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Tunisie – Classement Fitch : un signal de confiance… à double tranchant

Von: walid
19. September 2025 um 10:05

Tunisie EconomieLa Tunisie a franchi un palier dans son évaluation financière internationale mais cela ne veut pas dire pour autant que ses tourments économiques sont totalement dépassés. Le principal critère pris en compte par les agences de notation comme le savent économistes et experts en finances est la capacité des États à rembourser leurs dettes et jusque là, la Tunisie s’en est sortie haut la main, mais jusqu’à quand, aux dépens de qui et de quoi et par quels sacrifices ?

Le 12 septembre 2025, l’agence Fitch Ratings a relevé la note de crédit à long terme du pays, passant de « +CCC » à « B- », avec une perspective stable. Ce changement, salué par les milieux gouvernementaux, est présenté comme une reconnaissance des efforts de redressement économique. Mais derrière cette annonce, se cache une réalité plus complexe, et surtout des questions essentielles : quel est le public visé et qui cherche-t-on à convaincre ?

Lecture technique pour des indicateurs en amélioration

Comme l’ont bien expliqué les économistes Ridha Chkondali et Aram Belhadj, la révision de la note de CCC+ à B- marque une avancée mais beaucoup reste à faire car la capacité de rembourser les emprunts extérieurs ou comme l’explique M. Belhadj, “Le taux de croissance réalisé par une économie n’a que peu de sens face à la détérioration des indicateurs du commerce extérieur, du solde courant, de la montée de la pauvreté et de la répartition inéquitable des richesses”.

La révision de la note souveraine de la Tunisie repose sur des éléments macroéconomiques tangibles : réduction du déficit courant à 1,5 % du PIB en 2024, amélioration du solde des services et des transferts des expatriés, résilience des investissements directs étrangers malgré l’absence de financement sur les marchés depuis 2021 et la baisse progressive des besoins de financement du budget.

« Le taux de croissance réalisé par une économie n’a que peu de sens face à la détérioration des indicateurs du commerce extérieur, du solde courant, de la montée de la pauvreté et de la répartition inéquitable des richesses. » — Aram Belhadj

 

Pour l’agence de notation, ce sont des signaux encourageants qui traduisent une meilleure gestion des équilibres extérieurs, une capacité à maintenir les réserves en devises et une relative stabilité dans le service de la dette.

Fitch anticipe même une reprise des flux financiers extérieurs et une réduction des pressions sur les finances publiques à l’horizon 2027. Mais cette amélioration ne doit pas masquer les fragilités structurelles.

La Tunisie reste confrontée à :

  • une dépendance aux fluctuations des prix des matières premières, notamment énergétiques ;
  • un accès limité aux marchés financiers internationaux, faute de réformes structurelles profondes ;
  • une dette publique qui reste élevée (83 % du PIB en 2025), malgré une légère baisse ;
  • une structure budgétaire rigide, où les salaires, les intérêts et les subventions absorbent 93 % des recettes ;
  • une absence de réforme du système de subvention, qui rend le budget vulnérable aux chocs externes ;
  • un classement (rang 16) qui parle aux bailleurs, pas aux citoyens.

Les notations sont conçues pour que les investisseurs, les agences de financement et les institutions internationales puissent évaluer le risque pays. Elles évaluent la solvabilité de l’État, sa capacité à honorer ses engagements dans l’ignorance totale des réalités sociales et économiques vécues par les citoyens. Elles ne disent rien sur le chômage, la qualité des services publics ou le pouvoir d’achat.

Une stratégie économique à clarifier

Si le gouvernement considère cette amélioration comme un levier pour renouer avec le FMI ou les marchés internationaux, il doit l’assumer pleinement mais ça ne semble pas être le cas car la coupure des ponts avec le FMI est considérée comme un regain de souveraineté et une victoire sur l’aliénation aux bailleurs de fonds internationaux.

« La révision de la note de CCC+ à B- marque une avancée technique. Mais beaucoup reste à faire, car la capacité de rembourser les emprunts extérieurs ne garantit pas une amélioration réelle de la situation sociale et économique. »

 

Ceci alors que les conditions qui ont permis cette reclassification — maîtrise des dépenses, gel des recrutements, réduction des subventions — sont précisément celles exigées par les bailleurs.  “Cette orientation entre en contradiction avec le discours officiel du Président de la République, qui rejette toute forme de dépendance au FMI. Ce paradoxe brouille la lisibilité de la stratégie économique nationale” estime M. Chkondali

Parler vrai, parler juste

La Tunisie a besoin de clarté. Si le discours est tourné vers l’extérieur, cette note est un succès. Mais si le gouvernement s’adresse aux Tunisiens, alors il doit répondre à leurs attentes concrètes : emploi, pouvoir d’achat, dignité sociale. Le classement Fitch est un outil, pas une finalité. Il ne deviendra un véritable levier de développement que s’il s’inscrit dans une vision cohérente, inclusive et centrée sur l’humain.

Amel Belhadj Ali

Chiffres clés

  • 12 septembre 2025 — Fitch relève la note de la Tunisie de CCC+ à B-.
  • 1,5 % du PIB — Déficit courant en 2024, en baisse.
  • 83 % du PIB — Niveau de la dette publique en 2025.
  • 93 % des recettes — Absorbés par salaires, intérêts et subventions.
  • Rang 16 — Position de la Tunisie dans le classement Fitch.

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Fitch Ratings relève la note de la Tunisie à «B-»

13. September 2025 um 11:18

L’Agence de notation américaine Fitch Ratings a relevé la note de défaut émetteur (IDR) à long terme, en devises et en monnaie locale, de la Tunisie à «B-» contre «CCC+» auparavant, avec une perspective stable. Une amélioration qui rassure sur le court terme, mais qui requiert davantage d’effort en matière de réformes structurelles et d’assainissement des finances publiques.  

Dans un communiqué, l’agence souligne que cette révision à la hausse reflète l’amélioration continue de la position extérieure de la Tunisie, avec une baisse des déficits courants, la résilience des investissements directs étrangers (IDE) nets et les décaissements des partenaires multilatéraux et bilatéraux.

Toutefois, rappelle encore l’agence, les notations de la Tunisie sont limitées par un accès encore restreint au financement extérieur en l’absence d’accès au marché et par la forte vulnérabilité du budget et des comptes extérieurs face aux chocs des prix des matières premières, en l’absence d’une réforme des subventions.

Il s’agit également de la baisse du déficit courant, qui est passé de 1,5 % en 2024 à 2,2 % du PIB en 2025 et qui devrait atteindre 2,8 % en 2027, en raison de la baisse des prix de l’huile d’olive et de la hausse des importations de biens.

Rebond des entrées d’IDE en 2025

Ce chiffre reste toutefois bien inférieur à la moyenne de 7,9 % enregistrée entre 2010 et 2022, grâce à une amélioration significative de la balance des services, qui est passée de 10 % du PIB en 2018 à 14 % du PIB en 2023 et 2024, et à l’augmentation des flux de transferts des fonds (de 4 % du PIB en 2018 à 6 % en 2023 et 2024).

S’agissant du financement extérieur, Fitch Ratings a souligné que les entrées nettes d’IDE, qui ont représenté 1,4 % du PIB en 2024, se sont révélées résilientes face aux chocs politiques et extérieurs (moyenne 2010-2019 : 2,1 % du PIB). 

«Nous prévoyons un rebond des entrées d’IDE en 2025 (1er semestre 2025 : +54 % en dollars américains par rapport au 1er semestre 2024) et la poursuite des décaissements des partenaires multilatéraux et bilatéraux jusqu’en 2025-2027», indique Fitch ratings.

De même, l’agence de notation prévoit une réduction des remboursements extérieurs. Ainsi, les flux nets de financement extérieur négatifs devraient passer d’un niveau record de 3,7 % du PIB en 2024 à 1 % en 2027.

Besoins de financement budgétaire élevés

Fitch Ratings, estime que la Tunisie fait face à des besoins de financement budgétaire élevés. «Les besoins de financement budgétaire, hors refinancement de la dette à court terme, passeront de 18 % du PIB en 2024 à 16 % en 2025, 15 % en 2026 et 13,5 % en 2027», souligne l’agence.

Il s’agit également de l’appui financier de la Banque centrale de Tunisie (BCT), avec des crédits à taux zéro accordés par l’Institut d’émission au gouvernement en 2024 (4,4 % du PIB) et 2025 (4,1 %), avec une échéance de 10 ans et un délai de grâce de trois ans. 

L’agence de notation souligne également le renforcement du lien entre l’État et les banques, dans la mesure où le secteur bancaire national pourrait contribuer à répondre aux besoins de financement de l’État.

En plus d’une baisse des déficits budgétaires, l’Agence de notation prévoit une maîtrise de la masse salariale en 2025. La dette publique devra rester élevée à 83 % du PIB en 2025 contre 84,5 % en 2024. Cette légère baisse est principalement due à la baisse du taux de change du dollar américain par rapport au dinar tunisien.

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