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Trump à La Mecque prie pour Abraham

14. Mai 2025 um 12:32

La Mecque était le nom antique de ce qui est appelé actuellement le royaume de l’Arabie saoudite. Car avant même le 6ème siècle et l’arrivée de l’Islam sur la scène mondiale, cette ville était un sanctuaire abrahamique, du moins selon la tradition musulmane, mais on y trouvait à l’intérieur du temple sacré, des statuettes de dieux vénérés par les différentes tribus arabes.

Quels que soient les résultats politiques qui vont résulter de cette rencontre entre Trump – qui est à sa façon un dieu vivant, d’un côté – et le souverain prince héritier, Mohammed ben Salman, ainsi que le prince des émirats, Mohammed ibn Zayed, toutes les informations concordent pour dire qu’il va être question de cette fameuse paix d’Abraham. Et que le chef de la première puissance du monde tient à mettre en exécution, son plan pour garantir la paix au Moyen-Orient.

Si l’on sait que l’objectif premier de cette « paix » est d’imposer la reconnaissance de l’Etat d’Israël aux pays arabes et particulièrement au royaume des Saoud; les informations en provenance de Riyad insistent sur le fait que le prix de cette paix ne serait pas moins que la reconnaissance par les USA d’un Etat palestinien, comme l’a déclaré le prince héritier saoudien lui-même à plusieurs reprises.

Mais ce que l’on ne sait pas encore, c’est la configuration territoriale de ce micro-Etat, et avec quelles forces politiques palestiniennes, il sera fondé. Ce dont on est sûr, c’est que le gouvernement israélien actuel ne veut pas en entendre parler et continue sa folie meurtrière. Trump a-t-il les moyens d’imposer à Netanyahu? Ce qui ressemble pour lui à une opération de hara-kiri?

Le retour du mythe, pour comprendre

Pourquoi Trump et ses conseillers avaient-ils choisi ce nom biblique à ce qui se présente comme une simple initiative politique? Sont-ils conscients que l’appel au mythe est plein de dangers, surtout quand il s’agit d’un mythe créé de toute pièce par les fondateurs de ce qu’on appelle justement les religions abrahamiques, l’islam, le christianisme et le judaïsme qui sont des religions du livre et qui, théoriquement, adorent le même Dieu?

Selon la tradition juive, ce patriarche avait sept enfants mâles, dont Isaac, qui serait le père des juifs et Ismaël, qui serait le père des Arabes. La version coranique concernant l’histoire d’Abraham, bien que proche de la version judaïque, diverge quant à l’enfant préféré d’Abraham qui serait Ismaël, puisque c’est lui qu’il a failli égorger en offrande à Dieu, n’eut été la Miséricorde du Tout-Puissant, qui lui a envoyé un mouton. D’où l’Aïd el kébir chez les musulmans. Mais pour les juifs ce serait Isaac, fils de Sarra, l’épouse du patriarche, alors que Hager, la mère d’Ismaël, n’était que concubine.

Mais Abraham ne savait sûrement pas que la guerre entre les fils d’Ismaël et les fils d’Issac allait durer des milliers d’années. Pour se focaliser au vingtième siècle sur la question cruciale : qui a le droit de peupler la terre de Palestine?

L’actuel génocide à Gaza commis par les Israéliens trouve ses origines dans cette divergence d’interpréter le mythe. Comme d’ailleurs les croisades qui avaient opposé les musulmans aux catholiques et qui ont duré quatre siècles. Alors quand Trump et son équipe tentent de trouver une solution à une question qui dure depuis des siècles, l’on ne peut que douter. Ceci d’autant plus que la droite religieuse israélienne, qui gouverne depuis 15 ans, est décidé à créer le « Grand Israël » (Erets Israël), tel que décrit par le Premier testament.

De l’autre côté, les musulmans se sont toujours battus pour garder sous leur contrôle el Qods, Jérusalem, qui est leur second lieu Saint après La Mecque. Le souverain saoudite se prévalant du titre de « Serviteur des deux lieux saints ». A moins qu’il ne renonce à servir cette cause sacrée, qui constitue une part de sa légitimité politico-religieuse.

Rappelez-vous le serment de Yasser Arafat, qui ne se lassait jamais de proclamer : « Nous prierons à el Qods ». Et c’est dans l’inconscient collectif de centaines de millions de musulmans que cette imploration de Dieu est incrustée définitivement.

Or, tout laisse croire que la solution abrahamique a tout d’une solution judaïque, version sioniste. Ce que les Palestiniens, les Arabes et les musulmans n’accepteront jamais. On ne triomphe pas des mythes par les armes, soient-elle nucléaires; mais encore moins en décimant un peuple qui a montré qu’il sait mourir pour sa patrie comme il l’a prouvé à Gaza même si Israël et le Hamas la lui ont imposée.

Trump, le marchand

La terre sainte de La Mecque a toujours été un lieu de haut commerce, puisqu’au carrefour des grandes routes des caravanes et le prophète de l’Islam lui-même avait pratiqué ce métier. Rien de plus naturel, alors qu’un des plus grands marchandages de l’histoire où l’on confond politique religion et guerres, proposées comme des opérations commerciales, vient d’avoir lieu, lors de la visite du président de la première puissance militaire et économique. Puisqu’il s’agit d’un contrat d’armement de 142 milliards de dollars, le plus « important contrat d’armement de l’histoire », selon les termes de l’administration américaine, suivi de l’annonce d’un partenariat stratégique entre les deux pays. 20 milliards de dollars seront investis en plus par seulement deux sociétés saoudiennes dans l’Intelligence artificielle. Et l’on sait déjà que l’investissement global saoudien aux USA va dépasser les 1 000 milliards de dollars.

Il ne reste plus, comme le voulait la tradition préislamique que les deux partenaires aillent s’agenouiller au sanctuaire de La Mecque pour sceller leur accord. Trump ne se serait pas privé de cet acte mais la doctrine musulmane interdit à tout non musulman depuis 14 siècles de mettre les pieds dans le lieu le plus sacré de l’Islam.

De toute façon, ces contrats ont été signés par « le Serviteur des deux lieux saints de l’Islam » dont Jérusalem. Ils ont reçu donc la bénédiction nécessaire.

Mais il y a aussi les « avantages collatéraux » de cette visite. Puisque, concurrence oblige, les Emirats arabes unis viennent d’annoncer qu’ils comptent investir aux USA pour plus de 1 400 milliards de dollars sur dix ans. Et le Qatar plus de 300 milliards de dollars avec un cadeau en prime pour Donald Trump en personne constitué d’un avion Boeing 747-8, qui est l’avion le plus cher au monde, dont l’intérieur est truffé d’or et qui était destiné au prince qatari. Il est d’ailleurs surnommé « le palace volant », comme pour le tapis volant d’Aladin des Mille-et-une nuit. Qui a dit que le mythe ne peut pas être réalisé?

La « générosité arabe » si légendaire n’a pas failli à sa renommée. Mais l’on sait que les « bédouins » sont toujours connus pour ne donner rien pour rien ! Que cache donc cette générosité arabe excessive, qui comble l’homme le plus puissant du monde?

Rappelons que Trump a emmené dans ses valises lors de cette visite le gratin des hommes d’affaires qui comptent actuellement et les plus influents politiquement puisque c’est grâce à eux qu’il fut intronisé. Patrons de la Silicon Valley, d’Amazone, de Google, de Wall Street, d’IBM, de la cryptomonnaie, David Sachs et l’incontournable Elon Musk.

Il ne faut jamais négliger un fait : ces Arabes du Golfe sont de terribles commerçants et ils l’ont prouvé durant ces 40 dernières années. Rappelons d’abord que l’argent promis par eux est depuis toujours dans les banques américaines, et travaille pour l’économie de ce pays. Et que de plus en plus l’Arabie saoudite est devenue le centre politique où sont menées les négociations pour le partage du monde entre Poutine et Trump, et aussi les négociations pour le sort de l’Europe, via la paix imposée aux Européens en Ukraine. Ce pays se positionne actuellement comme La Mecque politique du monde et particulièrement un des principaux alliés de l’Occident face à l’Iran, rivalisant avec Israël dans ce domaine.

Alors que Mohammed ben Salman avait humilié J. Biden en lui refusant la hausse de production du pétrole lors de l’embargo contre la Russie à cause de son invasion de l’Ukraine et qu’il s’était rapproché de la Chine et de l’Iran, voilà qu’il déploie le tapis rouge devant Trump et ses alliés, et devient un des plus puissants alliés des USA. Ce qui ne plait certainement pas aux israéliens. Il devient de fait le pays clef du Moyen-Orient, surtout en ralliant les nouveaux chefs de la Syrie, dont les Saoudiens ont plaidé la levée des sanctions économiques auprès de Trump et c’est ce qu’il a annoncé. La Syrie devient donc un protectorat de la Turquie et de l’Arabie saoudite. Ce qui va peser dans les négociations à propos de la solution de la question palestinienne.

Les cartes sont en cours de distribution au Moyen-Orient et l’Arabie saoudite devient un des distributeurs de cartes les plus influents.

Une paix d’Abraham, à odeur de pétrole et à coup de milliards de dollars, peut-elle réussir?

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Syrie | Les Évangéliques américains pour un rapprochement avec Ahmed Al-Charaa

06. Mai 2025 um 08:40

Parfois, le soutien vient de là où on l’attend le moins. Alors que certains membres de l’administration Trump demeurent opposés à un rapprochement avec Ahmed Al-Charaa, des membres du Congrès proches du président Trump et faisant partie de son mouvement Maga (Make America Great Again, Rendre à l’Amérique sa grandeur) soutiennent une normalisation des relations avec Damas mais ce qui est vraiment surprenant c’est que les Évangéliques américains, noyau dur de l’électorat Trump, ainsi que des rabbins plaident pour ce rapprochement. Ce soutien pourrait faire balancer la position américaine en faveur du nouvel homme fort de la Syrie. (Ph. Deux députés américains Cory Mills et Marlin Stutzman dans les rues de Damas.)

Imed Bahri

Dans une enquête sur la relation toujours en gestation entre les États-Unis et le nouveau pouvoir syrien, The Economist affirme que la politique américaine envers la Syrie n’a pas encore été définie ou qu’elle est en train de l’être. Parmi les partisans du président Trump, certains poussent pour une normalisation des relations quand d’autres maintiennent leur défiance. 

Le magazine britannique est revenu sur la visite effectuée par deux membres républicains influents du Congrès à Damas. La vue des deux membres de la Chambre des représentants déambulant dans la vieille ville sortait de l’ordinaire. Portant des Ray-Ban et une veste élégante, Cory Mills, un vétéran décoré de la guerre en Irak et un fervent soutien du mouvement Maga représente la Floride. Il était accompagné de son collègue Marlin Stutzman, représentant de l’Indiana, un ardent défenseur de la hausse des tarifs douaniers imposés par Trump le mois dernier.

La Syrie pourrait rejoindre les accords d’Abraham

Personne ne s’attendait à ce que ces deux membres du Congrès en particulier deviennent des défenseurs du dialogue avec un État dirigé par un homme qui était auparavant un membre éminent d’Al-Qaïda.

Les deux Américains ont quitté la Syrie convaincus que les États-Unis devraient collaborer avec Ahmed Al-Charaa et ont considéré qu’il fallait concilier optimisme et prudence dans cette collaboration. Mills a déclaré que le nouveau dirigeant syrien lui avait laissé entendre que, dans de meilleures circonstances, la Syrie pourrait un jour rejoindre les accords d’Abraham, qui, lors du premier mandat de Trump, ont permis l’établissement de relations diplomatiques officielles entre Israël et plusieurs pays arabes en 2020.

Dans les coulisses, les participants affirment que la visite a été un énorme succès.

Comparé à l’enthousiasme des deux membres du Congrès, le gouvernement américain tarde pour sa part à réagir aux changements en Syrie. Alors que les Européens ont commencé à lever les sanctions contre la Syrie et à rouvrir leurs ambassades dans la capitale Damas, les États-Unis n’ont offert qu’un allègement limité des sanctions même si le blocus en cours paralyse la vie des Syriens forçant des personnes à fouiller les poubelles et laissant Damas dans l’obscurité à l’exception de quelques heures d’électricité par jour.

Les Américains suscitent également des inquiétudes parmi les donateurs potentiels notamment les Syriens à l’étranger et les États du Golfe quant au transfert de fonds pour commencer la reconstruction du pays et envoyer de l’aide humanitaire. En outre, les États-Unis n’ont pas encore ouvert leur ambassade à Damas ni envoyé de diplomates sur place.

Le magazine britannique estime que les faucons de la Maison Blanche et du Parti républicain, y compris Sebastian Gorka, le conseiller de Trump en matière de lutte contre le terrorisme, et Tulsi Gabbard, la directrice de la sécurité intérieure, ne sont pas convaincus par les métamorphoses d’Al-Charaa et insistent pour traiter le dossier syrien comme un dossier de lutte contre le terrorisme. «Ils ne voient que le Ahmed Al-Charaa qui était jadis en Irak», a déclaré un homme d’affaires chrétien syro-américain.

Des évangéliques et des rabbins se disent séduits

Cependant, d’autres ont exprimé le désir d’ouverture et d’engagement en faveur du nouveau régime en particulier les chrétiens évangéliques et les juifs syriens en Amérique.

Récemment, Johnnie Moore, un pasteur évangélique proche de Trump, et le rabbin Abraham Cooper du Centre Simon Wiesenthal pour les droits de l’homme ont rencontré le ministre syrien des Affaires étrangères Asâad Al-Sheibani à New York. «C’était plus convaincant que ce à quoi je m’attendais», a déclaré le pasteur Moore qui a ajouté: «Il faut qu’il y ait une croissance économique rapide en Syrie car la sécurité économique est liée à la sécurité nationale et, par conséquent, à la paix régionale».

Moore prévoit d’ailleurs de conduire prochainement une délégation d’évangéliques et de rabbins à Damas.

Les évangéliques pensent que les dirigeants religieux pourraient réussir là où d’autres ont échoué à persuader le président Trump d’assouplir les sanctions et de s’engager avec le nouveau gouvernement. Toutefois Israël, qui bénéficie d’un soutien fiable de la part des évangéliques américains, pourrait ne pas être convaincu. Il a d’ailleurs appelé à une position ferme envers Al-Charaa.

«En ce qui concerne la Syrie, les évangéliques ont beaucoup d’influence», explique David Lesch, historien du Moyen-Orient à l’Université Trinity au Texas, qui a exhorté le nouveau gouvernement syrien à travailler avec les chefs religieux américains.

En avril dernier, Trump a nommé Mark Walker, un membre républicain du Congrès et pasteur évangélique, comme ambassadeur pour la liberté religieuse, une décision qui pourrait avoir un impact significatif sur la politique américaine. Lors d’une conférence des donateurs qui s’est tenue au siège de l’Union européenne à Bruxelles en mars, les États-Unis ont présenté huit demandes au gouvernement syrien notamment l’aide à la recherche des Américains disparus en Syrie (en particulier Austin Tice, le journaliste emprisonné), l’interdiction pour les combattants étrangers de rejoindre le nouveau gouvernement et la désignation du Corps des gardiens de la révolution iranienne comme organisation terroriste.

Bien que les défenseurs américains du nouveau régime aient été déçus en décembre lorsqu’un certain nombre de combattants étrangers ont été nommés au ministère de la Défense, ils reconnaissent en privé que Damas a fait des progrès sur d’autres questions.

La visite de Mills et Stutzman à Damas pourrait conduire à davantage de délégations américaines non officielles.

Si Ahmed Al-Charaa parvient à convaincre les républicains et les évangéliques partisans du mouvement Maga de ses bonnes intentions, notamment en ce qui concerne les chrétiens, il sera peut-être du côté de l’Amérique mais la politique de Trump est encore en cours d’élaboration.

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