Meta va éliminer plus de 2 000 emplois dans son centre de modération de contenu à Barcelone, après avoir mis fin à son contrat avec l’entreprise canadienne Telus, selon les syndicats locaux CCOO et UGT.

L’entreprise, opérant sous le nom de CCC Barcelona Digital Services, a informé ses employés par courriel jeudi qu’ils étaient placés en congé de jardinage, après qu’un client les ait avertis le 1er avril de la suspension des services.

Le courriel, auquel Reuters a eu accès, ne mentionnait pas directement le client, mais les syndicats ont précisé que le client de Telus était Meta.

Deux employés, un ancien et un actuel, qui ont demandé à rester anonymes en raison de leurs accords de non-divulgation, ont indiqué que l’équipe assurait la modération de contenu pour Meta.

“Nos clients diversifient leur présence et déplacent leurs services vers d’autres sites”, a expliqué Telus, soulignant que le contrat était toujours en vigueur. L’entreprise a précisé qu’elle soutiendrait les membres affectés durant les négociations avec les syndicats.

Un porte-parole de Meta a confirmé que les services étaient désormais transférés d’autres sites, tout en rassurant sur le fait que l’entreprise n’allégeait pas ses efforts de révision de contenu.

Meta a investi des milliards et embauché des milliers de modérateurs à travers le monde pour surveiller les contenus sensibles. Toutefois, en janvier, elle a supprimé son programme de vérification des faits aux États-Unis après l’élection de Donald Trump, annonçant qu’elle ne scannerait plus de manière proactive les discours de haine, se contentant de traiter les signalements des utilisateurs.

Les employés de Telus ont été mis en congé avec salaire intégral, mais sans tâche à effectuer, en attendant la négociation des indemnités de départ avec les syndicats, selon l’email envoyé.

Le centre de Barcelone a suspendu ses opérations à midi jeudi et a demandé aux employés encore sur place de quitter les lieux, situés dans la tour Glories, un site emblématique du centre-ville.

L’équipe à Barcelone gérait la modération de contenu dans plusieurs langues, dont le catalan, le néerlandais, le français, le portugais et l’espagnol, d’après un ancien employé.

D’autres centres de modération à l’international, tels que ceux en Bulgarie, en Colombie et au Portugal, collaboraient auparavant avec l’équipe de Barcelone, a précisé un employé actuel, bien qu’un porte-parole de Telus ait indiqué que certains de ces centres étaient gérés par d’autres entreprises.

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