Quels sont les pays arabes les plus touchés par les droits de douane de Trump ?
Les politiques protectionnistes mises en œuvre par l’administration du président américain Donald Trump continuent de peser lourdement sur les économies arabes, selon un rapport publié par la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (CESAO – ESCWA).
Entre 2013 et 2024, les exportations arabes vers les États-Unis ont connu une chute spectaculaire, passant de 91 milliards de dollars (6 % des exportations régionales) à 48 milliards de dollars (3,5 %). Ce recul est principalement attribué à la diminution des importations américaines de pétrole brut et de produits dérivés.
En revanche, les exportations non pétrolières en provenance du monde arabe ont quasiment doublé, atteignant 22 milliards de dollars en 2024 contre 14 milliards en 2013, traduisant un effort régional de diversification économique désormais mis à mal par les hausses tarifaires imposées sur plusieurs produits.
Parmi les pays les plus exposés à ces mesures, l’ESCWA cite la Jordanie, Bahreïn, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie et le Liban. La Jordanie apparaît comme le pays le plus vulnérable, ses exportations vers les États-Unis représentant près de 25 % de ses exportations totales.
Bahreïn est également en première ligne, en raison de sa forte dépendance à l’exportation d’aluminium et de produits chimiques vers les États-Unis, des secteurs directement ciblés par les droits de douane.
Quant aux Émirats arabes unis, ils font face à un risque élevé concernant leur marché de réexportation vers les États-Unis, estimé à 10 milliards de dollars, alors que nombre de ces produits sont dorénavant soumis à des tarifs douaniers élevés en raison de leur origine.
L’ESCWA alerte aussi sur les conséquences financières indirectes de cette politique douanière pour les pays arabes à revenu intermédiaire, notamment l’Égypte, la Tunisie, le Maroc et la Jordanie. Ceux-ci pourraient voir le coût de leur dette souveraine augmenter, dans un contexte mondial marqué par l’instabilité économique.
D’après les estimations du rapport, ces pays pourraient devoir s’acquitter de 114 millions de dollars supplémentaires d’intérêts en 2025, ce qui risque de compromettre leurs budgets sociaux et leurs projets de développement.
La Presse avec Agences