La croissance de la Zone euro révisée à la baisse, une mauvaise nouvelle pour la Tunisie
Lorsque 70 % de nos exportations sont absorbées par un seul bloc économique, il faut impérativement faire attention à sa situation. C’est notre cas avec l’Union européenne (UE).
Tant que la demande interne et la croissance chez nos voisins tiennent bon, nos industriels auront des carnets de commandes pleins et notre balance commerciale sera mieux maîtrisée.
De quelle reprise on parle?
Actuellement, l’économie européenne est en difficulté. Même si la Banque centrale européenne (BCE) vient de baisser ses taux, la croissance est à la peine. L’institution a révisé ses prévisions de PIB pour la Zone euro à 0,9 % de croissance en 2025; contre une expansion de 1,1 % initialement prévue. Le PIB corrigé des variations saisonnières de la Zone a augmenté de 0,1 % au dernier quart de 2024.
Cette baisse de régime est expliquée par la réduction des exportations et des investissements. Les estimations sont inquiétantes : il faut quatre ans pour revenir au niveau d’investissement de 2023 dans le secteur privé; six ans en termes d’investissement dans le logement. Et les niveaux de 2022 ne seraient atteints qu’en 2028, selon le gouverneur de la Banque centrale portugaise.
Les craintes concernant l’économie atone de l’Europe se sont accélérées ces derniers mois, à la suite des menaces répétées de tarifs douaniers de la part de la nouvelle administration américaine. Le président américain Donald Trump a déjà introduit des droits de douane sur les importations en provenance de plusieurs partenaires commerciaux clés des États-Unis. De même qu’il a indiqué que l’Europe pourrait être la prochaine cible. Les droits de douane sont une taxe et frappent, à la fois, la consommation et la production.
L’un des points positifs pour l’Europe pourrait être une éventuelle augmentation des dépenses de défense de la part de l’Union européenne, qui a été présentée en début de semaine à la suite de l’aggravation des relations entre les États-Unis et l’Ukraine. L’Allemagne, la plus grande économie européenne, a également annoncé cette semaine des plans visant à augmenter les dépenses d’infrastructure et de défense. Bien que la proposition doive d’abord passer quelques obstacles avant d’être mise en œuvre.
De nouvelles baisses de taux en vue
En matière de taux, de nouvelles réductions sont attendues. L’économie européenne stagne et l’inflation atteindra les 2 % à moyen terme. Ce qui inclut un nouvel ajustement des taux. Toutefois, la BCE restera prudente et suivra une approche dépendante des données, en raison de l’incertitude actuelle concernant les politiques économiques.
Dans son dernier communiqué, la BCE a modifié la formulation qu’elle utilise pour caractériser sa politique monétaire. Et ce, en disant qu’elle est désormais « significativement moins restrictive ». Ce qui constitue un changement par rapport à la description précédente de « restrictive ».
Les interprétations de ce que cela pourrait impliquer pour la trajectoire des taux à venir ont divergé. Certains économistes ont estimé que cela suggère que les décideurs politiques devenaient plus prudents en matière de réduction des taux. D’autres pensent plutôt que d’autres révisions à la baise sont à venir; mais qu’une pause dans le cycle de réduction pourrait maintenant se profiler à l’horizon.
Ce qui intéresse des pays comme la Tunisie, c’est la reprise de la demande. Toute baisse de taux est à notre faveur. Néanmoins, il faut penser également à l’industriel tunisien qui a besoin d’investir massivement s’il veut profiter de l’effet positif d’une potentielle reprise. Ce n’est pas le cas actuellement. Il faut avoir des garanties et des moyens financiers de taille pour assurer des financements bancaires encore couteux.
L’article La croissance de la Zone euro révisée à la baisse, une mauvaise nouvelle pour la Tunisie est apparu en premier sur Leconomiste Maghrebin.