Les spécialistes mettent en garde contre l’utilisation abusive des compléments alimentaires
Des spécialistes en biologie et en nutrition ont mis en garde, mercredi, contre l’utilisation inconsidérée des compléments alimentaires pour traiter les carences en micronutriments dans l’organisme, lors d’une journée de sensibilisation intitulée « Les micronutriments pour une santé optimale », organisée au siège de la Cité des sciences à Tunis et à son initiative, en partenariat avec l’Institut supérieur de biotechnologie de Sidi Thabet, gouvernorat de l’Ariana.
Les spécialistes ont expliqué que l’automédication et le traitement des carences en micronutriments dans l’organisme, notamment en vitamines de toutes sortes et en minéraux tels que le calcium, le magnésium et le zinc, de manière arbitraire et sans le suivi d’un médecin spécialisé, peuvent avoir des conséquences graves sur la santé du patient et aggraver davantage son état de santé.
Selon Inès Blaghi, spécialiste des micronutriments, le traitement des carences en micronutriments dans l’organisme ne doit pas se limiter à des analyses de laboratoire et à la prescription de compléments, mais nécessite plusieurs autres examens médicaux pour découvrir la raison de la carence en l’un de ces micronutriments et traiter le problème de santé à la racine.
Le manque d’un nutriment dans l’organisme peut être un indicateur de certaines maladies qui doivent être traitées rapidement, selon le spécialiste, qui a souligné que de nombreuses vitamines ne sont pas absorbées par l’organisme si elles ne sont pas accompagnées d’autres minéraux qui facilitent l’absorption, comme la vitamine D, qui doit être prise avec du magnésium pour obtenir le bénéfice escompté.
Le professeur de physiologie, Hédia Jemaie a expliqué qu’une carence en iode dans l’organisme, notamment dans le jaune d’œuf, provoque un dysfonctionnement de la thyroïde, et qu’une carence en zinc, présent dans la viande rouge et le poisson, peut favoriser le développement du diabète de type 2.
Hedia Jemai, professeur de physiologie à l’université, a expliqué qu’une carence en minéral « iode » dans l’organisme, notamment dans le jaune d’œuf, entraîne un dysfonctionnement de la thyroïde, qu’une carence en zinc, présent dans la viande rouge et le poisson, peut favoriser le diabète de type 2, et qu’une carence en vitamine D, provenant principalement de la lumière du soleil, provoque l’ostéoporose et la dépression.
Selon la spécialiste, pour obtenir les minéraux et les vitamines nécessaires à l’organisme, il ne faut pas compter principalement sur les compléments alimentaires, mais se concentrer sur une alimentation correcte et équilibrée, en veillant à ce que l’assiette contienne de nombreux aliments de couleurs différentes et donc de multiples minéraux et vitamines.
Le professeur de chimie et directeur de l’Institut supérieur de biotechnologie de Sidi Thabet, Rim Derouiche Chaouachi, a indiqué que de nombreux biologistes végétaux en Tunisie ont valorisé les « déchets » de nombreux légumes et cultures destinés à la fabrication de pâte ou d’huiles, notamment les tomates, les raisins et les olives, pour en faire des compléments alimentaires naturels, ce qui favorise l’économie verte en Tunisie et profite à la santé des citoyens, estimant que « ce secteur est encore marginalisé en Tunisie ».
Elle a appelé l’autorité de tutelle à mieux organiser et réglementer le secteur des compléments alimentaires naturels.