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Gestern — 30. Juli 2025Haupt-Feeds

FMI : croissance modérée aux États-Unis et en Europe dans l’ombre des tarifs douaniers

30. Juli 2025 um 18:45

Le Fonds monétaire international (FMI) a légèrement révisé à la hausse ses prévisions de croissance mondiale pour 2025 et 2026. Tout en avertissant que l’économie mondiale est confrontée à des risques importants. Avec, notamment, une éventuelle augmentation des taux de droits de douane, des tensions géopolitiques et des déficits budgétaires plus importants qui pourraient entraîner des taux d’intérêt plus élevés. 

« L’économie mondiale est toujours touchée et continuera d’être touchée par les tarifs douaniers aux niveaux [actuels].Même si la situation n’est pas aussi mauvaise qu’elle pourrait l’être ». C’est ce qu’a déclaré Pierre-Olivier Gourinchas, économiste en chef du FMI, dans la dernière révision des Perspectives de l’économie mondiale publiées mardi 29 juillet.

En effet, dans son dernier rapport, le FMI a augmenté ses prévisions pour l’économie mondiale de 0,2 point de pourcentage à 3,0 % pour 2025 et de 0,1 point à 3,1 % pour 2026. En 2024, l’économie mondiale avait progressé de 3,3 %; alors que la moyenne historique avant la pandémie était de 3,7 %.

Par ailleurs, le Fonds s’attend à ce que l’inflation mondiale baisse à 4,2 % en 2025 et à 3,6 % en 2026. Mais il a averti qu’elle restera probablement supérieure à l’objectif aux États-Unis. Car les tarifs douaniers seront répercutés sur les consommateurs américains au cours du second semestre de l’année.

En outre, le taux tarifaire effectif de 17,3 % aux États-Unis – mesuré par les recettes douanières à l’importation en pourcentage des importations – a diminué depuis avril, mais reste bien supérieur au niveau estimé de 2,5 % début janvier. Le taux tarifaire correspondant pour le reste du monde est de 3,5 %, contre 4,1 % en avril, selon le FMI.

A cet égard, notons que le président américain Donald Trump a bouleversé le commerce mondial en imposant des droits de douane de 10 % à la quasi-totalité des pays depuis avril et en menaçant d’augmenter encore ces droits à partir de vendredi. Les droits de douane, bien plus élevés, imposés par les États-Unis sur les produits chinois, et par la Chine sur les produits américains, ont été gelés jusqu’au 12 août, les négociations américano-chinoises à Stockholm cette semaine pouvant conduire à une nouvelle prolongation.

Les États-Unis ont également annoncé des droits de douane élevés allant de 25 à 50 % sur les voitures, l’acier et d’autres métaux. Tandis que des droits de douane plus élevés sont toujours en attente sur les produits pharmaceutiques, le bois et les semi-conducteurs.

Cependant, les futures augmentations tarifaires ne sont pas reflétées dans les dernières données du FMI et pourraient encore augmenter les taux tarifaires effectifs, a averti le Fonds.

Le FMI estime toutefois que l’économie mondiale se montre résiliente pour l’instant, même si l’incertitude reste élevée.

M. Gourinchas a souligné dans le rapport du FMI que les perspectives économiques mondiales avaient été stimulées par la constitution de stocks de marchandises par les entreprises en prévision des droits de douane de Trump. « Mais cet effet s’estompera », a-t-il déclaré. Tout en ajoutant : « Cela freinera l’activité économique au second semestre et jusqu’en 2026 ».

Les tarifs douaniers devraient rester élevés et il y a déjà des signes que les prix à la consommation aux États-Unis commencent à augmenter, a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, il souligne que la dépréciation du dollar constitue un facteur inhabituel, jamais observé lors des précédentes tensions commerciales. La baisse du dollar aggrave le choc tarifaire pour les autres pays, prévient-il.

La croissance américaine devrait atteindre 1,9 % en 2025, soit 0,1 point de pourcentage de plus que ses prévisions d’avril, avant d’atteindre 2 % en 2026. Le nouveau projet de loi de réduction d’impôts et de dépenses de Trump devrait augmenter le déficit budgétaire américain de 1,5 point de pourcentage, les recettes douanières compensant cela d’environ la moitié, a déclaré le FMI.

Pour la zone euro, le FMI a augmenté sa prévision de 0,2 point de pourcentage à 1,0 % en 2025; alors que pour 2026, il a laissé sa prévision inchangée à 1,2 %.

Les perspectives de la Chine ont été revues à la hausse par le Fonds, de 0,8 point de pourcentage, à 4,8 % en 2025, reflétant une activité plus forte que prévu au premier semestre de l’année et une réduction significative des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine après que Washington et Pékin ont déclaré une trêve temporaire.

Le FMI a également relevé ses prévisions de croissance pour la Chine en 2026 de 0,2 point de pourcentage à 4,2 %.

Dans l’ensemble, la croissance devrait atteindre 4,1 % dans les marchés émergents et les économies en développement en 2025 et 4,0 % en 2026, selon le rapport.

Le FMI a également révisé à la hausse ses prévisions pour le commerce mondial de 0,9 point à 2,6 %. Mais il a abaissé ses prévisions pour 2026 de 0,6 point à 1,9 %.

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BRICS : la Tunisie doit garder ses distances, éviter les aventures hasardeuses et idéations fallacieuses

29. Juli 2025 um 21:35
Moktar Lamari
Moktar Lamari

Récemment, un débat médiatique a été enclenché au sujet du principe de l’adhésion ou pas de la Tunisie au bloc des BRICS. Certains économistes et avec l’appui de Médiaş à la recherche du buzz ont soutenu l’adhésion. Ils ont tout faux…

Faut-il que la Tunisie rejoigne les BRICS ? Cette question, longtemps théorique, prend aujourd’hui un tour plus concret. Depuis que le bloc s’est élargi en 2024 avec l’intégration de nouveaux membres comme l’Égypte, l’Arabie saoudite ou l’Iran, l’idée circule à Tunis : pourquoi ne pas envisager une adhésion ?

Dans un monde devenu multipolaire, le groupe emmené par Pékin et Moscou représente, pour certains, une alternative crédible à l’ordre occidental dominé par Washington et Bruxelles.

Mais derrière cette perspective séduisante, se cache une réalité bien plus nuancée.

Rejoindre les BRICS ne serait pas seulement un symbole géopolitique : ce serait un engagement profond, aux implications économiques, diplomatiques et stratégiques majeures. Et à ce jour, rien ne garantit que la Tunisie y trouverait son compte.

« Rejoindre les BRICS ne doit pas être un geste de posture, mais un choix stratégique soutenu par des capacités réelles. »

 

Les BRICS : une dynamique qui séduit

Nés au début des années 2000 sur une hypothèse économique, les BRICS se sont transformés, deux décennies plus tard, en force politique. Ils regroupent aujourd’hui des géants démographiques (Chine, Inde), des puissances régionales (Brésil, Russie), et des États émergents cherchant à remodeler les règles du jeu international. L’ajout de nouveaux membres du Moyen-Orient et d’Afrique renforce cette tendance.

Ce bloc ambitionne de créer un ordre mondial « plus équilibré », remettant en question l’unilatéralisme occidental. Il dispose de sa propre banque de développement, milite pour des échanges commerciaux en monnaies locales, et prône un rejet des standards imposés par les grandes institutions financières traditionnelles.

Un discours qui, forcément, trouve un certain écho en Tunisie, pays fragilisé par une décennie de crise économique et de dépendance extérieure.

Une Tunisie à la recherche d’options

La Tunisie traverse une période délicate. L’économie peine à se relever : croissance molle, dette publique en hausse, pression du FMI, perte de pouvoir d’achat, et fuite des jeunes diplômés. Face à cela, le discours présidentiel de rupture avec les anciennes logiques de dépendance occidentale prend de l’ampleur.

Dans ce contexte, les BRICS peuvent apparaître comme une alternative – une ouverture vers d’autres partenaires, une chance de financement sans conditionnalité politique, une opportunité d’échapper à l’étau des plans d’ajustement. L’attrait est compréhensible.

D’autant que certains voisins (comme l’Algérie ou l’Égypte) ont déjà manifesté un intérêt fort, voire entamé des démarches concrètes.

« La Tunisie n’a pas besoin de changer de dépendance. Elle doit sortir de la dépendance tout court. »

 

Mais des obstacles sérieux sur la route

Pourtant, un examen plus rigoureux s’impose. Car les BRICS ne sont ni une organisation économique homogène, ni une union politique cohérente.

C’est un club informel, sans règles fixes d’adhésion, sans mécanisme de redistribution, et sans garantie de solidarité.

La Tunisie, aujourd’hui, n’a pas les atouts économiques qui justifieraient son intégration. Son marché intérieur est limité, ses exportations peu diversifiées, et son niveau d’endettement réduit sa marge de manœuvre. Contrairement à l’Égypte ou à l’Arabie saoudite, elle ne possède pas de ressources stratégiques qui intéressent directement les géants du bloc. Et sa capacité à peser dans les décisions communes serait plus que marginale.

Sur le plan diplomatique, l’adhésion poserait également problème. Elle risquerait d’altérer les relations déjà fragiles avec l’Union européenne, qui reste – malgré les tensions – le principal partenaire économique de la Tunisie. Elle brouillerait aussi le message traditionnel de neutralité active porté par la diplomatie tunisienne depuis l’indépendance.

« Sans marché intérieur puissant ni ressources stratégiques, la Tunisie ne pèserait guère dans ce club informel. »

 

Une posture de prudence constructive

Cela ne signifie pas que la Tunisie doit ignorer les BRICS. Au contraire, un rapprochement pragmatique, une participation en tant qu’observateur, ou un approfondissement des relations bilatérales avec certains membres (Chine, Inde, Afrique du Sud…) peuvent constituer des pistes pertinentes. Ce serait une manière de diversifier ses options, sans s’enfermer dans une logique d’alignement systématique.

La Tunisie n’a pas besoin de changer de dépendance – de l’Ouest vers l’Est – mais de sortir de la dépendance tout court. Cela suppose de reconstruire une économie productive, de restaurer la confiance des investisseurs, d’offrir une visibilité politique claire, et de maîtriser son avenir diplomatique avec intelligence.

En conclusion, l’adhésion aux BRICS, aujourd’hui, serait une décision précipitée, plus dictée par la frustration que par une vision de long terme.

« L’Europe reste le marché naturel de la Tunisie. L’Asie, c’est très loin, sur tous les plans. »

 

La Tunisie a d’abord besoin de se consolider, de se projeter, et de renforcer sa voix, avant de prétendre jouer dans la cour des puissances émergentes.

La Tunisie est pays lilliputien, une économie qui a besoin de marché et d’ouverture sur le monde, des pays les plus proches aux plus lointains. L’Europe reste le marché naturel de la Tunisie. L’Asie c’est très loin et sur tous les plans, économiques, culturels, social, etc.

On se rappelle des enseignements de Bourguiba qui a été l’un des fondateurs des pays non-alignés. Des enseignements qui restent actuels et des directives pertinentes encore aujourd’hui.

Rejoindre les BRICS ne doit pas être un geste de posture. Ce doit être un choix stratégique, cohérent, et soutenu par des capacités réelles. Pour l’instant, la sagesse commande de rester à distance… tout en gardant les yeux ouverts.

Par Moktar Lamari
E4T, 24 juillet 2025

EN BREF

  • Le débat sur une possible adhésion de la Tunisie aux BRICS refait surface, amplifié par le discours présidentiel et l’élargissement du bloc.
  • Si les BRICS offrent une alternative à l’ordre occidental, leur structure informelle limite les garanties concrètes.
  • La Tunisie manque pour l’instant de leviers économiques et diplomatiques pour peser dans un tel groupe.
  • Une posture de neutralité active et des partenariats bilatéraux ciblés seraient plus cohérents à ce stade.
  • La prudence stratégique s’impose : renforcer la souveraineté avant d’envisager un alignement.

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