Vingt tonnes de viande bovine et ovine réfrigérée, importées de Roumanie, sont arrivées ce mercredi 16 juillet 2025 en Tunisie. Cette initiative vise à répondre à la pénurie constatée depuis l’Aïd al-Adha et à contenir la flambée des prix sur le marché local.

Le prix fixé à 38,900 dinars le kilo

Ahmed Laamiri, président de la Chambre des bouchers, a annoncé ce mercredi sur les ondes de l’émission Ahla Sbeh que 20 tonnes de viande réfrigérée sont arrivées en Tunisie et ont été transférées dans la matinée à la Société Ellouhoum. Il s’agit du deuxième conteneur importé depuis la fête de l’Aïd.

La viande sera distribuée aux bouchers et grandes surfaces, sur la base d’une liste nominative préétablie, afin de garantir une répartition équitable.

Le prix a été fixé à 38,900 dinars le kilo, bien en deçà des prix observés récemment sur le marché local.

Une viande de « haute qualité »

Ahmed Laamiri a appelé tous les bouchers du pays à déposer leur demande pour bénéficier d’une part de cette viande importée, qu’il qualifie de « haute qualité ».

Il a également alerté sur une crise persistante dans l’approvisionnement en viande ovine, due à la réduction du cheptel national, ce qui ouvre la voie à des pratiques spéculatives. Selon lui, certains vendeurs n’hésitent plus à proposer le kilo à des prix allant jusqu’à 80 dinars.

Crise persistante dans l’approvisionnement

Depuis plusieurs semaines, le marché tunisien connaît une tension sur l’approvisionnement en viande rouge, notamment en viande ovine. La situation s’est aggravée après l’Aïd, alors que la demande reste élevée. Cette rareté a provoqué une hausse spectaculaire des prix, accentuée par la spéculation et le manque de régulation sur certains points de vente.

L’importation de viande réfrigérée s’inscrit dans une tentative de stabilisation du marché et de protection du pouvoir d’achat des consommateurs.

• Lire aussi : Tunisie : 80 tonnes de viande réfrigérée seront importées

L’article Tunisie : 20 tonnes de viande importées pour contrer la flambée des prix est apparu en premier sur webdo.

Après les révélations sur les dysfonctionnements structurels de la société publique Ellouhoum, une nouvelle alerte vient assombrir davantage le tableau. Ce mercredi 11 juin 2025, la députée Syrine Mrabet a jeté un pavé dans la mare en publiant une série de vidéos accablantes sur l’état sanitaire des produits distribués par l’entreprise.

Quelques jours plus tôt, une délégation parlementaire avait mené une visite d’inspection sur le site, révélant de graves irrégularités financières, une gestion anarchique et des installations délabrées. Le parquet de Tunis avait alors ordonné l’ouverture d’une enquête, comme l’a rapporté Webdo dans un article publié la semaine dernière.

Mais la nouvelle salve de révélations donne une autre dimension au scandale : celle d’un danger immédiat pour la santé publique. Dans ses déclarations relayées par Mosaïque FM, Syrine Mrabet parle de « terrorisme alimentaire », évoquant une situation où de la viande avariée aurait été commercialisée. Dans les vidéos qu’elle a partagées, on voit notamment des morceaux de viande altérée, parfois recouverts de sodas, dans ce qui semble être une tentative désespérée de masquer leur pourrissement.

« Ce n’est plus simplement une affaire de mauvaise gestion ou de corruption. Nous sommes face à un danger direct pour la population », a-t-elle déclaré.

Cette prise de parole renforce la gravité des accusations déjà portées contre la société Ellouhoum, qui semble s’enliser dans une crise systémique mêlant négligence administrative, faillite opérationnelle et désormais, menace sanitaire.

Le ministère du Commerce, tutelle de la société, reste pour l’heure silencieux, tandis que les consommateurs commencent à exprimer leur indignation sur les réseaux sociaux. Une réaction officielle est désormais attendue au plus haut niveau de l’État, alors que la confiance dans les établissements publics alimentaires s’effrite dangereusement.

L’article Ellouhoum : De la corruption au « terrorisme alimentaire » est apparu en premier sur webdo.