Les défis et espoirs économiques de la Tunisie : aperçu des nouvelles dispositions de la Loi de Finances 2025
La Chambre de Commerce et d’Industrie Tuniso-Française (CCITF) a organisé aujourd’hui une matinée d’information sur les nouvelles dispositions de la Loi de Finances 2025. À cette occasion, Mohamed Louzir, Secrétaire Général de la CCITF, a partagé une analyse détaillée des enjeux économiques du pays, mettant en lumière des sujets cruciaux tels que la masse salariale, la dette publique et les perspectives de croissance.
Cette rencontre, enrichie par l’analyse de Faez Choyakh, Associé EY en charge de la fiscalité, a permis de mettre en lumière les défis majeurs auxquels fait face la Tunisie, mais aussi les espoirs pour un avenir plus équilibré et prospère.
Mohamed Louzir a débuté en soulignant que la masse salariale moyenne dans les entreprises tunisiennes s’élève à 36 000 Tnd par an. Ce montant reflète une réalité complexe : d’un côté, des salaires jugés insuffisants par de nombreux citoyens, et de l’autre, des coûts annexes non inclus, tels que les frais liés au parc automobile ou à l’essence. Cette situation, bien que contraignante, laisse entrevoir des opportunités d’amélioration grâce à des actions ciblées pour renforcer la productivité.
Un des points centraux du discours de Louzir a porté sur la dette publique. En 2024, le remboursement de la dette est estimé à 18 milliards de dinars, tandis que les intérêts devraient atteindre environ 6,3 milliards. Au total, le service de la dette représente 24 milliards de dinars, soit 15 % du PIB, un ratio bien supérieur aux niveaux historiques de 4 à 5 %.
Par ailleurs, le pays rencontre des difficultés croissantes pour accéder à des financements extérieurs. Alors que le budget 2024 prévoyait des emprunts extérieurs de 16 milliards de dinars, seuls 4,9 milliards devraient être réellement mobilisés. Cette tendance pousse la Tunisie à se tourner davantage vers le marché local, déjà saturé, ce qui limite les crédits disponibles pour les entreprises et les investisseurs.
Selon les prévisions, la dette publique atteindra 147 milliards de dinars en 2025, avec un ratio dette/PIB prévu à 80 %, en légère baisse par rapport à 2024 (82 %). Toutefois, ce ratio dépend fortement des estimations de croissance. Si la croissance économique reste faible, entre 0,5 % et 1,2 %, le PIB pourrait se stabiliser autour de 160 milliards de dinars, augmentant ainsi le poids relatif de la dette.
Mohamed Louzir a également partagé une réflexion sur la disparité des chiffres, citant des estimations du service de la dette extérieure oscillant entre 8,9 % et 11 % du PIB, selon les méthodes de calcul utilisées.
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