Tunisie – Investissements étrangers : la Chine monte, la France domine, l’Algérie attire
En Tunisie, les investissements chinois progressent lentement mais sûrement. Alors que la FIPA-Tunisia a recensé, au 23 octobre 2025, 22 entreprises chinoises implantées pour plus de 31 millions de dinars d’IDE et 1 100 emplois, la France reste le partenaire étranger de loin le plus ancré dans l’économie tunisienne. À l’échelle régionale, la comparaison avec l’Algérie révèle toutefois un contraste saisissant : la présence chinoise y atteint plus de 1 300 entreprises et 4,5 milliards $ de projets récents.
Une présence chinoise encore modeste en Tunisie
Lors d’une rencontre au siège de la FIPA, le 22 octobre, entre Jalel Tebib, directeur général de l’agence, et Li Shijie, haut responsable de la Conférence consultative politique du peuple chinois, Tunis a réaffirmé sa volonté d’« approfondir » sa coopération économique avec Pékin.
Selon la FIPA, les entreprises chinoises s’intéressent désormais à la chimie, l’automobile, les énergies renouvelables et le tourisme.
Mais malgré cette dynamique, la Chine reste un acteur secondaire dans le paysage des IDE tunisiens : en 2023, le stock d’IDE chinois s’élevait déjà à 30,6 millions DT, soit une progression limitée d’environ 1 million DT en deux ans. Les flux annuels ont néanmoins bondi entre 2022 et 2023 – de 0,24 à 2,2 millions DT – signe d’un retour de confiance progressif.
La France reste le pilier économique historique
Face à cette montée graduelle, la France conserve une avance écrasante.
Elle demeure premier investisseur étranger en Tunisie, avec près de 1 500 entreprises employant environ 160 000 personnes, et 421 millions de dinars d’IDE sur le seul premier semestre 2025, selon la FIPA.
Présente dans l’industrie, les services, l’agroalimentaire ou les télécoms, la France incarne encore une relation économique de proximité, façonnée par des décennies d’interdépendance et d’échanges commerciaux intenses.
L’Algérie, vitrine de la stratégie chinoise au Maghreb
De l’autre côté de la frontière, l’équation change d’échelle.
L’Algérie compte environ 1 311 entreprises chinoises actives, selon les autorités locales, et 42 projets approuvés depuis 2022 pour 4,5 milliards de dollars d’investissements cumulés.
Les partenariats sino-algériens touchent des secteurs structurants : sidérurgie, infrastructures, automobile, énergie. Pékin y déploie une stratégie de masse, soutenue par la « nouvelle route de la soie », tandis qu’en Tunisie, elle privilégie encore des implantations ciblées et prudentes.
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