilatérales.

Lire aussi : Investiture de Donald Trump : et si l’échec était au bout de sa course?

Les perspectives pour le dollar américain

Le dollar pourrait connaître des fluctuations significatives sous une présidence Trump, avec des effets contradictoires.

En premier lieu, un renforcement à court terme : la perception d’une économie américaine dynamique et la réponse positive des marchés financiers pourraient renforcer la demande pour le dollar, surtout en tant que valeur refuge face aux tensions globales.

En deuxième lieu, un affaiblissement à moyen terme : une politique protectionniste prolongée et une détérioration des relations avec les partenaires commerciaux pourraient affaiblir le dollar.

En outre, la dédollarisation, déjà amorcée par des blocs comme les BRICS, pourrait s’accélérer.

Lire : Trump lancera-t-il les hostilités contre les BRICS?

Les effets sur l’économie tunisienne

L’économie tunisienne, vulnérable aux fluctuations internationales, ressentirait les conséquences des variations du dollar à travers plusieurs canaux.

  • Premier canal, l’inflation importée et le déficit commercial

Un dollar fort augmenterait le coût des importations tunisiennes, notamment pour les produits énergétiques et les matières premières, amplifiant le déficit commercial et exerçant des pressions inflationnistes sur les ménages. En contrepartie, une baisse du dollar pourrait atténuer ces effets, mais elle resterait incertaine à moyen terme.

  • Deuxième canal, l’accès au financement extérieur

La Tunisie, fortement dépendante des emprunts extérieurs, verrait ses charges augmenter en cas de renforcement du dollar et de hausse des taux d’intérêt américains. Cela pourrait compliquer davantage la gestion de la dette publique, déjà sous tension.

  • Troisième canal, l’impact sur le tourisme et les investissements

Un dollar fort pourrait rendre la Tunisie plus attractive pour les touristes américains et européens. Cependant, la redirection des flux d’investissements vers les États-Unis, favorisée par un environnement fiscal avantageux, limiterait les opportunités pour les économies émergentes comme la Tunisie.

  • Quatrième canal, les exportations tunisiennes et les partenariats commerciaux

Le protectionnisme trumpiste, visant principalement les États-Unis, pourrait indirectement affecter les exportations tunisiennes via l’Union européenne, premier partenaire commercial de la Tunisie. La réduction des chaînes d’approvisionnement globales pénaliserait les produits manufacturés destinés aux marchés extérieurs.

Les stratégies pour la Tunisie : s’adapter et se diversifier

Pour atténuer les effets négatifs d’une éventuelle fluctuation du dollar et des politiques économiques globales, la Tunisie pourrait envisager :

  • Une diversification des partenariats économiques via un renforcement des relations commerciales avec les blocs émergents, notamment les BRICS, pourrait aider à réduire la dépendance vis-à-vis des États-Unis et de l’Union européenne.
  • Une transition énergétique via une accélération du développement des énergies renouvelables pour réduire les importations énergétiques, souvent facturées en dollars.
  • Une valorisation des exportations à haute valeur ajoutée via des investissements dans des secteurs stratégiques comme les TIC et les industries pharmaceutiques pour augmenter la résilience des exportations tunisiennes face aux chocs internationaux.
  • Une reformulation du modèle de financement via une exploration des alternatives au financement en devises fortes, comme les emprunts libellés en euros ou en monnaies locales, pourrait limiter l’impact des variations du dollar.

En définitive, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche pourrait redessiner les équilibres économiques mondiaux et provoquer des fluctuations significatives du dollar.

Pour la Tunisie, cette évolution représente à la fois un défi et une opportunité. La capacité à anticiper et à s’adapter à ces nouvelles dynamiques sera essentielle pour minimiser les risques et maximiser les opportunités. Tout en renforçant les fondations d’une économie tunisienne plus résiliente et diversifiée.

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* Dr. Tahar EL ALMI,

Economiste-Economètre.

Ancien Enseignant-Chercheur à l’ISG-TUNIS,

Psd-Fondateur de l’Institut Africain

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