Exportation de l’huile d’olive : Pour que les “petits” producteurs prospèrent
La production d’huile d’olive est classée, depuis les dernières années, comme étant un des secteurs stratégiques qui boostent l’économie nationale grâce, notamment, à la demande croissante aussi bien locale qu’internationale, ce qui constitue un puissant levier pour les exportations et, par voie de conséquence, pour la trésorerie du pays et pour l’apport en devises fortes.
Aussi est-il nécessaire de briser les monopoles que veulent exercer certains lobbies, passés maîtres en matière de spéculation et de manipulation des prix au gré de leurs intérêts au grand dam des petits entrepreneurs.
C’est donc dans cet esprit qu’intervient la récente décision prise par le ministère de l’Agriculture, des Ressources hydriques et de la Pêche consistant à annuler l’autorisation préalable pour l’exportation de l’huile d’olive afin de simplifier les procédures administratives et de permettre aux “petits” exportateurs de profiter pleinement des avantages du décret n°949 de 2019, complétant le décret n°94-1744 de 1994 et établissant les conditions d’exemption de contrôle technique à l’export.
Et tout en confirmant la poursuite de son programme d’intervention pour l’achat d’huile d’olive auprès des producteurs, l’Office national de l’huile (ONH) a assuré que les efforts seront redoublés en vue de faire bénéficier pleinement et directement les petits producteurs de ce soutien avec des mesures spécifiques adaptées à leurs besoins.
L’Office prévoit également de mettre en place les moyens adéquats pour le stockage à travers ses centres régionaux grâce au lancement d’un programme de financement pour le stockage de l’huile d’olive tout en faisant prolonger, de trois mois, le délai de remboursement des crédits saisonniers octroyés aux agriculteurs et aux propriétaires d’huileries.
D’autres initiatives sont en train d’être mises en place en vue d’améliorer la communication et la réactivité dans ce domaine, dans le but de pouvoir intervenir rapidement et efficacement par le biais du portail du commerce extérieur.
C’est dire que l’Etat est conscient de la situation tout en étant soucieux, voire déterminé à garantir la réussite de la campagne de récolte, de transformation et de commercialisation des olives, sans monopole, sans spéculation et sans favoritisme
En bref, et en soutenant activement les producteurs et les intervenants de la filière, le ministère entend préserver ce secteur stratégique tout en luttant fermement, selon les directives du Président de la République, contre les pratiques de spéculation et de monopole susceptibles de mettre en péril sa pérennité.
Il convient rappeler, à ce propos, les affirmations de l’ancien ambassadeur de l’Union européenne, Patrice Bergamini, en 2019 déjà et selon lesquelles les difficultés auxquelles fait face l’économie tunisienne sont dues au fait “qu’il y a des positions d’entente et de monopole, puisque certains groupes familiaux n’ont pas intérêt à ce que de jeunes opérateurs tunisiens s’expriment et percent au même moment que le poids de certaines familles tunisiennes pourrait entraver le décollage économique…”
En tout état de cause, après les réussites enregistrées concernant la qualité et la valeur ajoutée de notre huile d’olive, qui multiplie les distinctions et les trophées à l’échelle internationale, il était temps de concrétiser l’option de l’égalité des chances entre tous les producteurs et exportateurs de l’or vert du pays.
L’article Exportation de l’huile d’olive : Pour que les “petits” producteurs prospèrent est apparu en premier sur La Presse de Tunisie.