Quelles sont les options de l’Iran face à l’offensive israélienne ?
Des choix « très limités » selon les experts américains
Alors qu’Israël poursuit ses frappes aériennes sur le territoire iranien pour le troisième jour consécutif, les options de Téhéran apparaissent particulièrement restreintes selon les analystes internationaux.
Alan Eyre, ancien négociateur nucléaire américain, a qualifié la situation de l’Iran de « très sombre » et « très limitée » dans ses déclarations à Al Jazeera. Selon lui, la République islamique se trouve contrainte de répondre militairement « juste pour sauver la face sur le plan intérieur », mais cette riposte risque d’être insuffisante face à la capacité de résistance israélienne.
« Il est très peu probable que l’Iran puisse causer suffisamment de dégâts à l’intérieur d’Israël pour exercer une quelconque pression et l’amener à cesser ses bombardements », a analysé l’expert. Il souligne également les limites de la voie diplomatique pour l’Iran, qui « n’a pas tant d’alliés que cela dans la communauté internationale », face à un Israël qui s’est montré « spectaculairement réticent à écouter l’opinion internationale ».
L’option militaire : « Sauver la face » malgré les limites
La recommandation d’Eyre pour l’Iran est de « tenir le coup » en infligeant le maximum de dégâts possibles à Israël pour préserver sa crédibilité interne, puis de repenser sa stratégie de défense une fois les bombardements cessés. Cette nouvelle approche pourrait inclure « la tentative d’obtenir une arme nucléaire, plutôt que de simplement maintenir la capacité d’en avoir une », une perspective que l’expert juge « très préoccupante ».
L’option diplomatique : Des alliés européens tendent la main
Face à cette escalade, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni ont proposé des négociations immédiates sur le programme nucléaire iranien. Le ministre allemand des Affaires étrangères Johann Wadephul, actuellement en visite au Moyen-Orient, a déclaré travailler à la réduction des tensions dans le conflit en cours.
« L’Allemagne, avec la France et la Grande-Bretagne, est prête. Nous offrons à l’Iran des négociations immédiates sur le programme nucléaire, j’espère que cette offre sera acceptée », a-t-il déclaré à la télévision publique allemande ARD.
L’option nucléaire : Entre dissuasion et négociation
Lors d’un point presse à Téhéran, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a réitéré la position officielle de son pays, affirmant qu’il est de la « ferme conviction » de l’Iran de ne pas détenir l’arme nucléaire. Il a néanmoins défendu le droit de Téhéran à maintenir un programme nucléaire à des fins exclusivement civiles.
Concernant les négociations annulées avec les États-Unis, Araghchi a révélé que l’Iran était « prêt à fournir les assurances nécessaires aux Américains » et accusé Israël de s’opposer à tout progrès diplomatique entre Téhéran et Washington.
« C’est une question parfaitement claire. L’entité sioniste ne veut pas nous voir parvenir à un accord ou à une solution diplomatique avec les États-Unis », a-t-il affirmé.
Un conflit en voie d’intensification
Les autorités iraniennes insistent sur le fait que leurs frappes contre Israël s’inscrivent dans le cadre de la légitime défense face à des agressions répétées. Elles assurent ne pas chercher l’élargissement du conflit à d’autres pays de la région, sauf en cas de provocation ou de menace directe à leur sécurité.
Cependant, avec des missiles iraniens ayant réussi à percer les défenses aériennes israéliennes et à détruire des bâtiments au cœur du territoire israélien, et Israël menaçant d’une force encore plus importante, la région semble s’enfoncer dans une spirale de violence dont l’issue reste incertaine.
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