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Heute — 07. November 2025Haupt-Feeds

Économie de rente en Tunisie : quelles mesures pour renforcer la concurrence ?

07. November 2025 um 11:58

«L’économie tunisienne connaît depuis plusieurs décennies une dynamique freinée par la prédominance d’une économie de rente qui pèse lourdement sur son développement», a souligné l’Institut Tunisien des Etudes Stratégiques (ITES), dans une note qu’il vient de publier sur «la politique de lutte contre l’économie de rente en Tunisie».

D’après l’Institut, «plus de 50% des secteurs économiques en Tunisie sont soumis à des restrictions d’accès, ce qui empêche les nouveaux entrants de concurrencer les acteurs établis et limite la dynamique entrepreneuriale», entraînant «un manque à gagner de 5% de la productivité et la non création de 50 mille emplois annuels».

«L’économie de rente se traduit par la captation de richesses par des groupes bénéficiant de privilèges liés à des monopoles, des licences d’importation, des subventions ciblées, des crédits à taux préférentiels, ou encore des barrières administratives complexes » ; ce qui « bloque la concurrence, limite l’investissement productif, freine l’innovation, crée des distorsions de marché et nourrit les inégalités sociales », a relevé l’ITES.

Par conséquence, « la Tunisie fera face au creusement des inégalités économiques et sociales, à l’amoindrissement des capacités d’innovation dans l’économie, à la désaffection progressive des investisseurs privés, à la polarisation accrue du marché du travail, et au maintien d’une croissance faible »…«La rente détourne la richesse nationale vers des groupes minoritaires aux dépens de la majorité», selon le document.

Afin de faire face à ce problème, l’ITES recommande une série d’actions, à dessein de renforcer la concurrence, améliorer la gouvernance économique, protéger la classe moyenne, stimuler l’innovation, et favoriser une croissance durable et inclusive.

Il s’agit, tout d’abord de promouvoir une concurrence réelle et assainie, à travers le renforcement de l’indépendance du Conseil de la Concurrence, la révision des régulations sectorielles pour éliminer les protections excessives des groupes d’intérêt, l’interdiction formellement de toute exemption légale aux lois anti-cartels…

L’Institut recommande, aussi, de garantir la contestabilité des marchés (éviter les barrières à l’accès de nouveaux professionnels aux marchés publics…), grâce à la simplification des procédures d’attribution de concessions, licences…, à la lutte contre les barrières informelles (clientélisme…) par des mécanismes d’audit indépendants, à la facilitation de l’accès aux financements pour les PME et les start-ups, et à la mise en place des critères transparents pour l’éligibilité aux appels d’offres publiques.

Par ailleurs, il est conseillé de refondre le système fiscal pour restaurer l’équité, en veillant à supprimer progressivement les niches fiscales injustifiées, à renforcer la progressivité de l’impôt sur le revenu et les taxes sur la propriété, à numériser et centraliser les données fiscales pour réduire l’évasion, à mettre en place des dispositifs transparents de contrôle, et à lutter contre les privilèges fiscaux accordés à certains groupes, via des arrangements opaques.

L’ITES a proposé, en outre, de réorienter la politique d’investissement vers la valeur ajoutée, en simplifiant et unifiant le cadre réglementaire pour les investissements, en recentrant les aides et les subventions sur les secteurs à fort potentiel technologique et les PME locales, et en mettant en place un guichet unique dématérialisé pour l’ensemble des démarches, afin d’accélérer la création des entreprises.

Il a recommandé, également, d’améliorer la gouvernance économique et la transparence, à travers l’instauration d’un portail d’open data regroupant toutes les informations publiques, la publication régulièrement des bénéficiaires des concessions, marchés publics…, et la création des instances multi-parties pour le suivi des réformes.

L’effort doit être orienté, aussi, selon l’ITES, vers la réforme du système bancaire (renforcer la transparences sur les critères d’octroi de crédits, instaurer des dispositifs spécifiques d’accès au financement pour les PME innovantes…), à la réforme administrative (réduire les contacts physiques entre les acteurs économiques et l’administration, assurer l’archivage et l’auditabillité numérique de toutes les procédures économiques…), à la réforme foncière (publier les prix fonciers par zone géographique, mettre en place une taxation différenciée sur les plus-values foncières non productives ou spéculatives…), et à la réforme capital humain (assurer la transparence dans les recrutements publics, lutter contre les rentes d’accès au marché du travail, via les réseaux informels…).

L’ITES a assuré, finalement, que la lutte contre l’économie de rente « est un chantier majeur et complexe, nécessitant une coordination entre les différentes composantes de l’Etat, le secteur privé, la société civile, et les partenaires internationaux », ajoutant que « le succès dépendra non seulement des réformes techniques, mais aussi d’une volonté politique constante et partagée ».

Placé sous la tutelle de la Présidence de la République, l’ITES est un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de la personnalité civile et de l’autonomie financière.

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Gestern — 06. November 2025Haupt-Feeds

Massaoud Grira dénonce un système fiscal lourd et appelle à un État social engagé

06. November 2025 um 15:05

Massaoud Grira, député de la circonscription de Zarzis, membre du bloc du Front National Souverain et du Mouvement Populaire, revient sur le projet de loi de finances PLF 2026, en marge de l’audition des ministres du gouvernement Sarra Zaafrani Zenzri à l’ARP.

Sur les principales modifications attendues dans le PLF, il explique que les propositions des députés sont anciennes. Il souligne un problème lié à la voiture pour tous les citoyens tunisiens, notamment les personnes handicapées qui n’ont toujours pas reçu d’aide adaptée pour l’acquisition de véhicules. La réduction des impôts pour les retraités soulève aussi une injustice. Puisque ceux-ci ont déjà cotisé durant leur vie active, mais doivent encore payer des impôts, ce qu’il juge intolérable.

Il ajoute : « C’est un tort envers les retraités, mais aussi envers tous les Tunisiens, car chacun finira par devenir retraité. » Actuellement, la part des impôts dans le budget de l’État est très élevée, représentant 90,9 % des ressources fiscales. Ce qui freine l’investissement. Il critique l’écart entre la classe politique et la classe économique. Et ce, en expliquant qu’en Tunisie, depuis décembre 2017, la classe politique gouverne sans refléter la réalité économique, ce qui freine la croissance.

Concernant les mesures incitatives économiques annoncées, il les juge insuffisantes. « Le secteur privé ne pourra pas avancer sans un véritable climat de confiance entre investisseurs, politiques, employés et citoyens », poursuit-il.

Sur le chômage de longue durée des jeunes, notamment diplômés, il rappelle l’importance de soutenir l’emploi. Il fait valoir :  » Nous avons proposé un projet de loi, mais les mesures dans le PLF restent faibles. On mise sur le secteur privé en allégeant progressivement leurs cotisations sociales sur cinq ans, un système qui date de l’époque de Ben Ali et qui n’a pas porté ses fruits. L’État doit jouer son rôle d’employeur, conformément à la Constitution, en garantissant le droit au travail. »
Il rejette aussi l’augmentation de la charge fiscale ou des taxes sur internet et la richesse, qu’il qualifie de facteurs de tensions sociales. « Nous voulons un budget qui favorise réellement le développement économique. »

Il souligne que les ressources non fiscales représentent seulement 10% du budget, ce qui est trop faible. Selon lui, tant que le problème du phosphate ne sera pas réglé, l’État devra compter excessivement sur la fiscalité, insuffisante pour répondre aux besoins. « Nous voulons un État social avec ses propres institutions économiques rentables, comme la STEG, la société des tabacs, des phosphates, et la création de nouvelles sociétés pour exploiter d’autres richesses, par exemple le gypse dans le Sud où la Tunisie possède la 4e réserve mondiale. »

Sur la lutte contre la pauvreté, il rappelle que donner des aides ponctuelles ne suffit pas. « Nous voulons que les plus démunis puissent avoir un revenu décent et un emploi stable, pour contribuer eux-mêmes à la richesse du pays. »,

Il insiste sur un État social financé par ses propres ressources économiques, et non un État qui prélève sans cesse des impôts. Ce qui crée un conflit entre la classe économique et la classe politique, payé par le peuple qui devient l’assiette fiscale.

Le taux d’imposition réel est de 25 %, ce qui signifie qu’un citoyen paie en moyenne un quart de son salaire en impôts, pouvant atteindre 40% pour certaines catégories sociales, un niveau « trop élevé »
Il réclame donc un système fiscal plus juste, avec des impôts raisonnables capables d’encourager l’investissement et d’alléger le poids sur le consommateur final, par exemple en réduisant le taux d’imposition de 19 % à 15 %.

Enfin, il critique la rigidité et l’injustice du système fiscal. « Sur 115 000 cas de redressement fiscal révisés en 2025, très peu sont frauduleux. Ce qui fragilise la relation entre l’État et le citoyen, pourtant essentielle au développement économique du pays », conclut-il.

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