La rentabilité des banques tunisiennes jugée modeste par Fitch Ratings
Fitch Ratings est revenue sur la situation des banques tunisiennes, un exercice auquel elle est habituée chaque exercice.
Dans son analyse, les établissements de crédits font face à des défis persistants, liés à une forte inflation, une croissance économique lente et des taux d’intérêt élevés. Un effet d’éviction, causé par la demande élevée des financements par l’Etat, est reflété dans la faible croissance du crédit (0,6 % sur les cinq premiers mois de 2025). Mais l’agence ajoute également la demande atone de crédits par les autres opérateurs économiques.
La récente révision à la hausse de la notation souveraine, par la même agence, n’aura pas un effet significatif sur les conditions d’exploitation des banques; bien que l’environnement opérationnel soit mieux évalué. Le ratio de prêts non performants du secteur est passé à 14,7 % fin premier trimestre 2025, son plus haut niveau fin 2021 (13,1 %). Cependant, une part importante de ce stock de créances classées provient d’actifs anciens. Et il existe un potentiel significatif de réduction matérielle du taux des créances raccrochées à long terme.
En matière de rentabilité, elle demeure modeste une fois ajustée de l’inflation, avec un rendement moyen des capitaux propres de 10,6 % sur la période 2022 – T1 2025. Le résultat net des dix plus grandes banques a progressé de 13 % sur un an au premier semestre 2025, freiné par une hausse de 21 % des provisions pour pertes sur prêts et une augmentation de 8 % des charges d’exploitation.
Les conditions de liquidité restent adéquates, et cette situation devrait se maintenir en 2026. Les dépôts clients, principale source de financement des banques, ont augmenté de 3 % sur les cinq premiers mois de 2025 (contre 10 % en 2024); tandis que les prêts n’ont progressé que de 0,6 %. Le recours des banques au refinancement auprès de la Banque centrale représente 5 % des passifs du secteur fin mai 2025.
Les bonnes conditions de liquidité laissent prévoir une hausse supplémentaire de l’exposition des banques à la dette souveraine en 2026, soutenue par la faible demande anticipée de crédit du secteur privé et les rendements ajustés au risque attractifs des titres d’État, qui bénéficient du statut du zéro risque dans le calcul de l’adéquation des fonds propres.
La conclusion de tout cela est que les banques tiennent bon, mais leur santé dépend fortement des finances publiques et de l’évolution de la situation économique nationale.
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