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Fête du 1er mai 2025 : La CGTT dénonce une manipulation de l’histoire du syndicalisme tunisien

01. Mai 2025 um 08:25

syndicatLes travailleurs tunisiens, tout comme les travailleurs du monde entier,  vont se rassembler en solidarité, le 1er mai 2025,  pour célébrer la Journée internationale des travailleurs. Dénommée également, la fête du travail, cette journée est, le plus souvent, pour les syndicats, une occasion pour rendre, certes, hommage aux luttes historiques et réalisations du mouvement syndical mais aussi pour faire le bilan de l’expérience syndicale aux fins de l’évaluer à la lumière des profondes mutations et d’explorer de nouvelles pistes pour son enrichissement.

Le manifeste de la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT) dont une copie nous est parvenue se démarque, cette année,  par deux nouveautés majeures. Le manifeste fait, dans un premier temps, une relecture de l’histoire du syndicalisme en Tunisie et propose, dans un second, les grandes lignes d’un nouveau deal entre les syndicats et le pouvoir en place. Au regard de la détérioration de la situation actuelle syndicale dans le pays, ce manifeste mérite qu’on s’y attarde.

L’histoire du syndicalisme tunisien serait mal connue

Concernant la première nouveauté, le manifeste laisse entendre que l’histoire du syndicalisme serait mal connue et serait à la limite délibérément faussée.

CGTTInterpellé sur cette question, Habib Guiza secrétaire général de la CGTT, estime que contrairement à ce qui est communément admis, l’émergence du syndicalisme tunisien ne remonte pas au 3 décembre 1924, date au cours de laquelle le militant Mohamed Ali Hammi, avait fondé le premier syndicat national mais au 1er mai 1904. Au cours de cette dernière journée de célébration de la fête du travail,  la classe ouvrière tunisienne,  ethniquement  hétérogène à l’époque dans un contexte de capitalisme colonial, avait déclenché une grève générale de 15 jours avec un succès impressionnant.

« Le pluralisme syndical n’est pas une option, c’est une condition essentielle pour défendre efficacement les droits des travailleurs et instaurer un véritable contre-pouvoir dans une démocratie. » — Habib Guiza, Secrétaire général de la CGTT

 

Le mérite de Mohamed Ali Hammi est d’avoir créé le premier syndicat national sur les principes de la liberté syndicale et du pluralisme syndical. Toujours d’après Habib Guiza, le syndicalisme tunisien a évolué selon ces principes jusqu’à 1956, date d’accès de la Tunisie à l’indépendance. «Depuis, dit il,  la domination du parti unique (PSD) et la dissolution de l’Union syndicale des travailleurs de Tunisie (USTT) de Hassen Saadaoui, le pluralisme syndical libre a été supprimé en faveur de la monopolisation de l’action syndicale par l’UGTT. Ce dernier syndicat a toujours bénéficié de la complicité des régimes politiques en place, et ce jusqu’à ce jour, pour demeurer, contrairement aux conventions internationales qui prônent le pluralisme syndical, le syndicat le plus représentatif avec lequel les négociations sociales sont entreprises».

Plaidoyer pour une refondation du syndicalisme tunisien

S’agissant de la deuxième nouveauté du manifeste de la CGTT, elle vient proposer, un nouveau deal avec le pouvoir, un nouveau deal focalisé  sur le respect de la liberté et du  pluralisme syndicaux  et les droits sociaux dans le cadre de l’unité d’action syndicale. L’ultime but étant de réaliser un contrat social citoyen.

« Le monopole de l’action syndicale au profit d’un seul acteur nuit à la vitalité du dialogue social et va à l’encontre des principes de liberté et de représentation équitable défendus par les conventions internationales. »

 

Pour Guiza, «le pluralisme syndical est une nécessité syndicale obligée pour bien défendre les travailleurs et leurs droits. C’est aussi une nécessité pour garantir un contre pouvoir qui constitue une condition sine qua non de la réussite de toute transition démocratique».

Morale de l’histoire : le contexte actuel nécessite une refondation du mouvement syndical, et ce, sur la base, du respect des libertés dont la liberté syndicale et le pluralisme syndical dans la continuité historique du mouvement syndical depuis 1904.

« Le 1er mai ne peut plus être un simple rituel commémoratif ; c’est un moment crucial pour interroger notre histoire, repenser nos combats et reconstruire un syndicalisme en phase avec les défis actuels. »

 

Il s’agit également de refonder le syndicalisme tunisien sur la base d’une charte syndicale citoyenne plus large. Celle-ci serait fondée sur les 5 principes suivants: liberté et pluralisme syndicale, autonomie syndicale, gouvernance démocratique et transparence, redevabilité et responsabilité citoyenne et unité d’action des organisations syndicales pour la construction d’un contrat social citoyen.

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1er Mai – Le syndicalisme tunisien est-il à un tournant?

01. Mai 2025 um 05:45

Comment se porte notre syndicalisme? Il est, d’abord, gagné par la crise. Une partie des membres du Bureau exécutif de l’UGTT a fait scission. Une crise que l’on dit profonde. Où en est, ensuite, le pluralisme syndical? Des questions qui ne peuvent être éludées en ce 1er Mai 2025.

Le 1er Mai est, depuis maintenant 136 ans, c’est-à-dire depuis 1889*, la journée au cours de laquelle on commémore dans le monde l’action syndicale. La Tunisie ne fait pas exception. Comment, cependant, l’action syndicale tunisienne se présente-t-elle aujourd’hui? Certains diront sans doute que cela se déroule dans un climat de crise.

Une crise que l’on ne peut cacher. Notamment depuis que, en novembre 2024, cinq membres du Bureau exécutif de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont fait scission. Pour des raisons que tout le monde connaît. Une affaire apparemment liée à la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de la principale centrale syndicale du pays. Celle-ci ayant fait adopter la levée de la limitation à deux le mandat du Bureau exécutif.

 

Une affaire apparemment liée à la prolongation du mandat de l’équipe dirigeante de la principale centrale syndicale du pays. Celle-ci ayant fait adopter la levée de la limitation à deux fois le mandat du Bureau exécutif.

 

Les cinq membres du BE de l’UGTT, tous des secrétaires généraux adjoints, ayant estimé que cela n’est pas de bonne guerre pour une organisation qui a toujours défendu la légalité et le respect des textes fondateurs et des usages. Comme sans doute la règle sacro-sainte de l’alternance. Une décision prise pourtant dans un cadre légal.

Désaffection

Aujourd’hui, et après cinq mois de cette scission, la division est toujours là. Elle ne ferait du reste, selon certains observateurs, que compliquer davantage le vécu de la principale centrale syndicale. La participation de cette dernière au débat public étant moins évidente que par le passé. Force est de constater que, même si évidemment l’UGTT est loin d’être totalement absente de ce débat, elle n’a plus l’aura qu’elle avait auparavant. Ses structures n’ont pas délaissé – loin s’en faut – le terrain. Mais on estime qu’elle pourrait être plus visible et plus agissante.

Et si son action est liée à un contexte général d’une certaine régression de la société civile. Un phénomène d’ailleurs mondial gagnée qu’elle est par une désaffection des pouvoirs à son égard. Une remise en cause en somme de beaucoup de certitudes du passé.

Sur le papier

La centrale syndicale retrouvera-t-elle son dynamisme d’hier avec la tenue d’un congrès qui permettra de crever l’abcès? Cet événement aurait-il lieu au cours de cette année ou l’année prochaine? Personne ne le sait. Des différends existent encore sur des procédures devant précéder la tenue du congrès.

Autre terrain sur lequel on s’interroge encore sur le vécu syndical dans notre pays : celui du pluralisme syndical. Un autre sujet épineux. Dans la mesure où celui-ci n’avance pas beaucoup. Sur le papier, le pluralisme syndical existe. Puisque trois autres syndicats existent dans notre pays : la Confédération générale tunisienne du travail (CGTT), l’Union tunisienne du travail (UTT) et l’Organisation tunisienne du travail (OTT).

 

De nombreuses interrogations apparaissent souvent au sujet des possibilités des différents syndicats de faire face aux défis majeurs nés de multiples changements sur la scène nationale.

 

Défis majeurs

Mais combien d’entre eux sont-ils réellement actifs? Quelle est leur représentativité? Beaucoup s’interrogent, à ce propos, sur leur place dans la vie syndicale. Toujours par rapport à l’UGTT qui domine les débats.

En outre, de nombreuses interrogations apparaissent souvent au sujet des possibilités des différents syndicats de faire face aux défis majeurs nés de multiples changements sur la scène nationale. Comme ceux de la place des syndicats dans le secteur privé – le syndicalisme est développé pour l’essentiel dans le giron public -, sa place dans le rang des femmes et de la jeunesse, dans le secteur informel ou encore face à une migration qui s’installe, malgré tout, dans le monde du travail.

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*En 1889, la IIe internationale socialiste, qui se tient à Paris, décide d’instaurer un jour de manifestations le 1er mai pour réduire la journée de travail à huit heures. La décision est prise à l’occasion du centenaire de la Révolution française, mais aussi en hommage aux syndicalistes américains.

Source: touteleurope.eu

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